Série Histoire de Fribourg Kathrin Utz Tremp

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Histoire de Fribourg Tome 1 : La ville de Fribourg au Moyen Âge

Résumé éditeur

Le 10 juin 1452, lors d'une cérémonie solennelle dans l'église paroissiale Saint-Nicolas, la ville de Fribourg change de suzerain et se soumet au duc de Savoie, abandonnant ainsi la suzeraineté des Habsbourg qu'elle considérait comme tyrannique.Fribourg est l'une des très rares villes du Moyen Âge à changer aussi abruptement de suzerain. Elle a d'abord été soumise aux Zaehringen (1157-1218), puis aux Kybourg (1218-1277), aux Habsbourg (1277- 1452) et enfin aux Savoie (1452-1477), soit quatre des dynasties parmi les plus importantes et les plus en vue de l'Europe médiévale. Après les guerres de Bourgogne, Fribourg devient une ville libre d'Empire en 1478 et entre dans la Confédération en 1481.Dès la fin du XIVe siècle et jusqu'au milieu du XVe siècle, l'économie fribourgeoise est florissante (tannerie, draperie, fabrication de faux), amenant une main-d'oeuvre spécialisée venue de loin. Fribourg est alors une ville très "ouverte", qui concède généreusement le droit de bourgeoisie aux étrangers. Elle dispose d'importantes institutions sociales (l'hôpital des Bourgeois et la Grande confrérie du Saint- Esprit) qui lui servent également de Banque d'État avant la lettre.L'histoire de Fribourg est longtemps restée liée à celle de Berne, mais au Moyen Âge, les relations entre les deux villes sont souvent conflictuelles. Si Fribourg rencontre de grandes difficultés à former un territoire - le futur canton de Fribourg - c'est notamment parce que l'expansion de Berne ne permet pas son développement vers l'Est. Et la soumission des Anciennes Terres - les terres qui entourent la ville - passe par des chasses aux sorcières qui comptent parmi les plus précoces en Europe (vers 1440).

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Histoire de Fribourg Tome 2 : Une ville-État pour l'éternité

Résumé éditeur

"Nos malheurs, ce sont ces flemmards de curés qui en sont la cause" ! Cette affirmation vaut la prison et une amende à son auteur en 1538. En effet, hostile à la Réforme religieuse, le canton se positionne fermement pour le maintien de l'ancienne foi catholique. "Le protestantisme ne va pas fort à Fribourg", lit-on aussi dans une correspondance. Peut-être est-ce pour se démarquer du choix de Berne, la puissante république, éternelle rivale ? Mais au quotidien, mieux vaut transigeravec les principes et conserver des liens de bon voisinage. Lorsqu'il se rend aux réunions des délégués des cantons suisses, le député de Fribourg s'arrange avec son collègue bernois pour partager les frais du voyage. Et Fribourg sait exploiter l'appétit de l'ours qui regarde vers la Savoie pour tripler, en moins de vingt ans, l'étendue de son propre territoire !Une fois calmées les turbulences des réformes religieuses du XVIe siècle, la petite république s'érige peu à peu en citadelle catholique. Formées au collège des jésuites, les élites nourrissent des prétentions aristocratiques, confortées par les succès d'une économie alpestre et d'élevage tournée vers l'exportation. L'Europe monarchique les considère comme des bourgeois mal dégrossis ou des nobles paysans. Peu leur importe ! Engagés dans des carrières militaires au service des princes, ils tirent profit de la "grandeur despotique de la France". Comme l'a dit un historien éclairé du XVIIIe siècle, qui en bénéficia largement lui-même, l'argent français "a corrompu ceux-là même qui dans leur propre intérêt devraient être incorruptibles".Durant deux siècles, conçus pour durer, pouvoirs politiques et religieux se sont arrangés comme les deux faces d'une même pièce. Dès les années 1780, les tourmentes de l'âge des révolutions en surprennent plus d'un, avant de rebattre les cartes. L'histoire ne saurait se figer.

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Histoire de Fribourg Tome 3 : Ancrages traditionnels et renouveaux

Résumé éditeur

Le 25 octobre 1848, à 2 h du matin, l'évêque Étienne Marilley est arrêté à Fribourg sur ordre du gouvernement radical. Il est emprisonné à Chillon jusqu'au 13 décembre puis exilé en France d'où il dirigera son diocèse jusqu'à son retour après la victoire des conservateurs en décembre 1856.Pour la population catholique de Fribourg, bastion traditionnel de l'Église, c'est un choc qui va laisser des traces immédiates et durables. C'est un tournant dans les conflits qui opposent clergé et conservateurs aux libéraux lors de cette lente sortie de l'Ancien Régime qui dure de 1798 à 1848.S'ensuivra une longue période de domination conservatrice marquée par un souci de défense de l'identité confessionnelle du canton. Elle culmine dans cette "République chrétienne" qui atteint son apogée entre 1871 et 1921, non sans progrès économiques et culturels.Mais la base rurale souffre après la Première Guerre mondiale et le canton voit partir sa jeunesse peu formée. Un revirement stratégique pousse à l'industrialisation après 1950 mais ses effets se font attendre. Le dernier quart du XXe siècle recueille enfin les fruits d'une ouverture qui transforme profondément la société fribourgeoise.