Je tue les enfants français dans les jardins
  • Date de parution 11/09/2014
  • Nombre de pages 151
  • Poids de l’article 85 gr
  • ISBN-13 9782266238427
  • Editeur POCKET
  • Format 180 x 111 mm
  • Edition Livre de poche
Romans noirs France Italie

Je tue les enfants français dans les jardins

3.77 / 5 (177 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Lisa, jeune professeur d'italien, se rend chaque jour au collège comme on va à la guerre, avec, en guise d'armée ennemie, les élèves. Au fond de la classe, les garçons se disputent le rôle de commandant en chef en rivalisant d'insultes et de menaces. Du côté des filles, ce n'est guère plus apaisé : comment faire comprendre à une gamine de douze ans qu'elle ne doit pas se prostituer, même pour se payer des vêtements de marque? Seule solution pour survivre sur ce champ de bataille où règne la loi du plus fort, se forger une carapace, en attendant son heure... l'heure de la contre-attaque.

Indisponible éditeur

  • Date de parution 11/09/2014
  • Nombre de pages 151
  • Poids de l’article 85 gr
  • ISBN-13 9782266238427
  • Editeur POCKET
  • Format 180 x 111 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Lisa, jeune prof d’italien, a du mal avec ses élèves. Chahuts, insultes, affrontements, menaces, la tension monte et quelques éléments récalcitrants rendent sa vie littéralement insupportable, à l’intérieur du lycée aussi bien que dehors. Lisa se sent seule et en danger, encore plus lorsque la seule élève sur qui elle comptait se suicide pour éviter un mariage forcé. Après avoir essuyé jour après jour les insultes les plus grossières et intimes, après avoir été molestée devant ses élèves, la jeune enseignante commence à se forger une carapace implacable ? Face aux caïds de sa classe qui le méprisent et la maltraitent, comment la petite prof peut-elle réagir ?


Pour un premier roman l’auteur n’y va pas de main morte. C’est un récit dur, très noir et désespéré. J’ai lu ce livre très vite – à peine 164 pages – mais je reste très dubitative quant à son contenu. Non pas que l’histoire soit bancale ou quoi que ce soit de ce genre, mais ce sont les questions qu’elle soulève qui me laisse perplexe. Pour tout dire ce roman me dérange. Le contenu ressemble étonnement à un fait divers comme on peut en voir tous les jours dès que l’on ouvre un journal. Il s’agit de la montée en puissance de la tyrannie d’une classe, ou plutôt de quelques individus, envers une jeune prof. L’histoire n’est pas sans rappeler « La journée de la jupe » le film de Jean-Paul Lilienfeld.


La tension monte crescendo et la jeune enseignante va perdre le contrôle de sa classe et d’elle-même. Alors qu’est-ce qui me dérange tant dans ce livre ? C’est le postulat que tous ces gamins sont totalement et irrémédiablement perdus. Ils deviendront délinquants et crèveront avant l’âge.

Loin de moi l’idée de faire passer forcément des crapules pour des victimes, et il est vrai que certains gamins sont difficilement récupérables, mais lorsque cette jeune prof dit en parlant de ses élèves « …ferme ta gueule et lève-toi, sois toujours fidèle au poste pour tenter de créer de jolies sculptures avec de la merde servie par pelletées à chaque jour de rentrée, toutes cette merde à bien garder loin des rues tant qu’elle n’a pas atteint les seize ans d’âge » j’avoue que j’ai un peu de mal. Car si je suis cette logique, il y a des gosses qui mériteraient d’être tout simplement éliminé en raison de leur violence, de leur caractère, de leur inintelligence. Je ne sais pas pourquoi mais moi j’y vois une dérive dangereuse.

Bien sûr il convient de trouver des solutions, et cela dépasse et de loin le cadre d’un roman, bien sûr que ces comportements existent et sont intolérables, mais la solution est-elle de rayer ces mômes de la carte ?

Le fait que l’auteur soit elle-même enseignante ne fait qu’appuyer ses propos et alors là je ressens un vrai malaise. Je sais à quel point ces métiers sont difficiles lorsqu’ils sont exercés dans un contexte aussi malsain, ce que Marie Neuser décrit n’est en rien inventé. Le fatalisme et la démission de certains parents, le j’m’en foutisme ambiant, l’incapacité des enfants à tolérer la moindre frustration, l’irrespect, la violence, la délinquance...Tout cela est vrai dans de trop nombreux établissements. Lorsque l’héroïne du récit décide d’en finir avec les humiliations et cette peur qui lui vrille les nerfs, on ne peut que comprendre son acte, voire de l’excuser, et c’est de cette façon que l’on devient complice de son geste, car quand un membre est gangrené il faut le couper n’est-ce pas ?

L’autre chose qui m'a gênée c’est cette propension à glorifier le passé « avant c’était mieux », à comparer la vie lorsqu’elle était petite fille à celles des gosses de sa classe. Je ne pense pas non plus que faire le déni de l’environnement social soit possible, certes le contexte n’est pas tout, mais c’est une erreur de ne pas le prendre en compte. L’auteur à des mots extrêmement durs pour en parler « J’ai donc cessé de croire à tout ça, tout ce baratin sociologique à tendance marxiste qui tend à transformer les bourreaux en victimes. Et de plus en plus, alors que mon visage se marque des griffures de la haine, je n’accepte plus aucune explication, plus aucune excuse. Je crache sur le pardon. Je méprise au plus haut point l’angélisme de bon ton qui voudrait nous faire croire que derrière toute cette merde, sous les pelures de la connerie et de l’orgueil, dort un bon fond de bonne petite créature abusée par la Société ». Je ne donne pas dans l’angélisme, je suis même très terre à terre, mais je refuse de croire que tout est pourri et que plus rien n’est possible.

En bref, lisez-le, c’est un véritable électrochoc ! C’est bien écrit, percutant, direct, mais ne pensez pas vous en tirer à bon compte une fois que vous aurez tourné la dernière page, car c’est là que les questions vont venir vous tournicoter dans la tête.


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