Cinq années de ma vie
Résumé éditeur
Rupture éditeur
l’avis des lecteurs
Ce roman choral nous fait voyager des Pyrénées à l’Afrique, en donnant la parole aux différents personnages à tour de rôle, même les animaux parlent, mais pas à la manière des héros de dessin animés, ils nous font part de leurs pensées. Le procédé peut déranger mais j’ai trouvé qu’il donne une profondeur au roman, particulièrement le ressenti de Charles le lion, qui est pour moi le héros principal de l’histoire, puisque tout tourne autour de lui. Je l’ai lu en version audio et chaque héros a son propre narrateur, j’ai beaucoup apprécié cette méthode. Cet enregistrement est formidable et complètement immersif, il nous fait vivre au plus près les émotions des personnages.
Martin est garde dans un parc naturel du Béarn, il est très impliqué dans sa tâche, même trop et n’hésite pas à déborder à certaines occasions. D’ailleurs son chef l’a convoqué car il a crevé les pneus d’un éleveur indélicat l’été précédent, mais il refuse d’y aller trouvant qu’il a des choses plus urgentes à faire sur le terrain. Il est très inquiet que Cannelito, dernier ours des Pyrénées et fils de Cannelle, tuée en 2004 par un chasseur, n’ait plus été vu depuis des mois nulle part. Fin avril, il aurait déjà dû se réveiller malgré le mauvais temps, Martin est très pessimiste. Toutefois une polémique sur les réseaux sociaux le distrait : sur un groupe anti chasse est apparu la photo d’une jeune fille blonde tenant un arc à côté d’un lion mort. Contrairement aux chasseurs américains, elle n’a pas donné son nom mais un pseudo : Légolas. Elle porte une casquette d’une université allemande et et les internautes recherchent son identité avec des insultes et menaces de mort. Martin se lance dans la traque à son tour.
Apolline est passionnée de chasse depuis son enfance, elle a tué son premier animal en Afrique, une gazelle à dix ans. Pour ses vingt et un an, son père lui offre un arc high tech et une chasse au lion en Afrique pour l’essayer. Il est aussi passionné et le lion est une des plus noble proie à son avis, il est persuadé du talent de sa faille. Ils s’envolent pour l’Afrique tous les deux.
Koudjima est un jeune pasteur pauvre, son père possède un troupeau de chèvres dans une zone désertique de Namibie, il est amoureux de la fille du chef du village,promise à un autre chef. Une nuit un lion attaque et tue les chèvres, ils n’ont plus rien et ne sont plus rien aux yeux des autres villageois. Le garçon n’a plus qu’une idée, tuer ce lion et conquérir ainsi le droit d’épouser sa belle.
Le drame va se nouer entre ces personnages, tous bien dessinés et intéressants. Le lion est décrété « animal problématique » par les autorités, qui décident de le faire tuer après qu’il ait mangé du bétail à plusieurs reprises. Toutefois elles ne le font pas abattre par un garde chasse, mais vendent sa mort à une compagnie de chasse, ainsi de riches Occidentaux en feront un trophée. La nature avec de magnifiques paysages est très présente dans ce beau roman, que ce soit l’Afrique ou les Pyrénées où il se termine. Chaque personnage a son point de vue, si pour moi rien ne justifie la chasse en général et celle aux trophées en particulier, ceux de Martin et Koudjima méritent d’être entendus. Martin est certes beaucoup trop radical et prêt à tout pour faire valoir ses idées, mais il est urgent de prendre soin du climat et de la nature. Pour les pasteurs africains, la vie est très difficile, ils sont fortement impactés par le changement climatique qui accentue la sècheresse. Même si la chasse au lion est une tradition de leur peuple, elle est justifiée par la nécessité de protéger les troupeaux et les villages, leur vision est tout à fait compréhensible, ils ne tuent pas pour le plaisir, contrairement aux Occidentaux et seulement les fauves qui rôdent trop près du bétail. Koudjima souligne qu’autrefois les hommes risquait gros dans ces chasses, peu en revenait alors que de nos jours les fauves sont tués avec des armes de guerre. Le lion est aussi victime du climat, il a de moins en moins de proies et est fortement tenté de s’en prendre aux chèvres et aux vaches qui le mettent en danger.
L’écologie est très présente dans ce livre, mais c’est avant tout un thriller, qui dénonce les dérive de l’écologie radicale et celles de riches inconscients irresponsables, l’auteur les renvoient dos à dos. Et au final c’est la nature qui paie le prix fort de nos excès en tous genres. Les personnages sont tous intéressants, celui d’Apolline est le plus complexe. Elle paraît au premier abord sûre d’elle-même, détestable avec sa passion de tuer des animaux pour le plaisir mais se révèlera finalement nettement plus complexe et nuancée qu’on aurait pu le penser. Les deux autres personnages réservent moins de surprises, sont plus attendus. L’auteur dénonce aussi les excès des réseaux sociaux, certains passant des menaces de mort à leur mise en oeuvre.
L’écriture est fluide et très agréable, je me suis sentie complètement immergée dans ce récit. La structure narrative est aussi très réussie. J’ai beaucoup aimé la lecture de ce roman que je recommande chaleureusement. Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour cette belle découverte
Ce livre regroupe la correspondance d’Alfred et Lucie durant les années 1894 à 1899, ainsi que son journal, il est lu par Alexandre Cardin et Emilie Moget, qui savent nous faire pénétrer au coeur de leur détresse et de leurs espoirs. Ils incarnent parfaitement leurs personnages, j’ai particulièrement aimé la voix douce de la comédienne, comme j’en ai déjà eu l’occasion dans d’autres livres audio, là elle est vraiment parfaite pour rendre les émotions de cette jeune mère confrontée à un drame si incompréhensible.
Alfred Dreyfus raconte son arrestation, son procès, puis son incarcération dans diverses prisons militaires ou civiles avant son transfert en Guyane sur l’Ile du Diable où il sera retenu plus de quatre ans dans des conditions totalement inhumaines qui auraient valu des poursuites à la France auprès de la cour européenne des droits de l’homme si elle avait existé à ce moment-là. Il est maintenu d’abord au secret en France, sans contact avec personne. Sur son ilot isolé dans l’Océan et dont il n’aurait jamais pu s’échapper, il était gardé comme un fauve dangereux et aussi strictement isolé des autres détenus, sans compter que les nombreux gardiens avaient l’interdiction absolue de lui adresser la parole. Ses conditions se dégradent au fur et à mesure des développements de l’Affaire en France, dont il ne sait rien. Lucie lui écrit de nombreuses lettres chaque mois dont bien peu lui sont effectivement remises. Elles sont bien évidemment lues auparavant par les autorités et il lui est interdit d’évoquer les démarches entreprises par sa famille, ainsi Alfred ne sait rien de ce qui se passe en France.
Ils étaient très heureux en ménage, avaient deux petits enfants, Pierre trois ans et Jeanne plus jeune en 1894. L’épreuve ne les a pas séparés et ils s’encouragent réciproquement, parlent avec pudeur de leurs souffrances pour ne pas décourager l’autre et gardent espoir jusqu’au bout. Dans ses lettres, Alfred cache une grande partie de ses douleurs à sa femme, il montre beaucoup plus son découragement dans son journal. Il oscille entre sa certitude que son innocence sera enfin reconnue, que la France ne peut abandonner définitivement son fidèle serviteur et son découragement face à une si grande injustice et un traitement si inhumain.
Je suis frappée de voir comme cette famille si éprouvée a continué à croire dans ce qu’on peut appeler la grandeur de la France, à quel point ils se raccrochaient à une valeur comme l’honneur. Alfred se bat pour que le nom de ses enfants ne soit pas souillé et finalement se révolte bien peu contre les tortures qu’on lui inflige. Il comprend être sacrifié sur l’autel de la raison d’Etat, il en veut aux personnes qui ont organisé le complot, mais pas vraiment à son pays qu’il continue d’aimer. Je pense que ce genre de sentiments est bien daté aujourd’hui où la notion de droit de l’homme est moins abstraite, au moins dans nos démocraties. Un autre point qui m’a particulièrement surprise également est le fait qu’ils ne mentionnent jamais leur confession. On sait aujourd’hui que Dreyfus a été condamné injustement parce qu’il était juif. L’antisémitisme n’est jamais dénoncé dans ce livre, ce qui n’est heureusement plus le cas aujourd’hui.
On ne peut qu’être touché par les souffrances et le courage de cette famille si injustement accablée par le sort. Plusieurs des lettres de Lucie m’ont bouleversée, même s’il y a parfois de nombreuses répétitions. Un grand merci à Voolume et Netgalley qui m’ont permis de découvrir ce drame vu par ceux qui l’ont vécu dans leur chair.
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