Amour, meurtre et pandémie
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l’avis des lecteurs
TTT - Très Bien "L’auteur, né à Shanghai en 1953, a quitté la Chine en 1988 pour les États-Unis et l’université de Saint Louis, dans le Missouri. Il était alors étudiant et pensait repartir dans sa famille, mais les manifestations de la place Tian’anmen l’ont décidé à rester en Amérique. Retournant parfois à Shanghai, le romancier décrypte la société chinoise depuis plus de vingt ans grâce à un personnage qu’il fait évoluer subtilement. Chen n’est dupe de rien, cultive la prudence et reste avant tout un poète rêveur qui aime retourner dans les quartiers de sa jeunesse perdue. Et si ce coin de la ville, cette « cité de la Poussière rouge » est désormais déserte, gardée par des militaires et truffée de caméras de surveillance, il tente d’y retrouver encore le « luxe de la nostalgie »."
Quatrième de couverture
Où sont passées les échoppes des rues de Shanghai où se pressaient les gourmets ? La politique sanitaire du gouvernement les a interdites. Chen, le légendaire inspecteur, ne trouve un réconfort que dans la littérature et la poésie. Pourtant c’est à ses talents d’enquêteur que le Parti fera appel pour résoudre une série de meurtres qui touche le plus grand hôpital de la ville, déjà sous tension. Le mot d’ordre : maintenir à tout prix la stabilité tout en prônant l’efficacité de la politique zéro Covid.
Mon avis
La Chine change, la Chine reste immuable
Ce n’est pas le premier livre où je retrouve Chen Cao, ancien inspecteur de police de Shanghai, mis en retrait (un peu forcé) de ses fonctions parce qu’il dérange. J’ai donc beaucoup apprécié de lire une nouvelle aventure de cet homme qui, à son petit niveau, essaie de lutter contre le parti chinois.
Cette fois-ci, c’est le Parti qui fait appel à lui, ce qui est pour le moins surprenant puisque le but est de le tenir à l’écart. Alors pourquoi ? Est-ce pour mieux le manipuler, pour mieux le surveiller ou pour donner une sorte de légitimité à ce qu’il découvrira, vu qu’il est plutôt bien considéré par les citoyens ? Connaissant le PCC (parti communiste chinois), cette décision n’est certainement pas anodine.
Trois meurtres ont été perpétrés vers l’hôpital et Hou Guohua, le directeur du personnel de la municipalité se déplace lui-même au domicile de Chen pour lui demander de l’aide. Comme ce dernier est en train de travailler avec sa jeune secrétaire Jin, c’est à eux deux (elle sera là pour l’accompagner dans ses investigations) qu’on demande de résoudre et surtout de stopper cette série de crimes. En effet, les bruits les plus fous courts. Nous sommes en pleine épidémie de COVID, si du personnel médical est assassiné, n’est-ce pas parce qu’ils n’a pas soigné, ou mal, certains malades ?
Chen est très surpris qu’on lui confie cette tâche mais ça va lui permettre de sortir un peu, de bouger, de s’occuper, et il accepte. Jin est enchantée. Cette jeune femme est en admiration devant Chen. Elle a commencé par un peu de secrétariat avant de l’assister. Sa sagacité, son esprit de déduction font merveille et elle apprend énormément auprès de lui. Ils entretiennent une relation ambiguë car la liberté a disparu de leur pays. Il y a d’ailleurs, tout au long du roman, outre des extraits de poèmes dont est friand le policier, une comparaison avec « 1984 » de George Orwell. C’est bien pensé et ça fait peur pour le pays où ils vivent….
Au-delà de la résolution des crimes, c’est l’atmosphère de cette histoire qui en fait toute sa richesse. L’auteur par l’intermédiaire de ses personnages, nous présente plusieurs coins du pays, dont ceux où le COVID est très présent. Une ombre plane en permanence, c’est lourd, étouffant et anxiogène. Les habitants sont enfermés, contrôlés, surveillés à l’extrême. Qiu Xiaolong dénonce ce qui s’est passé pendant la pandémie. Il parle des mensonges, des fausses informations, de la manipulation des résultats des tests, du fait qu’il faut ruser pour sortir, obtenir des nouvelles de sa famille, ou tout simplement communiquer car tout, absolument tout, est sous contrôle. « Nous n’avons pas seulement des caméras de surveillance ordinaires, mais aussi des caméras de surveillance humaines que sont les comités de quartier. » « Le nœud coulant du contrôle gouvernemental n’avait cessé de se resserrer, et on ne pouvait pas négliger les problèmes que risquait de vous causer un simple appel téléphonique. »
Le parti a lavé le cerveau du peuple mais certains luttent encore. Pourtant n’importe qui, à n’importe quel moment, peut être accusé de « délit de pensée ». Lire des ouvrages comme celui-ci nous rappelle notre bonheur d’avoir encore une certaine liberté de mouvement. Oui, nous devons être vigilants pour éviter les dérives. Mais quand on imagine la vie en Chine, on frissonne… Amour, meurtre et pandémie est bien plus qu’un roman, c’est une piqûre de rappel, peut-être même une forme d’appel au secours.
Servi par une écriture délicieuse (merci à la traductrice) avec des poèmes choisis pour le message qu’ils offrent, ce texte m’a beaucoup touchée.
Xiaolong Qiu s’attaque à la situation en Chine au début de la crise du COVID dans Amour, meurtre et pandémie.
Chen, l’ex légendaire inspecteur, a été mis au placard, puis en arrêt maladie. Alors que l’épidémie de COVID atteint Shanghai, et que toute critique de l’action du gouvernement conduit tout droit en prison, il est contacté de toute urgence par un officiel de la mairie de la ville : Trois personnes ont été assassinées à proximité d’un des plus grands hôpitaux de la ville. Il faut d’urgence trouver un coupable pour que la peur de la présence d’un serial killer ne vienne pas s’ajouter à la panique créée par la maladie.
On sait que la gestion de la crise par la Chine a été pour le moins autoritaire, et on sait que le pays en a profité pour donner quelques tours de vis supplémentaires dans le flicage permanent de toute la population. Mais le lire, comme ça, aux travers de personnages dont on partage les émotions, la peur, la révolte et le sentiment d’impuissance est une expérience, de mon point de vue, totalement inoubliable et beaucoup plus marquante que tous les articles et essais.
Comme souvent dans les aventures de Chen Cao, l’intrigue est assez minimaliste, prétexte à citer de la poésie, déguster différentes spécialités (même si ici, par temps de COVID c’est de plus en plus compliqué) et surtout dresser un état du pays. Un état qui est de plus en plus inquiétant et qui devient assez atroce avec ce roman qui est sans nul doute le plus sombre et les plus désespéré de la série.
Je ne sais pas d’où l’auteur, qui vit aux US, tire ses informations, mais le portrait qu’il dresse du pays fait froid dans le dos. Mépris de la vie humaine, violence de la répression, corruption, désespoir de la population, servilité totale envers qui détient une once de pouvoir …
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