
La peste du léopard vert
Résumé éditeur
En stock
l’avis des lecteurs
La Peste du léopard vert est une novella de Walter Jon Williams qui va paraitre dans la collection Une Heure Lumière des éditions Le Bélial’ le 21 septembre. Pour ma part, c’est une découverte de cet auteur, mais il a déjà publié beaucoup de romans, parus en France chez J’ai Lu notamment. Ce court roman a décroché le prix Nebula en 2004.
Dans un futur lointain, sur notre planète, les humains ont bien changé. Le génome peut être modifié à loisir, une personne peut changer de corps grâce à un procédé de numérisation et reconstruction. Ce procédé a aussi mis fin à la mort, du moment que la personne a été sauvegardée. Ainsi, Michelle a été un singe pendant quelques temps, puis elle est désormais une sirène profitant de la vie dans les îles Chelbacheb. Cependant, Michelle a d’autres occupations, elle travaille aussi en faisant des recherches, tache dans laquelle elle excelle. Un de ses clients lui demande de faire des recherches sur un certain Jonathan Terzian, et plus particulièrement sur 3 mois durant lesquelles Terzian a disparu avant de revenir sur les devants de la scène à Venise pour livrer sa théorie lors d’une conférence. En effet, Terzian est un personnage clé dans l’histoire de la Terre. Il est l’auteur de la Théorie de la Corne d’Abondance qui imagine comment une société peut fonctionner quand l’humain n’a plus à assurer ses besoins primaires. Cette théorie est à l’origine du fonctionnement du monde dans lequel vit Michelle.
Le récit suit alors deux fils narratifs en alternance: l’enquête de Michelle et ce qu’elle découvre sur Terzian raconté directement. Terzian vivait environ à notre époque, et ce qui va se passer durant ce laps de temps sera crucial dans l’évolution vers le monde futur. La tonalité des deux récits est très différente. Celui sur Terzian a un côté film d’action, d’enquête, de thriller SF. Celui avec Michelle est totalement futuriste. Au point qu’on a presque du mal à croire que ce sont les mêmes mondes à des instants très éloignés.
La Peste du léopard vert est ainsi un roman habile et prenant. Les deux récits en alternance proposent deux ambiances très différentes presque comme si on lisait deux romans en un.
Un autre jour, un autre UHL. À ce stade, je ne vous ferai pas l’injure d’une longue introduction : les UHL, je les lirais tous, à terme, et je n’ai pas besoin d’une autre motivation que ça.
Même si ça me fait très bizarre d’écrire seulement quelques lignes en guise de mise en contexte. Mais soit : c’était comment, cette novella dont je n’avais jamais entendu parler sous aucune forme que ce soit avant sa publication française ?
C’était franchement pas mal, toutes choses considérées.
Alors il faut bien dire : j’ai un peu flippé, au départ. Pendant 55 pages, pour être précis, je me suis demandé ce que j’allais bien pouvoir dire à propos de ce texte. J’étais surpris par le parti pris de l’auteur, certes, mais j’étais surtout complètement déboussolé ; ça ne me semblait pas raconter grand chose, et surtout, ça ne semblait pas avoir de direction précise, même en terme de mise en place. Franchement, j’étais confus, et déjà prêt à ranger l’ouvrage dans la triste catégorie Poumon Vert de la collection Une-Heure-Lumière. Mais évidemment, puisqu’il s’agit d’elle, j’ai poussé plus loin en me disant que dans le meilleur des cas, j’y trouverais bien mon compte, et que dans le pire des cas, ce ne serait qu’un court moyen/mauvais moment à passer.
Et puis le récit a finalement opéré son double pivot conceptuel et formel à partir de cette fameuse page 55, comme par hasard là où j’avais lâché le bouquin avec une moue dubitative avant d’aller dormir, reprise le lendemain. D’abord, j’ai trouvé l’explication du choix jusque là un peu étrange à mes yeux d’une structure parallèle entre les deux arcs principaux du récit, assez habile, quoique peut-être un peu déséquilibrée ; m’apportant une première satisfaction quant à ma partielle incompréhension des intentions de l’auteur. Et puis, un peu plus tard encore, j’ai trouvé le postulat central me faisant pleinement apprécier l’ambition du texte. Si j’ai effectivement toujours un peu de mal avec les arguments formels pour apprécier mes lectures, je demeure faible face aux exploitations intellectuelles originales de concepts familiers.
Et là, j’ai été servi. Au coeur de cette Peste du Léopard Vert, on trouve une démonstration socio-philosophico-politique d’une brillance rare. Une idée toute bête, mais exprimée avec une simplicité et une clarté confondantes, allant chercher des implications auxquelles je n’avais jamais seulement songé, je n’ai guère besoin de plus pour laisser échapper un sifflement admiratif et une moue satisfaite, me laissant ultimement convaincu.
Bon, après, il faut bien dire aussi que le texte n’est pas exempt de défauts non plus. Avec une mise en place un peu trop longue, une narration un poil malhonnête pour accentuer ses pans les plus mystérieux, quitte à diluer le cœur de son propos, allant jusqu’à ajouter des péripéties tertiaires pas forcément bienvenues ou tout du moins pas aussi clairement pertinentes que le reste ; j’aurais tendance à décrire cette novella comme un très beau cadeau emballé dans une boîte en carton un peu fruste. L’intention est parfaite, mais ça manque peut-être un peu de soin dans l’exécution.
Encore une fois, j’en reviendrais peut-être à mon obsession du cadrage : je crois que tous les éléments de l’histoire sont bons et racontent ensemble quelque chose de formidable, de façon synergétique, mais Walter Jon Williams n’a pas complètement réussi à les mettre dans le bon ordre ou à leur accorder les bons volumes respectifs pour atteindre à l’absolue perfection potentielle que son idée centrale me semble pouvoir atteindre.
Un tout petit peu frustrant, mais essentiellement satisfaisant. Je ne saurais dire exactement ce qu’il aurait fallu faire du côté de l’auteur pour arranger son texte d’une façon un peu plus convaincante. Et de fait, c’est sans doute pas si important ; l’essentiel, c’est bien que la thèse centrale du texte est absolument brillante et me restera dans un coin de la tête pendant un bon bout de temps, aux côtés des quelques autres bonnes idées mineures développées par Walter Jon Williams.
Un excellent et logique ajout à la collection Une-Heure-Lumière que j’aime décidemment si fort.
Livraison soignée
Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état
Conseil de libraires
et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier
1 millions de livres
romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...
Paiement sécurisé
Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés