Série Cosmopolitiques Isabelle Stengers

Cosmopolitiques,

Cosmopolitiques Tome 3 : Thermodynamique

Résumé éditeur

L'énergie se conserve ! Cet énoncé scientifique, le premier à pouvoir concerner tous les processus naturels, du mouvement planétaire au métabolisme vivant, du feu qui brûle à la pile électrique, a constitué, au milieu du siècle dernier, un véritable événement. Tous, physiciens, chimistes, ingénieurs, médecins, philosophes, sont concernés. Comment concevoir cette énergie qui semble dire, à la fois, l'unité de la nature et sa diversité ? Et pourtant, à la fin du XIXe siècle, il ne reste plus que des physiciens, et ceux-ci semblent avoir réussi à concentrer le problème autour d'une grandeur mystérieuse, qu'eux seuls savent définir, l'entropie. Un siècle plus tard, la physique du XXe siècle est devenue cette science habitée par la conviction que le monde est, comme l'a dit Einstein, énigmatiquement intelligible, et qu'il appartient aux physiciens, au nom de tous les humains, d'en percer l'énigme. Pour comprendre comment ce pouvoir exorbitant a été conquis, c'est vers ce moment critique du XIXe où s'est jouée la notion de " réalité physique " - réalité du monde ou réalité construite par les questions des physiciens ? - qu'il s'agit de remonter. C'est ce que tente ici Isabelle Stengers, en retraçant la controverse étonnante qui mobilisa Clausius, Engels, Thomson, Maxwell, Planck, Poincaré, Mach, Duhem, Botzmann. Avec une brutalité exemplaire, l'issue de cette controverse a défini vainqueurs et vaincus : vainqueurs, ils appartiennent à l'histoire de la physique ; vaincus, leur intervention dans la question de la réalité physique a été renvoyée à l'épistémologie et à la philosophie. Que s'est-il passé ? Pourquoi est-ce par le triomphe de la loi que l'histoire " est passé " ? La singularité des choix qui ont fait exister la physique du XXe siècle n'a pas à être critiquée, mais peut être racontée, à la manière d'une véritable histoire.