Les Ailes collées
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l’avis des lecteurs
L’histoire que tous voulaient oublier
Sophie de Baere revient avec un roman fort, l’histoire d’un amour contrarié, de victimes de harcèlement scolaire et d’une histoire que tous voulaient oublier mais qui finit par tout emporter. Même vingt ans plus tard.
En ouverture de ce beau roman, nous sommes conviés au mariage de Paul Daumas avec Ana. Cette union, célébrée le 17 mai 2003, ne s’accompagne toutefois pas des traditionnelles certitudes, mais bien davantage d’interrogations. Pour comprendre cet état d’esprit, il faut remonter le temps.
Jusqu’en 1983.
À cette époque Paul et sa sœur Cécile tuaient leur ennui devant les séries télévisées. Ils rêvaient leur vie future plus qu’ils ne vivaient.
«Il ne fallait surtout pas se plaindre. Les Daumas étaient beaux, ils possédaient une belle maison à tourelle, une belle situation, une belle vie, et la beauté, on n’a pas le droit de l’endommager, encore moins de la salir. (…) On doit avoir l’air heureux quand on est beau et riche.»
Mais la réalité est toute autre. Durant cet été, celui de ses 14 ans, à la suite d’une dispute entre sa mère et sa tante, il apprend qu’il est né à la suite d’une étreinte très alcoolisée à l’arrière d’une voiture et sa mère, après avoir constaté que son ventre s’arrondissait, a dû épouser le responsable de la chose. Effacée la belle histoire d’amour entre Blanche et Charles. Fort heureusement, c’est aussi l’été où Paul fait la connaissance de Joseph. Un nouvel ami bien plus libre, bien plus décomplexé, avec lequel il va essayer d’oublier le naufrage familial. Car désormais son père néglige et trompe sa mère, qui va se réfugier dans l’alcool jusqu’au coma éthylique. «Peu à peu, cette femme que Charles culpabilisait de négliger depuis tant de temps lui était apparue telle qu’elle était devenue. Mère dépassée, épouse ternie. Une longue plainte silencieuse et insoutenable, Et maintenant qu’il avait décidé de n’aimer quelle et de la sauver d’un alcoolisme dont il était la cause, il n’y parvenait pas.
C’était trop tard.»
Pour Paul, le drame va se nouer un soir de fête. Il est invité, tout comme Joseph, a une soirée dans la propriété d’une copine de classe. Il va boire un peu trop, mais se souvient parfaitement de la fièvre ressentie, du désir qui monte, de l’envie de laisser communier son corps à ses pulsions. Il se souvient aussi de ce terrible moment où il a été surpris, où ses amis ont compris ce qui se tramait. Et de la violence du harcèlement qui a suivi. «La jeunesse peut être une guerre silencieuse, un champ de bataille où des enfants d’à peine quinze ans sont capables de tuer à bout portant leurs camarades. Et cela, sous les yeux des adultes qui sont censés les protéger.»
Sophie de Baere va alors nous raconter ce qui s’est passé durant les vingt années qui ont suivi. En retraçant les parcours respectifs de Joseph et de Paul, elle nous livre les éléments manquants d’une histoire que tous voulaient oublier, mais qui a laissé des traces indélébiles. On peut y lire un plaidoyer contre le harcèlement scolaire et un appel à davantage de tolérance et d’ouverture d’esprit. On peut aussi se dire que cet ancrage en 1983 peut laisser penser que les mœurs ont – bien – évolué depuis, mais je n’en suis pas sûr. Pour ma part, j’y vois d’abord un roman d’amour. Celui d’une passion incandescente qui vous marque à tout jamais et qui, vingt ans plus tard, reste toujours aussi vivace, malgré les barrages, malgré les obstacles. Un amour fou, comme dans Les corps conjugaux, le précédent roman de l’auteure, désormais disponible en poche. Un amour capable de laisser s’ouvrir Les ailes collées.
Anna pense faire une bonne surprise à Paul pour leur mariage, elle a invité à son insu ses vieux copains de collèges, dont Joseph, qu’il n’a plus revus depuis vingt ans, mais elle ne sait pas qu’elle ouvre la boite de Pandore. Cette rencontre le replonge dans l’été 1983, il a quatorze ans, vit dans une famille bourgeoise entre un père fuyant et une mère qui noie ses chagrins dans l’alcool. Enfant il était bègue, son père brillant dentiste et adjoint au maire en a honte, il le considère comme un échec. Paul a peu d’ami et grandit tant bien que mal avec sa petite soeur dans une famille sans amour et sans communication. Puis un jour de juillet, il rencontre Joseph sur la plage, un adolescent solaire, ouvert aux autres et doué pour le bonheur. L’amitié est immédiate et le rayonnement de Joseph rejaillit sur Paul qui devient enfin un élève populaire… jusqu’à ce soir de janvier 1984 où lors d’un anniversaire, les deux garçons qui se croient seuls échangent un baiser, mais leurs camarades les surprennent et l’enfer s’abat sur eux.
J’ai découvert ce livre en version audio grâce à Audiolib et Netgalley, il est lu par Bernard Gabay. J’ai d’abord été surprise par sa voix grave puisque la majorité du roman se passe quand Paul est adolescent, mais en fait elle s’accorde très bien à la gravité de cette sombre histoire. Il nous transmet très bien les souffrances et le désespoir du héros. Car il ne s’agit vraiment pas d’un roman léger. Paul grandit sans amour, doit prendre soin de sa petite soeur car les parents ont démissionné. Son amitié pour Joseph finit mal, Joseph s’enfuit et Paul se trouve confronté à un harcèlement scolaire d’une violence terrible.
Toute sa vie Paul s’interroge sur son identité sexuelle, est-il homosexuel ou pas ? Joseph est-il un accident d’adolescence ou son seul amour ? Dans son milieu ce genre de question ne se pose pas et entraîne le rejet. Pareil pour Joseph dont le père est un Juif orthodoxe. Cette thématique domine une grande partie du livre. Elle ne me passionne guère et j’ai eu de la peine à entrer dans cette histoire dont le début est très lent. Le harcèlement scolaire est aussi au centre de l’intrigue, les camarades des deux garçons sont totalement homophobes et le font savoir avec une très grande violence, Paul subit un véritable martyr qui durera des mois, jusqu’à l’été 1984, il se dénouera aussi dans la violence. J’ai trouvé ces scènes excessives, accentuées encore par l’aveuglement des parents. Le manque de soutien et d’écoute à l’égard de Paul m’a révoltée. on dirait que tous les adultes ont démissionné. Certes les choses n’étaient pas aussi ouvertes qu’aujourd’hui, mais quand même, 1984 ce n’est plus le moyen âge.
Je n’ai pas aimé du tout la fin, que je trouve trop facile, une manière de mettre les problèmes sous le tapis sans répondre aux questions, en plus elle ne m’a pas surprise, je m’attendais à ce tour de passe-passe. Malgré les excellentes chroniques, j’ai un avis mitigé sur ce livre. Les personnages sont aussi trop caricaturaux à mon goût, ils manquent de nuances, tout comme les situations, on est dans un monde en noir et blanc qui ne me convainc pas. Le contexte historique est trop peu exploité et les évènements trop prévisibles, l’idée de départ était excellente, mais le résultat n’est pas à la hauteur à mon avis. La rencontre magique avec ce roman n’a pas eu lieu.
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