Les alchimies
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
En 2022, en pleine crise de l’hôpital, Camille Cambon, médecin légiste vaillante et brillante, reçoit un mail énigmatique. Il y est question du peintre Goya et de son crâne volé après son inhumation à Bordeaux en 1828, et dont on a depuis perdu la trace. Les parents de Camille et son parrain, neurologue, se sont passionnés pour l’oeuvre de Goya, avant de devenir des scientifiques de renommée internationale. Camille part rencontrer à Bordeaux sa mystérieuse correspondante, une ancienne directrice de théâtre qui a bien connu ces trois-là.
Mon avis
Camille est médecin légiste, elle a quarante-huit ans et consacre une bonne partie de sa vie à son métier. On découvre son quotidien, présenté avec finesse et parfois une pointe d’humour. Il y a des références à Goya, je n’ai pas tout de suite compris pourquoi.
C’est elle la narratrice dans la première partie et quand elle relate la conversation avec son père sur ce qu’elle aime le plus dans la vie, le ton est très juste et le texte pertinent.
« Tu as déjà le démon de la connaissance dans le sang. Et ça, c’est une drogue plus forte que n’importe quel amour. »
Dans la deuxième partie, c’est une autre personne qui s’exprime et qui parle à Camille, lui donnant des explications sur ses parents aujourd’hui décédés. Il y a Goya et son crâne disparu en filigrane, l’obsession d’une famille. L’auteur reprend les différentes théories sur cet événement et en propose d’autres….
L'écriture est lumineuse. J'ai aimé les "liens" entre le deuil, les crânes, Goya, l'Histoire et l'histoire d'une famille. La quête est originale, l'intrigue menée brillamment, même si la toute fin aurait pu être plus "resplendissante".
Un livre qui se démarque et qui marque.
Explorer les ténèbres de l’âme humaine
Sarah Chiche signe un roman étincelant, dans la ligne des Enténébrés et de Saturne. En suivant une femme, médecin-légiste, partie à la recherche du crâne de Goya, elle poursuit son exploration de l’âme humaine. Et de son passé. Brillant comme un diamant noir.
Cela commence par un fait divers que découvre la narratrice en parcourant ses mails. Il y est question de débordements d’étudiants au cinquième étage de l’université de médecine à Paris, d’expériences monstrueuses et de trafic d’organes. Nous sommes en 2022, Camille Cambon a quarante-huit ans. Elle est divorcée et mère d’une adolescente qui ne la supporte pas. Elle ne sait pas trop pourquoi elle a cliqué sur ce mail perdu au milieu de tant d’autres. Tout comme elle ne pas «s’il faut être fou pour devenir médecin ou si c’est bien l’exercice de la médecine qui finit par détruire notre raison.»
Aujourd’hui à la tête de l’institut médico-légal, la légiste s’occupe de «salauds morts, de bébés noyés dans leur baignoire (…) de terroristes, d’enfants qu’on retrouve décapités à côté de leur mère dans un parking souterrain, de réfugiés tombés, gelés à mort, du train d’atterrissage d’un avion, (…) d’adolescents égorgés par leurs camarades, d’influenceuses mortes après une banale intervention de chirurgie esthétique, de connards à couperose que leurs femmes ont exécutés d’une balle après s’être fait tabasser pendant des années».
Autant dire qu’il faut avoir le cœur bien accroché pour encaisser ces drames quotidiens et pour faire parler ces cadavres. Mais le travail lui permet de conjurer sa solitude. Tout comme cette histoire du crâne de Goya évoqué dans ce fameux mail et qui lui rappelle son histoire familiale. D’autant que son correspondant anonyme semble bien renseigné. Quand il parle de ce sommeil de la raison qui engendre des monstres, il fait référence directe aux Caprichos, cette série de gravures que Goya a réalisé dans la seconde partie de sa vie et que Camille connaît bien pour avoir bien écouté son père lui raconter comment le génie espagnol «s’est mis à peindre ou graver des hommes au corps d’oiseau chassés par des filles armées de balais, des coquettes disloquées par la vieillesse faisant des grâces devant leur miroir, des femmes jugées par une masse d’inquisiteurs idiots, ou encore ces pendus à des cordes qui courent jusqu’à l’extrémité de l’image, comme si elles étaient tirées par tous les bourreaux de toutes les guerres qui viendront ensuite.»
Elle ressent alors comme un besoin impérieux de partir à la recherche de ce crâne volé à Bordeaux en 1828 et jamais retrouvé depuis, elle suit la trace de ses parents et de son parrain qui vouaient une admiration sans bornes pour le génie espagnol. Son père a même publié un livre intitulé Goya, mystères d’un génie. Ouvrage qui a accompagné Camille et qui a contribué à sa fascination pour le peintre.
Aussi n’hésite-t-elle pas à partir pour Bordeaux où une surprise de taille l’attend. Une vieille dame qui a bien connu ses parents et pourra lui dévoiler les secrets de famille, enfouis avec leur mort prématurée.
Si Les alchimies creusent une autre veine, plus picaresque, plus aventureuse, que Les Enténébrés et Saturne, on peut voir dans ce triptyque au style toujours aussi étincelant, une vraie parenté. Quand la noirceur se teinte de couleurs. En usant de facilité, on pourrait ajouter comme dans les peintures de Goya. Car dans Saturne déjà, on évoquait Goya avec Saturne dévorant un de ses fils.
Trois romans qui conjuguent la froideur de la mort aux fulgurances d’une puissance vitale, jusqu’à la violence. Trois livres qui mêlent aussi l’intensité dramatique à une superbe beauté formelle. Sarah Chiche semble bien avoir découvert le secret des alchimistes.
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