La petite menteuse
  • Date de parution 17/08/2023
  • Nombre de pages 165
  • Poids de l’article 129 gr
  • ISBN-13 9782493909404
  • Editeur COLL PROCHE
  • Format 180 x 113 mm
  • Edition Livre de poche
violences sexuelles Romans français Harcèlement

La petite menteuse

3.74 / 5 (1836 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Je veux être défendue par une femme ", a dit Lisa en se présentantà Alice Keridreux. Un face-à-face commence. Ni l'une, ni l'autre ne savent jusqu'où il va les mener.

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  • Date de parution 17/08/2023
  • Nombre de pages 165
  • Poids de l’article 129 gr
  • ISBN-13 9782493909404
  • Editeur COLL PROCHE
  • Format 180 x 113 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Quatrième de couverture

" Je veux être défendue par une femme ", a dit Lisa en se présentant à Alice Keridreux.

Un face-à-face commence. Ni l'une, ni l'autre ne savent jusqu'où il va les mener.

Mon avis

Lisa, une jeune femme, débarque dans le bureau d’Alice Keridreux, avocate. Elle lui demande de l’accompagner pour un second procès car elle ne veut pas repartir avec le même défenseur. Marco, son agresseur, accusé de viol, a pris dix ans mais il a fait appel. Alice accepte de suivre cette affaire. Pour elle, ce sera facile vu ce que Lisa a subi. Cette dernière était mineure au moment des faits, elle est maintenant, quatre ans plus tard, majeure. Est-ce que ça va changer quelque chose ? Elle croyait que tout cela était derrière elle et il faut repartir au tribunal …

Finalement, rien ne se passe comme prévu et ce procès hors normes sera bouleversant.

De l'extérieur, tout semble pourtant simple. Mais ça ne l'est pas du tout car Alice a "peur" des conséquences de certaines révélations. Lisa a mûri, grandi et son approche n’est plus la même. Ses souvenirs ont-ils évolué ? A-t-elle mal interprété, mal perçu certains événements ? Et ceux qui « savaient », qui croyaient, qui pensaient…. Auront-ils la même version ?

« Ah ! Les merveilleux témoins ! Même quand ils ne savent rien, ils trouvent quelque chose à dire. »

Le récit est très rythmé, les phrases sont courtes, vont à l'essentiel. L'auteur montre bien le mal-être adolescent de Lisa qui a attiré l'attention et s'est embourbée toute seule.

L’auteur est chroniqueuse judiciaire, elle sait donc de quoi elle parle. Ce qui est intéressant, c’est qu’elle analyse la personnalité de Lisa. Elle explique ce qui a pu se passer dans sa tête, ce qui a entraîné certains actes, certaines paroles.

Un bon roman, qui se lit d'une traite avec une certaine forme de suspense.

«L’affaire était belle»

Une intrigue habilement menée autour du procès en appel d’un violeur condamné à 10 ans de prison et de sa victime déboussolée permet à Pascale Robert-Diard de confirmer son talent de romancière. Avec brio!

Après des années de pratique et s’être astreinte à suivre de nombreuses sessions de cour d’assises, Alice Keridreux est désormais une avocate aguerrie. Elle a pu peaufiner sa technique de plaidoirie, approfondir ses connaissances du droit. Le jour où Lisa Charvet se présente à son cabinet, elle est pourtant lasse. «Il y avait l’âge bien sûr. La cinquantaine, dont la moitié passée à courir les tribunaux et les cours d’assises. Elle buvait peu, ne fumait pas. Mais depuis quelque temps, la dose quotidienne de noirceur qu’elle se prenait dans la figure lui semblait plus difficile à supporter. Dieu sait pourtant qu’elle aimait ce métier! « Tu l’aimes trop », disait son mari, qui s’était tôt lassé de ses journées interminables et des histoires de vies percutées qu’elle ramenait au dîner. Puis les enfants étaient partis à leur tour, elle ne les voyait plus beaucoup.»

La jeune fille qui vient lui demander de reprendre son dossier pour le procès en appel de son violeur, condamné en première instance à 10 ans de prison. Elle est désormais majeure et veut qu’une femme la défende, contrairement au souhait de son père qui avait engagé un avocat «spécialisé» pour le premier procès.

Sur l’insistance de la jeune victime, elle va accepter et se plonger dans un dossier somme toute assez sommaire. Lisa a raconté à son amie Marion qu’elle avait été violée par le plâtrier qui réalisait des travaux chez eux. À la juge, elle ajoutera qu’il avait essayé de la sodomiser. Soutenue par ses professeurs de français et d’histoire, qui ont constaté son brusque changement d’attitude, son désintérêt pour le travail scolaire et sa mauvaise santé physique, elle va porter plainte mais affirmera être bien trop faible pour soutenir une confrontation avec son agresseur. Le dossier médical va montrer qu’elle est toujours vierge, mais les jurés tiendront surtout compte de la détresse de l’adolescente.

En se confiant à son avocate Lisa va raconter ses années de collège, son envie de plaire aux garçons pour ne pas rester dans l’ombre de sa sœur Solène et la convoitise des garçons, surtout après que ses seins se soient développés au-delà de la moyenne. Elle va se laisser aller à quelques jeux sexuels avec les garçons sans se rendre compte qu’elle était filmée. Si la vidéo est publiée, elle sera «la salope de l’établissement».

C’est la raison pour laquelle elle a imaginé cette histoire de viol. Comme le titre le laisse déjà attendre, la petite menteuse finit par craquer. Un aveu qui va secouer Alice. «Tout s’emmêlait. Le sentiment d’urgence qu’elle éprouvait à l’idée qu’un homme avait été condamné à tort. L’exaltation de contribuer à réparer une erreur judiciaire. La crainte sourde de l’épreuve qui attendait Lisa. Saurait-elle la protéger de la tempête que sa lettre allait déclencher? Tout était si ténu. Mais l’affaire était belle. Il n’y en avait pas tant, des comme ça, dans une vie d’avocate.»

En habituée des prétoires, Pascale Robert-Diard va alors déployer tout son talent pour nous raconter ce second procès. La chroniqueuse judiciaire au Monde sait parfaitement comment le tribunal peut être versatile, combien l’impression d’avoir été floué peut faire de ravages. Après #metoo on a certes davantage entendu la voix des femmes, peut-être trop? La justice elle-même ne reste pas insensible aux grands courants qui traversent la société et l’histoire de Lisa montre bien combien elle peut se fourvoyer. Ce roman parfaitement ciselé appelle tout à la fois à davantage de discernement dans la condamnation mais souligne aussi combien le porno en libre accès et les portables peuvent causer de dégâts. Des éducateurs débordés, des jeunes qui ont l’envie d’aller trop loin sans se rendre compte de la violence de leurs actes, voilà aussi ce que raconte ce roman saisissant.

Accusé de viol par Lisa Charvet, quinze ans, Marco Lange a été condamné à dix ans de prison. Ayant fait appel de cette décision, il a droit, alors qu’il a déjà effectué la moitié de sa peine, à un nouveau procès. La victime souhaite changer d’avocat, être cette fois représentée par une femme, et c’est pourquoi elle s’adresse à Alice Keridreux. 

Intéressant personnage que cette avocate quinquagénaire, qui a passé la moitié de sa vie -aux dépens de son couple- à courir les tribunaux et les cours d’assises et qui, si elle a de plus en plus de mal à supporter la noirceur inhérente à son métier, continue de l’exercer avec passion, tout en conservant son sens de la nuance et sa capacité au doute.

Elle n’a pourtant pas douté de la culpabilité de Marco Lange. Aussi, lorsque Lisa lui avoue avoir menti, elle cherche à comprendre non seulement les raisons de ce mensonge, mais aussi et surtout les mécanismes qui ont permis que sa parole soit reçue et admise sans aucune remise en question.

Pour elle, Lisa reste une victime. A quinze ans, elle était une adolescente complexée, en quête d’une reconnaissance qu’elle ne pouvait, en tant que fille s’imaginant sans talent ni qualités, obtenir que par un seul moyen. Facilement encouragée par des garçons en pleine effervescence hormonale, elle s’est donné des airs de fille libérée et provocante, et s’est retrouvée piégée dans les attentes ainsi suscitées. Lorsque, s’enquérant des raisons de son apparent mal-être, certains de ses proches l’ont interrogée, la mention d’abus sexuels est venue spontanément, et puisqu’il fallait donner un nom, celui de Marco Lange est sorti presque par hasard…

L’accusé était un homme peu instruit, aux manières brutales et possédant un casier judiciaire. L’enquête de personnalité, comme souvent pour ceux de sa catégorie sociale, a tenu en quelques pages. L’enflammement de l’époque pour la libération de la parole féminine, notamment lorsqu’elle dénonce des violences sexuelles, a fait le reste.

L’auteure (et c’est courageux, comme le souligne Sandrine dans son billet) remet en cause le caractère sacré et indubitablement véridique de cette parole, mais ne vise pas tant celles -ou ceux- qui l’énoncent, que ceux qui la reçoivent.

Elle démontre la fragilité de la conviction, soumise au contexte culturel, social, mais aussi aux préjugés et aux expériences personnelles, met en garde contre l’intransigeance, qu’elle profite à la victime ou à l’accusé, et rappelle ainsi que la quête de la vérité, au sens judiciaire (mais aussi plus global) du terme, suppose que l’on en accepte les nuances et le tort qu’elle peut faire à une cause.


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