Là où vivent les loups
  • Date de parution 06/05/2021
  • Nombre de pages 368
  • Poids de l’article 184 gr
  • ISBN-13 9782072840739
  • Editeur FOLIO
  • Format 180 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Thriller Romans noirs France

Là où vivent les loups

4.10 / 5 (168 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Le train arrive dans la gare de Thyanne, terminus de la ligne. Priam Monet descend pesamment d'un wagon. Presque deux mètres pour un quintal et demi, mal sapé et sentant le tabac froid, Monet est un flic misanthrope sur la pente descendante. Son purgatoire à lui, c'est d'être flic à la police des polices. Il vient inspecter ce petit poste situé entre les Alpes françaises et italiennes, un bled improbable dans une vallée industrieuse, et espère accomplir sa mission au plus vite, quitte à la bâcler. Quand on découvre dans un bois le cadavre d'un migrant, tout le monde pense à un accident. Pas Monet, qui va devoir rester plus longtemps que prévu...

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  • Date de parution 06/05/2021
  • Nombre de pages 368
  • Poids de l’article 184 gr
  • ISBN-13 9782072840739
  • Editeur FOLIO
  • Format 180 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

La frontière transalpine au cœur de cette région savoyarde est propice au passage de migrants…Mais quand un « boeuf-carottes » débarque pour un contrôle administratif de routine dans ce poste de la police des frontières, il se voit confronté à un meurtre dénué de rapport avec ces passages illégaux. Son personnage ingrat, rustre, quasi insociable s’impose pourtant et le résultat n’en est que plus savoureux, à la hauteur des diots aux crozets!

« Le train arrive dans la petite gare de Thyanne, terminus de la ligne. Priam Monet descend pesamment d’un wagon. Presque deux mètres pour un bon quintal et demi, mal sapé et sentant le tabac froid, Monet est un flic misanthrope sur la pente descendante. Son purgatoire à lui c’est d’être flic à l’IGPN, la police des polices. Sa mission : inspecter ce petit poste de la police aux frontières, situé entre les Alpes françaises et italiennes. Un bled improbable dans une vallée industrieuse où les règles du Far West ont remplacé celles du droit. Monet n’a qu’une idée en tête, accomplir sa mission au plus vite, quitte à la bâcler pour fuir cet endroit paumé.

Quand on découvre dans un bois le cadavre d’un migrant tombé d’une falaise, tout le monde pense à un accident. Pas Monet. Les vieux réflexes ont la peau dure, et le flic déchu redevient ce qu’il n’a cessé d’être : un enquêteur perspicace et pugnace. La victime était-elle un simple migrant? Qui avait intérêt à la faire disparaître? Quels lourds secrets cache la petite ville de Thyanne? Monet va rester bien plus longtemps que prévu. »

Sans nul doute que Priam Monet n’aurait osé s’aventurer seul dans ces contrées montagneuses, lui l’exclusif du XIème arrondissement parisien, qui plus est pour y retrouver ses « galons » d’enquêteur. Il se prend au jeu dans une société régie par un patriarcat de l’économie locale. Malgré sa propension marquée de franchise pathologique, qui lui ôte bien souvent une quelconque once diplomatique, « l’horloge comtoise » intégrera pas à pas la vie de cette contrée telle un négatif de sa personnalité. Vite rebuté par son caractère abrasif, n’ayant par contre rien du spartiate, on découvre par son évolution captieuse toutes ses facettes. Et alors on mesure l’étendue du personnage plus complexe qu’il n’y paraît. Si vous aimez les récits du sous-préfet Schiavone, le personnage récurrent d’Antonio Manzini, vous aimerez les tribulations de Priam Monet sous la houlette plumitive de Laurent Guillaume!

L’homme et l’homme de loi présentent des compétences contrebalancées par un empirisme grevé de sa touche irascible et brut de décoffrage. Or, il s’en rendra compte sans se l’avouer, il sied au contexte du pays et s’immisce, s’intègre avec des tuteurs pour lesquels l’affection point. En effet, dans le roman, les personnages secondaires sont joliment esquissés et vivent dans leur réel, dans leur quotidien avec leur passé, avec leur histoire, leur responsabilités incompressibles. Ils vont à merveille avec Priam comme un complément au déficit de sociabilité, qui traduit, aussi, sa volonté inassouvie de polir ses angles aigus. La montagne ne porte que son ombre mais les ombres sont multiples et portent à la cécité. Cécité propre et cécité des esprits bien souvent formatées par une éducation, par une culture n’autorisant plus l’esprit critique, le recul, le libre arbitre.

Efficace sur un Monet binaire, non sur un Monet à la personnalité multiple et profonde. Monet, le cousin Parisien de Schiavone!

Lorsque l'on se rend à un festival de la littérature noire comme Toulouse Polar du Sud, on devrait prendre soin d'éviter les 65 auteurs présents de peur de sympathiser avec eux et d'avoir ainsi bien plus de mal à relever les imperfections des romans qu'ils nous proposent. En l'occurrence le problème ne se pose pas lorsque l'on rencontre un romancier comme Laurent Guillaume car en plus d'être un formidable conteur captant son auditoire lorsqu'il nous livre ses péripéties lors de ses missions en Afrique comme consultant international pour la lutte contre le crime organisé ou durant la période où il a été officier au sein de la police nationale française, l'homme possède un indéniable talent lorsqu'il couche sur papier des récits policiers empreints de ses expériences personnelles. Après une série de romans mettant en scène Mako, un policier affecté à la BAC de la région parisienne, Laurent Guillaume nous propose, avec son dernier roman Là Où Vivent Les Loups, de découvrir un nouveau flic, Priam Monet, se distinguant tant sur le plan physique que sur le plan relationnel ce qui en fait un personnage résolument hors norme.

Un ours mal léché, mal embouché, c’est ainsi que l’on pourrait qualifier le commandant Priam Monet dont la carrière au sein de la brigade criminelle et des stups à Paris n’est plus qu’une histoire ancienne lui qui est désormais affecté à l’IGPN, la police des polices. Cantonné à des tâches administratives il doit traîner sa grasse carcasse, deux mètres pour quelques cent cinquante kilos, au fin fond d’une vallée perdue de la Haute-Savoie, toute proche de la frontière avec l’Italie, afin d’inspecter un service de la Police aux Frontières, dans le cadre d’un audit. Une mission qui n’a rien d’une sinécure lorsqu’il se retrouve dans cette ville décrépite de Thyanne qui endure les affres de la désindustrialisation alors que la plupart des habitants de la vallée subissent la tyrannie d’un riche propriétaire terrien. Priam Monet n’a donc plus qu’une idée en tête, quitter au plus vite ce bled pourri dont il n’a que faire. Mais avec la découverte du cadavre d'un migrant qui aurait chuté d'une falaise, la donne change car Priam Monet ne croit guère à la version de l'accident. Et le vieux briscard va rapidement retrouver ses réflexes d'enquêteur chevronné pour mettre à jour d’obscurs secrets que la faune locale veut dissimuler à tout prix. Des hommes inquiétants qui rôdent dans la forêt. Des coups de feu qui résonnent dans le silence de cette vallée perdue. Il semble que l'on s'adonne à des parties de chasse qui sortent de l'ordinaire. Et on dirait bien que Priam Monet va s'attarder dans la région plus que de raison. Tant qu’il n’y demeure pas pour l’éternité.

Avec une parfaite connaissance du monde policier au sein duquel il a travaillé de nombreuses années et une certaine maîtrise des codes de la littérature noire, Laurent Guillaume nous livre avec Là Où Vivent Les Loups, un polar extrêmement bien calibré qui emprunte également quelques influences propre aux westerns. L'arrivée en train, le héros solitaire, la petite ville perdue et ses habitants hostiles, le riche propriétaire terrien régnant sans partage sur la région, nul doute que le lecteur décèlera quelques influences du genre, amplifiées par des décors improbables à l'instar du Route 66, un établissement perdu au milieu d'une zone industrielle qui prend l'allure d'un saloon ou d'un bar américain typique. Un décor clinquant contrebalançant l'ambiance glauque de cette petite ville perdue ou la majesté des contreforts montagneux et des forêts. Il faut dire que Laurent Guillaume, natif de la région où se déroule le récit, parvient à restituer avec une belle aisance cette atmosphère savoyarde lui permettant de mettre en scène une histoire somme toute assez classique, tout de même agrémentée de quelques rebondissements saillants sur fond de thématiques de migrants et de désindustrialisation qu'il évoque avec suffisamment de tact et d'à-propos sans trop verser dans des considérations lénifiantes ou larmoyantes. Il faut dire que l'auteur possède un sens de l'écriture efficace qui lui permet d'aller vers l'essentiel en donnant du rythme à un roman où l'évocation des investigations et des procédures policières confère à l'ensemble de l'intrigue une solide sensation de réalisme sans jamais basculer vers l'ennui de l'explication pontifiante.

Mais il va de soi que l'indéniable plaisir que l'on a à lire un roman tel que Là Où Vivent Les Loups réside dans les échanges parfois extrêmement drôles entre ce flic hors du commun qu'est Priam Monet et des interlocteurs déconcertés par son attitude. On Tombe sous le "charme" de ce personnage irascible, parfois franchement odieux qui s'est bâti une carapace afin de contrer tous ceux qui aurait l'outrecuidance de faire quelques commentaires sur son obésité. Une prison de chair qui l'isole des autres pour en faire une espèce de misanthrope livrant ses considérations dépourvues du moindre filtre social. Il en résulte des dialogues savoureux, parfois franchement hilarants et des scènes d'actions qui prennent occasionnellement une tournure quelque peu cocasse ce qui les rend d'autant plus appréciables. L'ensemble est d'autant plus plaisant qu'en plus de son physique disgracieux et de son caractère ombrageux, ce flic, parisien jusqu'au bout des ongles, ne supporte pas cet environnement alpin dans lequel il évolue et que c'est bien évidemment dans cette logique de confrontation que l'auteur met en scène des interactions à la fois drôles et percutantes avec les autres protagonistes tel que Claire, adjointe, à son corps défendant, de Monet ou d'autres personnages comme le Vieux Roc, montagnard bourru ou Marie, la journaliste locale. Des protagonistes très bien campés décelant, tout comme le lecteur d’ailleurs, cette part d'humanité que l'auteur concède à son personnage pour en faire un flic franchement attachant que l’on aura plaisir à retrouver.

Une intrigue bien menée, agrémentée de personnages étonnants et de dialogues à la fois drôles et efficaces, Là Où Vivent Les Loups fait partie de ces récits solides et plaisants qui donnent toutes ses lettres de noblesse au roman populaire.

Le pitch

Priam Monet, flic misanthrope, presque deux mètres pour un quintal et demi, a été muté à son corps défendant à l’IGPN (la police des polices). Il a pour mission d’inspecter un poste de la police aux frontières, situé à Thyanne, petite ville industrielle sise dans une vallée alpine près la frontière franco-italienne, où arrivent de nombreux migrants. Peu enchanté de ce boulot ingrat qu’il prend comme une pénitence, il n’a qu’une idée : se tirer de là au plus vite. La découverte d’un cadavre va quelque peu changer la donne.


Pourquoi je vous le conseille ?

Car on se réjouit du plaisir évident que Laurent Guillaume, ancien flic de son état et savoyard d’origine, a eu d’inventer ce flic misanthrope et finement méchant qui a fort affaire avec les combines locales et autres arrangements politiques qui sévissent dans certaines zones reculées de France, qu’il a lui-même pu observer. Pour les autres personnages tout aussi bien pensés qui gravitent autour de Priam, faux méchant mais vrai bon flic. Parce qu’au-delà de l’intrigue pas forcément ultra originale ni surprenante mais de veine réaliste, le plaisir indéniable de lecture tient à tout autre chose : le second degré, la fantaisie, le ton facétieux. Car c’est un polar léger aux faux airs de western, d’une joyeuse ironie, qui offre un délicieux moment de lecture. Pour toutes ces raisons, soyons clair, on reprendrait bien à l’avenir une petite dose de Priam Monet.

POUR PRIAM MONET. Un prénom improbable, cadeau empoisonné de sa mère, une hel­lé­niste dis­tin­guée. Un personnage aux petits oignons, résolument hors normes. Grand, gros et misanthrope. Un colosse mal embouché qui rappelle de prime abord le Vertigo Kulbertus de Franz Bartelt et sa mauvaise habitude de toujours dire ce qu’il pense, sans filtre, au grand dam de tous ceux qui croisent sa route. Mal sapé, puant le tabac froid, il est clairement sur la pente descendante ce commandant dont la carrière au sein de la brigade criminelle et des stups à Paris n’est plus qu’une histoire ancienne, lui qui est désormais affecté à l’IGPN, la police des polices. Cantonné à des tâches ingrates. Parigot allergique à l’air pur qui se sent mal dès qu’il sort des limites de son 11ème arrondissement, il va prendre un malin plaisir à jouer au nouveau shérif qui débarque dans cette vallée perdue où les règles du Far West ont remplacé celles du droit. À y bien réfléchir, si Priam nous séduit en dépit de tout, c’est qu’on décèle en lui cette part d’humanité qui le rend franchement attachant. Et que l’on aura grand plaisir à retrouver.

 UN AIR DE WESTERN. L’arrivée en train, le héros solitaire, les cuites au whisky, la petite ville perdue et ses habitants hostiles, le riche homme d’affaires qui règne sans partage sur la région, dirige la ville et semble tenir tout le monde, police comprise, à sa botte. Vous décèlerez comme moi quelques influences du genre, amplifiées par des décors improbables comme le Route 66, un ersatz de saloon perdu au cœur d’une zone industrielle en friche perdue dans un décor spectaculaire de contreforts montagneux et de forêts millénaires. Car il ne faut pas s’y tromper, on se trouve bien au fin fond d’une vallée perdue de la Haute-Savoie, toute proche de la frontière avec l’Italie. Dans une ville décrépite qui endure les affres de la désindustrialisation alors que la faune locale subit la tyrannie d’un riche propriétaire terrien, tout en dissimulant d’obscurs secrets que le vieux briscard de Priam se fera un plaisir de déterrer.

 POUR LA TRUCULENCE DES PERSONNAGES SECONDAIRES. Flics moustachus, cossards, bavards ou tournés en dérision lorsqu’affublés d’un accent méridional qu’on ne peut décidément pas prendre aux sérieux. Hôteliers presque trop hospitaliers. Coéquipière qui pète les plombs à force de perdre ses repères dans une ville qui lui semblait pourtant familière et sans surprise. Laurent Guillaume a l’art de faire vivre des personnages bourrés de charme et de fantaisie. Dans les situations tendues qui finissent par toujours légèrement déraper vers un certain comique (mais pas trop), l’auteur s’appuie ainsi sur cette galerie de personnages secondaires tout à fait amusante– le vieux Roc, Claire, adjointe forcée de Monet – et un certain contexte – la question des migrants mais aussi les ravages de la désindustrialisation et du capitalisme (paternaliste puis sauvage) – pour finalement donner à l’ensemble assez d’épaisseur pour tenir la distance.


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