Carnaval noir
Résumé éditeur
livré en 5 jours
livré en 5 jours
l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
Janvier 2016 : une jeune étudiante à l’université de Venise est retrouvée noyée dans la lagune. C’est le début d’une série d’assassinats dont on ne comprend pas le motif. Elle consacrait une thèse à l’une des principales confréries du xvie siècle, qui avait été la cible d’une série de crimes durant le Carnaval de Venise en 1575, baptisé par les historiens « Carnaval noir »… Cinq siècles plus tard, les mêmes obscurantistes qui croyaient faire le bien en semant la terreur seraient-ils toujours actifs ?
Mon avis
Le dernier roman de Metin Arditi est très intéressant et complet. L’auteur nous emmène à Venise où une jeune étudiante qui rédige une thèse fait des recherches sur une confrérie liée à une série de crimes en 1575. Malheureusement elle est retrouvée noyée. Un court article venait d’être publié sur son sujet de travail. Avait-elle fait une découverte qui dérange (et dans ce cas, sa mort n’est pas accidentelle) ou a-t-elle glissé dans le canal ? Nous allons aussi à Genève ou un excellent professeur de latin médiéval trouve quelque chose qui l’interpelle dans un livre ancien qu’il vient d’acquérir. Et puis, nos pas se rendent également à Rome où le Pape n’est pas en odeur de sainteté …. à tel point qu’un attentat pourrait se préparer contre lui….
Complots, trahisons, Curie romaine, Daesh, Copernic, prophétie sur le Christ, extrême-droite, manipulations, embrigadements de jeunes gens etc, autant de thèmes abordés par l’auteur…. Quels sont les liens qu’il est possible d’établir ?
Metin Arditi a l’art et la manière. Il vous place une intrigue qui a tout de réel dans un contexte historique qu’il vous appartient de vérifier, en vous baladant entre passé et présent. C’est un conteur hors pair doté d’une écriture fascinante. Il y a suffisamment de rebondissements, d’indices pour que le lecteur s’imprègne de cette aventure et ne la lâche plus. L’atmosphère des différents lieux est parfaitement retranscrite. Vous sentez : l’angoisse monter dans la pénombre vénitienne, l’emballement des jeunes qui participent à un camp de « formation », la peur de certains qui se sentent surveillés, suivis….
Certains protagonistes de cet opus sont vraiment attachants. J’ai particulièrement apprécié Bénédict Hugues, le professeur d’Université qui risque de partir enseigner à Fribourg. Il est parfois maladroit (entre autres dans sa relation avec son fils), un peu coincé mais tellement passionné !
Tout se déroule, dans le présent, sur sept mois, entre Janvier et Juillet 2016. Les événements récents sont mis en lumière et en parallèle avec ceux du passé. C’est vraiment bien construit, captivant et c’est une réussite !
Il s’agit de la suite de l’excellent Assassin des ruines paru il y a un an. Et il est tout aussi excellent. J’ai retrouvé avec grand plaisir l’inspecteur principal Frank Stave, le lieutenant MacDonald, Erna Berg, Anna et quelques autres personnages .
Printemps 1947, Stave est appelé avec ses collègues sur un chantier naval, on a retrouvé le cadavre d’un enfant poignardé sur une bombe anglaise non explosée tombée dans un entrepôt abandonné. Le chantier est immense et en cours de démantèlement par ordre des Anglais qui occupent Hambourg depuis 1945. Ce chantier était un fleuron de l’industrie allemande depuis bien avant la guerre et les ouvriers sont très en colère contre les Anglais, la plupart sont communistes. Au fur et à mesure de la démolition, les ouvriers travaillent sur de nouvelles zones de cet immense chantier, c’est ainsi qu’ils ont trouvé le corps de l’enfant.
Personne ne le connaît et les recherches s’annoncent difficiles. Il s’agit d’un jeune rôdeur, qui vit chez une tante mais qui passe plus de temps dehors que chez lui. La tante et son fiancé gèrent une entreprise de transport légale ainsi que des matchs de boxe, ils ne semblent pas se livrer à la contrebande ni au marché noir pourtant florissant en ces temps de rationnement très sévère. Pourtant des cigarettes étaient en possession du jeune Adolf. Frank enquête dans un brouillard complet dans le milieu des orphelins, il y en a plus de quarante mille à Hambourg. Vu la grogne de la population à cause du démantèlement de toute l’industrie allemande, les Anglais considèrent cette affaire comme sensible et envoient le lieutenant McDonald pour aider Stave afin de résoudre cette enquête au plus vite.
Le lieutenant est mis sous pression par sa hiérarchie, il est l’amant d’Erna Berg, secrétaire de Stave et père du futur bébé. L’affaire ne serait pas si grave si Erna était vraiment veuve comme elle le croyait, mais son mari est revenu d’un camp russe handicapé. Le procès en divorce est pour bientôt et si le meurtre du chantier naval n’est pas résolu à ce moment, le lieutenant sera muté en Palestine et Erna déshonorée. En ce temps-là, on ne badinait pas avec le divorce ni avec les amours entre Allemandes et occupants. Stave a aussi de nombreux problèmes personnels, il ne sait comment gérer son amour pour Anna, s’il a le droit à un nouveau bonheur après la mort de sa femme sous le déluge de bombes de 1943. Et son fils tarde à rentrer de son camp de Sibérie, lorsqu’il revient enfin, le père ne sait comment reprendre le dialogue avec ce fils perdu, fervent nazi qui s’était engagé à dix-sept pour sauver l’Allemagne. Stave a fait profil bas durant toute la guerre et ne comprend pas le choix de son fils.
Il enquête dans le milieu des trafiquants et des enfants perdus, en particulier les enfants-loups qui ont réussi à fuir l’Est et la barbarie de l’occupation russe. Ses supérieurs ne veulent pas faire de vagues face aux Anglais et les deux enquêteurs auront bien de la peine à démêler cette sombre affaire.
L’enquête est très intéressante, mais elle est au second plan. Cay Rademacher nous fait découvrir ce qui était le quotidien des Allemands juste après la guerre. On se dit que deux ans après les évènements, la vie devait s’être améliorée, mais c’est loin d’être le cas. L’assassin des ruines se passe durant le terrible hiver 1946 / 47 et ce livre se déroule juste après. On ne peut que s’attacher à ces héros torturés, qui voient l’avenir sous un jour très sombre et sans espoir. L’Allemagne n’est plus qu’un champ de ruines, comme le reste de l’Europe et rien n’annonce encore les Trente Glorieuses, les habitants sont en proie aux privations, au désespoir. A l’heure du retour des nationalismes, ça fait le plus grand bien de voir où ils ont mené. Cay Rademacher se veut l’historien d’un pan oublié de l’histoire de l’Europe.
J’ai aussi le troisième volet de la trilogie que je lirai prochainement. J’espère que les héros y trouveront enfin l’apaisement. C’est une magnifique série pour qui s’intéresse à l’immédiat après-guerre et je vous la recommande chaleureusement.
Livraison soignée
Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état
Conseil de libraires
et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier
1 millions de livres
romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...
Paiement sécurisé
Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés