Série Histoire de la littérature russe Efim Etkind , Vittorio Strada , Ilya Serman , Georges Nivat

Histoire

Histoire de la littérature russe Tome 1 : Des origines aux Lumières

Résumé éditeur

Ce volume, consacré aux sources de la littérature russe, propose au lecteur un parcours qui va du XIe au XVIIIe siècle, c'est-à-dire depuis les premières tentatives de création d'ouvrages hagiographiques et de chroniques jusqu'à la veille de l'âge d'or de la littérature russe. La littérature médiévale russe a non seulement préservé pour toutes les générations ultérieures de précieux témoignages sur l'histoire russe à ses débuts, sur la culture, les légendes et les moeurs russes pendant l'époque kiévienne et sous le joug tatar, mais également donné de grands textes p-oétiques, tel le fameux Dit de l'ost d'Igor, dont la poétique imprègne une part importante de la poésie russe postérieure à sa découverte à la fin du XVIII siècle - même si son authenticité et les discussions soulevées à cet égard forment en soi un feuilleton. La première partie de cet ouvrage, qui va du XVe au XVIe siècle, montre le développement des genres médiévaux et leur lien avec le christianisme orthodoxe et la pensée religieuse de l'époque. Le XVIIe siècle, traité dans une deuxième partie, voit l'apparition de courants nouveaux, d'une certaine sécularisation de la culture et de problèmes soulevés par le contact avec l'Occident latin. Il est dominé par la haute figure du grand dissident religieux, fondateur du schisme des vieux-croyants, tout imprégné des Écritures mais déjà moderne par ses imprécations et son style haletant, l'archiprêtre Avvakoum. Dans la troisième partie, consacrée au XVIIIe - siècle, nous assistons à l'épanouissement de la culture séculière et d'une nouvelle littérature de type européen, qui sont étudiées ici en liaison avec les problématiques européennes de l'époque - maçonnerie, révolutions française et américaine (sur lesquelles on trouvera des chapitres séparés dans une quatrième partie intitulée "Problèmes culturo-historiques"). C'est aussi au XVIIIe siècle qu'apparaissent de grands poètes modernes tels Lomonossov, génie universel, et Derjavine, le chantre de Catherine. La bibliographie, nouvelle et très fouillée, donnée à la fin de l'ouvrage, et qui couvre les huit siècles traités dans ce volume, sera d'un très grand secours pour tous ceux - historiens ou chercheurs littéraires - qui étudient la période.

Histoire

Histoire de la littérature russe Tome 6 : Le XXe siècle, gels et dégels

Résumé éditeur

Dans ce troisième tome consacré au XXe siècle, on passe du désordre créateur des années vingt à l'ordre terriblement réducteur des années trente, marqué par le terme à la fois ingénu et menaçant de « réalisme socialiste ». Un catéchisme idéologique s'impose et cache un effroyable souterrain de terreur et une industrie de la mort qui a nom « goulag ». De grands créateurs oeuvrent dans l'isolement total (Pasternak ou Boulgakov), cependant que d'autres prennent le chemin des officines de torture (Mandelstam), d'autres encore capitulent (Léonov) ou prennent la tête du mouvement d'acquiescement (Gorki). La guerre apporte sa bourrasque de souffrance et de liberté intérieure recouvrée, mais le plomb retombe dans les cerveaux d'abord en 1946, avec le jdanovisme, puis en 1948, avec la campagne anticosmopolite. « Gels » et « dégels » se succèdent, mais aujourd'hui la littérature témoin de l'inhumain est publiée: Chalamov, Grossman et SoIjénitsyne dialoguent dans la conscience des lecteurs. Les retrouvailles avec la diaspora qui avait emporté un morceau de Russie à ses semelles sont consommées. Et cette diaspora rejoint les destins tragiques de grands poètes comme Akhmatova, poète saphique passé d'une poésie intimiste miniaturisée à la grandeur épique d'un Requiem pour les générations muettes de douleur. Dominant tout le siècle, pas seulement le russe, la lucidité poétique et prophétique du poète Ossip Mandelstam, mort au goulag, fournit une réponse de l'homme au sphinx de la terreur. Ce tome montre les filets de créativité qui n'ont jamais cessé de couler, comme il montre la grande glaciation politique et culturelle de l'utopie réalisée: celle d'Andreï Platonov, aux résonances religieuses puissamment ambiguës, celle, dérisoire, du satiriste Alexandre Zinoviev, ou celle, classique et postmoderne, du poète joseph Brodsky qui interroge les tyrans de toujours. Plus que précédemment l'ouvrage est collectif, il s'est enrichi de collaborations de Soviétiques naguère encore interdits de publication à l'étranger. Terme chronologique de l'entreprise (qui va se poursuivre en présentant bientôt la littérature russe des origines à la fin du XIXe siècle), ce tome ne prétend pas conclure, mais il offre deux voix en guise de finale, deux voix libres venues de l'Est pour dire ce qu'il advient d'un organisme puissant et paralysé lorsqu'il dégèle et qu'il souffre d'un violent retour à la vie...