Moi qui n'ai pas connu les hommes
  • Date de parution 26/02/1997
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 125 gr
  • ISBN-13 9782253140931
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Dystopie et Uchronie Anticipation Post Apocalyptique

Moi qui n'ai pas connu les hommes

4.08 / 5 (510 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Elles sont quarante, enfermées dans une cave, sous la surveillance d’impassibles gardiens qui les nourrissent. La plus jeune – la narratrice – n’a jamais vécu ailleurs. Les autres, si aucune ne se rappelle les circonstances qui les ont menées là, lui transmettent le souvenir d’une vie où il y avait des maris, des enfants, des villes…Mystérieusement libérées de leur geôle, elles entreprennent sur une terre déserte une longue errance à la recherche d’autres humains – ou d’une explication. Elles ne découvrent que d’autres caves analogues, peuplées de cadavres.On a pu parler de Kafka, de Paul Auster ou du Désert des Tartares au sujet de cette œuvre à la fois cauchemardesque et sereine, impassible et bouleversante.

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  • Date de parution 26/02/1997
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 125 gr
  • ISBN-13 9782253140931
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Elles étaient quarante, enfermées depuis si longtemps dans une cage souterraine qu'elles avaient oublié les événements à l'origine de cet enfermement. Parmi elles, "la petite", seule enfant présente, sans doute par erreur, qui grandit dans cet environnement, vierge de tout souvenir de quelque avant. Surveillées vingt-quatre heures sur vingt-quatre par des gardes qui n'avaient qu'à les menacer de leur fouet pour se faire obéir, elles n'avaient le droit ni de se toucher, ni de pleurer. Baignées dans une lumière artificielle permanente les privant de toute intimité, elles s'étaient organisées pour cohabiter dans cette vaste pièce où elles dormaient, mangeaient, se lavaient et soulageaient leurs besoins naturels aux yeux de toutes. Un jour, un incompréhensible et heureux concours de circonstances les libéra de leur geôle et de leurs gardiens. Elles découvrirent dehors une terre hostile, une plaine sèche et infinie, sans arbres et sans oiseaux. Elles ignoraient même si elles étaient toujours sur Terre. Elles entamèrent une longue marche, à la recherche de leurs semblables...


C'est "la petite", dorénavant seule, comme elle le précise dès l'entame du récit, qui relate ces événements a posteriori, avec le recul de plusieurs dizaines d'années d'une interminable errance. Son jeune âge lui a permis de survivre plus longtemps que ses consœurs. Dénuée de toute nostalgie pour un avant qu'elle n'a pas connu, habituée à limiter tout contact avec autrui, elle s'est par ailleurs mieux adaptée à cette existence vaine et solitaire. Bien qu'ayant été instruite du mode de vie, des désirs, des liens existant auparavant dans la société des hommes, elle ne s'est jamais vraiment sentie concernée par cette histoire qui n'était pas la sienne, peinant à comprendre les notions d'amour, de famille... Elle ne s'est pas sentie non plus de réelle appartenance à cette petite communauté de femmes, aspirant à vivre pour elle-même, et non comme le quarantième d'un ensemble, même si elle a toujours naturellement participé sans compter à l'organisation et aux tâches de la collectivité. "Rejeton stérile d'une race dont elle ne sait rien, pas même si elle a disparu", elle ne perpétuera pas l'espèce, ne dépend ni de la continuité ni d'une ascendance qu'elle a oubliée...


Court roman porté par le long monologue d'une narratrice dont on ne saura jamais si elle est la dernière représentante de l'espèce humaine, "Moi qui n'ai pas connu les hommes" pose bien plus de questions qu'il n'apporte de réponse, conformément à son propos qui suggère que ce qui caractérise l'être humain est son insatiable curiosité, son besoin d'aller toujours plus loin, à la recherche d'un sens à son existence ou de nouveaux territoires, peu importe, la quête étant finalement plus importante que son aboutissement. 


La volonté inébranlable de son héroïne, et l'espèce de sérénité qui accompagne sa soif de découverte et de mobilité, éclaire le monde déshumanisé et désolé qu'elle parcourt sans relâche d'une lueur de liberté et d'espérance, et donne au texte une amplitude envoûtante.

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