The girl with no soul

Verdict ?
Dans l’ensemble, j’ai tourné les pages sans difficulté. Mais, pour ne rien vous cacher, on sent que c’est un premier roman. Des faiblesses sont rapidement apparues, tant au niveau de l’intrigue que des personnages. Toutefois, son efficacité devrait convaincre des lecteurs plus passionnés de YA que moi !

Bienvenue à Providence, la cité où le libre arbitre n’existe pas

C’est le propre de toutes les dystopies, toutefois la manière dont Morgan Owen aborde le genre est captivante. Elle part du principe qu’il est possible de contrôler les âmes et, si elles sont jugées impures par l’Ordre, de les reprogrammer. Un déséquilibre entre l’Étincelle, le Cœur, la Mélodie, l’Ombre et l’Esprit, et vous voilà destiné à perdre tout ce qui vous définit. Votre essence même !

Au début, il n’est pas aisé de retenir les cinq éléments qui composent une âme, de jongler avec leurs caractéristiques, mais l’auteure approfondit son idée à travers Iris, une jeune fille pour le moins peu banale.

Une sans-âme en guise d’héroïne

Autre point fort, cette particularité que possède Iris de passer sous le radar des détecteurs de l’Ordre, justement parce qu’elle n’a pas d’âme, et donc pas de passé. Dans un monde où chaque habitant est scruté, analysé, voire recalibré, cela semble impossible…

Vous l’aurez donc compris, j’ai apprécié ce postulat de départ, tout comme les premières pérégrinations de l’héroïne, forcée de voler pour survivre. Attention, elle ne vole pas de simples objets, mais des vestiges empreints de souvenirs, d’émotions aussi, qu’il est possible de revivre à l’envi. Autant d’explications qui m’ont poussée à poursuivre ma lecture très rapidement ! Hélas, la suite s’est révélée moins addictive…

Un manque global d’approfondissement

Comme je viens de le dire, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce livre une parfaite réussite. Un univers dystopique, une héroïne amnésique et un vestige qui lui rend inopinément un pan de son âme : il ne manquait plus qu’une intrigue pour donner vie à cette histoire. 

C’est à partir de cet instant que les choses ont commencé à se gâter. Morgan Owen reste éternellement en surface, sans prendre le temps de creuser l’un des aspects qui me passionnait le plus : la rébellion !

De l’action, il y en a. Des retournements de situation, aussi. Mais il m’en fallait plus. Plus de détails, plus de matière, plus de crédibilité. Si l’on excepte la romance qui est beaucoup trop centrale à mon goût, rien n’est vraiment approfondi. Or, un véritable complot politique, plus développé, n’aurait pas été de trop, même pour du YA !

Malgré tout, je dois le reconnaître : le scénario fonctionne. Il est prévisible, emprunte des raccourcis, comprend des clichés déjà trop usés, notamment au niveau de l’antagoniste, mais il a le mérite d’exister vraiment. J’ai donc tourné les pages avec envie, assouvi ma curiosité quant au destin d’Iris, puis refermé le livre en sachant que je n’y reviendrai probablement jamais. Dommage !

La romance, un vrai flop

Venons-en maintenant au point noir de The Girl with no soul. Certes, comme je l’ai dit et répété, je n’aime pas beaucoup la romance, mais lorsqu’elle est bien amenée et bien dosée, elle ne me dérange pas. Ici, ce fut tout le contraire.

Cette romance cumule tous les adjectifs que je ne veux plus retrouver dans une lecture : mielleuse, gnangnan, niaise, cucul, choisissez celui que vous voulez ! Elle aurait pourtant pu se débarrasser des stéréotypes avec quelques efforts, mais telle n’était pas, je pense, la volonté de Morgan Owen.

En fin de compte, il s’agit d’un avis on ne peut plus subjectif. Peut-être cette romance plaira-t-elle à d’autres lecteurs, et je l’espère car, alors, l’histoire en deviendra certainement plus passionnante.

Je n’avais pas du tout pensé à l’histoire sous cet angle, mais c’est intéressant ! Et puis, si le sous-texte semble te correspondre en termes de message, c’est forcément positif !

Personnellement, j’ai plutôt vu l’absence d’âme comme une sorte d’anesthésie émotionnelle. Iris dit ne rien ressentir au début, mais retrouve peu à peu ses émotions en rassemblant les différentes parties de son âme.