La ballade de Black Tom
  • Date de parution 19/04/2018
  • Nombre de pages 160
  • Poids de l’article 162 gr
  • ISBN-13 9782843449338
  • Editeur BELIAL
  • Format 172 x 120 mm
  • Edition Grand format
Science Fiction Ouvrage de référence de l'auteur

La ballade de Black Tom

3.57 / 5 (136 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

EN CETTE ANNÉE 1924, Charles Thomas Tester, musicien médiocre et escroc de bas étage, traîne sa longue silhouette dans les rues grouillantes de Harlem en quête de quelques dollars, de quoi manger et conserver le toit qu'il partage avec son père vieillissant. Il n'ignore rien de la magie qu'un costume ajusté comme il convient peut provoquer, de l'invisibilité qu'un étui à guitare peut générer, jusque dans les quartiers les plus huppés, ni de la malédiction gravée dans la couleur de sa peau, celle-là même qui attire invariablement le regard des Blancs et des flics qui vont avec. Tommy est un prince. Un prince de Harlem. Mais quand il livre un grimoire occulte à une sorcière recluse au cœur du Queens, il n'a aucune idée des portes qu'il entrouvre alors, ni de la monstruosité que son geste pourrait bien libérer... Une horreur à même d'engloutir New York tout entière.« Un récit plein de rage et de passion. » THE NEW YORK TIMES

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  • Date de parution 19/04/2018
  • Nombre de pages 160
  • Poids de l’article 162 gr
  • ISBN-13 9782843449338
  • Editeur BELIAL
  • Format 172 x 120 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

On ne présente plus l’excellente collection Une heure lumière éditée par Le Bélial dont La ballade de Black Tom est la 13ème parution. Ce roman court à la superbe couverture signée Aurélien Police fait partie d’un courant littéraire reprenant ou s’inspirant de textes de Lovecraft mais en donnant une place plus importante aux femmes et aux personnes de couleur. On sait en effet le peu de cas qu’avait le maître de Providence pour eux.

La quête onirique de Vellitt Boe de Kij Johnson publiée également chez Le Bélial s’inscrivait dans ce même courant. Kij Johnson avait choisi comme support La Quête Onirique de Kadath L’Inconnue en ayant comme personnage principal une femme professeure d’université. Victor Lavalle a pour sa part choisi de mettre en cause le côté raciste de Lovecraft en partant d’un texte très controversé et un peu moins connu de l’écrivain, L’Horreur à Red Hook écrit en 1925. Cette nouvelle de H. P. Lovecraft a été écrite quand l’auteur a vécu à New York, ville qu’il a purement détestée. Lovecraft a vécu dans le quartier de Red Hook et son horreur pour la ville et ce quartier en particulier transparait dans la nouvelle de manière abjecte. Ce texte est un des plus odieux de l’écrivain où l’on voit son rejet de tout ce qui n’est pas comme lui. Le dégoût des grandes villes est presque palpable dans la nouvelle. Autre fait à savoir concernant ce texte, est qu’il ne s’inscrit pas dans le fameux mythe de Cthulhu, il y a des références occultes mais au culte de Lilith et on n’y parle pas de grands anciens.

Victor Lavalle, qui est un romancier noir américain vivant à New-York, a décidé de réécrire la nouvelle de Lovecraft à sa manière. Il s’agit bien de réécriture et non d’une inspiration, car on retrouve les mêmes événements ainsi que les mêmes personnages dans les deux textes. La trame générale est semblable, les recherches occultes de Robert Suydam, cependant Victor Lavalle a modifié le déroulement de certains faits et a fait de personnages très peu présents dans le texte de Lovecraft, des personnages centraux. Dans L’Horreur à Red Hook, des musiciens de rue et également des détectives sont mentionnés. Chez Victor Lavalle, le personnage principal est un musicien de rue et un dénommé M. Howard, un détective. D’ailleurs ce dernier a des opinions racistes fortement marquées et apparait comme plutôt détestable.

La ballade de Black Tom est divisé en deux parties: la première est consacrée à Charles Thomas Tester, tandis que la seconde s’attache plus particulièrement à l’inspecteur Malone. Charles Thomas Tester est une jeune homme noir vivant à Harlem avec son père. Il aime particulièrement la musique et se promène toujours avec un étui à guitare même s’il n’est pas particulièrement doué au chant. Il arrive à gagner un peu d’argent avec diverses petites magouilles. Il va faire la connaissance d’un étrange individu, Robert Suydam, un homme riche féru d’occultisme. Les héritiers de Suydam ont demandé deux hommes pour surveiller le vieil excentrique et éviter que sa fortune ne disparaisse avant sa mort: le détective Howard et le policier Malone. C’est là que le récit rejoint celui de L’Horreur à Red Hook consacré aux recherches ésotériques de Suydam qui abandonne sa belle maison pour aller vivre dans le quartier de Red Hook, plus propice à ses recherches.

La seconde partie du roman est un peu moins intéressante que la première. L’auteur prenait le temps d’installer un climat autour de la musique et de la magie et de nous présenter les lieux et les personnages. Au contraire le rythme s’accélère dans la seconde partie, où quelques détails supplémentaires sur les événements auraient été bienvenus. La transition entre les deux parties est un peu brutale. Malgré tout, cela ne nuit pas à l’histoire qui reste très prenante.

L’Horreur à Red Hook ne contenait aucune mention de grands anciens ou de quoi que ce soit à tentacules aimant passionnément les océans. La trame était très simple et la nouvelle assez courte. Victor Lavalle a choisi de changer cela et de rattacher son histoire à la mythologie de Lovecraft en parlant d’un « Roi endormi » rêvant de revenir dominer les humains. C’est vraiment une brillante idée qui renforce la puissance du récit.

Un autre point à souligner dans ce roman, c’est bien entendu ce qui a motivé son écriture, le racisme. Bien entendu, le choix de prendre pour personnage principal un homme noir n’est pas anodin. Cependant, on trouve dans le récit des faits qui sont à rapprocher de tristes faits divers se produisant malheureusement de nos jours encore aux États-Unis par exemple. L’auteur ouvre ainsi son propos en ne parlant pas que de ce problème chez Lovecraft et offre un récit vraiment glaçant, et pas vraiment à cause des tentacules mais à cause du comportement humain.

La ballade de Black Tom est donc une parfaite réussite. On peut apprécier sa lecture sans connaitre la nouvelle de Lovecraft. Cependant, on perd alors une dimension importante du texte. Le roman est vraiment bluffant par la réécriture de la nouvelle d’origine et par ses choix narratifs. Il est assez court mais aborde beaucoup de thèmes. Victor Lavalle arrive à rendre son récit particulièrement glaçant tout en le rattachant à la mythologie créée par Lovecraft et à la dépasser. C’est véritablement épatant!


Cela faisait un moment que je n’avais pas lu de novellas de l’excellente collection « Une heure lumière » du Bélial. Et comme j’ai commencé à voir de bons échos de La ballade de Black Tom de Victor Lavalle, j’ai plongé.


Charles Thomas Tester est un musicien à peine médiocre de Harlem. Autant dire que dans son quartier, ce n’est pas la musique qui va le tirer d’affaire. Mais c’est aussi un charmeur et un malin, et il n’a pas son pareil pour arnaquer les pigeons.

Jusqu’au jour où il porte un étrange grimoire chez une vieille femme dans le Queens, un endroit où très rares sont les noirs dans le métro … Plus étrange, en rentrant il tombe sur un excentrique prêt à le payer 500 dollars pour venir jouer à une soirée privée. Tom sent bien que quelque chose cloche, mais comment résister à une telle somme ? Il ne sait pas qu’il va déclencher des évènements à même d’engloutir la ville.

« A H.P. Lovecraft, avec tous mes sentiments contradictoires. », c’est la dédicace. Et elle résume bien le roman. Victor Lavalle écrit un hommage, à la manière du maître, invoquant le grand Chtulhu, tout en prenant le contrepied du racisme revendiqué du maître de l’horreur.

Et il le fait de façon fine et intelligente. On ne peut bien évidemment pas dévoiler la fin, mais elle est particulièrement bien trouvée et étonnante. Un vrai plaisir de voir comment il reprend les mythes créés par le grand ancien, tout en les modifiant subtilement pour les assaisonner à sa sauce. L’angoisse monte subrepticement et le final prend complètement le lecteur à contre-pied.

Un petit bijou, et en prime l’esthétique de cette collection est superbe.

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