Les derniers feux du soleil
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
C'est en lisant La Mosaïque Sarantine (Voile vers Sarance et Le Seigneur des Empereurs) et Tigane que j'ai découvert la plume de Guy Gavriel Kay, et j'avoue ne pas avoir été déçue car les voyages m'ont beaucoup plu.
Depuis cet été, il est de retour aux éditions Atalante avec la réédition de son livre, Les Derniers Feux du Soleil où il nous entraîne, cette fois-ci, plus au Nord, du côté des Vikings.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions L'Atalante, je remercie Emma pour sa confiance renouvelée et l'envoi de ce service de presse.
Dans les contrées du Nord, les terres des Anglcyns et celles des Cyngaëls sont, depuis longtemps, victimes de raids perpétrés par les Erlings du Vinmark. La rudesse du climat pousse ces hommes à prendre la mer pour piller ce qu'ils ne trouvent pas chez eux laissant derrière eux un sillage de peur et de sang. C'est donc au rythme de ses invasions que l'on rencontre Ceinion du Llywerth, grand prêtre des Cyngaëls, invité en la demeure du seigneur Brynn ap Hywll de Brynnfell. En chemin, il fait la connaissance de trois hommes, les deux frères Dai et Alun ab Owyn et leur cousin Gryffeth ap Ludh et les enjoint à le suivre en Arberth. Mais alors que les festivités battent leur plein, la demeure est attaquée par un groupe de Erlings. S'ensuit une bataille sans merci qui va se solder par de nombreuses morts, dont celle du frère d'Alun. Or, pour laver son déshonneur d'avoir failli, Alun accepté de reprendre la route en compagnie du prêtre Cyngaël pour se rendre auprès d'AEldred, le roi des Anglcyns. Au gré des rencontres et des événements, tous vont voir leur vie être malmenée au rythme du destin et de l'Histoire.
Comme à son accoutumée, Guy Gabriel Kay a adossé l'intrigue de son nouveau livre à un cadre historique fort. Il s'agit probablement ici du IXe siècle qui fut marqué par la lutte acharnée entre les Anglo-Saxons et les Vikings.
Au vu des événements relatés entre ces lignes, l'auteur s'est sans doute inspiré du roi du Wessex, AEthelred qui, en 870 a dû lever des troupes pour combattre la grande armée menée, entre autre, par le roi Halfdan Ragnarsson. Après avoir intercepté un premier détachement ennemi, ils subissent un lourd revers pour finalement remporter la victoire quelques jours plus tard. Or, ce contexte d'invasion, de pillage et de guerre de territoire a largement inspiré l'auteur pour nourrir à la fois son univers et son intrigue. En effet, il a centré son récit sur des enjeux similaires où le roi des Anglcyns doit faire face à de nouvelles intrusions erlings sur son territoire, nécessitant l'enrôlement d'hommes et l'alliance avec d'autres, afin de les bouter hors des frontières. Voilà qui donne le ton à un texte âpre et féroce où la mort rôde et s'en vient cueillir même le plus courageux des guerriers. Devant l'adversité, on suit les manœuvres d'un roi pour défendre ses terres en scellant les bonnes alliances tout en brillant comme meneur d'hommes. Aussi, on plonge ici dans la délicate politique d'un roi en pleine consolidation de son pouvoir.
Par souci de cohérence, Guy Gavriel Kay s'est également bien documenté du côté des rites et des coutumes des Vikings et notamment du rôle des femmes dans la société. Il en ressort un roman bien immersif pour lequel on adhère complètement. De même, qu'il a imprégné son texte de la même spiritualité qui tenait à cœur les rudes habitants du Nord. Par conséquent, les ombres de Odin et de Thor planent entre ces lignes même s'ils portent ici d'autres noms. Ils demeurent les divinités protectrices de certains protagonistes tout en permettant à Guy Gavriel Kay d'orienter son récit vers une dimension ésotérique très marquée. En effet, par l'entremise de certains protagonistes, on porte notre regard sur le peuple des fées qui vit en marge des hommes mais dont l'existence est déjà menacée par l'arrivée d'une religion louant un dieu unique. On est donc à ce point de bascule où les croyances celtiques vont disparaître au profit du christianisme. Leur présence entrelace ces pages d'une aura de mystères et onirisme qui enchante et subjugue le lecteur.
Les Derniers Feux du Soleil, c'est aussi un chassé-croisé de nombreux personnages dont l'auteur nous conte les destins. Mais comme sa galerie de protagonistes est très importante, l'auteur a dû ponctuer le début de son récit par de nombreuses digressions afin d'éclairer le lecteur sur le passé de chacun d'eux pour comprendre les raisons de leur présence en ces lieux et à ce moment précis de l'action. Une étape nécessaire pour appréhender au mieux l'ensemble des enjeux de ce récit même si, pour ma part, cela a freiné ma lecture m'obligeant parfois à des rétropédalages pour m'assurer de ma pleine compréhension des éléments énoncés. C'est clairement un roman riche du point de vue de son histoire qui nécessite qu'on se laisse du temps pour l'apprécier à sa juste valeur.
En outre, parmi les multiples personnages, on s'attache très bien à ce roi des Anglcyns, AEldred, charismatique et énergique qui, malgré une santé affaiblie, se relève quand cela est nécessaire pour affronter l'ennemi. Rien d’obtus et de despote dans sa gouvernance puisqu'il sait écouter sa femme et ses filles au moment venu. Autres figures centrales de ce texte, le duo formé par Bern Thorkellson et Thorkell Einarson, père et fils qui passent leur temps à se rechercher sans jamais réussir à se trouver. A travers eux, l'auteur explore les difficiles retrouvailles entre un père et son fils lorsque celui-ci a souffert de l'abandon paternel. Enfin, Alun ab Owyn, bouleversé par la mort tragique de son frère aîné qui l'a laissé tourmenté par ses responsabilités et tiraillé par l'Entremonde féerique qui l'appelle à lui depuis qu'il l'a fortuitement découvert.
Ici, Guy Gavriel Kay met donc en scène une pléiade de héros et de héroïnes farouches et redoutables qui s'accordent parfaitement au mordant de son récit.
Les Derniers Feux du Soleil est une oeuvre dense qu'il faut se laisser le temps d'apprivoiser pour en apprécier toutes les nuances. Guy Gavriel Kay nous plonge dans une histoire cousue d'intrigues politiques et passionnelles qui finit par happer complètement le lecteur pour peu qu'il s'en donne la peine.
Entre magie et action, on succombe une nouvelle fois à la plume enjôleuse de cet amoureux de l'Histoire.
Une petite pause avec un auteur qui m’enchante chaque fois que je lis un de ses romans, Les derniers feux du soleil de Guy Gavriel Kay.
Quelque part dans les royaumes du Nord. Les Erlings du Vinmark vivent dans un pays rude qui forge de rude guerriers. Dès que la saison le permet, ils organisent des raids sur les terres Cyngaëls ou de leurs voisins Anglcyns. Une époque qui pourrait être en train de changer tant le Roi Ældred des Anglcyns est en train d’organiser son pays et sa défense. Sans compter la nouvelle religion venue du Sud qui pourrait faire peu à peu disparaître tout un monde de féérie.
Thorkell le Rouge et son fils Bern, le prince cyngaël Alun ab Owyn, le Roi Ældred, ses filles et ses fils, sont à la fois spectateurs et acteurs de ces bouleversements en cours.
Même un ignare complet en histoire médiévale anglo-saxonne (moi par exemple) aura reconnu ici les Vikings, et ce qui deviendra les anglais et le gallois. Et on peut apprécier énormément ce roman sans en savoir plus. Je suppose que les spécialistes se régaleront encore davantage en reconnaissant tel ou tel roi, et tel ou tel épisode historique.
Sinon, comme toujours Guy Gavriel Kay est un grand conteur, qui prend son temps pour installer son décor et ses personnages, qui évite tout jugement sur un peuple ou une période, et qui s’y entend comme personne pour mêler juste ce qu’il faut de mystère et de fantasy pour relever la saveur de ses romans sans tomber dans le grand guignol.
La période de bouleversement qui voit ce qui tient lieu dans son monde de religion monothéiste venant mettre à mal les anciennes croyances est passionnante, le démarrage du roman est un peu dense, mais une fois familiarisé avec tous les personnages la multiplication des points de vues offre une grande richesse au récit et l’auteur sait jongler avec les différents récits pour faire monter la tension jusqu’à une fin que nul n’aurait pu prévoir.
Un immense plaisir de lecture, une fois de plus, pour un excellent roman que l’on referme avec l’impression d’être un peu moins bête qu’avant de l’avoir ouvert.
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