La disparition soudaine des ouvrières
  • Date de parution 13/06/2013
  • Nombre de pages 256
  • Poids de l’article 160 gr
  • ISBN-13 9782070446940
  • Editeur FOLIO
  • Format 175 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Policiers et Thriller Nouvelles technologies Italie

La disparition soudaine des ouvrières

3.52 / 5 (32 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Simona Tavianello se réjouissait de passer quelques jours avec son mari dans cette magnifique vallée des Alpes piémontaises. Au programme : amour et cuisine. Mais une série de meurtres et des tracts signés "La Révolution des Abeilles" ont tôt fait d'interrompre leurs vacances. La commissaire qui voulait juste acheter du miel se retrouve mêlée, bien malgré elle, à une bataille qui oppose écologistes radicaux et industrie agro-alimentaire...

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  • Date de parution 13/06/2013
  • Nombre de pages 256
  • Poids de l’article 160 gr
  • ISBN-13 9782070446940
  • Editeur FOLIO
  • Format 175 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Quatrième de couverture

En vacances avec son mari dans une sublime vallée italienne, la tranquillité de la commissaire Simona Tavianello sera de courte durée. Une série de meurtres inexpliqués va bientôt bouleverser la région et Simona ne résistera pas longtemps à se mêler de l’enquête. D’où viennent ces tracts signés « La révolution des abeilles » ? Pourquoi s’en prendre à un apiculteur a l’air inoffensif ? Que cachent les activités de la multinationale d’agro-alimentaire Sacropiano et quelles expériences peuvent bien être menées dans ses laboratoires ? Entre militants écologistes radicaux et industriels puissants qui s’allient aisément les représentants de l’ordre, la commissaire Tavianello aura toutes les peines du monde à garder la tête froide et à ne pas se laisser embarquer dans une nouvelle théorie du complot. Heureusement Marco, son mari, commissaire et tout jeune retraité, veille…

Mon avis

«En cet épineux moment, ce qui sauva Simona d’ultérieurs et fastidieux quiproquos, prises de becs, pugilat entre mâles et autres fatigues inutiles auxquelles s’expose une bonne partie du monde vivant depuis qu’il a opté pour la reproduction sexuée, ce qui donc sauva Simona, ce fut sa spontanéité.»

S’il ne fallait qu’une raison de lire ce court roman, les remarques et réflexions de l’auteur sur la vie du couple Simona/Marco valent le détour.

Humour, auto dérision, analyses truculentes du vécu quotidien de l’union de ces deux personnages, relations aux autres, tout cela m’a beaucoup plus attirée que l’intrigue policière elle-même.

Sans doute parce que, l’esprit en vacances, j’avais le souhait de me détendre et de lire des choses légères.

Je reconnais, malgré tout, que l’auteur est très bien documenté et semble avoir des connaissances solides sur la région d’Italie évoquée, les conflits écologiques liés aux abeilles et pas seulement ceux-ci.

Simona et Marco, couple phare, dont l’un est retraité et aspire à profiter des vacances comme prévu et l’autre, l’esprit et l’œil en alerte, prête à participer à une enquête pour peu qu’on lui demande (ou pas ;-)…. En effet, Simona a l’art (tout féminin) de se glisser là où on ne l’attend pas forcément, l’air de rien…. J’imaginais sans peine les scènes, le sourire à peine esquissé de cette femme d’âge mûr, se trouvant là par hasard, toute disposée à rendre service ….

L’écriture est comique, fluide et alerte, les personnages fouillés (même les seconds rôles) et les événements bien décrits. C’est un livre qui se lit très vite et dont le sujet, bien qu’il ne soit pas nouveau, est intéressant.

Une bonne lecture qui repose l’esprit.

C’est la semaine Serge Quadruppani sur actu du noir. Il est le traducteur du précédent roman chroniqué, le voici en tant qu’auteur avec La disparition soudaine des ouvrières où il reprend ses personnages de Saturne.

Revoici donc Simona Tavianello, commissaire romaine à la cinquantaine épanouie, en vacances dans les Alpes italiennes avec son mari. Des vacances qui tournent mal quand ils trouvent un cadavre chez l’apiculteur auquel ils rendaient visite. D’autant plus mal que l’arme du crime est … celle de Simona, qu’on lui a volé le matin même sans qu’elle s’en rende compte. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle décide de mettre son nez dans cette affaire, au grand dam des carabiniers.

Une affaire dans laquelle certains semblent avoir intérêt à faire porter le chapeau aux écologistes qui défendent la vallée contre les vues d’un labo très secret travaillant dans les nanotechnologies et les OGM. Et comme toujours quand il s’agit de secret, les barbouzes ne sont pas loin.

On retrouve avec beaucoup de plaisir Simona la grande gueule aussi efficace et râleuse que sensuelle. On retrouve avec le même plaisir Serge Quadruppani auteur, son français parsemé d’expressions italiennes, son écriture charnelle qui fait si bien sentir les parfums des alpages, la chaleur écrasante d’une place italienne, la fraicheur de l’eau d’une fontaine ou la saveur d’une tarte à la rhubarbe. Une écriture qui sait si bien se moquer des imbéciles, s’enrager contre les salauds et s’émouvoir du vol d’une abeille au soleil.

Il semble que le chroniqueur du Monde ait apprécié mais trouvé la vision de l’auteur trop manichéenne, il lui reproche, gentiment, de planter des défenseurs de la nature (trop) visionnaires et des gens des labos comme des salauds mercantiles.

Pas d’accord. Premièrement, les écolos du romans ne sont pas tous visionnaires, il y en a même de sacrément allumés à leur façon. Et surtout quelqu’un qui travaille dans un labo dont le but est le suivant : « Toujours le même processus […] On détruit un processus naturel gratuit et on le remplace par une prothèse artificielle payante. », ou pour le dire autrement, de privatiser le vivant, tout le vivant, jusqu’à nos cellule et l’air qu’on respire, alors oui, mille fois oui, celui-là, tous ceux là sont au mieux de dangereux inconscients qui ne se posent jamais la question de la finalité de leur travail, plus vraisemblablement des salauds mercantiles. Et leurs patrons (et ce sont eux qui sont dépeints dans le roman) sont de vraies pourritures mercantiles.

Donc Quadruppani n’est pas manichéen, il est lucide. Donc la lecture de son roman est non seulement extrêmement plaisante, mais également extrêmement utile.

Pour couronner l’ensemble, il nous offre, au détour d’une page, une petite douceur acidulée en forme de clin d’œil avec, si je ne m’abuse, l’apparition en vedette sicilienne d’un certain légiste mal embouché qui, habituellement, s’engueule avec Montalbano. Un coup de chapeau au « Maître de Vigata » présent en chair et en os dans le précédent roman.

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