Teodore Szacki Tome 1 Les impliqués
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l’avis des lecteurs
Une fois n'est pas coutume, le héros du polar selon Zygmunt Miloszewski est un procureur. Car contrairement à ce qu'on croit, le procureur -du moins en Pologne-, loin de l'image de richesse et de pouvoir véhiculée par les séries américaines, est un modeste et laborieux fonctionnaire, homme de terrain qui interroge et enquête, fréquente morgues et lieux de crimes.
A trente-six ans, Teodore Szacki a encore la foi. Composant avec la lourdeur de rouages administratifs qui certains jours réduisent sa fonction au traitement de la paperasserie, et à se battre contre une hiérarchie dont le principal objectif semble être la rentabilité, sa minutie et sa perspicacité restent au service d'une idée de la justice à dimension humaniste.
L'affaire qui va l'occuper dans "Les impliqués" commence comme une enquête d'Agatha Christie : un curieux séminaire tenu à huis clos se conclut par le meurtre de l'un de ses participants, dont l’œil a été transpercé par une broche à rôtir. Les individus présents avaient été conviés par leur psychiatre, Cezary Rudzki, à une session de thérapie de groupe organisée dans le cloître d'un ancien monastère, et censée s'y dérouler tout un week-end. Teodore Szacki découvre ainsi le principe de la "Constellation familiale", méthode thérapeutique controversée, basée sur des jeux de rôles au cours desquels est reconstitué le contexte familial de l'un des patients. Les membres du petit groupe invités par le thérapeute à prendre part à l'exercice sont considérés comme les principaux suspects.
Fidèle à lui-même, notre homme investigue avec rigueur. Mais derrière la quasi sévérité de ce pince-sans-rire, qui assume sans fléchir ses prises de positions, ça bouillonne... la façade impénétrable, imperturbable du procureur laisse difficilement imaginer la torture intérieure que lui fait subir un démon de midi quelque peu précoce. La routine d'un quotidien aux fins de mois de difficiles, le laisser aller d'une épouse qui ne soigne plus son apparence que pour se rendre au bureau, lui fait douter de la pérennité de son union conjugale. Sa rencontre avec une jeune et jolie journaliste entreprenante achève de le perturber...
Ce n'est pas selon moi dans son intrigue policière que réside l'intérêt de ce roman : alourdie de quelques longueurs, son issue m'a semblé par ailleurs tirée par les cheveux. Et pourtant, j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture. J'ai aimé tout d'abord le paradoxe sur lequel joue l'auteur, concernant le personnage de Teodore Szacki, opposant son image de procureur austère à la tourmente provoquée par la remise en question de sa vie personnelle.
Et puis j'ai eu l'impression que l'enquête était surtout l'occasion, pour Zygmunt Miloszewski, de brosser le tableau pertinent et critique d'une Pologne que le poids de son histoire récente empêche d'évoluer réellement. L'une des pistes suivies par le procureur dans le cadre de cette enquête le plonge dans le passé communiste de son pays, et le mène sur la trace de puissants et riches anonymes anciennement impliqués dans les services secrets soviétiques, dont il n'imaginait pas jusque-là l'emprise et l'omniprésence. Varsovie est elle-même décrite par le héros comme dépourvue d'élégance, ville laide à l'architecture hétérogène, car actuellement incapable de négocier le passage à une nouvelle ère.
L'atmosphère qui émane ainsi des "Impliqués", mortifère et grisâtre, est une des grandes forces de ce roman.
On n’arrive jamais à lire tout ce qu’on voudrait. C’est comme ça que, malgré le bien que j’en avais entendu dire, je n’avais pas trouvé le temps de découvrir Zygmunt Miloszewski, édité chez Mirobole. La sortie du second ouvrage traduit chez le même éditeur m’a donné l’occasion de revenir sur le premier : Les impliqués.
Nous sommes à Varsovie, en juin 2005. Cezary Rudzki, psy renommé spécialisé dans une forme de thérapie de groupe a réuni quatre de ses patients pour un travail d’un week-end complet dans les locaux dépendants d’une église. Le dimanche matin, après une séance très dure le samedi soir, hurlements : Un des patients, Henry Telak est mort, assassiné, une broche à rôtir plantée dans l’œil.
Le procureur Teodore Szacki est en change de l’affaire, une affaire qui l’agace prodigieusement, mais qu’il va quand même mener avec le sérieux que tout le monde lui connait. Et si le début de l’enquête lui donne l’impression de se trouver dans la peau d’un Hercule Poirot polonais ou dans un jeu de Cluedo, la suite va se révéler bien plus dangereuse, tant elle va faire remonter à la surface des fantômes que beaucoup voudraient oublier.
Ca commence un peu mou, avec en plus une séance de psy de groupe qui ne me convainc pas complètement … On croit un moment qu’on aura droit à un machin archi classique … mais très vite on est pris.
Tout d’abord par l’écriture, vive, qui sait passer du très sombre au très guilleret, toujours à propos et sans jamais forcer ses effets. L’auteur ne se regarde pas écrire mais impose son style fort agréable. Dans sa construction l’auteur à l’idée (certes pas inédite) de commencer chaque chapitre par un résumé des infos du jour. Résumé passé au crible d’un humour noir et critique. Cela rajoute au côté très alerte du récit et lui donne en même temps une profondeur en ancrant le récit dans une trames d’événements qui donnent une idée du cadre politique et social (ainsi que météorologique !)
Le personnage principal ensuite. Ce brave Teodore, parti pour être un peu terne se révèle fort intéressant. Courageux, fidèle à ses principes mais faillible, grande gueule mais cédant parfois à la trouille, en pleine crise dans sa vie personnelle, parfois compliqué dans sa caboche, capable d’empathie mais aussi parfois d’une certaine raideur … Bref ayant toute l’épaisseur et les contradictions qui en font un être humain, pardon un personnage, passionnant, parfois agaçant, souvent sympathique et surtout qu’on aura plaisir à retrouver.
Un autre personnage capte l’attention : la ville de Varsovie, superbement décrite dans toutes ses contradictions, ses horreurs mais également se beautés, ses traditions et ses nouveautés, ses habitants, ses quartiers, ses monuments … Un vrai personnage.
Finalement, le récit commencé comme une enquête très plan-plan surprend avant de prendre un virage assez sec pour faire remonter les pires saloperies des années passées. Au détour du récit, on voit comment les maîtres et tortionnaires d’hier n’ont rien perdu, ni de leur pouvoir économique ni de leur pouvoir de nuisance. Et ceci est fait avec une très grande cohérence dans le récit, sans révélation fracassante, sans chevalier blanc et pour un final … Dont je ne vous dirai rien mais qui est très bien !
Au final un polar classique dans sa narration, un poil lent à démarrer mais qui se révèle finalement passionnant et qui donne très envie de lire le suivant.
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