Série L'avènement de la démocratie Marcel Gauchet

L'avènement

L'avènement de la démocratie Tome 3 : A l'épreuve des totalitarismes (1914-1974)

Résumé éditeur

Dans le sillage de la crise du libéralisme (1880-1914), ce troisième volume est consacré à la crise totalitaire sur laquelle débouche la Grande Guerre. Au-delà des circonstances, les totalitarismes ont partie liée avec des idéologies d'un genre nouveau, nées autour de 1900, à l'enseigne de la révolution et de la nation. Ces idéologies sont à comprendre comme des "religions séculières", c'est-à-dire des antireligions religieuses. Reconstituant les trois expériences qui méritent le nom de totalitarismes au sens strict : le bolchevisme, le fascisme et le nazisme, Marcel Gauchet porte l'accent sur la dynamique qui les anime. Les totalitarismes ne se contentent pas de combattre les démocraties "bourgeoises" comme si elles leur étaient étrangères, ils en procèdent. Ils leur lancent un défi qu'elles sont mises en demeure de relever et qui éclaire par contraste les transformations profondes qu'elles ont connues : les grandes réformes politiques et sociales d'après 1945 prennent tout leur sens en tant que réponses au défi totalitaire. Au vrai, le XXᵉ siècle n'a pas été seulement le théâtre de tragédies sans exemple. Il a été également le siège d'une réussite de la "démocratie libérale" aussi méconnue que décisive qu'il n'est que temps de tirer de l'ombre.

L'avènement

L'avènement de la démocratie Tome 4 :  Le nouveau monde

Résumé éditeur

Que s'est-il passé pour qu'advienne silencieusement, dans le sillage de la crise économique du milieu des années 1970, un monde nouveau dont nul n'avait anticipé les traits ? En quoi consiste au juste sa nouveauté, qui à la fois marque le triomphe du principe démocratique à une échelle jamais vue et rend sa mise en oeuvre si problématique ? Telles sont les questions soulevées par la dernière étape en date de l'avènement de la démocratie qui sont au centre de ce livre. Nous vivons la phase ultime de la "sortie de la religion", la religion ne se résumant pas à la foi personnelle, comme nous la concevons aujourd'hui, mais formant le principe organisateur des sociétés d'avant la nôtre. Ce processus paraissait parvenu à son terme ; il ne l'était pas. Nous nous pensions "absolument modernes" ; nous en étions encore loin. Nous le sommes brutalement devenus, et cela change tout, des conditions de la coexistence planétaire à l'identité de chacun d'entre nous. Notre organisation politique conservait dans sa forme l'empreinte de la soumission aux puissances venues d'en haut. Celle-ci s'est volatilisée, en révélant une fonction de l'État-nation que nous ne soupçonnions pas et qui en fait le soubassement du monde mondialisé. Nous habitions une histoire que nous pensions toute tournée vers l'avenir. Elle restait hantée par le passé, en réalité, comme le bond en avant de la production du futur nous l'a appris, en donnant à l'économie une place hégémonique dans la vie collective. Les libertés individuelles que nous pensions avoir conquises continuaient secrètement d'être prises dans l'appartenance sociale. L'effacement de cette dernière leur a conféré une autre portée, en faisant apparaître une société des individus qui gravite autour des droits de l'homme. Le paradoxe est que cette formidable avancée des moyens de l'autonomie humaine donne, à l'arrivée, une société qui échappe à ses membres, des démocraties incapables de se gouverner. Une chose est de disposer des instruments qui permettent de maîtriser son destin, une autre est de savoir s'en servir. L'histoire de la libération est derrière nous ; l'histoire de la liberté commence.