Le fils du père
  • Date de parution 01/01/2025
  • Nombre de pages 480
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782330199999
  • Editeur ACTES SUD
  • Format 175 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Romans noirs Réédition moins de 3 mois

Le fils du père

4.00 / 5 (208 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Des soubresauts de la guerre civile dans un village d'Estrémadure aux plaines gelées de Sibérie, de la légion étrangère dans le Sahara oriental aux amphis de la fac de Lettres de Barcelone, trois générations d'hommes maudits traversent le XXème siècle unis par les liens du sang, de l'infamie et de la mort.

livré en 5 jours

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  • Date de parution 01/01/2025
  • Nombre de pages 480
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782330199999
  • Editeur ACTES SUD
  • Format 175 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

“Diego enseigne à l’université, il est heureux en ménage et vit dans une belle villa face à la mer.

En amont de la lignée, pourtant, un père a quitté son village d’Estrémadure dans les années 1950 pour la périphérie de Barcelone et ses tripots clandestins, toujours un poing américain dans la poche, jusqu’à la rixe fatale qui le mène à la Légion étrangère du Sahara oriental. Et un grand-père a dû payer pour les exactions d’un parent anarchiste qui, aux premières heures de la guerre civile, s’en est pris aux caciques du petit village qui les a vus naître. S’en est suivie une rivalité ancestrale, scellée par un châtiment cruel : le front russe dans la division Azul de Franco.

Reclus dans une unité de soins, Diego raconte la malédiction qui poursuit sa famille. Car à l’instar de ses aïeux, et contre toute attente, il est devenu, lui aussi, un assassin.”

Dés le départ, on sait que Diego a commis le meurtre d’une personne qu’il connaissait et avec qui il aimait échanger. S’il se montre assez méprisable dans son comportement de mari et d’homme à femmes usant et abusant de son prestige et de son aura d’universitaire, on ne l’imagine pas assassin. Par le biais de notes qu’il rédige en attendant que la justice statue sur son sort, on va petit à petit comprendre les causes de cette violence meurtrière. Une évocation sanglante des hommes de la famille nous est contée, ancrée au départ dans des époques très noires de l’Espagne: la guerre civile puis la “Division Azul” unité franquiste combattant avec les nazis sur le front russe puis la légion étrangère espagnole dans le Sahara et enfin, plus intimement, les tragédies d’une histoire familiale ponctuée, rythmée de violences aveugles sur les proches. Diego est le fruit de toute cette malédiction et il va montrer son mauvais héritage, en devenant, hélas, bien “le fils du père”.

Actes Noirs d’Actes Sud, depuis plusieurs années, fait la part belle au polar espagnol, certainement un des plus intéressants actuellement. Citons Mikel Santiago, Carlos Salem, Agustin Martinez, Aro Sainz de la Maza, autant de belles lames ibères accompagnant celui qu’on peut décemment désigner comme leur chef de file Victor Del Arbol. Je ne vous ferai pas l’affront de le présenter. Brièvement, disons qu’il a gardé de ses études d’Histoire un goût prononcé pour les explorations du passé espagnol et que son vécu de deux décennies dans la police catalane offre certaines garanties et lui alloue un crédit non négligeable. 

Le résultat est une fois de plus magnifique. Alors c’est noir, c’est dur, c’est violent, souvent crû, parfois hautement dérangeant et, pour moi, méchamment flippant tout le long mais je pense que c’est un peu ce que vous venez chercher un peu en passant par Nyctalopes, non ? Tout en vous bousculant, en vous ébranlant, voire en vous dérangeant, Del Arbol, et c’est l’apanage des grands, vous interroge, vous interpelle, vous amène à une passionnante réflexion sur l’Histoire et sur la famille. Si la violence des hommes macule les pages du roman, l’émotion y est aussi souvent très présente et tout aussi assassine.

Une histoire passionnante qui interroge autant qu’elle émeut et terrifie. 

La grande classe, chapeau bas.

TTT - Très Bien "Pourquoi cet inévitable abîme de la colère et de la fureur ? Pour comprendre, encore faudrait-il que les fils arrivent à sortir de leur propre vérité pour entrer dans celle du père, comme le suggère en vain une proche de la famille. Et puis toute cruauté ne peut être expliquée, appuie l’écrivain à travers la voix de son narrateur, au gré d’un cheminement que l’on devine aussi personnel pour l’ancien séminariste Víctor del Árbol. Dans ce roman encore plus noir, au style encore plus ciselé et envoûtant, il renvoie souvent à Dostoïevski pour raconter ces fils porteurs de vengeance, pétris de douleur. Une souffrance que le lecteur reçoit parfois comme un uppercut, au tournant de chapitres bouleversants dans lesquels le crime peut côtoyer la tendresse comme l’amour"

Victor Del Arbol n’en finit pas de fouiller dans les traumatismes historiques de la société espagnole, dernier roman en date Le fils du père.

Diego est en prison, en attente de son procès. Un procès pour lequel il plaide coupable, il a torturé un homme pendant trois jours avant de la tuer. Comment ce professeur de littérature de Barcelone, installé, a pu en arriver à de telles extrémités. Nous allons remonter deux générations, dans un village d’Extremadura, à la fin de la guerre civile dans une famille brisée où la violence subie dans un premier temps se transmets de père en fils. Sans oublier les mères …

Dès son premier roman traduit, La tristesse du samouraïVictor del Arbol est devenu un auteur marquant dont on attend avec impatience tout nouveau roman. Il a depuis acquis une réputation plus que méritée de grand d’Espagne. Une fois de plus, attendez-vous à être sacrément secoués par Le fils du père.

On retrouve des constantes de l’œuvre de l’auteur : explorer l’histoire du XX° siècle de l’Espagne, dans ce qu’elle a de plus sombre au travers de destins individuels. Ici nous suivrons des soldats engagés auprès des forces nazies dans la campagne de Russie, d’autres dans les casernes d’occupation du Sahara occidental, nous verrons les familles se déchirer à la fin de la guerre civile.

Il sera question du rôle trouble de l’église et de la vie dans une campagne où le gros propriétaire local a des droits quasis féodaux. Il sera question de l’impossibilité d’échapper à son passé, de la violence qui engendre la violence, de victimes qui deviennent bourreaux.

Tout cela au travers d’une trame magistralement répartie entre différents lieux et époques, différents protagonistes, avec des personnages torturés et magnifiques pour en arriver, à la toute fin, au point de départ, comment un professeur d’université se retrouve là où est Diego.

Encore une superbe réussite, sombre, âpre et bouleversante.

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