Le douzième chapitre

Les souvenirs sont parfois meurtriers. Été 1986. David et Samuel ont 12 ans. Comme chaque année, ils séjournent au bord de l’océan, dans le centre de vacances appartenant à l’employeur de leurs parents. Ils font la connaissance de Julie, une fillette de leur âge, et les trois enfants deviennent inséparables. Mais une ombre plane sur la station balnéaire et les adultes deviennent de plus en plus mystérieux et taciturnes. Puis alors que la semaine se termine, Julie disparaît. 30 ans plus tard, David est devenu écrivain, Samuel est son éditeur. Depuis le drame, ils n’ont jamais reparlé de Julie. Un jour, chacun reçoit une enveloppe. À l’intérieur, un manuscrit énigmatique relate les évènements de cet été tragique, apportant un tout nouvel éclairage sur l’affaire.

Eté 1986, Samuel et David font la connaissance de Julie et se lient d’amitié comme on peut le faire quand on a 12 ans. Mais Julie disparaît. 30 ans plus tard, David est devenu écrivain. Il reçoit un étrange manuscrit qui raconte à la perfection les vacances passées à l’époque. Samuel, son éditeur, reçoit aussi le manuscrit. Seul le chapitre 12 diffère. Qui a envoyé ce texte et pourquoi? Qu’est-ce que Samuel et David n’ont pas vu à l’époque?

Ce roman de Jérôme Loubry repose sur une altération entre les époques: l’été des 12 ans de David et son enquête alors qu’il est adulte. J’ai beaucoup aimé me plonger dans le manuscrit reçu par David. L’auteur retranscrit à merveille l’ambiance des années 80. Il fait planer sur ces belles vacances l’ombre de la disparition de Julie. Je remarque qu’il y a souvent un petit côté sociétal dans les romans de Loubry: ici la fermeture d’une usine avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur les employés et leur famille.

C’est vrai que c’est un roman qui se lit tout seul avec des chapitres courts et un style qui permet vraiment d’être tenu en haleine. Il m’a manqué cependant un poil de suspens et j’aurais aimé que l’auteur pousse le curseur de la violence un peu plus loin pour que son intrigue soit plus crédible.

L’enquête au présent m’a un peu moins passionnée, il est vrai et j’avais deviné pas mal de choses au final.

« Le douzième chapitre » est un roman noir qui a su me tenir en haleine. Je regrette cependant que l’auteur ne soit pas allé un peu plus loin dans ses idées.