Les Furies   Tome 3 A jouer double, on perd de vue sa cible

Ce tome termine en beauté la trilogie consacrée à Yvonne Chen, c’est mon préféré, une lecture jubilatoire. Yvonne est en pleine déprime depuis l’assassinat de son collègue Starski, elle a été révoquée de la police criminelle et recrutée par la DGSI car elle se propose d’infiltrer les Furies, une organisation de tueurs professionnels. Alecto leur chef, lui a proposé de les rejoindre, mais elle refuse de tuer, aussi a-t’il choisi une danse où le sang ne sera pas versé. Un baron criblé de dettes aimerait contraindre son frère à vendre le peu qu’il leur reste, leur domaine viticole ainsi que le château et la cave. Alecto met en place une opération pour lui forcer la main. Yvonne et Mégara incarneront les commerciales concurrentes de grande maisons de vin alors que Tisiphone est déjà au domaine comme garde chasse et surveillant. Tout est en place pour une nuit de terreur, mais qui est le gibier et qui est la proie ?

L’intrigue est pleine de rebondissements et le suspense ne s’essouffle jamais. La plume est fluide, l’attention en éveil grâce aux chapitres courts. Il y a aussi beaucoup d’humour, ce que j’ai apprécié. L’intrigue est complexe et parfaitement maîtrisée avant de se terminer en feu d’artifice.

Au cours de la saga Yvonne prend de plus en plus d’importance, elle n’était qu’un personnage secondaire dans Le gibier, là elle est en première ligne. J’aime son côté froid qui cache un grand coeur, elle prend des risques pour sauver Mégara, sans être encore tout à fait sûre de pouvoir lui faire confiance.

Lebel est un as de la manipulation et il nous surprend à chaque épisode de cette saga où les choses ne sont jamais ce qu’elles paraissent être, qui mène la danse de la DGSI ou des Furies ? La fin laisse espérer une suite, j’aurai grand plaisir à suivre l’évolution d’Yvonne.

TTT - Très Bien "On ne peut savourer ce nouveau cocktail de polar et d’espionnage, servi frappé d’humour et saupoudré d’action, sans avoir goûté aux deux précédents épisodes de cette série livresque. Mais ceux qui avaient déjà mordu à l’appât ne seront pas déçus. Nicolas Lebel prend un plaisir évident à nous balader, avec un art consommé de la manipulation. Sa plume, maligne et imagée, profite de son imaginative intrigue pour épingler les luttes de pouvoir politiques et le poison de l’ambition personnelle, sans se priver d’évoquer au passage l’« indigne exploitation » de travailleurs saisonniers étrangers. Néanmoins, son jeu du « qui piège qui ? » garantit avant tout une lecture hardiment récréative."