Tschaï
  • Date de parution 06/11/2019
  • Nombre de pages 960
  • Poids de l’article 484 gr
  • ISBN-13 9782290172926
  • Editeur J'AI LU
  • Format 179 x 111 mm
  • Edition Livre de poche
Space Opéra et Planet Opéra

Tschaï

3.92 / 5 (66 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Alors qu'il effectuait une mission de reconnaissance autour de la planète Tschaï, le vaisseau Explorateur IV a été abattu par un missile d'origine inconnue. Unique survivant du crash, Adam Reith découvre un monde d'une beauté et d'une âpreté sans pareilles, une terre d'aventures aussi dangereuse qu'attachante. Obsédé par l'idée de rentrer chez lui, le Terrien va traverser d'immenses et splendides paysages, rencontrer d'autres humains aux moeurs baroques et des extraterrestres belliqueux, vivre mille péripéties, perdre ses certitudes et trouver l'amitié. Parviendra-t-il à regagner la Terre ?

En stock

  • Date de parution 06/11/2019
  • Nombre de pages 960
  • Poids de l’article 484 gr
  • ISBN-13 9782290172926
  • Editeur J'AI LU
  • Format 179 x 111 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Alors alors.

Comme j’ai déjà pu le dire ici, et comme je vais le redire à l’avenir : la qualité d’une lecture dépend – bien au delà de sa qualité propre – de ses conditions. Ce qu’on a lu avant, les circonstances extérieures à ladite lecture comme ses échos préalables, ou encore notre bagage culturel personnel ; tout un tas de critères et d’éléments aussi divers que variés dont je ne pourrais évidemment pas faire une liste précise ou encore moins exhaustive, mais je pense que vous avez l’idée.

Et du coup, je me dis que quand même, je suis pas super malin, comme garçon, parfois. Parce qu’après ma découverte enthousiaste de Houston, Houston, me recevez-vous ? ; avec en tête mes lectures du Chasch, du Wankh et du Dirdir et l’avertissement clair d’un (très) grand fan de Tschaï quant à la relative faiblesse du Pnume par rapport à ses prédécesseurs, si j’avais réfléchi deux minutes, j’aurais sans doute remis à plus tard la conclusion de ma lecture de cette saga. Mais je sais pas trop. Emporté par l’énergie débordant soudain de mes batteries suite à une découverte renversante, je me suis enfin senti d’en finir avec mon expérience si enrichissante au contact de Jack Vance.

Pour la conclure sur une note si énervante, si frustrante, que j’en ai lâché un rire nerveux en refermant mon bouquin, dites.

Finissons-en.

Le truc, c’est bien que malgré mon passif très compliqué avec Jack Vance, au fil des tomes de Tschaï, comprenant mieux sa démarche littéraire, selon moi essentiellement centrée sur le dépaysement et le concept science-fictif plutôt que sur l’histoire et les personnages, j’ai pu en quelque sorte apprendre à l’apprécier. De fait, j’étais à nouveau tout à fait disposé à mettre de côté quelques préférences personnelles, histoire de faire le voyage avec bonne volonté. J’étais prêt à découvrir de nouvelles choses sur la culture unique de cette planète singulière, à l’image de ses habitants, et suivre Adam Reith dans ses dernières aventures avant son inévitable libération. Pourquoi pas, après tout, en compagnie de personnages imparfaits, certes, mais que j’avais finalement aussi appris à apprécier dans leurs aspects somme toute archétypaux mais travaillés au long cours. Après tout, c’est aussi à ça que sert un dernier tome : boucler définitivement tous les arcs narratifs et personnels construits auparavant pour mener à une conclusion aussi cohérente et satisfaisante que possible, en se nourrissant de tous les progrès et découvertes accompli·e·s le long du chemin. Eh bien j’ai le sentiment que Jack Vance a fait exactement l’inverse, me faisant carrément me demander si l’auteur avait seulement envie de l’écrire comme il avait envie d’écrire le reste de son univers, ou seulement les idées pour le faire.

J’irais même plus loin, et j’oserais dire que Le Pnume suinte la flemme.

Commençons par ce qui crève les yeux d’entrée de jeu, à savoir le bouleversement narratif opéré par Jack Vance dès le début du tome. J’admets sans peine que dans l’idée je le comprends, conceptuellement parlant. Puisque, en effet, rendu à ce stade de l’aventure d’Adam Reith, il fallait bien encore un coup du sort pour justifier une dernière tournée de péripéties et une exploration du territoire des Pnume. Sauf que jusque là, en tout cas dans la majorité des cas selon mes souvenirs, les revirements de situation de notre héros et de sa bande étaient toujours exogènes ou n’étaient rien de plus que des malheureux coups du sort. Ici, c’est juste que notre Adam Reith habituellement si fort et prévoyant devient le pire des couillons et se fait bêtement avoir, le forçant à se remobiliser au meilleur moment sous la garde de méchants pas très futés, lui permettant de se remettre sur les rails. En soi, comme j’ai pu le dire lors de mes précédentes chroniques, je n’ai pas de problème avec le divertissement un peu couillon, au contraire, même, j’adore ça. Tant qu’il fournit un minimum d’efforts pour justifier les évènements et prises de décision nécessaires à une avancée fun et rythmée de l’intrigue couplée à une dose suffisante d’action. Et donc, vous l’aurez deviné, je trouve qu’ici le compte n’y est pas du tout. Au delà de son personnage principal à vigilance variable, sa dernière aventure est artificielle à un point assez insupportable, alternant mécaniquement des phases de tension et des phases de relâchement toutes aussi relatives les unes que les autres, ne creusant jamais rien de vraiment intéressant, y compris et surtout les Pnume du titre, qui font vaguement figuration, après avoir constitué un fil rouge mystérieux tout le long des trois tomes précédents ; et se faisant – outrage final – voler la vedette aux yeux de l’auteur par un des pires personnages féminins qu’il m’ait été donné de lire.

Et c’est là qu’on revient au poids du contraste avec ma lecture précédente. Ce personnage féminin, dont le nom lui-même est un problème en terme de caractérisation à mes yeux, cristallise tous les problèmes du traitement littéraire des femmes depuis toujours. Et il m’a été impossible de faire l’impasse sur la question comme j’avais pu le faire de façon toute relative auparavant au fil de Tschaï, puisque cette fois ci, le personnage dont il est question n’a même pas le droit à un traitement un tant soit peu en profondeur. Elle n’est qu’une jolie fleur n’attendant que son chevalier blanc pour enfin s’épanouir à la hauteur de son potentiel, libérée par Adam Reith et sa virilité triomphante, réduite à l’état d’un bout de viande sans personnalité autre que sa peur du changement et de ses pulsions.

À vrai dire, là où j’évoque la flemme et que je m’agace le plus, c’est que j’ai eu le sentiment, en lisant la pauvre Zap 210 en compagnie d’Adam Reith et de son regard concupiscent, que Jack Vance l’avait littéralement écrite comme un trophée. Le revirement soudain du récit presque résolu, sa découverte par notre protagoniste respectueux mais pas vraiment – old school – et tout leur parcours menant à sa conquête finale – pardonnez le non-spoil – tout ça m’amène à penser que l’auteur s’est dit au moment de conclure définitivement son récit « Mais enfin, il ne peut pas repartir sans une femme à son bras ! ». Et quitte à faire dans le vieux jeu nauséabond, autant que la femme en question soit clairement jeune, autant physiquement que dans sa tête, hein.

Et de fait, constituant peu ou prou l’un des seuls réels enjeux de ce volume, cette pathétique Zap 210 concentre tous les efforts infructueux de Jack Vance pour essayer d’y raconter quelque chose d’intéressant ; en tout cas à mes yeux. Bien que peu sensible de base aux arguments Vanciens, je l’admets bien volontiers, j’avais quand même su déceler dans les tomes précédents une certaine étincelle, un réel enthousiasme dans l’écriture, une envie débordante de la part de l’auteur de nous faire découvrir son monde et ses merveilles, comme ses habitants et leurs caractéristiques ; il y avait une réelle ambition créatrice et un véritable sentiment de dépaysement.

Mais à l’instar de son personnage principal, j’ai eu l’impression à la lecture de ce roman que Jack Vance voulait juste décoller et se barrer de Tschaï une bonne fois pour toutes, qu’il voulait en finir, quand bien même il était obligé de faire un dernier tour de manège pour enfin en avoir le droit. J’ai trouvé ce Pnume dénué d’inspiration comme d’élan, empoissé par des obsessions qui jusque là avaient certes été présentes mais pas aussi lourdement et surtout aussi peu subtilement. Je m’y suis surtout ennuyé, et malgré mon envie de retrouver une part de mon enthousiasme stupéfait à la lecture du Wankh, je n’ai presque rien trouvé d’un tant soit peu neuf ou digne d’intérêt. Même les quelques éléments d’altérité sonnaient faux ou provoquaient un sentiment de déjà-lu.

Et tout ça sans parler de cette fin abruptissime, complètement naze, qui ne rend absolument pas grâce ni justice à l’ensemble du chemin parcouru ; je m’en serais presque senti mal pour les autres tomes du cycle, qui méritaient bien mieux que ce demi roman pour leur succéder et leur donner une fin à leur hauteur.

Déception, donc. Et pas une petite. Alors bon, je garderais quand même pas mal de compliments de côtés pour le jour où on me demandera mon avis sur la cultissime saga Tschaï, dont je comprends toujours autant qu’elle ait pu provoquer des émois chez ses lecteurices ; mais je garderais aussi pas mal de griefs à l’égard de Jack Vance, avec lequel décidemment, je ne suis pas réconcilié du tout. C’est quand même dommage de gâcher un tel potentiel littéraire. Il y a toujours un truc pour m’accrocher, dans ses bouquins, mais aussi invariablement, autre chose pour m’en faire décrocher avec une intensité équivalente ou supérieure. Je crois que je n’ai pas fini d’être frustré avec lui, pas plus que je n’ai fini d’être intrigué. Faut que je l’accepte. Et alors peut-être…


AUTRES LIVRES DE Jack Vance4
DOLPO RECOMMANDE4

Livraison soignée

Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état

Conseil de libraires

et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier

1 millions de livres

romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...

Paiement sécurisé

Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés