La fille de Carnegie
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Il est normal que vous ne connaissiez pas Stéphane Michaka. D’après la quatrième de couverture, c’est un jeune auteur dramatique qui publie avec La fille de Carnégie son premier polar. Un coup d’essai qui, malgré quelques petits défauts, n’est pas loin d’être un coup de maître.
Samedi soir, en pleine représentation, un homme est abattu de trios balles au Metropolitan Opera de New York. C’est immédiatement la panique. Une fois le calme revenu, et la représentation annulée, un suspect est interpellé et livré aux mains de Robert Tourneur, inspecteur principal de la brigade des homicides. Un suspect qu’il connaît bien, puisqu’il a été son partenaire, trois ans plus tôt, avant de choisir la carrière beaucoup plus lucrative de privé dans la sphère financière. Un suspect qu’il hait férocement, parce qu’il lui a soufflé la femme qu’il aimait passionnément. Malgré la joie de le tenir ainsi dans ses mains, il se demande bien ce qu’il faisait dans la loge d’une jeune femme richissime, grande critique d’opéra. Et surtout ce qu’y faisait le latino qu’il y a abattu. Une longue nuit de confrontation commence. Une nuit qui va ressusciter bien des fantômes.
Commençons, pour s’en débarrasser, par les petits défauts. Ils sont concentrés au début du roman. Après une démarrage tonitruant, celui-ci s’embourbe un moment, traîne, se perd en digressions et descriptions dans lesquelles on sent une recherche stylistique et artistique qui ne convainc pas totalement.
Heureusement, ces descriptions sont traversées de réelles trouvailles, et le début est très accrocheur. Alors malgré tout, on continue. Et dès que la confrontation entre les deux hommes démarre vraiment, on est happé, et on ne peut plus le lâcher. C’est ensuite une longue plongée vers le passé, vers les fantômes, les peurs, les fantasmes des différents protagonistes. L’écriture, l’ambiance nocturnes conviennent parfaitement à cette atmosphère entre rêve et réalité.
Et mine de rien, c’est noir, bien noir. Avec de vrais personnages au bord de la rupture, bien complexes, parfois immondes, parfois héroïques, forts, faibles, humains en diable. Il faut également souligner que Stéphane Michaka réussit parfaitement sa chute, ne cédant à la tentation d’aucun cliché, d’aucune facilité, poussant la logique de ses personnages jusqu’au bout.
Malgré quelques longueurs tout à fait pardonnables, on a là une très belle découverte. En espérant retrouver prochainement Stéphane Michaka, et peut-être Robert Tourneur. Reste une question, que je lui poserai si j’ai l’occasion de le croiser au détour d’un festival : Pourquoi une jeune auteur français situe-t-il son premier roman à New York ?
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