Canoës
  • Date de parution 07/09/2023
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 122 gr
  • ISBN-13 9782073016898
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche
Biographies, Mémoires

Canoës

3.16 / 5 (370 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

J'ai conçu Canoës comme un roman en pièces détachées : une novella centrale, “Mustang”, et autour, tels des satellites, sept récits. Tous sont connectés, tous se parlent entre eux, et partent d'un même désir : sonder la nature de la voix humaine, sa matérialité, ses pouvoirs, et composer une sorte de monde vocal, empli d'échos, de vibrations, de traces rémanentes. Chaque voix est saisie dans un moment de trouble, quand son timbre s'use ou mue, se distingue ou se confond, parfois se détraque ou se brise, quand une messagerie ou un micro vient filtrer leur parole, les enregistrer ou les effacer. J'ai voulu intercepter une fréquence, capter un souffle, tenir une note tout au long d'un livre qui fait la part belle à une tribu de femmes - des femmes de tout âge, solitaires, rêveuses, volubiles, hantées ou marginales. Elles occupent tout l'espace. Surtout, j'ai eu envie d'aller chercher ma voix parmi les leurs, de la faire entendre au plus juste, de trouver un “je”, au plus proche."(M. de K.)

livré en 4 jours

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  • Date de parution 07/09/2023
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 122 gr
  • ISBN-13 9782073016898
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

« J’ai conçu Canoës comme un roman en pièces détachées : une novella centrale, « Mustang », et autour, tels des satellites, sept récits. Tous sont connectés, tous se parlent entre eux, et partent d’un même désir : sonder la nature de la voix humaine, sa matérialité, ses pouvoirs, et composer une sorte de monde vocal, empli d’échos, de vibrations, de traces rémanentes. Chaque voix est saisie dans un moment de trouble, quand son timbre s’use ou mue, se distingue ou se confond, parfois se détraque ou se brise, quand une messagerie ou un micro vient filtrer leur parole, les enregistrer ou les effacer.

J’ai voulu intercepter une fréquence, capter un souffle, tenir une note tout au long d’un livre qui fait la part belle à une tribu de femmes – des femmes de tout âge, solitaires, rêveuses, volubiles, hantées ou marginales. Elles occupent tout l’espace. Surtout, j’ai eu envie d’aller chercher ma voix parmi les leurs, de la faire entendre au plus juste, de trouver un « je », au plus proche. »

Je résume

8 nouvelles, sept petites et une plus longue, Mustang, qui tournent toutes autour de la voix mais aussi des souvenirs, des pensées qui vagabondent. Une séance chez le dentiste, une amie retrouvée, un séjour aux Etats-Unis et une virée en voiture pour découvrir un nouveau continent, un enregistrement d’un poème d’Edgard Poe, une voix d’outre-tombe impossible à effacer, une fête d’après bac, une rencontre dans un cocktail et pour finir une femme de 92 ans qui a vu un étrange phénomène.

Ma lecture

Si ce n’était pas pour le Comité de lecture des Bibliothèques, je pense que j’aurai pas lu ce recueil de nouvelles car je ne suis pas très fan de cette forme car je n’y trouve pas forcément mon compte, même si quelques fois j’y ai pris plaisir, mais j’ai constaté qu’au fil du temps je n’en garde pas un souvenir marquant. Sans avoir regardé la quatrième de couverture, la première réflexion que je me suis faite en les lisant était que la voix y était extrêmement présente (bingo en la découvrant en fin de lecture c’était le but de l’auteure) par sa tonalité ou ses défauts mais également les souvenirs avec un petit défi supplémentaire auquel l’auteure s’est astreint : incorporé « canoë » dans chacune de ses nouvelles, canoë étant une sorte de totem personnel (p159).

J’ai retrouvé l’écriture à la fois précise, ciselée de Maylis de Karengal mais également ses longues phrases, prenant parfois toute une page car elle écrit, elle pense dans la continuité et ne sait pas faire court quand elle développe une idée, qu’elle la fouille, la dissèque, l’analyse. Alors parfois j’ai eu du mal à retrouver l’idée de départ et ai remonté (mais pas en canoë) les mots pour la retrouver.

Toujours très documenté sur les sujets abordés, traités, elle explore les voix, leurs fêlures, reflets parfois des êtres qui en sont porteurs de leurs parcours, caractères ou blessures. Un oiseau léger, évoquant la voix enregistrée d’un être aimé et disparu, qui peut se révéler à la fois réconfortante pour certains et devenir devenir insupportable pour d’autres, est certainement la plus émouvante.

8 nouvelles racontées par des femmes, 8 situations peut-être très personnelles à l’auteure mais qui réveillent en nous également des instants de vie, des situations ou des souvenirs où la voix se fait l’écho d’une émotion, d’un souvenir, une trace dans l’âme et le corps.

En résumé : j’ai aimé même si je ne suis pas sûre d’en garder le souvenir longtemps mais dans le moment c’est agréable, on ressent tout le travail d’écriture, de sa précision et finalement ce n’est pas la plus longue, celle qu’elle nomme novella, Mustang, qui sera la plus marquante pour moi mais les plus courtes : Bivouac, Nevermore, Un oiseau léger qui sont les plus représentatives du son de la voix, de sa signification et de son empreinte.

J’aime bien arriver à pied chez les gens, comme une voisine, ou quelqu’un d’assez familier pour se pointer à l’improviste, en passant. Auparavant, je tourne un peu, je prends la mesure des lieux, je reconnais les perspectives, les points aveugles et les lignes de fuite, je situe les repères. (p163)


Cela doit faire trois semaines que j'ai terminé le recueil de Maylis de Kérangal, et je dois avouer qu'il ne m'a laissé qu'une empreinte bien fugace, exception faite de son texte central. Il m’a ainsi fallu reprendre mes notes pour me souvenir de l’intrigue des autres textes.

L’ouvrage est donc conçu autour d’une nouvelle plus longue que les autres, intitulée "Mustang", qui met en scène une narratrice exilée aux Etats-Unis, où elle échoue avec son fils Kid et son mari, qui s’est vu proposer un poste de chercheur à l’Université de Golden, Colorado.

Elle a du mal à s’adapter à ce nouvel environnement, à occuper le temps libre et solitaire dont elle dispose chaque jour après avoir déposé Kid à l’école. Elle perd pied par manque de repères, déstabilisée par la dimension à la fois familière et nouvelle de cette bourgade où tout semble factice, comme inspiré d’un décor représentatif d’une certaine Amérique, attendant que s’y joue un film.

Elle adopte d’abord la posture distanciée de celle qui n’est pas dupe, puis accepte peu à peu de se glisser dans la fable, dans la "tambouille mythographique"… elle apprend à conduire, puis s’adonne à de longues virées en Ford Mustang, abandonnant rapidement la nécessité d’un prétexte pour juste rouler, "confiée à la surface du flux urbain, immersif, aléatoire", ni dans l’errance ni dans l’exploration, mais dans une quête hasardeuse pour faire revenir "une image, une pensée, une voix (…), relier en (elle) ce qui se tient disjoint".

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle, et si, comme évoquée ci-dessus, le reste du recueil ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, je sais néanmoins avoir passé un moment agréable à sa lecture, portée par l’écriture -que j’affectionne- de son autrice, son style à la fois éloquent et efficace, prompt à faire naître images et sensations.

L’ensemble est lié, mais de manière anecdotique, par l’évocation, dans chaque texte, d’un ou de canoës, créant au fil du recueil comme une suite de clins d’œil, une série de rendez-vous que l’on en vient à guetter. Mais ce qui cimente véritablement le tout, c’est l’importance qu’y tient le monde vocal. Chaque texte évoque en effet la voix humaine, ses mutations, ses traces, ce qu’elle révèle de celui qui la possède ou ce qu’elle suscite chez celui qui l’entend…

Ainsi, dans "Mustang", toujours, la narratrice ne reconnait plus depuis qu’ils se sont installés aux Etats-Unis, celle de son conjoint, qui a de manière inconsciente, par mimétisme et volonté d’intégration, changer son phrasé, ses intonations, son rythme.

Dans "Ruisseau et limaille de fer" aussi, l’un des personnages a changé de voix, volontairement cette fois : Zoé, une vieille amie de la narratrice, a dû gommer, pour réussir à la radio, les aigus de sa voix, parce qu’ils donnaient d’elle une image trop fragile, trop vulnérable, en bref trop "féminine". L’autrice évoque ainsi à quel point la voix, dans sa singularité, son unicité, est partie intégrante de l’individu, et donc irrémédiablement liée au souvenir qu’il laisse à autrui. D’autres textes s’emparent de cette évidence, de manière tantôt anecdotique, où la réminiscence d’une voix est associée à celui d’un moment en particulier ("Ontario"), tantôt profondément émouvante : dans "Un oiseau léger", un veuf ne se résigne pas à effacer l’enregistrement de la voix de sa femme sur son répondeur…

Les traumatismes de la voix y ont aussi leur place, comme dans "Nevermore", où au cours de l’enregistrement d’une lecture du poème d’Edgar Allan Poe "Le Corbeau", la voix de l’héroïne laisse transparaitre une dysphonie, trace d’un vieil hématome qu’elle ignorait, ou dans "After", où le frère de la narratrice est bègue. 

Un joli hommage rendu par Maylis de Kérangal à cet instrument naturel dont des masques ont, pendant des mois, altéré, filtré le son, et c’est justement, explique-t-elle, ce qui lui a donné envie d’en faire le cœur de ce recueil.



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