Six of Crows, tome 1

(je m’excuse si je n’utilise pas forcement les termes officiels dans cette chronique, j’ai lu ce livre en VO)

Malgré quelques défauts notamment des personnages clichés et qui évoluent peu, j’ai trouvé cette lecture particulièrement prenante et agréable à lire.

Kaz Brekker est un malfrat a la tête d’une petite bande. Un jour un noble corrompu fait appel à lui et en échange d’une très grosse somme d’argent lui demande d’effectuer une mission. En effet depuis quelques temps on soupçonne un des adversaire du pays de payer sa dette avec de l’argent contrefait magiquement. Et il se trouve que l’alchimiste qui est arrivé à ce résultat voudrait changer de camp, d’après les espions. Mais depuis quelques temps il a totalement disparu, et on soupçonne qu’il a été enfermé dans l’une des pires prisons de son pays.

La fine équipe de Kaz part donc en mission de sauvetage …

J’ai fais un résumé le plus vague possible parce que si je devais en dire plus il aurait fallu tout expliquer et ça aurait été bien trop long. Il y a de nombreux éléments importants concernant chaque personnage qui constituent une fresque qu’il est très intéressante à découvrir au fur et à mesure. Et même si on sent que ce livre a été écrit dans un univers existant, il n’y a pas besoin d’avoir lu Grisha avant pour l’apprécier.

Je pense que l’intérêt de cette lecture vient d’un ensemble d’éléments bien réussis. Notamment le fait qu’elle était pour moi bien équilibrée.

Que ça soit les personnages et leurs interactions, le worldbuilding, ou l’intrigue elle-même et ses répercussions, aucun élément n’est laissé de coté ou moins traité qu’un autre. En fait il ne se passe pas un moment dans le livre où on n’a pas un élément intéressant qui est amené sur le devant et qui retient bien notre attention.

Le seul point un peu moins positifs qui me vient en tête sont les personnages eux même. C’est vrai qu’ils manquent peut être un peu de profondeur, n’étant finalement tous vraiment caractérisés que par un point en particulier qui façonne toute leur vie. Ça les rend très cliché et on peut facilement décrire chacun en quelques mots comme dans le résumé éditeur : « un soldat assoiffé de vengeance, un tireur d’élite accro au jeu, un jeune fugueur des beaux quartiers, une espionne défiant les lois de la gravité, et une Grisha aux puissants pouvoirs magiques ». J’ai aussi peu accroché au fait qu’on avait l’impression que l’autrice devait caser une romance obligatoire pour chaque personnage. Mais heureusement ce n’était pas encore très marqué sur ce tome, même si j’imagine que ça sera du coup développé dans le suivant.

Néanmoins, malgré tout chaque personnage reste vraiment attachant et ce sont leurs interactions qui donnent vie à l’ensemble. J’ai aimé tout ses passages qui renforcent leurs relations au fil du livre. Certes certaines sont prévisibles et on les voit venir à des kilomètres, mais ça ne les rend pas moins intéressantes car justement on attends que ça arrive et on se demande à tout instant si le moment est enfin venu.

Au final malgré les quelques petits défauts j’ai trouvé l’intrigue et le worldbuilding solides. Le rythme se tient tout du long et on a vraiment pas le temps de s’ennuyer. Le tout rajouté aux personnages attachants et on a un roman qui marche très bien et qui peut fonctionner pour tout les publics.

C’est ce que j’appelle de la bonne fantasy, une lecture satisfaisante et prenante.

Ketterdam : une ville grouillante de malfrats où tout s’achète si on y met le prix. Ce principe, personne ne l’a fait autant sien que Kaz Brekker, dit « les Mains Sales ». Quand le voleur se voit offrir une mission impossible mais qui le rendra riche, il réunit son équipe : un soldat assoiffé de vengeance, un tireur d’élite accro au jeu, un jeune fugueur des beaux quartiers, une espionne défiant les lois de la gravité, et une Grisha aux puissants pouvoirs magiques. Six dangereux hors-la-loi seuls capables de sauver le monde – s’ils ne s’entretuent pas avant…

Après ma lecture de La neuvième maison, j’ai eu envie d’explorer un peu plus l’univers de Leigh Bardugo. Six of Crows est un tome résolument plus young adult ne serait-ce qu’à cause de l’âge de nos personnages mais il ne faut pas se fier aux apparences…

A Ketterdam, ville imaginaire largement inspirée d’Amsterdam, Kaz Brekker est à la tête d’un gang qui tire sa fortune des jeux, des boîtes de nuit et des bars. Un jour, on propose à Kaz une offre qu’il ne peut refuser. Il doit s’introduire dans une prison de haute sécurité et en ramener un prisonnier. A la clé: plusieurs millions. Kaz s’entoure alors de cinq coéquipiers, cinq hors-la-loi, prêts à tout…

Six of Crows c’est d’abord l’histoire d’un personnage emblématique. Kaz est un personnage à part: à la fois sans pitié, égoïste, opportun, il s’est construit seul et l’auteure ne tombe pas dans le piège du bad boy à sauver. Justement, elle en fait un personnage d’une grande densité. C’est d’ailleurs le cas de tous ces autres personnages qui sont tous forts et emblématiques. J’ai adoré Inej par exemple, surnommée le Spectre à cause de ses capacités à ne faire aucun bruit. La galerie de personnages imaginée par l’auteure fait vraiment la force du roman car c’est eux qui à mon sens portent le livre. Leur diversité est intéressante.

L’univers imaginé est aussi très riche. Ketterdam est la ville d’Amsterdam en creux, une ville de tous les vices, des tous les péchés où la loi du plus fort règne en maître. Un soupçon de magie vient compléter le tout avec l’évocation des Grishas, ces sorciers chassés par les soldats car vus comme des erreurs de la nature. L’univers se déploie au fur et à mesure sous les yeux du lecteur. L’intrigue tient en peu de lignes mais elle a le mérite d’être efficace!

Mais ce qui fait la force de l’ouvrage selon moi, c’est qu’on est loin d’un roman estampillé jeunesse finalement. Il y a de la violence, du sexe, de la cruauté. On est loin des bons sentiments. Kaz est une pourriture jusqu’à la moelle et il n’en a qu’après son argent et cela fait du bien dans ce paysage parfois morose de la fantasy de retrouver des personnages aussi entiers.

Bien écrit, bien rythmé, avec des personnages approfondis et denses, « Six of Crows » vient confirmer l’immense talent de Leigh Bardugo.