Les soeurs Carmines, tome 1 : Le complot des corbeaux

Quatrième de couv’ :

Merryvère Carmine est une monte-en-l’air, un oiseau de nuit qui court les toits et cambriole les manoirs pour gagner sa vie. Avec ses sœurs, Tristabelle et Dolorine, la jeune fille tente de survivre à Grisaille, une sinistre cité gothique où les mœurs sont plus que douteuses. On s’y trucide allègrement, surtout à l’heure du thé, et huit familles d’aristocrates aux dons surnaturels conspirent pour le trône.

Après un vol désastreux, voilà que Merry se retrouve mêlée à l’un de ces complots ! Désormais traquées, les Carmines vont devoir redoubler d’efforts pour échapper aux nécromants, vampires, savants fous et autres assassins qui hantent les rues…

Mon avis :

Deuxième titre découvert dans le cadre des présélections du PLIB2018 et une lecture motivée par les avis très enthousiastes de Caro et Steph :

• L’ambiance :

Rien que le nom de la ville, Grisaille, donne le ton. Tout le décor est sombre, la nuit une lumière verte et glauque est propagée par des globes luminescents, le jour la couche nuageuse ne laisse pas passer le soleil et la brume prédomine. La population est très portée sur la criminalité et tout le monde (du moins les classes moyenne et défavorisée) fait comme il peut pour s’en sortir surtout avec une concurrence déloyal au niveau des ouvriers qui sont des cadavres animés (ouais des zombies quoi ^^).

• Les personnages :

On suit donc 3 soeurs dont la benjamine, Merryvère, sera la protagoniste principale, accompagnée de Tristabelle, l’aînée et Dolorine la cadette. Elles vivent dans la maison familiale avec de gros problèmes financiers et l’huissier qui vient tous les mois saisir quelques meubles en attente du recouvrement des dettes de la petite famille. Lady Carmine a disparu et il n’y a pas de père, on comprend d’ailleurs rapidement que Lady Carmine était prostituée et que chaque fille a un père différent compte tenu de leurs physiques totalement dissemblables. Merry est une voleuse plutôt malchanceuse et creuse le problème financier à chaque coup foireux. Tristabelle est une peste hautaine mais pas pour autant une fille à sauver malgré ses tenues précieuses et Dolorine voit les morts et communique avec eux ainsi qu’un mystérieux ami imaginaire plutôt flippant, la petite dernière a un côté assez perturbant ^^

• Le contenu :

Les aventures sont rythmées avec des courses-poursuites, pas mal d’humour noir surtout avec le caractère de Tristabelle, Dolorine colle un peu le frisson et le tout est enrobé d’un bon gros complot autour de la couronne et de la recherche du pouvoir. Tout est bien amené, c’est très bien écrit et on s’amuse beaucoup à suivre Merry qui cumule les casseroles alors qu’elle fait vraiment de son mieux la pauvre.

En bref, une lecture franchement chouette et je lirai la suite avec plaisir, le point de vue de Tristabelle promet d’être bien marrant même si malgré son côté peau de vache on sent qu’elle ferait tout pour ses soeurs (quoi qu’elle dise ^^).

Le mois de Décembre est le mois d'Ariel Holzl sur le blog Book en Stock et pour ce mois de... j'ai eu la chance d'être sélectionnée pour recevoir le tome 1 des Sœurs Carmines : Le complot des corbeaux. J'avoue que ça faisait un petit moment que je tourner autour de ce livre, je trouve la couv' de Melchior Ascharide très attirante et le 4e de couv' également, alors quand l'occasion de le lire c'est présenté, j'ai sauté dessus. D'autant plus que ce rendez-vous me donnait l'occasion de cribler l'auteur de questions durant tout un mois !

Merryvère Carmine est une monte-en-l’air, un oiseau de nuit qui court les toits et cambriole les manoirs pour gagner sa vie. Avec ses sœurs, Tristabelle et Dolorine, la jeune fille tente de survivre à Grisaille, une sinistre cité gothique où les mœurs sont plus que douteuses. On s’y trucide allègrement, surtout à l’heure du thé, et huit familles d’aristocrates aux dons surnaturels conspirent pour le trône.

Après un vol désastreux, voilà que Merry se retrouve mêlée à l’un de ces complots ! Désormais traquées, les Carmines vont devoir redoubler d’efforts pour échapper aux nécromants, vampires, savants fous et autres assassins qui hantent les rues…

Nous voici transporté à Grisaille pour rencontrer les Sœurs Carmines. Grisaille, comme son nom l'indique, est une ville qui ne connait pas vraiment les journées ensoleillées, au mieux on peut entrapercevoir une certaine luminosité derrière les nuages les journées les plus claires... mais ce n'est pas la seule particularité de Grisaille, son nombre de cimetières par exemple ou le fait que le taux de mortalité crève le plafond en sont deux autres. C'est d'ailleurs dans un cimetière que nous rencontrons les deux sœurs Carmines les plus âgées : Tristabelle et Merryvère en train de déterrer un cadavre, quoi de plus naturel pour une soirée entre amis ?

Ce début de récit place l'ambiance de manière efficace ! Et même si ce premier tome a été édité dans la collection YA des Indés de l'Imaginaire, âmes sensibles s'abstenir car la vie à Grisaille n'est pas pour les personnes délicates, surtout si elles ont une conscience et Merry va s'en rendre compte à ses dépends. Les sœurs Carmines sont trois : Tristabelle, Merryvère et Dolorine. Depuis que leur mère, courtisane de son état, c'est fait la malle... les filles Carmines ont dû s'adapter. Merry a alors commencé une carrière de monte-en-l'air pour subvenir à leur besoins. Carrière qui pour le moment leur rapporte peu d'argent et pas mal d'ennuis. C'est d'ailleurs suite à son dernier "coup", que Merry et Tristabelle se retrouve à jouer les pilleurs de tombe en ce début de tome !

Ariel Holzl nous propose un univers qui me rappelle par beaucoup d'aspects celui de Tim Burton avec l'étrange Noël de Mr Jack. Sombre, assez cynique et quelque peu sans pitié... mais aussi avec un humour mordant et des répliques hilarantes, l'auteur nous propose un livre YA qui sort des sentiers battus. J'aime la touche d'Urban Fantasy donnée dès le début avec des zombies, des familles aux pouvoirs étranges, des vampires et fantômes. Ce premier tome est entrainant, les personnages sont piquants et intriguants, ce qui nous donne très envie d'en savoir plus à leurs sujets. L'intrigue se développe efficacement et sans temps mort ! Bref, j'ai pris beaucoup de plaisir dans ma lecture.

- Avec le temps que tu passes à la maison, ne pourrais-tu pas t'occuper du jardin? demanda Merry.

- Et puis quoi, encore? protesta Tristabelle. Ai-je l'air d'une Du Lys? J'ai appris à cuisiner, je te le rappelle!

La cuisine de Tristabelle constituait un crime contre toutes les lois alimentaires. Elle ne s'embarrassait jamais à lire les recettes jusqu'au bout, avait une interprétation très personnelle des proportions, établissait tous les temps de cuisson au jugé. Pire encore, "saveurs" et "bon gout" semblaient pour elle des concepts totalement abscons. Si elle était aussi douée avec une paire de cisailles qu'avec une poêle à frire...

Rien qu'en pensant à ce qu'elle aurait pu faire du jardin familial, Merry réprima un frisson.

La mise en page du livre est également très bien travaillée, aussi bien les dessins présents sur les changements de chapitre que les différents styles de narration notamment avec le journal de Dolorine. Des petits "intermèdes" dans l'histoire pour nous donner des sueurs froides... Dolorine et Monsieur Nyx, c'est un duo détonnant. La poupée démoniaque de Dolorine est toujours de bons conseils ;) J'aime également le coté sport national à Grisaille pour les assassinats, chacun ayant sa méthode pour venir à bout d'un rival, d'un gêneur ou simplement d'un mari infidèle ;) C'est caustique à souhait et on se régale de situations pas du tout éthiques (bain de sang de jeunes vierges, zombies corvéable à merci, nettoyage de rue radical de l'ordre de l'extermination, etc...). C'est franchement très bien vue et le lecteur se retrouve dépaysé mais accroché par la morale élastique des personnages !

Extraits du journal de Dolorine

[...] L'après-midi, Monsieur Nyx m'a demandé de mettre le feu à toutes les robes de Tristabelle. D'après lui, ce sont des tenues de pécheresse. Moi, je pense qu'il se trompe, car je ne l'ai jamais vue aller à la pêche. J'ai refusé.

[...] Monsieur Nyx m'a demandé d'empoisonner Merryvère au prochain repas, parce qu'elle s'est assisse sur lui ce matin. Mais moi, je sais que Merry n'a pas fait exprès ! J'ai refusé.

Au final, un très bon livre YA avec une touche d'acidité et d'immoralité qui sont assez jubilatoires. Ariel Holzl nous présente une histoire pleine d'actions avec, en personnage principale, la cadette des sœurs Carmines. La poisse de Merryvère est au centre de ce tome car plus elle cherchera à arranger les choses plus la situation empirera... jusqu'au dénouement final. Je vous préviens l'auteur étant légèrement sadique, lorsque vous aurez lu les dernières pages de ce tome 1, vous serez o-bli-gé d'acheter le tome suivant :D

Bien vendu sur les réseaux sociaux, pas mal chroniqué par les blogueurs, le cycle des Sœurs Carmines est vite devenu un phénomène très apprécié des amateurs du genre. Le Complot des Corbeaux, lauréat du prix Imaginales Jeunesse 2018, a sans doute fini par convaincre les plus réticents. En tout cas, moi, j'avais très envie de plonger dans cet univers proche de celui de Tim Burton comme Mnémos l'annonce sur la quatrième de couverture. 

Alors lorsque j'ai eu la chance d'être la gagnante de leur concours des 6000 abonnés sur la page facebook, je n'ai pas hésité longtemps sur mon choix. 

Les Sœurs Carmines plonge dans le quotidien de trois sœurs à la vie mouvementée. A chaque tome, une sœur y est mise plus particulièrement à l'honneur. Ainsi, Le Complot des Corbeaux nous attache surtout aux pas de Merryvère Carmine, la cadette de cette fratrie féminine, qui a pour fâcheuse manie d'avoir les mains baladeuses pour escamoter ici ou là ce qu'elle juge monnayable. Quand on est orpheline sans le sous, la fin justifie souvent les moyens. Cambrioler les plus aisés, c'est un peu rétablir une équité sociale perdue, non ? En tout cas, elle n'avait pas imaginé qu'en volant une insignifiante boîte au patriarche Oswald Sépulcre, elle se retrouverait mêlée aux comploteurs aristocrates qui convoitent le trône. 

Ariel Holzl signe un premier roman passionnant dont vous ne pourrez lever les yeux avant de l'avoir terminé, même si vous n'êtes plus un adolescent. Si, je vous l'assure ! Pas de temps mort pour le lecteur qui est emporté au cœur d'une aventure baroque pleine d'escarmouches, de rebondissements et de traits d'humour noir.

Plongez-vous dans cet univers mêlant les genres avec brio : fantastique, épouvante, humour. Ariel Holzl se plaît à jouer avec les mots autant qu'avec ses lecteurs. Il s'amuse beaucoup avec les contrastes aussi bien dans son écriture que dans la description de ses personnages. Ainsi, il alterne ici des extraits du journal intime de la benjamine des Carmines avec les événements que vit directement Merryvère. L'auteur oppose l'urgence de ce que vit la monte-en-l'air à l'innocence de Dolorine qui, du haut de ses huit ans, n'en est pas moins une nécromancienne que tout le monde ignore. Il y a un pragmatisme chez les héroïnes d'Ariel Holzl auquel on ne résiste pas. 

Les premières pages du Complot des Corbeaux dégagent immédiatement un rythme de lecture fluide et contemporain très appréciable.

Personnellement, j'ai dévoré chaque page, tremblé à chaque chapitre pour ces héroïnes d'une autre trempe et même oublié de respirer à plusieurs reprises. Finalement, mon seul conseil est de vous ruer, si vous ne l'avez pas déjà fait, sur cette délicieuse saga de fantasy décalée qui décoiffe le genre. A découvrir absolument ! 

Merryvère Carmine est une monte-en-l’air, un oiseau de nuit qui court les toits et cambriole les manoirs pour gagner sa vie. Avec ses sœurs, Tristabelle et Dolorine, la jeune fille tente de survivre à Grisaille, une sinistre cité gothique où les mœurs sont plus que douteuses. On s’y trucide allègrement, surtout à l’heure du thé, et huit familles d’aristocrates aux dons surnaturels conspirent pour le trône.

Après un vol désastreux, voilà que Merry se retrouve mêlée à l’un de ces complots ! Désormais traquées, les Carmines vont devoir redoubler d’efforts pour échapper aux nécromants, vampires, savants fous et autres assassins qui hantent les rues…

Les Sœurs Carmines est le genre de roman qui a pas mal tourné sur la blogo et qui me faisait terriblement envie. Il faut dire qu’il est édité aux éditions Mnémos, maison digne de confiance qui publie des textes de très grande qualité. Il est paru dans la collection Naos qui s’adresse plutôt aux ados et aux jeunes adultes. Étant une adulte déjà bien bien grande (!), je peux vous dire que cette lecture peut aussi être « dévorée » par de plus grands lecteurs.

Ce qui me frappe d’abord chez Ariel Holzl c’est son style d’écriture. Le type est doué je dois dire, très doué même. Il écrit vraiment bien mais il est surtout doté d’une plume à l’humour subtil et ravageur. Je me suis prise à rire, seule bien entendu, à la lecture de certains passages et quand je dis rire ça veut dire m’esclaffer quitte à passer pour une folle sur la plage (à ce moment-là). Il créé des situations vraiment drôles mais surtout, il joue avec les mots sans être jamais lourd. Bref, si vous n’aviez qu’une raison de lire Ariel Holzl ce serait pour son style à la fois drôle et parfois désuet qui fait mouche.

Ensuite, c’est un auteur qui a su créer un univers incroyable. Il imagine la ville de Grisaille (je vous laisse vous faire une idée du temps qu’il y fait) répartie en sorte de quartiers ou d’arrondissements dont chacun a une particularité et c’est un régal de les découvrir. Il y a le terrible quartier Tourmente qui « nettoie » ses rues une fois par mois grâce à un gaz toxique parfumé à la vanille (autant faire les choses agréablement); le quartier Vermeil peuplé de vampires ou encore le quartier Forge-rare où les forgerons et les ingénieurs sont réunis pour inventer des machines excentriques et souvent inutiles. C’est vraiment agréable de se promener (ou plutôt de courir) aux côtés des personnages et de découvrir cet univers riche et complexe.

Enfin, la grande force des Sœurs Carmines ce sont les sœurs Carmines! Abandonnées par leur mère, elles sont trois à survivre tant bien que mal dans leur manoir délabré. Tristabelle est la sœur superficielle, coquette qui sait minauder quand il le faut et qui ne renoncerait pour rien au monde à une manucure gratuite. Merryvère  dite « Merry » est une monte-en-l’air. Elle a dû se spécialiser dans le vol pour rembourser les dettes de la famille. Enfin la petite dernière, Dolorine, ne fait pas un pas sans son horrible poupée Nyx. Discutant avec les fantômes comme s’il s’agissait d’enfants de son âge, la petite sait bien occuper ses journées. Impossible de choisir entre ces trois sœurs qui ont toutes un grain. Si au départ, on peut fustiger le comportement de Tristabelle on se rend compte qu’elle n’est pas juste belle et qu’elle possède beaucoup de ressources. Dolorine est celle qui m’a fait le plus rire avec son regard innocent sur les choses. Enfin Merry, étant l’héroïne du roman, ne laisse pas indifférent.

Ajoutez à cela une intrigue qui va de rebondissements en rebondissements avec des vampires et des gorgones et des bagarres générales, et vous obtenez un roman frais, drôle et intelligent.

Les Sœurs Carmines est donc un sans faute. Ariel Holzl a tout bon. Il me tarde à présent de me procurer le tome 2 centré sur Tristabelle!