Roissy
  • Date de parution 22/08/2019
  • Nombre de pages 240
  • Poids de l’article 136 gr
  • ISBN-13 9782757877357
  • Editeur POINTS
  • Format 179 x 108 mm
  • Edition Livre de poche
Romans français Solitude

Roissy

3.56 / 5 (344 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Marcher, toujours marcher pour ne pas être captée par les caméras de surveillance. Munie de sa valise, elle arpente inlassablement les couloirs de l’aérogare. Touristes affolés, hôtesses raffinées et hommes d’affaires pressés sont son seul refuge face à la peur qui l’assaille. Car depuis maintenant huit mois, elle ne possède ni mémoire, ni passé. Elle est une indécelable, et Roissy est devenu son foyer.Née en 1967, Tiffany Tavernier est scénariste et romancière. Ses romans, Dans la nuit aussi le ciel et L’Homme blanc, disponibles en Points, illustrent son goût prononcé pour le voyage et son attachement aux horizons inexplorés.« Chemin faisant se dessine le magnifique portrait d'une femme en déshérence, dont on verra insensiblement se dévoiler la face secrète.»Muriel Steinmetz, L’Humanité

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  • Date de parution 22/08/2019
  • Nombre de pages 240
  • Poids de l’article 136 gr
  • ISBN-13 9782757877357
  • Editeur POINTS
  • Format 179 x 108 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

ROISSY. Sans cesse en mouvement, tirant derrière elle sa valise, la narratrice de ce roman va d’un terminal à l’autre, engage des conversations, s’invente des vies, éternelle voyageuse qui pourtant ne montera jamais dans un de ces avions dont le spectacle l’apaise.

Arrivée à Roissy sans mémoire ni passé, elle y est devenue une « indécelable » – une sans domicile fixe déguisée en passagère -, qui a trouvé refuge dans ce non lieu les englobant tous.

S’attachant aux êtres croisés dans cet univers fascinant, où personnels navigants ou au sol côtoient clandestins et laissés-pour-compte, instituant habitudes et rituels comme autant de remparts aux bribes de souvenirs qui l’assaillent et l’épouvantent, la femme sans nom fait corps avec l’immense aérogare.

Mais la bulle de sécurité finit par voler en éclats.

Pourquoi j’ai choisi ce livre

Je l’ai repéré lors de sa sortie l’année dernière et comme il est dans la liste des livres sélectionnés pour le Comité de lecture des Bibliothèques, je me dis qu’il n’y a pas de hasard…..

Ma lecture

Deux mondes s’affrontent : l’aérien et le souterrain. L’aérien, celui des départs pour des destinations lointaines, pour le plaisir ou le travail, et le souterrain celui d’un monde d’exclus, de perdus, d’abîmés qui trouvent là refuge et un peu de chaleur. Parmi eux, Elle, elle ne connaît ni son nom, ni son prénom, elle ne sait pas pourquoi elle arpente depuis 8 mois les couloirs, les zones d’embarquement, comment elle y a échoué, mais parfois des flashes sur sa vie passée reviennent….

Quand votre mémoire vous échappe, quand vous n’avez plus aucun repère, que vous errez parmi les autres ombres de nos mondes souterrains, souhaitez-vous revenir à votre vie d’avant, la retrouver ou préférez-vous continuer à errer, à ne pas savoir qui vous êtes à vous contenter du peu que vous ayez plutôt que d’affronter votre passé ?

Robocop, Septante, Titi, Moumoune, Georges, Monsieur Eric, Liam, Joséphine, Josias, et même Vlad, j’en suis certaines, ont été traversés par la même pensée : celle en écho avant ici, d’avoir atteint cette limite au-delà de laquelle pus rien ne peut advenir si ce n’est le retour ses pas ou alors un temps d’arrêt, parce que s’enfoncer un peu plus, ne serait-ce que d’un seul millimètre, reviendrait à tout perdre.

Nous plongeons avec cette femme dans la vie d’un aéroport, celui de Paris Charles De Gaulle à Roissy, plate-forme immense où se croisent des milliers de destins chaque jour et où se glissent également ceux que la vie a laissé sur le bas côté. Ils viennent d’ici ou d’ailleurs, ils ont chacun des zones d’ombre, des souffrances, des cahots.

Elle, elle ne se plaint pas, elle déambule, imagine des aventures, s’invente des départs, des retours, vit au jour le jour, s’attache à Vlad, un yougoslave taiseux qui la protège et l’aime à sa façon.

Mais la rencontre régulière avec Luc, à toutes les arrivées des vols Rio-Paris va chambouler la routine de ses jours sans but autre que de trouver un peu de nourriture, de voler un sac, une valise, de rester digne en se donnant l’apparence d’une femme comme les autres, une femme sur le départ ou sur l’arrivée.

Je trouvais le sujet intéressant mais j’ai eu du mal à m’immerger dans cette « ville-aéroport » : des énumérations, des phrases courtes, la répétition des prénoms non connus mais lus sur les badges, les annonces publicitaires etc et les nombreux personnages de la faune souterraine, le rythme peut-être, mais il y a un je-ne-sais quoi qui m’a perturbée et qui m’a empêchée de m’intéresser à Elle, à son histoire et à son devenir.

Les interventions des différents personnages et en particulier le cahier de Liam, qui m’est resté complètement hermétique, tout cela donne une ambiance brouillon, qui part et qui se cherche (mais peut-être était-ce le but) mais moi je m’y suis perdue. J’ai tenu à finir le livre afin d’en connaître le dénouement, un peu prévisible et rocambolesque quant à l’histoire d’amour j’ai trouvé cela un peu « tiré par les cheveux »…..

Le sujet était intéressant, parler de ceux qui ont tout perdu, pour des raisons diverses, dont les vies ont basculé à un moment, du jour au lendemain, d’ici et d’ailleurs et qui forment une communauté, les liens qui se tissent entre eux mais dans le cas présent je ne me suis attachée à aucun des personnages ni à leurs histoires. J’ai trouvé que le récit restait à son point de départ, n’avançait pas et tournait finalement en rond.

Dommage.

Une vie en phase terminal

Anna vit depuis des mois à l’Aéroport de Roissy. En racontant son histoire Tiffany Tavernier nous fait partager ce monde très particulier et réussit un roman d’une rare intensité dramatique.

J’imagine bien le père de Tiffany Tavernier, le réalisateur Bertrand Tavernier, s’emparer du roman de sa fille pour en faire un film. Non seulement parce que l’histoire qu’elle nous raconte a tous les ingrédients d’un formidable suspense dans un décor qui fera vagabonder l’imagination des spectateurs, mais surtout parce qu’il viendrait compléter une filmographie qui n’offrait jusqu’à présent que des personnages principaux masculins. Tombés du ciel de Philippe Lioret (avec Jean Rochefort) et Le Terminal de Steven Spielberg (avec Tom Hanks) s’inspiraient tous deux de la vie Mehran Karimi Nasseri, un réfugié iranien qui a vécu dans le terminal 1 de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle du 8 août 1988 jusqu’en août 2006.

Cette fois nous ne sommes plus en présence d’un apatride à la situation administrative inextricable, mais suivons une femme amnésique.

Quand débute de roman saisissant, celle qui se faire appeler Anna a déjà pris ses quartiers dans l’aéroport. Elle vit ici depuis de longs mois, passant d’un terminal à l’autre, et semble s’être parfaitement intégrée à la foule des voyageurs. Elle a compris que le seul moyen de ne pas attirer l’attention sur elle consistait à se fondre dans la foule, à se promener en traînant derrière elle une valise. On la voit devant le kiosque à journaux se renseigner sur l’actualité, devant le tableau des départs en train d’étudier les vols des différentes compagnies et d’enregistrer les retards, histoire de pouvoir renseigner l’une ou l’autre des personnes attendant un proche ou une relation professionnelle. On la voit aussi aux toilettes se refaire une beauté, passer son rouge à lèvres tout en vérifiant sa mise. Elle va aussi au café et à l’épicerie pour tenter de trouver de quoi se nourrir, mais son plaisir ce sont les arrivées. Les voyageurs qui débarquent ont en effet tous quelque chose à raconter…

« Je reste encore un long moment à regarder le flot des passagers. J’imagine leur vie, leur métier, leur invente des destinées que j’aimerais coucher sur le papier, ce que je ne ferai pas par superstition, comme si écrire sur eux pourrait influer le cours de leur existence. Tout est si confus en moi. Pour rien au monde je ne voudrais provoquer un désastre. Le mien suffit. »

Ce fameux désastre a pour nom amnésie. Au fil de ses rêves ou des images qui vont lui revenir en mémoire, on va apprendre que cela peut être lié à la mort d’une petite fille ou à un accident de voiture, voire à la combinaison des deux. Mais comment a-t-elle échoué à Roissy? A-t-elle voulu fuir? A-t-elle été victime d’un vol? Questions qui vont rester sans réponse et insuffler au lecteur cette étrange sensation d’implacabilité. Comme dans la série Le prisonnier, elle aura beau tout essayer, elle se retrouvera toujours à son point de départ.

En fine observatrice, Tiffany Tavernier va nous livrer quelques statistiques impressionnantes sur le quotidien d’un grand aéroport, sur le personnel et sur les voyageurs. Un exemple frappant parmi d’autres: un jour un asiatique s’arrêt dans la boutique des vins fins trouve qu’une bouteille de Château Yquem à 1990 euros n’est pas assez chère pour lui «il lui reste un peu plus. Il sort alors une liasse de billets qu’il se met à compter. Allez hop! Va pour un Château Yquem 1996! Le type paie, et là, c’est le bouquet! Juste avant de sortir, il se retourne et confie, tout heureux: “C’est pour ma sœur, elle adore le bon vin pour faire ses Vinaigrettes.” »

Plus impressionnant encore est l’envers du décor. Dans les pas d’Anna, on va découvrir ce qui se cache derrière les portes «de service», le nombre de SDF installés dans l’aérogare et les combats qu’ils mènent pour leur défendre «leur» territoire. Après avoir tenté de les éviter – elle n’entend pas être assimilée aux SDF – Anna va finir par s’acoquiner avec Vlad et partager avec lui un matelas dans un recoin souterrain. Mais ce dernier va tomber malade puis être victime d’une vengeance. Il ne devra son salut qu’à l’intervention d’Anna qui se retrouve à nouveau seule face à cette tribu invisible mais arrogante, voire dangereuse à l’image de Josias qui la coince aux toilettes et lui offre de partager sa couche après avoir appris que Vlad avait fini à l’hôpital. « L’avait-il su par Liam, son frère à moitié dingue qui, lorsqu’il est en crise, voit parfois tout du passé ou de l’avenir d’une personne? Par Joséphine, qui, bien qu’obèse, trouve la force de sillonner, matin et soir, les aérogares, observant tout, voyant tout, au point que l’œil de Dieu, s’il existait, ne ferait pas mieux qu’elle, ou alors par lui-même, Josias, un de ces jours de dispute avec les siens où, pour se calmer, il lui faut faire sept fois le tour des terminaux, sans discontinuer? »

Ce qui rend le roman si prenant, c’est sa construction dramatique. Car la tension va encore monter d’un cran quand Anna va croiser le regard d’un homme qui semble encore plus perdu qu’elle. Cet homme vient tous les jours à Roissy pour y attendre sa femme, passagère du Rio-Paris qui s’est abîmé en mer. Aucun cadavre n’ayant été trouvé, il se dit qu’elle peut débarquer à n’importe quel moment. Il ne vit désormais que dans cette attente. Au fil de leurs échanges, ils vont devenir de plus en plus intimes. Mais deux désespoirs font-ils un espoir? Je vous laisse le découvrir.

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