Série Soljenitsyne : Oeuvres complètes Alexandre Soljenitsyne

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Soljenitsyne : Oeuvres complètes Tome 1 : Le Premier Cercle

Résumé éditeur

Roman commencé en relégation, à Kok-Térek (Kazakhstan du Sud) en 1955. La première version (96 chapitres) fut achevée dans le village de Miltsevo (région de Vladimir) en 1957, la deuxième et la troisième à Riazan en 1958 (toutes versions détruites par la suite pour raisons de sécurité). En 1962, quatrième version, que l'auteur jugeait définitive. En 1963, toutefois, après la publication d'Une journée d'Ivan Denissovith dans Novy Mir, on pensa à l'éventualité d'une publication fragmentaire, quelques chapitres furent extraits du livre et proposés à A. Tvardovski. Ce projet aboutit à débiter le roman en chapitres, à exclure ceux qui demeuraient impubliables et à désamorcer politiquement tous les autres, ce qui revenait à élaborer une nouvelle version (la cinquième, 87 chapitres) où l'essentiel du sujet était altéré: au lieu d'être, comme ç'avait été le cas, " atomique ", il mettait en scène un thème soviétique fort courant à l'époque: la " trahison " d'un médecin qui faisait passer un médicament à l'Ouest.C'est sous cette forme qu'il fut examiné et accepté par Novy Mir en juin 1964, mais les tentatives de publication tournèrent court. Durant l'été 1964 fut esquissé un nouveau projet, de sens contraire, tendant à creuser et à rendre plus percutante la version de 87 chapitres (ce fut la sixième version). En automne, une photographie de cette version fut expédiée à l'Ouest. En septembre 1965, les exemplaires de la version " avouable " (la cinquième) furent saisis par le KGB, ce qui bloqua définitivement la publication du roman en U.R.S.S. En 1967, cette version fut largement diffusée par le Samizdat. Dans sa sixième version, le roman fut publié en 1968 par la maison américaine Harper and Row (et c'est d'après ce texte que furent faites toutes les traductions).En été 1968 apparut une septième version: texte complet et définitif du roman (96 chapitres). Ce texte n'a jamais circulé en Samizdat ni jamais été édité séparément. Il paraît pour la première fois dans l'édition de ces OEuvres.La " charachka " de Marfino et presque tous ses habitants ont été peints d'après nature.

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Soljenitsyne : Oeuvres complètes Tome 2 : Le Pavillon des cancereux - Une journée d'Ivan Denissovitch et autres récits

Résumé éditeur

Conçu en 1955 à Tachkent au moment où Alexandre Soljénitsyne quittait lui-même le " pavillon des cancéreux " où il était soigné, le grand récit qui porte ce titre ne fut rédigé que dix ans plus tard. D'abord refusée par la revue Novy mir, puis acceptée mais non publiée _ l'" ouverture krouchtchévienne " était déjà un chapitre pratiquement clos _, l'oeuvre est diffusée clandestinement en samizdat et émigre tant bien que mal en Occident, dans des versions parfois tronquées ou fautives. La version définitive publiée ici est la première à avoir été vérifiée par l'auteur.C'est au camp spécial d'Ekibastouz que Soljénitsyne a l'idée, en 1950-51, d'un récit intitulé d'abord CH-854, une journée d'un zek, qui deviendra Une journée d'Ivan Dénissovitch et dont la rédaction _ retardée par d'autres travaux, notamment sur l'Archipel du Goulag et Août 14 _ n'est menée à bien qu'en 1959. L'oeuvre, quelque peu édulcorée, est communiquée en 1961 à Novy mir et la publication décidée par le Politburo du parti communiste d'URSS sur intervention personnelle de Krouchtchev. Toutes les éditions de l'oeuvre furent détruites dans les bibliothèques publiques en 1971-72. La première édition non mutilée a vu le jour à Paris en 1973.Dans ce registre des " formes littéraires brèves " inspirées par la vie même de Soljénitsyne, par des personnages de rencontre ou des scènes auxquelles il a assisté, se trouvent également réunis dans le présent volume: La maison de Matriona (publiée dans Novy mir en 1963 et éditée ici dans une traduction nouvelle), les Etudes et Miniatures (dont la rédaction s'échelonna de 1958 à 1960, à l'époque où Soljénitsyne put explorer à bicyclette la Russie centrale), La Main droite (composée en 1960 et refusée par les revues soviétiques), Un incident à la gare de Kotchétovka (publié en extraits dans la Pravda en 1962, puis dans Novy mir), Pour le bien de la cause (publié en 1963 dans Novy mir), Zacharie l'Escarcelle (écrit en 1965, retenu puis refusé par les Izvestia, mais publié en 1966 dans Novy mir), la Procession pascale (diffusé seulement en samizdat) et un court récit intitulé Quel dommage!, écrit en 1965, totalement inédit et publié ici pour la première fois.

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Soljenitsyne : Oeuvres complètes Tome 4 : L'Archipel du Goulag 1

Résumé éditeur

Un livre de combat, qui a ébranlé les fondements du totalitarisme communiste et qui brûle encore les mains.Ecrit de 1958 à 1967 dans la clandestinité, par fragments dissimulés dans des endroits différents, il a été activement recherché, et finalement découvert et saisi par le KGB en septembre 1973. Aussitôt, le premier tome a été publié d'urgence en Occident, la pression de l'opinion publique des pays libres étant la seule force capable de sauver l'auteur et tous ceux qui l'avaient aidé. Arrêté en février 1974, Soljénitsyne fut inculpé de trahison, puis, par décret du Présidium du Soviet suprême, déchu de la nationalité soviétique et expulsé d'URSS. Jusqu'à sa publication partielle par la revue Novy mir en 1990, l'Archipel ne sera lu en URSS que clandestinement, par la partie la plus courageuse de l'intelligentsia. Mais, en Occident, il sera répandu à des millions d'exemplaires et provoquera une mise en cause radicale de l'idéologie communiste.Toute sa puissance d'évocation, son éloquence tumultueuse, tantôt grave et tantôt sarcastique, l'auteur les prête aux 227 personnes qui lui ont fourni leur témoignage, et à tous ceux " auxquels la vie a manqué pour raconter ces choses ". Là où rien n'est parvenu jusqu'à nous, " car l'Archipel est une terre sans écriture, dont la tradition orale s'interrompt avec la mort des indigènes ", il nous fait sentir le poids du silence et de l'oubli.La première partie, " L'industrie pénitentiaire ", explique comment la machine vous happe et vous transforme en " zek ". Aux sources de la terreur, elle montre Lénine. Elle dresse la liste des " flots ", grands et petits, qui se sont déversés sur l'Archipel. En étudiant l'évolution de la mécanique judiciaire, elle explique les grands procès staliniens.La deuxième partie, " Le mouvement perpétuel ", montre, à toute heure du jour et de la nuit, des convois de condamnés acheminés vers les camps: en fourgons automobiles, en " wagons-zaks " et wagons à bestiaux, en barges sur les fleuves, en colonnes de piétons dans la neige. Chaque mode de transfert engendre une torture propre, mais certains permettent d'étonnantes rencontres.Le présent volume correspond à l'édition définitive du tome 1 de l'Archipel du Goulag publiée en russe par YMCA-Press en 1980. L'auteur a apporté bien plus que des modifications de détail à son texte de 1973. D'autre part, la traduction française parue en 1974 se ressentait de la hâte avec laquelle elle avait dû être exécutée. Le texte en a donc été revu avec tout le soin possible.

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Soljenitsyne : Oeuvres complètes Tome 5 : L'Archipel du Goulag 2

La grande œuvre écrite au nom de ceux qui n’ont pas pu parler : en voici le centre, avec ses deux noyaux , le matériel et le spirituel.L’extermination par le travail, troisième partie, montre la naissance et la croissance de l’Archipel, depuis l’improvisation des îles Solovki jusqu’au gigantesque réseau strictement organisé qui fournit la main-d’œuvre réclamée par les grands chantiers du socialisme. Canal de la mer Blanche, canal de la Volga, et puis, partout, voies ferrées, exploitation des mines et des forêts, construction d’immeubles ou de villes entières… Rapidement usée par des normes de travail épuisantes et une nourriture attribuée en fonction du rendement, sa population est constamment renouvelée par des arrestations massives planifiées à l’avance.Comment survivre ? En bluffant, en trichant, en bidonnant : partout, du bas en haut de l’échelle, on fait état d’une production imaginaire. L’auteur dissèque avec entrain l’un de ces systèmes de fraude salvatrice.L’Archipel est un monde à part, avec ses hiérarchies, ses lois, ses coutumes et sa langue. A sa manière rapide et compacte, l’auteur nous en fait voir, sentir, entendre la réalité vivante. Sa grande prose souple et frémissante sait tout montrer, tout éclairer.Elle sait aussi poser avec gravité la question fondamentale : que devient l’homme happé par l’Archipel, que devient le pays porteur d’une telle tumeur maligne ? La quatrième partie, L’âme et les barbelés, distingue la prison purificatrice et le camp facilement corrupteur, puis analyse les différents poisons sécrétés par l’Archipel qui contaminent l’ensemble de la société. Alexandre Soljénitsyne se montre lui-même tel qu’il a été en liberté, en prison, au camp, et il se juge.A tous ceux qui ont connu la captivité et à tous ceux qui s’interrogent sur le sens de la vie humaine, ce livre propose une nourriture forte, pénétrée d’espoir et adaptée à notre temps.Edition nouvelle revue et augmentée par l’auteur.