Chanson douce
Résumé éditeur
livré en 4 jours
livré en 4 jours
l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.
Mon avis
L’écriture précise, au scalpel, de Leila Slimani, m’a tout de suite conquise.
Elle décrypte, elle analyse sans laisser aucune place aux sentiments du lecteur. C’est froid, glacial comme une autopsie. On assiste aux événements. On voit la toile se tisser, la folie s’installer et on reste sur le bord sans pouvoir agir … On peut se dire que certaines choses auraient (ont ?) dû mettre la puce à l’oreille des parents et qu’ils ont laissé couler, se raccrochant à leur confort, à la facilité…. Mais, on le sait bien, quand on est le nez dans le guidon, on ne voit pas ce qui nous crève les yeux….
C’est terrible parce qu’on connaît l’issue et pourtant on prend « plaisir » à la lecture, s’attachant à l’ aspect psychologique des personnages et à la façon dont tout s’est mis en place jusqu’au drame. Et on se demande si tout aurait pu être différent…. Ah le conditionnel et les si…..
Quatrième de couv’ :
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame.
Mon avis :
J’avais oublié de dire que j’avais écouté ce titre lors de mon Episode #3, ce titre a fait grand bruit et sa façon de commencer est quand même particulière :
Une phrase d’accroche, » Le bébé est mort ». Punaise j’avais des frissons lors de l’écoute de ce premier chapitre, la découverte des enfants et de la nounou baignant dans le sang par la mère qui rentrait exceptionnellement plus tôt pensant faire une surprise, des projets plein la tête et sa vie qui s’effondre à l’ouverture de la porte de l’appartement.
Un livre qui commence par la fin, pour ensuite reprendre le déroulement normal d’une vie, un jeune couple ayant des enfants trop tôt, une mère s’étiolant dans son foyer, bouffée par ses enfants et aspirant à exister en dehors des couches et des biberons. Le dédain d’un mari qui prend ce désir de travailler pour une lubie puis la recherche de la nounou, on aborde également le racisme d’une recruteuse d’assistante maternelle envers Myriam, et la trouvaille, la perle, Louise.
Louise est auréolée des louanges de ses anciens patrons, elle est discrète et s’occupe de tout même bien au-delà de ses prérogatives. Louise est totalement invisible mais en même temps le couple est infantilisé par ce petit bout de femme qui ne supporte pas de rentrer chez elle et attend de retrouver ce nouveau foyer tous les jours comme une bulle d’oxygène. Il y a quelque chose de malsain, une forme d’exploitation mais que la nounou réclame sans cesse. Les patrons ne font que se laisser faire sans mettre de cadre strict et sans s’inquiéter de la vie personnelle de Louise. Elle est carrément invitée à venir avec eux en vacances pour continuer de s’occuper des enfants tellement elle se rend indispensable et qu’elle est vue comme une « sauveuse » par le couple qui se retrouve enfin.
On navigue entre les pensées de Myriam et de Louise, l’enfance, un monde de femmes où même le père est plutôt peu présent, on est rarement dans ses pensées, du moment que ça roule il a l’air de s’en moquer royalement. On suit également l’enquête des policiers dans le présent mais plutôt à la fin du livre et quelques interrogatoires pour tenter de cerner la nounou. Quand on est dans la tête de la nounou on se rend compte rapidement que quelque chose ne tourne pas bien rond et sa vie personnelle est tellement vide, sa propre fille a fugué, Louise n’a pas réellement cherché à la retrouver et elle est endettée, n’a pas l’air de savoir s’occuper des factures.
Malgré tout, il me manque le Pourquoi. Pourquoi Louise a-t-elle tué les enfants ? Pour rester auprès de Myriam et Paul pour qu’ils fassent un autre enfant dont elle pourrait s’occuper ? Sentait-elle qu’ils voulaient s’en séparer car le malaise allait grandissant ? Un accès de folie chez cette nounou qui au fond n’avait pas l’air d’aimer les enfants et était capable de gestes violents ?
Le danger tapi sous l'apparente perfection d'une nounou idéale, on nous l'a déjà fait... Et ce n'est d'ailleurs pas sur l'effet de surprise que compte Leïla Slimani, comme le démontre l'entame de son récit, puisque d'emblée, on connait l'issue de l'histoire, soit la mort des enfants de Paul et Myriam Massé, la culpabilité de leur nounou Louise ne faisant aucun doute. Ce qui, visiblement, l'intéresse, c'est de dresser le portrait de deux mondes parallèles qui se côtoient sans vraiment se comprendre, et de dépeindre le délitement psychologique qui va amener Louise à commettre l'impensable.
Paul et Myriam forment un jeune couple parisien de la classe moyenne. Après des études de droit, Myriam s'est occupé de leurs deux enfants. C'est sans hésitation -et malgré les réticences de son époux- qu'elle saisit l'opportunité qui s'offre soudainement à elle d'intégrer un cabinet d'avocats, son rôle de mère au foyer, vide de perspective sociale et d'épanouissement intellectuel, commençant à lui peser.
Mais qui va garder leur précieuse progéniture ?
Après un recrutement des plus exigeants, ils pensent avoir trouvé la perle en la personne de Louise. Cette discrète quadragénaire d'allure classique et impeccable se montre d'une patience et d'une endurance à toute épreuve. En quelques jours, elle métamorphose le foyer, régalant la famille de ses petits plats, laissant toujours derrière elle un appartement rutilant, et s'attache l'affection inconditionnelle des deux enfants placés sous sa garde.
Bref, Louise se rend très vite indispensable, s'avérant en effet être la nourrice idéale : elle aplanit tous les soucis liés à l'organisation du quotidien, déculpabilisant ainsi des parents qui consacrent un temps croissant à leur réussite professionnelle. Cerise sur le gâteau, elle-même semble n'avoir aucune vie privée... ce qui la rend parfaitement disponible, et évite qu'elle introduise dans le foyer des bribes de sa propre intimité...
L'existence de Louise est en effet un gouffre de solitude. Veuve d'un mari tyrannique qui lui a laissé d'importantes dettes, elle n'a plus aucun contact avec sa fille désormais adulte. En quête avide de reconnaissance, elle investit tout son temps, focalise toutes ses pensées sur la place qu'elle occupe au sein de la famille... A la lumière de l'introduction de "Chanson douce", ses bizarreries, ses phobies interpellent le lecteur sur la dimension pathologique de son investissement démesuré, sur sa façon d'occulter certains aspects de la réalité... tout événement un tant soit peu inhabituel prend un caractère inquiétant, diffuse un vague sentiment de malaise.
L'intrigue est l'occasion pour l'auteur d'aborder des thématiques diverses, notamment celle de la place des femmes, en tant que mère, dans une société où la reconnaissance sociale axée sur le domaine professionnel est calquée sur un modèle masculin et celle des bouleversements que provoque l'arrivée de l'enfant dans une vie : les changements sur la perception que l'on a de soi-même et la façon dont on se positionne dans le monde.
"Quelque chose était mort et ce n'était pas seulement la jeunesse et l'insouciance. Il n'était plus inutile. On avait besoin de lui et il allait devoir faire avec ça".
Elle évoque également la culpabilité que peut susciter chez certaines femmes le temps consacré à leur épanouissement professionnel aux dépens de celui passé avec leurs enfants, et des sentiments complexes que cela génère vis-à-vis de celle qui pallie cette absence. Quelle place les parents sont-ils prêts à laisser à celle qui, entrant en possession des clés de leur maison et de l'amour leurs enfants, participe à leur éducation, et investit de fait une part importante de leur existence, vient modifier la configuration du foyer ? Peut-elle ne rester qu'une simple employée que l'on considère avec une sorte de condescendance inconsciente, et le désir de tout ignorer de sa propre histoire ?
"Chanson douce" bénéficie d'une écriture agréablement fluide qui rend la lecture facile, comme on se laisse facilement prendre à l'intrigue, curieux de la manière dont elle tendra vers l'horreur. J'aurais aimé toutefois que Leïla Slimani développe davantage la psychologie de son personnage principal, nous fasse toucher du doigt les mécanismes de sa démence, nous immerge dans la densité de ses obsessions... à l'instar du couple Massé, le lecteur assiste à son basculement un peu à distance, regrettant le manque d'intensité de l'ensemble.
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame.
Je vous donne aujourd’hui mon avis sur le dernier prix Goncourt même si je sais bien que je ne vais pas révolutionner la blogo! J’ai quand même envie d’apporter mon grain de sel!
Chanson douce c’est l’histoire de Myriam, une maman qui confie ses deux enfants à Louise, une nounou super efficace. Le problème c’est que Louise tue les enfants de Myriam! Je ne vous spoile pas. Il suffit de lire la première page pour le comprendre.
Un peu comme avec l’inspecteur Colombo, Leïla Slimani commence par le meurtre des enfants. Aucun suspens sur l’identité de l’assassin puisqu’on sait qu’il s’agit de Louise, la nounou. L’auteur nous invite tout au long de la lecture à comprendre ou tenter d’apporter une explication au geste fatal de Louise. Pourquoi en est-elle arrivée là? Qu’est-ce qui l’a poussé à commettre l’irréparable? Inspiré d’une histoire vraie qui s’est déroulée au États-Unis, le récit de Leïla Slimani propose dont au lecteur d’enquêter sur les raisons qui poussent Louise à tuer deux enfants.
L’univers du roman est sombre voire glauque. Dans les diverses interviews que j’ai pu lire ça et là, l’auteur était souvent interrogée sur l’inversion des rôles sociétaux. Myriam, une française d’origine magrébine engage Louise. Ce n’est pas tant cette inversion des stéréotypes qui m’a intéressée mais plutôt l’inversion des rôles maman/nounou. Car Louise va s’intégrer dans la famille de Myriam au point de ne pas se contenter uniquement de garder les enfants. Elle va faire le ménage tous les jours, étendre les lessives, faire les lits, repasser et surtout cuisiner. Elle prend peu peu à le rôle de Myriam.
Cette dernière, femme redevenue active, ne sait plus vraiment trouver sa place. Alors au-delà du récit glaçant qui se conclue de manière mortelle, j’ai trouvé que la réflexion de l’auteur autour de la place de la jeune maman dans la société était très intéressante. Confier ses enfants à une nounou, c’est un peu se mettre en rivalité avec elle; c’est abandonner un peu de son amour que c’est femme va, en principe, combler; c’est renoncer et ça Leïla Slimani le montre très bien à travers Myriam qui culpabilise beaucoup et que la société fait culpabiliser.
Le personnage de Louise m’a paru aussi intéressant. Bien sûr, à la lecture du roman, on sait qu’il s’agit d’une meurtrière en puissance et on guette le moindre faux pas, le moindre geste qui pourrait trahir son caractère létal. Louise m’a déstabilisée. Je l’ai trouvé insaisissable, fuyante. Elle est très ordonnée, presque maniaque chez Myriam alors que chez elle, elle vit de manière sommaire comme si sa vie se résumait au dehors, aux autres. Son passé trouble ne l’est pas suffisamment pour excuser son geste. Louise est finalement une femme banale sur laquelle personne ne se retourne jamais et c’est peut-être là, la force de l’auteur. Faire de cette femme banale et invisible, une femme extraordinaire au sens premier, littéral/
Chanson douce est un roman qui incite à la réflexion. Au-delà des meurtres infâmes, Leïla Slimani nous invite à nous pencher sur le rôles des femmes dans la société.
Livraison soignée
Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état
Conseil de libraires
et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier
1 millions de livres
romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...
Paiement sécurisé
Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés