Helena
  • Date de parution 01/07/2021
  • Nombre de pages 736
  • Poids de l’article 372 gr
  • ISBN-13 9782743648084
  • Editeur RIVAGES
  • Format 170 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Romans noirs Thriller psychologique États-Unis

Helena

3.72 / 5 (637 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Kansas, un été plus chaud qu'à l'ordinaire. Une décapotable rouge fonce sur l'Interstate. Du sang coule dans un abattoir désaffecté. Une présence terrifiante sort de l'ombre. Des adolescents veulent changer de vie. Des hurlements s'échappent d'une cave. Des rêves de gloire naissent et d'autres se brisent. Tommy, Hayley et Norma se retrouvent piégés, chacun à leur manière, dans un engrenage infernal d'où ils tenteront par tous les moyens de s'extirper. Quitte à risquer le pire. Et il y a Helena... Jusqu'où une mère peut-elle aller pour protéger ses enfants lorsqu'ils commettent l'irréparable ? Après «Les Loups à leur porte» (Rivages, 2015), Jérémy Fel aborde cette vertigineuse question dans une grande fresque virtuose aux allures de thriller psychologique.

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  • Date de parution 01/07/2021
  • Nombre de pages 736
  • Poids de l’article 372 gr
  • ISBN-13 9782743648084
  • Editeur RIVAGES
  • Format 170 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Kansas de nos jours, rien ne prédestinait à leur rencontre, rien n’aurait dû arriver mais leurs chemins se sont croisés et la machine était lancée.

Tout va basculer en quelques jours.

Hayley 17 ans, joueuse de golf, va croiser le chemin de Tommy, adolescent traumatisé et instable, qui ne peut calmer ses souffrances qu’en infligeant à d’autres ce qu’il ressent, Norma, sa mère, attentionnée et dévouée, prête à tout pour protéger ses enfants.

Leurs routes vont se croiser et ils vont entraîner avec eux leurs proches dans une spirale de violence, de vengeance mais aussi de révélations. C’est un enchaînement infernal, que rien ne peut arrêter…..

Ma lecture

Et bien, je tiens à préciser tout de suite que je ne suis pas une lectrice de polar, ni de thriller mais là je me suis fait avoir dès les premières lignes. L’auteur nous plonge tout de suite dans l’enfer et on part pour 732 pages où rien ne nous est épargné mais avec une démarche narrative maîtrisée, construite, fluide, mais fouillée dans les comportements et caractères des protagonistes. Dès le premier chapitre on part dans ce road-movie de tensions et sanglant. Mais bien au-delà de la violence il nous emmène dans l’Amérique profonde, dans une famille sans histoire, en apparence, mais qui va révéler beaucoup de secrets, de non-dits, pour se protéger peut-être, par amnésie sélective parfois.

L’environnement, le climat, l’ambiance grâce à des descriptions courtes mais très imagées, les lieux prennent forme, les personnages ont un visage, un mental, des pensées. La machine se met en route très vite, les rouages sont bien huilés, on ne se perd jamais. Habilement l’auteur ne nous distille les informations qu’au fur et à mesure : des indices mais le pourquoi du comment ne vient que par petites touches : des retours en arrière parfois, des réflexions intimes (en italique), l’imaginaire, les rêves et l’approche du paranormal parfois accentuent l’ambiance noire. Mais il aurait été facile de tout résumer au bien et au mal et dans ce récit cela va plus loin.

Vous, moi, ne peut-il nous arriver un jour de basculer ?

« Vous seriez surprise de ce qu’on est capable d’accomplir quand on est au pied du mur ». (p490)

Pour moi le personnage dominant, le fil conducteur du livre et la réflexion que veut nous amener à nous poser l’auteur, est la mère, Norma, femme charismatique, totalement vouée à sa progéniture, ayant été au-delà de l’amour maternel pour elle, qui n’a pas eu la vie qu’elle rêvait, toute sa vie est un combat, une lutte et à la veille d’un concours de mini-miss auquel sa fille Cindy va participer, qui verrait un aboutissement, un couronnement aux efforts qu’elle a fournis, tout s’écroule. Elle ne laissera rien se mettre sur sa route mais elle reste lucide, elle analyse vite, s’adapte aux circonstances.

« La haine émanait d’elle comme une mauvaise odeur qu’elle essayait, en vain de cacher » (p298)

Jusqu’où irions-nous pour protéger nos proches, nos enfants….. Mais pas seulement. Ne peut-il arriver qu’à un moment nos vies basculent car trop de douleur, trop de souffrance, besoin d’une revanche, d’une vengeance mais aussi de basculer pour simplement aider, secourir.

Graham, le frère de Tommy représente la normalité, celui qui ne fait que subir les dommages collatéraux, comme sa jeune sœur Cindy, il tente d’aider au mieux, partager entre son amour familial et la justice.

Tommy lui est le symbole de la violence à l’état brut, il se transforme en animal sanguinaire, mais n’a-t-il pas des souvenirs douloureux enfouis en lui et cette violence n’est-elle pas qu’un moyen de l’exprimer. A-t-il un jour été entendu, compris ? Sa façon d’exister désormais c’est de laisser ses instincts s’exprimer.

« Tommy se rua sur lui et lui planta la lame en plein milieu de la poitrine. Et il recommença, de plus en plus fort, ne s’arrêtant que quand il butait sur des os, pour reprendre autre part – son ventre, ses hanches, sa gorge – les hurlements d’Elmer laissant bientôt place aux bruits de sa peau qui se déchirait, de ses organes qui crevaient un à un sous l’effet d’une si rayonnante rage. » (p353)

L’auteur ne s’est pas laissé aller à la facilité : rien n’est tout blanc, rien n’est tout noir. L’ogre, le mal rôde, il est là à demander sa part. Il y a des retournements de situation, j’avais par moment imaginé la suite logique des faits et lui m’a emmené sur une autre voie..

Je n’aime pas la violence et j’ai dû parfois me cramponner car les scènes se déroulaient, là, sous mes yeux, avec force détails. Mais je pensais que tout cela allait aboutir à un final grandiose d’hémoglobine….. oui ? Non ?. C’est beaucoup plus subtil que cela. Il a su glisser des doutes, des interrogations, des sentiments : je vous l’ai dit : rien n’est blanc, rien n’est noir. Dans le plus sombre il y a, parfois une petite lueur.

Je dois avouer que le titre HELENA m’a laissée un peu dubitative au final : j’ai relu trois fois les éléments qui auraient pu me faire comprendre mais je suis restée sur ma faim.

J’ai trouvé quelques longueurs parfois, en contraste avec des pages haletantes….Des pauses pour nous laisser le temps de reprendre pied.

Un roman que je recommanderais aux lecteurs de thrillers mais aussi à ceux qui aiment les histoires où la psychologie des personnages est l’élément moteur, qui recherchent un livre où se perdre et se laisser aussi mener par le bout du nez….

A la différence de son précédent roman, les Loups à leur porte, que je ne me souvenais pas avoir lu car très brouillon, difficile à suivre, violent également, et dont il a inclus certains éléments (malin) dans ce récit à la manière de Stephen King, son maître et dont on sent l’influence, celui-ci est plus construit et plus élaboré.


Si je n'avais pas lu tant d'avis positifs sur ce roman, je crois que sa couverture, et l’étiquetage "thriller" mis en avant sur la quatrième m'en aurait éloignée à jamais. Et j'avoue que dans un premier temps, un peu prise à froid par les formules rebattues émaillant le texte et la vague impression de déjà vu provoquée par l'intrigue (j'ai dévoré, adolescente, pléthore de thrillers sanguinolents) je me suis demandé si je ne m'acheminais pas vers une déception cuisante... et puis non.


Parce que si Jérémy Fel use en effet de certaines ficelles du genre, et va parfois jusqu'à se complaire dans la violence, abusant d'événements dramatiques comme ressorts de son récit (viol, pédophilie, séquestration, suicide, et j'en passe...), il compense ce foisonnement quelque peu agaçant par la profondeur et la complexité qu'il confère à ses personnages, exploitant avec un réel talent leur part de perversité, ou l'emprise qu'ont leurs démons sur leurs actes et leurs manières de penser. Il explore de manière surprenante mais toutefois crédible les facettes multiples de certains de ses héros, jouant sur le basculement d'individus a priori paisibles et ordinaires dans la cruauté et la malveillance, lorsqu'ils sont dominés par les terreurs, les phobies qu'ont ancrées leurs traumatismes en eux. Une proie peut ainsi se transformer en prédateur, une victime devenir un monstre...


L'autre atout de ce roman est de naviguer entre horreur crédible et surnaturel sans jamais prendre vraiment parti, laissant planer le doute sur les manifestations à connotation paranormale qui hantent certains des protagonistes, dont on ne saura s'ils sont la proie d'hallucinations ou d'une entité malfaisante et bien réelle...


Malgré ma réticence initiale, je me suis donc laissée prendre par l'ampleur qu'acquiert peu à peu le récit. Après avoir posé son action à coups de rebondissements successifs, l'auteur installe une tension subtile mais terriblement angoissante, en même temps qu'il nous passionne pour les tourments de ses héros.


Et sinon... de quoi ça parle ?


Vous n'avez aucun intérêt à le savoir avant votre lecture, je crois vous en avoir suffisamment dit. Je me permettrai simplement quelques conseils : passez outre la couverture racoleuse, ne lisez pas la quatrième, persévérez si vous trouvez comme moi que le début manque d'originalité, et surtout, surtout... : n'attendez pas après Helena...


Une décapotable rouge fonce sur l’Interstate. Du sang coule dans un abattoir désaffecté. Une présence terrifiante sort de l’ombre. Des adolescents veulent changer de vie. Des hurlements s’échappent d’une cave. Des rêves de gloire naissent, d’autres se brisent.

La jeune Hayley se prépare pour un tournoi de golf en hommage à sa mère trop tôt disparue.

Norma, seule avec ses trois enfants dans une maison perdue au milieu des champs, essaie tant bien que mal de maintenir l’équilibre familial.

Quant à Tommy, dix-sept ans, il ne parvient à atténuer sa propre souffrance qu’en l’infligeant à d’autres… Tous trois se retrouvent piégés, chacun à sa manière, dans un engrenage infernal d’où ils tenteront par tous les moyens de s’extirper. Quitte à risquer le pire.

Et il y a Helena…

J’ai commencé Helena la veille d’Halloween, histoire de me mettre dans l’ambiance. Je n’ai pas été déçue un seul instant tant cette histoire m’a prise aux tripes même si j’ai senti le soufflé quelque peu retomber. Il faut dire que tenir le rythme sur 730 pages n’est pas donné à tous les auteurs. Jérémy Fel en a fait le pari et le remporte presque haut la main.

Jérémy Fel plonge son lecteur en plein cœur du Kansas, dans des villes paumées, dans une Amérique faite de champ de blé et de silos qui ne fait pas beaucoup rêver. Il nous fait côtoyer ses personnages: il y a Hayley, la fille branchée du lycée; Norma, la mère célibataire qui élève seule ses trois enfants, rêvant de faire de la dernière une mini-miss; Graham, le fils aîné de Norma, le beau gosse qui réussit tout; et enfin Tommy, le second fils de Norma, le tordu, le mal-aimé, le vicieux, celui qui torture les animaux, psychopathe asocial en puissance.

Les chapitres s’alternent, tournant autour de ces quatre personnages dont la vie va se fissurer peu à peu. Alors qu’elle part rejoindre sa tante, Hayley tombe en panne au milieu de nulle part. Secourue par Norma, elle reste dormir chez son hôte mais bientôt sa nuit se transforme en cauchemar. La peur s’installe alors chez le lecteur avec l’angoisse et la nausée qui montent petit à petit….

A partir d’une intrigue somme toute simple, Jérémy Fel déploie un univers qui part complètement en morceaux, qui éclate de tous les côtés. Les personnages se révèlent violents, menteurs, torturés. Les clichés sont démontés et explosés les uns à la suite des autres pour nous livrer un récit qui va à cent à l’heure avec une tension toujours plus grande et des pages qui se tournent sans que l’on s’en rende compte.

Au-delà ce cette histoire tortueuse et brutale, Jérémy Fel pose les questions de la paternité et de la maternité. Jusqu’où peut-on aller pour sauver son enfant? Quelles conséquences ont les actes des parents sur la vie de leur enfants? Même si je trouve que ce sont les mères qui portent un peu trop le chapeau dans ce roman, Jérémy Fel démontre avec brio comment faire d’un enfant un vrai psychopathe.

Alors j’ai bien une chose à reprocher à l’auteur sans quoi l’histoire aurait été impeccable. Les 730 pages sont un peu longues dans le sens où il arrive énormément de choses aux personnages notamment à Tommy, ce qui m’a un peu lassée au final. En outre, j’en attendais beaucoup de cette « Helena » mentionnée dans la quatrième de couverture. L’éditeur n’aurait pas dû en faire mention car ce personnage arrive en toute fin de récit et la révélation tant attendue n’a pas vraiment lieu!

Avec un rythme soutenu, des personnages terriblement violents et une histoire brutale, Helena m’a laissée KO. Un récit rare, comme on en voit peu, à ne pas mettre entre toutes les mains…

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