Francis Sandow
  • Date de parution 02/05/2019
  • Poids de l’article 209 gr
  • ISBN-13 9782354087371
  • Editeur MNEMOS
  • Format 180 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Space Opéra et Planet Opéra Anticipation Avec Extraterrestres

Francis Sandow Tome 1 L'île des morts

3.64 / 5 (132 notes des lecteurs Babelio)

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  • Date de parution 02/05/2019
  • Poids de l’article 209 gr
  • ISBN-13 9782354087371
  • Editeur MNEMOS
  • Format 180 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

La frontière est fine entre persévérance et obstination ; aussi fine sans doute que la nuance pouvant amener ces deux attitudes du côté du vice ou de la vertu. Une intro un peu pompeuse à mon intro pour dire que je ne sais pas réellement moi-même où j’en suis vis-à-vis de mon exploration de l’œuvre de Roger Zelazny, puisque tout bouquin signé de son nom que je lis n’étant pas en rapport avec Ambre – en attendant sa relecture – m’est absolument inconnu, et que cette saga projettera toujours son ombre sur mes découvertes. Mais je sais pas, en dépit de mes sentiments fluctuants à chaque fois, il y a systématiquement une petite part de moi qui décèle quelque chose à me mettre sous la dent, ou à potentiellement me mettre sous la dent ; je ne suis souvent qu’à une bonne conversation de comprendre ce qui semble tant plaire au chœur adorateur de cet auteur.

Et donc, après ma lecture extraordinairement frustrante de Toi, l’Immortel, on m’a conseillé ou simplement cité L’île des morts. Que j’ai piqué dans la bibliothèque de mon père quand l’occasion s’est présentée, histoire de voir. Et puis comme j’avais besoin d’une lecture pas trop longue pour ce week-end, je me suis dit pourquoi pas, tout en me préparant psychologiquement à une nouvelle hernie mentale.

Bonne nouvelle : ça s’est bien passé, cette fois. Même si je commence à discerner quelques schémas curieux chez ce monsieur Zelazny, quand même. Décortiquons ça.

Qu’elle ne fut pas ma stupéfaction, en effet, en commençant ma lecture, de constater qu’encore une fois, il est question d’immortalité, et d’un personnage central directement concerné par la question. On ne peut pas dire que je sois un fin connaisseur de Zelazny, mais quand même, ça commence à faire beaucoup. Et de fait, j’ai, au départ, eu très peur de retomber exactement dans les mêmes travers que lors de ma lecture précédente de l’auteur, avec texte plus poétique et métaphysique qu’autre chose, trop nébuleux dans ses intentions ou son exécution pour parvenir à me toucher, sans parler de seulement m’atteindre. Fort heureusement, j’ai vite été rassuré par un récit extrêmement surprenant, me proposant une vision singulière de l’immortalité de son protagoniste, ainsi qu’une intrigue à l’avenant.

Alors évidemment, qui dit surprise ne dit pas toujours forcément bonne surprise ; pour être honnête, j’ai au moins été aussi souvent dérouté par les choix de l’auteur qu’agréablement pris de court. D’un côté, j’ai parfois eu le sentiment d’un récit un peu décousu, où certaines idées et situations semblaient sortir de nulle part et s’enchaîner sans réelle logique ; me donnant même l’impression d’un Roger Zelazny inventant des trucs qui lui semblaient cools au fur et à mesure, quitte à devoir raccorder les wagons vaille que vaille au fil du récit. Mais de l’autre côté, et je crois que c’est là l’essentiel dans mon ressenti, on a un paquet de superbes fulgurances liées au concept central de l’immortalité telle que développée au travers de ce personnage principal.

Car si le roman est effectivement un peu court à mes yeux, et ce en dépit de quelques paradoxales longueurs stylisantes superflues, il parvient tout de même à créer les conditions quasi idéales pour mettre en valeur Francis Sandow et tout ce qu’il représente avec une acuité assez impressionnante. Ce personnage, pour ce qu’il dit, pense et fait, m’a tenu en haleine à lui tout seul tout le long du roman ; Roger Zelazny se servant extrêmement habilement de lui pour exprimer des choses très précises avec une réelle force évocatrice. Pour la première fois depuis très longtemps, j’ai enfin eu le sentiment de lire des choses intéressantes et fraîches sur le concept d’immortalité, et en plus d’une façon aussi maline que pragmatique ; et d’une certaine manière, je crois, réaliste. Ce qui n’est pas un mince exploit non plus.

Et je suis ici un peu obligé de revenir vers Toi, l’Immortel ; puisque cette Île des morts me semble avoir réussi là où le premier avait – avec moi du moins – échoué. Ici, j’ai ressenti cette mélancolie douce-amère, où se mêlent les bons et les moins bons souvenirs, les regrets comme les joies, les fiertés et les hontes d’un personnage dense, complexe et profond à qui il est tout arrivé ou presque, mais à qui il reste encore tout à faire et découvrir. Là, au travers des réflexions et aventures de ce Francis Sandow, au travers des concepts franchement captivants développés par l’auteur, j’ai trouvé un peu de cette étincelle initiale que j’avais trouvée chez son auteur, il y a si longtemps. Et fort logiquement, si cette Île des morts a été écrite et publiée – en 1969 – après Toi, l’Immortel – en 1966 – alors elle est le témoin des progrès d’un auteur creusant encore dans un thème qui lui tenait à cœur pour lui faire exprimer avec un maximum de précision ce qu’il tenait à transmettre. Et je me dis qu’il a bien fait d’insister, comme je fais sans doute bien d’insister avec lui ; fine frontière entre persévérance et obstination, disais-je. Le plus drôle ici étant que je n’ai pas du tout fait exprès d’arriver à cette conclusion, mais c’est encore plus beau comme ça, je trouve. Un bel accident.

En somme, même si ce court roman n’était parfait selon mes standards, j’y ai trouvé de quoi largement me satisfaire ; entre trouvailles conceptuelles intemporelles d’originalité, réflexions captivantes aussi surprenantes qu’inattendues et audaces narratives plutôt malines. Certes, j’en aurais bien pris un peu plus dans le détail pour creuser et clarifier quelques détails pour gagner notamment en densité thématique ; mais j’ai le léger et tenace sentiment que cette nébulosité générale est un peu voulue et participe de l’ambiance générale du roman.

Et donc, ce n’est encore une fois que partie remise avec Roger Zelazny, quoique avec un léger supplément d’âme de mon côté. Déjà, il y a – pour plus tard – la suite du présent roman, en plus de l’inévitable retour à Ambre, mais il y a, un peu comme pour Jack Vance, une meilleure compréhension des ambitions et obsessions de l’auteur qui facilitent ma compréhension, mon appréhension, et donc mon appréciation de son travail. C’est un sentiment assez gratifiant, il faut bien le dire : le bilan est donc clairement positif.


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