Le corps et l'âme
  • Date de parution 12/01/2022
  • Nombre de pages 304
  • Poids de l’article 182 gr
  • ISBN-13 9782743655167
  • Editeur RIVAGES
  • Format 170 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Policiers et Thriller

Le corps et l'âme

3.74 / 5 (80 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

L'ultime aventure du personnage de Frank Elder, inspecteur de police à la retraite, qui doit intervenir dans une affaire à laquelle est mêlée sa fille Catherine. Une enquête mêlée à un drame intime.

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  • Date de parution 12/01/2022
  • Nombre de pages 304
  • Poids de l’article 182 gr
  • ISBN-13 9782743655167
  • Editeur RIVAGES
  • Format 170 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Quatrième de couverture

L'ultime aventure du personnage de Frank Elder, inspecteur de police à la retraite, qui doit intervenir dans une affaire à laquelle est mêlée sa fille Catherine.  Une enquête mêlée à un drame intime.

Mon avis

Si on considère le titre de ce roman dans son édition originale, il s’appelle « Body and Soul » comme le titre d’une chanson de Billie Holiday qui date de 1957. Un de ces airs de jazz empreint de mélancolie, de blues, à la fois triste et beau, oscillant entre différentes émotions, vous laissant seul face à la mer (comme sur la première de couverture), comme si, finalement, pour mieux comprendre la vie, il fallait parfois la laisser vous bercer de nostalgie…

Franck Elder s’est éloigné de sa femme Joanne, et de sa fille Katherine. Il habite loin d’elles, en Cornouailles. Il n’est plus dans la police, il vit de petits boulots et parfois il aide le commissaire du coin. Un jour, sa fille sonne à sa porte. Il y a sept ans, à seize ans, elle a été séquestrée, torturée, violée et c’est lui qui l’a retrouvée. Le traumatisme est toujours vif pour l’un comme pour l’autre et leurs conversations manquent de naturel. Elle ne s’attarde pas et il ne sait pas comment réagir…..

Un peu plus tard, un peintre, Anthony Winter, est retrouvé assassiné dans des conditions atroces. Il s’avère que Katherine posait pour lui et qu’ils étaient très proches. Une enquête est diligentée, elle est souvent interrogée et son père va essayer de l’aider. En parallèle, l’homme qui l’avait enfermée, s’enfuit au cours d’un transfert entre deux établissements pénitentiaires. Frank reprend du service, sans que tout cela soit officiel, pour aider ceux qui cherchent le tortionnaire. Il est porté par l’amour qu’il éprouve pour sa fille, il ne peut pas rester sans agir. Cette « enquête » est pour lui l’occasion de faire le point sur sa vie, ses erreurs, ce qu’il aurait aimé faire différemment, ce qu’il est, ce qu’il souhaite. On sent un homme qui se questionne, a-t-il eu raison de partir ? Sa fille a-t-elle été fragilisée par son « abandon » ? Est-ce qu’elle se serait sentie plus sereine, plus rassurée s’il était resté ? A-t-il été égoïste ? On sent toute la douleur de ce père face à cette multitude d’interrogations. Et la peur, bien vivante, ancrée, de se tromper encore une fois alors que Katherine a besoin de lui. Alors, il se donne, à fond, « corps et âme », pour elle, pas forcément pour se racheter (d’ailleurs, peut-on se racheter de ses erreurs passées ?), simplement pour être en paix avec lui-même, peut-être ? J’ai trouvé bouleversant l’attitude de Frank Elder, sa façon de gérer les différentes situations, les efforts qu’il fait pour se reprendre, pour avancer.

L’écriture intimiste, belle, poétique, musicale (avec de nombreuses et magnifiques références) m’a conquise. Elle a « un je ne sais quoi » de sublime. La souffrance sourd entre les lignes, elle habite le roman mais elle n’est pas douloureuse car Elder la porte, certes comme un fardeau, mais elle n’envahit pas les pages, probablement parce qu’elle est évoquée avec discrétion, finesse, intelligence. Le style est sobre, posé, chaque mot (notamment dans les dialogues) a du sens.

L’auteur parle de l’art, des liens complexes entre les modèles et les artistes, il évoque la difficulté des relations familiales quand une personne ne va pas bien, le rôle des parents, des amis. Tout ce livre est imprégné d’une ambiance douce-amère qui m’a charmée. Ce récit est comme le jazz, il vous envoûte, vous captive, et vous accompagne longtemps….

Ce coup-ci c’est parti pour les lectures de l’année, et ça démarre avec un magnifique cadeau du vétéran du polar british, Le corps et l’âme de l’immense John Harvey.

Frank Elder est un ancien flic, retiré au bout du bout des Cornouailles. Il y vit seul, souffrant des relations distantes avec sa fille Katherine. Une fille qu’il a sauvée, il y a des années, en la retrouvant là où son agresseur l’avait torturée et violée, à l’âge de 16 ans. Alors quand elle lui annonce qu’elle vient le voir pour quelques jours, à condition qu’il ne pose aucune question, il se promet de faire taire en lui l’ancien flic.

Il essaie, il essaie vraiment, mais devant les deux poignets bandés de sa fille il ne peut s’empêcher de demander ce qui lui est arrivé. Il apprendra après son départ qu’elle souffre de la rupture avec Anthony Winter, peintre qui a l’âge de Frank pour qui elle a posé le temps de quelques toiles. Quand quelques jours plus tard Winter est retrouvé assassiné dans son atelier, Kate est entendue comme témoin par la police en charge de l’affaire, mais les questions qu’on lui pose font remonter tous ses traumatismes et elle aura besoin de son père pour l’aider à surmonter cette nouvelle épreuve.

A plus de 80 ans le romancier anglais que l’on croyait à la retraite revient avec un roman bouleversant. Comment fait-il, mais comment fait-il ? Durant toute la première partie il ne se passe quasiment rien. On suit la vie tranquille de Frank Elder, on marche avec lui dans la nature, on écoute sa compagne chanter le jazz, on s’émeut avec lui sur un version de Body and Soul (d’ailleurs, à se sujet, pour une fois, j’aurais préféré que le titre français garde le titre original sans le traduire, tant ce titre et son interprétation par Lady Day sont présents dans tout le roman), on souffre avec lui de sa difficulté être avec sa fille. Seuls moments de tension, les flashbacks de la relation de Kate avec le peintre.

Et puis l’intrigue se noue, et il devient impossible de lâcher le roman, sans que jamais l’émotion et la finesse dans la description des sentiments ne soient sacrifiées au déroulement de l’enquête. Et toujours en douceur, sans effets, sans grands coups de tonnerre ni de cymbales, le suspense se tend, l’angoisse monte. Tout paraît tellement facile, tellement simple quand on lit John Harvey. La marque des grands, des très grands qui maîtrisent parfaitement leur art.

Et en plus, sans jamais donner son opinion qui pourrait être vue comme celle d’un vieux dépassé par les nouvelles technologies et le nouveau monde, il montre tout simplement, l’impact sur une fille fragile des réseaux sociaux amplificateurs de la presse la plus infâme.

Je ne sais pas s’il y aura de nouveaux romans de John Harvey ou si c’est son dernier (il a annoncé ne pas vouloir écrire les romans de trop), mais comme une autre géant anglais, John le Carré avec son Retour de service il nous livre ici un roman testamentaire et magistral.

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