
Le duel
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Comme dit précédemment dans ce billet, il faut bien admettre que le commissaire Erlendur est un héros qui arrive en bout de course et dont Arnaldur Indridason semble avoir fait le tour à un point tel qu’il a délaissé à deux reprises son policier fétiche pour mettre au premier plan des protagonistes qui évoluaient dans la périphérie du personnage principal.
Dans Le Duel l’auteur renouvelle l’expérience en concentrant son récit sur Marion Briem, un des personnages le plus ambigu de la série. Une ambigüité qui réside déjà dans le genre de ce personnage clairement féminin dans La Cité de Jarre mais qui semblera plus masculin dans ce dernier roman, notamment si l’on se réfère au résumé de l’ouvrage qui le fait passer pour un homme (une erreur peut-être ?). Confusion que Arnaldur Indridason se plaît à entretenir durant tout le récit car lorsque Marion Briem évoque une relation avec son amie celle-ci lui réplique : « Les gens risquent de jaser sur nous, non ? ». De plus. Durant toute l’histoire, l’auteur n’utilise jamais le pronom « il » ou « elle » pour désigner Marion Briem ce qui n’est probablement pas le fruit du hasard.
C’est lors de l’été 1972 à Reykjavík , que se situe le récit, période durant laquelle s’est déroulé le tournoi d’échec qui opposa l’américain Fischer et le russe Spassky et qui symbolisait la lutte entre les blocs de l’est et de l’ouest. En marge de ce tournoi, Marion Briem va enquêter sur la mort d’un jeune adolescent retrouvé poignardé dans un cinéma de la ville. Une investigation douloureuse et laborieuse conduira Marion Briem dans les méandres d’une lutte d’influence qui s’est focalisée au cœur de la cité islandaise.
Après avoir fait le tour de ce qui a façonné Erlendur sur le plan personnel en évoquant entre autre la disparition de son frère et sa relation chaotique avec sa fille Eva Lind, Arnaldur Indridason se tourne désormais vers la personne qui a modelé le fameux commissaire sur le plan professionnel. Prélude à cette démarche, Le Duel se construit comme à l’accoutumée sur deux périodes mais si la première évoque le déroulement de l’enquête à proprement parler, la seconde ne s’attarde cette fois-ci ni sur la victime, ni sur l’auteur du crime mais sur l’enfance tragique de Marion Briem marquée par la tuberculose qui sévissait sur l’île et la rencontre d’une jeune fille atteinte de la même maladie et qui va sceller le destin de ce personnage.
Prélude de la rencontre entre Arnaldur Sveinsson et Marion Briem, l’enquête que va mener ce dernier va très rapidement passer du fait divers sordide pour emprunter une tournure aux dimensions plus politiques sur fond de transfuge entre l’est et l’ouest dans un climat de paranoïa accentuée par la compétition dantesque que se livre les deux joueurs d’échecs. Détenteur d’informations sensibles, Marion Briem incapable de collaborer avec ses collègues va diriger sa barque d’une manière toute personnelle ce qui l’isolera encore d’avantage de la brigade comme pour faire écho à la carence affective de sa vie personnelle.
C’est bien évidemment sur l’évocation de la jeunesse de Marion Briem qu’il faut s’attarder pour tenter de cerner ce personnage trouble et peu avenant. Outre la terrible maladie qui l'affecte, Marion est issu d’une liaison illégitime entre un père qui ne reconnaitra jamais l'enfant et une mère qui disparaîtra dans le naufrage d’un navire. Errant de sanatorium en sanatorium, sous la protection bienveillante du chauffeur de la famille paternelle, Marion Briem ne se remettra jamais de ce manque d'affection et ne sera donc jamais en mesure d'en prodiguer à qui que ce soi à l'exception de cette jeune fille rencontrée dans un sanatorium danois.
Sans verser dans le larmoyant, Arnaldur Indridason parvient à nous faire éprouver une certaine empathie pour cet antihéros qui devient un personnage pourvu d’une dimension psychologique et dramaturgique que ne possédaient pas les seconds couteaux des opus précédents. Toujours un peu en marge dans les enquêtes des opus précédent, Marion Briem, personnage quelque peu antipathique et un brin xénophobe, pourra désormais prendre plus de place dans les enquêtes à venir du jeune Erlendur, et Arnaldur Indridason semble donc miser sur un renouveau de la série qui peut s’avérer des plus intéressants avec la mise en place de cette relation houleuse entre le jeune disciple et son mentor.
Faut-il entrevoir avec Le Duel une tentative prometteuse de redynamiser une série qui peinait à se renouveler ? A découvrir peut-être dans le prochain épisode des enquêtes du désormais jeune inspecteur Erlendur qui pourra donc évoluer jusqu'au prémisse de La Cité des Jarres comme pour boucler la boucle entre passé et présent, schéma si cher à son auteur.
Ce roman se passe durant l’été 1972 à Reykjavik, l’évènement du moment est le championnat du monde d’échec qui oppose l’Américain Bobby Fischer et le Russe Boris Spassky. On est en pleine guerre froide et le monde entier se passionne pour ce match. Les projecteurs sont braqués sur la ville qui a attiré de nombreux touristes.
Un jeune homme amateur de cinéma qui avait pour habitude d’enregistrer la bande son se fait poignarder et son magnétoscope disparaît. C’était un jeune sans histoire et la police pense qu’il a entendu et enregistré quelque chose qu’il n’aurait pas dû. L’ambiance est à l’espionnage, la paranoïa politique sur fond de défection de diplomates. Les autorités pensent que la victime s’est trouvée au mauvais moment au mauvais endroit et aimeraient étouffer l’affaire pour ne pas alourdir le climats et les tensions Est / Ouest. Marion Briem, futur mentor d’Erlendur ne l’entend pas de cette oreille. Plusieurs chapitres lui sont consacrés et expliquent son enfance marquée par la tuberculose et les séjours dans un sanatorium danois. C’est l’occasion de nous présenter la région après la guerre.
Il y a quelques indices près du corps du jeune homme et quelques suspects, un clochard alcoolique, un présentateur de la météo et une hôtesse de l’air. Le crime est-il en lien avec la partie d’échec ou non ? Ce fait divers ne cacherait-il pas une affaire nettement plus importante ?
On retrouve toutes les qualités des livres d’Indridason, son écriture solide, son intrigue bien bâtie, les allers-retours entre présent et passé et surtout sa peinture convaincante de la société nordique de cette époque. L’Islande est un petit pays bousculé par l’Histoire, la consommation et tous les changements de société intervenus à ce moment-là. Erlendur fera même une brève apparition dans les dernières lignes, il est encore un jeune policier en uniforme et vient d’intégrer l’équipe de Marion Briem. Ce livre est passionnant et on ne peut le lâcher, comme tous les romans de cet auteur d’ailleurs. On sent une certaine nostalgie pour cette époque révolue.
Marion apparaissait en filigrane dans le cycle d’Erlendur lorsqu’il pense à ses conseils ou lui rend visite lorsqu’elle est malade et ce livre dont elle est le centre éclaire aussi la personnalité d’Erlendur. Comme tous les romans d’Indridason, celui-ci est un petit bijou à ne pas manquer.
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