Canoës
  • Date de parution 07/09/2023
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 122 gr
  • ISBN-13 9782073016898
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche
Biographies, Mémoires

Canoës

3.17 / 5 (355 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

J'ai conçu Canoës comme un roman en pièces détachées : une novella centrale, “Mustang”, et autour, tels des satellites, sept récits. Tous sont connectés, tous se parlent entre eux, et partent d'un même désir : sonder la nature de la voix humaine, sa matérialité, ses pouvoirs, et composer une sorte de monde vocal, empli d'échos, de vibrations, de traces rémanentes. Chaque voix est saisie dans un moment de trouble, quand son timbre s'use ou mue, se distingue ou se confond, parfois se détraque ou se brise, quand une messagerie ou un micro vient filtrer leur parole, les enregistrer ou les effacer. J'ai voulu intercepter une fréquence, capter un souffle, tenir une note tout au long d'un livre qui fait la part belle à une tribu de femmes - des femmes de tout âge, solitaires, rêveuses, volubiles, hantées ou marginales. Elles occupent tout l'espace. Surtout, j'ai eu envie d'aller chercher ma voix parmi les leurs, de la faire entendre au plus juste, de trouver un “je”, au plus proche."(M. de K.)

livré en 4 jours

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  • Date de parution 07/09/2023
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 122 gr
  • ISBN-13 9782073016898
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Cela doit faire trois semaines que j'ai terminé le recueil de Maylis de Kérangal, et je dois avouer qu'il ne m'a laissé qu'une empreinte bien fugace, exception faite de son texte central. Il m’a ainsi fallu reprendre mes notes pour me souvenir de l’intrigue des autres textes.

L’ouvrage est donc conçu autour d’une nouvelle plus longue que les autres, intitulée "Mustang", qui met en scène une narratrice exilée aux Etats-Unis, où elle échoue avec son fils Kid et son mari, qui s’est vu proposer un poste de chercheur à l’Université de Golden, Colorado.

Elle a du mal à s’adapter à ce nouvel environnement, à occuper le temps libre et solitaire dont elle dispose chaque jour après avoir déposé Kid à l’école. Elle perd pied par manque de repères, déstabilisée par la dimension à la fois familière et nouvelle de cette bourgade où tout semble factice, comme inspiré d’un décor représentatif d’une certaine Amérique, attendant que s’y joue un film.

Elle adopte d’abord la posture distanciée de celle qui n’est pas dupe, puis accepte peu à peu de se glisser dans la fable, dans la "tambouille mythographique"… elle apprend à conduire, puis s’adonne à de longues virées en Ford Mustang, abandonnant rapidement la nécessité d’un prétexte pour juste rouler, "confiée à la surface du flux urbain, immersif, aléatoire", ni dans l’errance ni dans l’exploration, mais dans une quête hasardeuse pour faire revenir "une image, une pensée, une voix (…), relier en (elle) ce qui se tient disjoint".

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle, et si, comme évoquée ci-dessus, le reste du recueil ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, je sais néanmoins avoir passé un moment agréable à sa lecture, portée par l’écriture -que j’affectionne- de son autrice, son style à la fois éloquent et efficace, prompt à faire naître images et sensations.

L’ensemble est lié, mais de manière anecdotique, par l’évocation, dans chaque texte, d’un ou de canoës, créant au fil du recueil comme une suite de clins d’œil, une série de rendez-vous que l’on en vient à guetter. Mais ce qui cimente véritablement le tout, c’est l’importance qu’y tient le monde vocal. Chaque texte évoque en effet la voix humaine, ses mutations, ses traces, ce qu’elle révèle de celui qui la possède ou ce qu’elle suscite chez celui qui l’entend…

Ainsi, dans "Mustang", toujours, la narratrice ne reconnait plus depuis qu’ils se sont installés aux Etats-Unis, celle de son conjoint, qui a de manière inconsciente, par mimétisme et volonté d’intégration, changer son phrasé, ses intonations, son rythme.

Dans "Ruisseau et limaille de fer" aussi, l’un des personnages a changé de voix, volontairement cette fois : Zoé, une vieille amie de la narratrice, a dû gommer, pour réussir à la radio, les aigus de sa voix, parce qu’ils donnaient d’elle une image trop fragile, trop vulnérable, en bref trop "féminine". L’autrice évoque ainsi à quel point la voix, dans sa singularité, son unicité, est partie intégrante de l’individu, et donc irrémédiablement liée au souvenir qu’il laisse à autrui. D’autres textes s’emparent de cette évidence, de manière tantôt anecdotique, où la réminiscence d’une voix est associée à celui d’un moment en particulier ("Ontario"), tantôt profondément émouvante : dans "Un oiseau léger", un veuf ne se résigne pas à effacer l’enregistrement de la voix de sa femme sur son répondeur…

Les traumatismes de la voix y ont aussi leur place, comme dans "Nevermore", où au cours de l’enregistrement d’une lecture du poème d’Edgar Allan Poe "Le Corbeau", la voix de l’héroïne laisse transparaitre une dysphonie, trace d’un vieil hématome qu’elle ignorait, ou dans "After", où le frère de la narratrice est bègue. 

Un joli hommage rendu par Maylis de Kérangal à cet instrument naturel dont des masques ont, pendant des mois, altéré, filtré le son, et c’est justement, explique-t-elle, ce qui lui a donné envie d’en faire le cœur de ce recueil.



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