Le Boss de Boulogne
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
«Les potos voulaient fêter ma sortie de placard à la Loco, la boîte à banlieusards de Pigalle. Simplement, débouler à sept paires de couilles sapées comme des scarlas, c'était sûr qu'on allait se faire refouler comme des trimards. Résultat, on pointe tous au bois de Boubou.
Ainsi commencent les confessions du Boss, dealer officiel des prostitués(es) transsexuel(le)s, des michetons et vagabonds du Bois de Boulogne et des environs.
Mon avis
« Underground », si je ne me trompe pas, c’est le monde qui est sous la terre, le monde des métros, des gares souterraines… Ici, c’est plutôt l’envers du décor du bois de Boulogne.
Pas celui des joggeurs empressés de réaliser une performance ou de se faire plaisir, ou des amis qui pique-niquent… Non, celui très sombre, des travestis, des drogués, des prostitués, des dealers, …. ce bois côté sombre où évoluent les gens de la nuit, tout en nuances mais brut de décoffrage malgré tout…
Voilà où va nous entraîner l’auteur, nous imposant une langue à la San Antonio, imagée, crue, mêlant verlan et grossièretés, parce que là-bas, lorsque le soir tombe, c’est une jungle qui officie et ou ça passe ou ça casse… Dans le vocabulaire aussi, si tu ne t’exprimes pas avec les « codes du genre », les trucs de oufs et si t’es pas chébran, t’as rien à faire vers eux, pigé ?
Oui, j’ai bien suivi Monsieur l’auteur, mais moi, ce ne sont pas des personnes que je fréquente, et je n’ai pas envie de les connaître, ni même de découvrir leur univers. Pourquoi ?
Parce que je n’ai pas le souhait de m’approcher d’eux, parce que je ne ressens pas d’empathie pour eux, même si certains sont très malheureux. C’est glauque, c’est violent, c’est provoquant, c’est trop pour moi. Alors oui, je reconnais ; c’est forcément bien retranscrit puisque ça me hérisse « comme si j’y étais », oui, c’est sans doute, par certains aspects, comme ça, là-bas… Mais le style m’a déplu, comme si en écrivant presque tout le livre sur ce ton, il y avait un manque de respect. Je l’ai lu pensant découvrir « l’envers du bois » mais pas comme ça. Il me semble qu’il aurait été intéressant d’avoir une analyse de la situation, pourquoi, comment, le bois est-il devenu ce lieu de perdition le soir, pourquoi, comment, à cause de quoi, certains hommes en viennent à se perdre là-bas ? Cela m’aurait apporté une connaissance supplémentaire alors que là…. Ça ne m’a pas suffi…. J’espérais, derrière les mots choquants, lire entre les lignes un peu d’humanité, pas trouvé… Je pensais discerner les deux « faces du bois de Boulogne », pas vu non plus…
Vous l’avez compris, le style est à « l’arrache », bien entendu, pas besoin de dictionnaire (vu le mélange : verlan, manouche, grossier etc…on n’aurait pas su lequel choisir). Avec le contexte on comprend ce qui est dit, peut-être pas tout mais l’essentiel (et pour ma part ça me convenait, je n’avais pas envie de creuser…) « Vous voulez tiser ? y a des Noiches avec des keus qui vendent d’la tise, d’la graille et tout. » Ça vous laisse pantois ? Moi aussi, j’avoue.
Cela s’intitule « roman » et on ne sait pas quel est la part de vrai et celle d’inventé dans ce récit. Johann Zarca (qui est-il vraiment ?) signe là son premier titre et je m’interroge sur la suite… Pourra-t-il offrir autre chose et les lecteurs déçus par « Le Boss de Boulogne » retenteront-ils l’expérience ? À suivre….
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