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Là où les tigres sont chez eux
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Je suis depuis quelques mois dans une de ces dynamiques qui s'emparent parfois de nous, lecteurs, et nous rendent capables d'avaler des pages et des pages à un rythme effréné. Une de ces périodes de gloutonnerie compulsive, pendant lesquelles on ne lit plus : on cavale, on engouffre... les livres passent et se ressemblent ou pas, ne laissant en nous qu'une trace que l'on devine fugace...
Cette lecture commune est donc tombée à point nommé (dommage qu'elle n'ait pas eu pour objet "L'île du Point Némo", cela aurait donné un joli jeu de mots). Car Jean-Marie Blas de Roblès ne vous laisse pas le choix, il vous impose de prendre votre temps... L'excellente idée de Claudialucia, de publier nos impressions au fil de l'eau, c'est-à-dire à plusieurs étapes de notre lecture, a par ailleurs conforté mon assurance de pouvoir l'aborder tranquillement, délestée de la crainte de ne pas être prête pour le rendez-vous du billet unique qui clôt habituellement les LC...
L'impression qui prédomine, en entamant "Là où les tigres sont chez eux", c'est de s'introduire dans une oeuvre foisonnante, ne serait-ce que par la multitude de héros que l'on y rencontre rapidement, et par la diversité des chemins que l'on emprunte en leur compagnie.
Parmi cette profuse galerie de personnages, Eléazard von Wogau, correspondant de presse pour un journal allemand, volontairement exilé dans un coin perdu du Brésil -Alcântara- depuis lequel il envoie des dépêches généralement inexploitées... Il est, au moment où débute le récit, absorbé par la traduction d'un manuscrit de la fin du XVIIème siècle, dont l'auteur, Caspar Schott, retrace, "en des pages qui sentent trop fort le cierge et la soutane", la biographie de celui dont il fut le disciple, Athanase Kircher. Par le truchement des passages retranscrits dudit manuscrit, mettant en scène les péripéties qu'ils vivent au cours de leurs voyages à travers l'Europe, Caspar et son maître deviennent ainsi des personnages à part entière du roman. Kircher, jésuite allemand doué et enthousiaste, érudit et créatif, se frotta à toutes les disciplines. Astrologie, graphologie, orientalisme... ses connaissances encyclopédiques dans toutes ces disciplines, mais aussi ses multiples inventions -qui furent pourtant loin d'être toutes des réussites- lui valurent une célébrité dépassant les frontières. Eléazard est quant à lui prodigieusement agacé par ce personnage qu'il considère comme un charlatan, et dont l'aveuglement religieux l'exaspère.
C'est en partie ce cynisme et une certaine aigreur, s'étendant à tous les domaines de la vie en général et se développant avec l'âge, qui ont incité Elaine von Wogau à quitter Eléazard. Nous faisons la connaissance de cette professeur de géologie au moment de son départ pour une expédition motivée par la quête de fossiles rares. Elle y participe en compagnie de Mauro, l'un de ses étudiants, de deux scientifiques de sa connaissance, du propriétaire -et accessoirement probable ancien nazi- du bateau antédiluvien qui doit les mener à bon port, et d'un ténébreux indien en guise de pilote.
D'autres bifurcations nous entraînent des luxueux salons du colonel José Moreira de Rocha -député et père de Mauro-, qui d'emblée se présente comme une sacrée ordure, et de sa noble, dépressive et alcoolique épouse, aux favelas où Nelson "l'allégé" (une maladie maladie congénitale l'a privé d'une partie de ses membres inférieurs), adolescent orphelin, survit péniblement, et rumine les circonstances de la mort de son père, qu'il a bien l'intention, un jour, de venger.
Nous croisons aussi les routes de Moéma, la fille lesbienne et droguée d'Eleazard et d'Elaine, dont l’exubérante et généreuse jeunesse suscite une irrémédiable sympathie, d'une piquante italienne qui attend dans l'unique hôtel miteux d'Alcântara un mystérieux intermédiaire....
.... et la liste n'est pas exhaustive ! Il convient donc, comme évoqué plus tôt, de faire preuve de patience, d'accepter de s'installer dans cette densité romanesque. Ce n'est pas trop difficile : bien qu'ambitieux, le récit de Jean-Marie Blas de Roblès n'est ni ennuyeux, ni abscons, et son ton souvent drôle -je dirais même malicieux-, associé à la dimension quasi épique des épisodes dépeints, nous entraîne sans peine.
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