Ilaria - Ou la conquête de la désobéissance
  • Date de parution 22/08/2024
  • Nombre de pages 176
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782889074112
  • Editeur ZOE
  • Format 210 x 140 mm
  • Edition Grand format
Autobiographies Romans français Moins d'1 an

Ilaria - Ou la conquête de la désobéissance

3.86 / 5 (617 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Un jour de mai 1980, Ilaria, huit ans, monte dans la voiture de son père à la sortie de l’école. De petits hôtels en aires d’autoroute, l’errance dans le nord de l’Italie se prolonge. En pensant à sa mère, I’enfant se promet de ne plus pleurer. Elle apprend à conduire et à mentir, découvre Trieste, Bologne, l’internat à Rome, une vie paysanne et solaire en Sicile. Grâce aux jeux, à la radio, à Claudia, Isabella ou Vito, l’enlèvement ressemble à une enfance presque normale. Mais le père boit trop, fume trop il est un « guépard nerveux » dans un nuage de fumée. S’il la prend par la main, mieux vaut ne pas la retirer ; ni reculer son visage quand il lui pince la joue. Ilaria observe, ressent tout.Dans une langue saisissante, rapide et précise, ce roman relate de l’intérieur l’écroulement d’une petite fille qui doit accomplir seule l'apprentissage de la vie.

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  • Date de parution 22/08/2024
  • Nombre de pages 176
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782889074112
  • Editeur ZOE
  • Format 210 x 140 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Elle va célébrer ses cinquante ans d'existence l'année prochaine en prenant de plus en plus d'essors dans les contrées francophones avoisinantes et plus particulièrement en France où ses ouvrages rencontrent une notoriété grandissante en mettant en avant la littérature helvétique, même si les auteurs de la maison d'éditions Zoé dépassent le simple cadre de la région Romande à l'instar de Richard Wagamese, amérindien de la nation Ojibwé en endossant la nationalité canadienne. On pourrait en citer d'autres, parmi l'immensité du catalogue proposé d'où émerge des romancières et des écrivains comme Nicolas Bouvier, Friedrich Glauser et Ella Maillart avec cette notion de voyages qui imprègnent la collection fondée et dirigée par Marlyse Pietri avant d'être reprise depuis plus de dix ans par Caroline Couteau. On dira de la maison d'éditions Zoé qu'elle favorise des textes contemporains aux styles à la fois subtils et affirmés, sans ostentation, comme ceux d'Elisa Shua Dusapin ou de Blaise Hoffmann qui ont rencontré leur public comme en témoigne Hiver à Sokcho (Zoé 2016) pour l'une et Faire Paysan (Zoé 2023) pour l’autre. Vers 2015, à une époque où bon nombre d'éditeurs de la Suisse romande s'intéressaient à la littérature noire, on trouve, au sein du catalogue de Zoé, la trilogie de Sébastien Meier qui prend ouvertement l'allure de polars avec une maquette dédiée au genre noire qui ne perdurera malheureusement pas. Mais de manière peut-être plus nuancée, on pourra s'intéresser aux ouvrages d'Yves Patrick Delachaux se penchant sur le quotidien de la pratique du métier de policier. Dans un registre bien différent, mais endossant un style que bon nombre d’amateur de romans noirs ne renieraient pas, il faut absolument découvrir Ilaria, Ou La Conquête De La Désobéissance troisième roman de la plasticienne et romancière Gabriella Zalapi aux origines suisse, italienne et anglaise vivant à Paris et qui dépeint dans ce nouveau récit, le point de vue d'une petite fille de huit ans enlevée par son père l'entrainant sur les routes de l'Italie des années 80.

A Genève, en mais 1980, la petite Ilaria sort de l'école et attend sagement que sa grande soeur Ana vienne la chercher pour rentrer ensemble à la maison. Pourtant c'est son père Fulvio qui débarque en lui expliquant que le programme a changé et qu'il l'emmène au restaurant à Yvoire où ils se retrouveront tous. Mais les chose prennent une autre tournure lorsque son père lui indique que le repas est annulé et qu'ils passeront un long week-end tous les deux ensemble à Turin. Mais les jours passent, puis les semaines et puis les mois où d'hôtels douteux en aires d'autoroute elle parcourt le nord de l'Italie au gré des errances de son père. Redoutant ses colère, elle prend sur elle en évitant de pleurer en réclamant sa mère dont elle est sans nouvelle. Ilaria apprend à conduire et à mentir en s'appropriant, sous la férule de son père, des valises trouvées dans les gares qui ne leur appartiennent pas et dont ils revendront le contenu afin de financer leur périple chaotique. Ainsi la petite fille va séjourner au bord de la mer Adriatique à San Benedetto, puis c'est l'internat à Rome avant d'adopter un mode de vie rural en Sicile. Et tout au long de ce parcours, il y a les tubes du moment à la radio que l'on chante à tue-tête, les jeux qui permettent de faire passer le temps ainsi que les rencontre avec Claudia, Isabella et Vito qui atténuent les affres de cet enlèvement qui apparaît presque comme un moment d'une enfance normale. Mais Ilaria voit tout et comprend énormément de chose en percevant notamment la tension émanant de son père qui boit trop et dont les colères imprévisibles peuvent se révéler effrayantes.

Ilaria, Ou La Conquête De La Désobéissance se révèle être un brève histoire d'à peine 175 pages aux marges généreuses lui conférant l'allure d'une nouvelle ou d'une novella comme on désigne désormais les romans courts. Et c'est bien cette brièveté qui suscite indéniablement un certain engouement dans l'effervescence foisonnante de cette rentrée littéraire parce qu'en dépit du thème abordé, dont on devine certains aspects émanant de sa propre enfance, Gabriella Zalapi s'est employée à rester sur un registre extrêmement dépouillé où la pudeur se conjugue en permanence avec l'émotion, au gré d'un texte qui se concentre sur l'essentiel sans jamais surjouer sur les ressentis de cette petite fille au regard affuté. Il en résulte un récit d'une saisissante justesse en adoptant le point de vue d'Ilaria qui doit composer avec le caractère fantasque d'un père dont on perçoit bien évidemment le désarroi mais également les aspects plus sombres de la colère et de la manipulation le conduisant aux mensonges à l'égard d'une enfant qui n'est pas totalement dupe de tout ce qui se passe autour d’elle, résultant d’une perception à la fois naïve et acérée sur le monde qui l'entoure. Et ce monde, Gabriella Zalapì le restitue par petite touche très fugaces nous permettant de saisir l'atmosphère de cette Italie des années 80 où l'on distingue, par le biais de la radio dans la voiture, les affres des années de plombs, à l'instar de l'attentat de la gare de Bologne, contrebalancés par l'insouciance des tubes de l'époque dont certains délivrent pourtant quelques messages engagés. Cette ambivalence, on la retrouve bien évidemment dans ce parcours de vie, entre parenthèse, d'Ilaria et des rapports complexes qu'elle entretient avec son père où l'on saisit de nombreux instants de bonheur, mais également cette tension faite de non-dits ainsi que cette douleur enfouie notamment liée à l'absence d'une mère dont on ne lui donne pratiquement aucune nouvelle, hormis quelques mensonges cruels qui entrent dans ce conflit sous-jacent que l'on perçoit, par l'entremise de cette petite fille, entre un homme et une femme dont le couple s'est complètement disloqué. Mais au cours de cet enlèvement Ilaria va acquérir une certaine autonomie ou plutôt une espèce de défiance vis-vis de la figure paternelle cabossée que Fulvio projette sur elle et qui va se traduire par une désobéissance faisant office d'apprentissage de vie laborieux qui n'est pas exempt de certains traumas dont on distingue quelques reflets en toute fin d'un récit d'une intensité incroyable.

Le tour d’Italie avec mon père

C’est en se mettant dans la peau d’une fillette de huit ans que Gabriella Zalapì nous revient. Avec « Ilaria » l’autrice raconte la cavale d’un père avec sa fille à travers l’Italie des années 1980. Un roman d’apprentissage, une leçon d’émancipation.

Les parents d’Ilaria se sont séparés. Et malgré leur arrangement, l’heure des retrouvailles avec les enfants s’accompagne souvent de récriminations et de cris. Mais cette fois, c’est bien différent. Arrivé à Genève où son ex-épouse demeure, Fulvio, le père, embarque Ilaria et la conduit en Italie. Nous sommes en 1980, sa fille a huit ans et ne se doute pas qu’elle est victime d’un enlèvement. Elle découvre Turin puis Milan, Genova, Brescia, Alessandria et la Côte Adriatique, Trieste, Bologne tout au long d’un voyage qui n’en finit pas. Il faut dire que son père aime conduire, quelquefois même jusque tard dans la nuit. Les arrêts servent à faire quelques courses, à manger, à dormir et, de temps en temps, à se détendre et profiter d’une aire de jeu. Pour passer le temps en voiture, ils s’inventent des jeux, décodent les plaques minéralogiques, s’imaginent comment décorer leur maison… Si, au fil des jours, ils sont de plus en plus intimes, un sentiment d’ennui commence à s’installer. « Je veux aller à l’école, jouer, voir mes copines, aller aux anniversaires, aux cours de gym. Je veux faire des flic-flac, des roulades, m’entrainer à la poutre et faire comme Nadia Comaneci. Je veux rentrer. Puis l’idée de quitter Papa me glace. Je ne peux pas le laisser seul. »

S’il se défend d’avoir kidnappé sa petite Princesse, son père reste vague quant à l’issue de leur road-trip. D’autant qu’il a trouvé une combine pour se renflouer. Après avoir entendu un homme raconter comment il avait pu récupérer sa montre oubliée dans le train, il va écumer les bureaux des objets trouvés des chemins de fer italiens et se faire remettre des tas d’objets, valises, bracelets, montres, sous des noms d’emprunt. Le coup semble imparable.

Les semaines puis les mois passent. Ilaria est inscrite dans un pensionnat, mais n’y fera pas long feu. Son père a repris la route, après Rome il descend vers Naples puis en Calabre. Près du détroit de Messine, ils seront victimes d’un accident et, sur les conseils d’un médecin, séjourner à Scilla pour leur convalescence.

Gabriella Zalapì a trouvé le ton juste pour raconter cette cavale, n’oubliant pas d’égrener les nouvelles transmises par l’autoradio, l’attentat de Bologne, la chape de plomb que font peser les brigades rouges sur le pays. Après Antonia (2019) et Willibald (2022), ce troisième opus nous mène à « la conquête de la désobéissance », comme le souligne le sous-titre du roman. Et c’est toujours avec ce même style épuré, ces phrases qui disent le ressenti avec justesse et qui laissent au lecteur un large espace de réflexion. Ilaria ne parlera, par exemple, jamais d’enlèvement pendant les deux années qu’elle passera finalement avec son père. Tout simplement parce qu’elle ne ressent pas la chose comme ça. Car elle comprend combien son père est malheureux de cette séparation et devine que sa mère ne supporte plus cet homme. Alors, petit à petit, elle se dit qu’il lui faudra peut-être tracer son propre destin. Un roman initiatique sur fond de crise du couple qui, une fois encore, frappe au cœur !


Signalons la rencontre & lecture organisée par la Maison de la Poésie à Paris le 9 octobre à 19h. Entretien mené par Sophie Joubert.

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