Suburra
  • Date de parution 02/02/2017
  • Nombre de pages 528
  • Poids de l’article 269 gr
  • ISBN-13 9782757864692
  • Editeur POINTS
  • Format 179 x 109 mm
  • Edition Livre de poche
Romans noirs Italie Romance

Suburra

3.82 / 5 (90 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Samouraï n’est pas un mafieux comme les autres. Sans passions et sans vices, ce monstre froid n’a qu’une obsession : bétonner le littoral romain pour son plus grand profit. Pas facile avec tous ces Napolitains, Gitans et Calabrais qui s’entre-tuent. D’autant que le carabinier Malatesta a compris ce qui se trame derrière ce foutoir de politiciens corrompus, d’évêques défroqués et de journalistes véreux…Carlo Bonini est journaliste d’investigation à La Repubblica, et grand connaisseur des dessous politiques et policiers italiens.Giancarlo De Cataldo, juge au tribunal de Rome, est notamment l’auteur de Romanzo Criminale, La Saison des massacres et Je suis le Libanais.« De Cataldo et Bonini excellent dans les dialogues, brossent des portraits denses et formidablement vivants. Et démythifient la mafia. »TéléramaTraduit de l’italien par Serge Quadruppani

livré en 5 jours

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  • Date de parution 02/02/2017
  • Nombre de pages 528
  • Poids de l’article 269 gr
  • ISBN-13 9782757864692
  • Editeur POINTS
  • Format 179 x 109 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Un roman d’ aujourd’hui, speedé comme une ligne de coke, politique, cultivé et bourré de monuments.

Un roman comme Rome, en somme !

Avec une écriture d’une vitalité jouissive, Carlo Bonini et Giancarlo De Cataldo vous proposent un voyage pour la planète Rome !

La Rome d’aujourd’hui, mais sans les touristes, la Rome capitale de l’Italie, siège du gouvernement, aux centaines de restaurants et de boutiques de luxes, des fanatiques de foot – du chef des carabiniers au dealer du bout de la ligne -, et surtout la grande citadine qui fait battre le cœur de ses habitants et de ses banlieusards.

Partant d’une intrigue basée sur la réalisation (ou non) d’un énorme chantier entre la ville et la mer, entre Rome et Ostie la balnéaire, nous entrons dans la peau, nous devenons le maillot de corps des personnages que font joyeusement vivre  ( et mourir), de leur plume, les deux auteurs. Ils arrivent, avec cette écriture incisive et sublimée, à nous faire ressentir la sueur, mais aussi la respiration en temps réel non seulement des principaux acteurs du livre, et ils sont nombreux, du Prélat au politique en passant par la petite frappe, le restaurateur, l’artisan iranien, le Bobo des beaux quartiers, la racaille des banlieues, à travers leurs peurs, leurs angoisses, leurs espoirs d’amour, d’amitié, leurs trahisons et leurs volontés de s’enrichir, changer le monde, tirer un coup ou se droguer afin de tenir le rythme, mais aussi à nous faire ressentir la transpiration, la vitalité et la beauté, même miséreuse, de la ville elle-même : Rome !

Un voyage qui part de sous les aisselles de Rome jusqu’à ses ongles manucurés entre lesquels l’on décortique une gambas grillée accompagnée d’un vin d’Ostie.

En retranscrivant leurs pensées, leurs façons de parler nous les accompagnons au volant de leur moto, devant un plat de spaghetti aux fruits de mer, et même le nez planté sur une ligne de coke. Le cœur de la ville bat dans le cœur des personnages et inversement. Dans ce que l’on appelle le joyeux bordel Italien, on assiste à la construction implacable d’un château de cartes, au-delà des parties de sexe, de drogue et de bouffe, la mort rôde, l’honneur guette, la conviction des flics non corrompus se tend, alors que celle des activistes de gauche cherche en permanence à tout renverser, foutre le grand bordel, dans celui, établi, des mafias et des politiques en Italie.

Nous sommes à la fin d’un règne, vingt années de berlusconisme, – d’ailleurs, les pratiques décrites ( et qui avaient cours il y a encore trois ans) éclateront dans une opération main propre diligentée l’année dernière –, l’Italie est la sixième économie du monde, la quatrième d’Europe, et pourtant, ses députés sont les plus payés et les plus nombreux de la Communauté, le budget de l’état sans cesse au bord de l’explosion et le pays est sous la pression d’au moins quatre mafia. Imaginez, en France, une mafia bretonne, une marseillaise, une niçoise et une corse, toutes quatre tentant de dévorer la moindre parcelle de trafic, criminel ou immobilier, le moindre marché public, les mâchoires en permanence plantées dans les chevilles de ces députés, justement, juges et notables au nez blanchi par la poudre, et pourtant, la justice passe à Rome comme ailleurs, car les Italiens savent maintenant comment combattre et reconnaître ces mafia. À tel point que les criminels eux-mêmes se métamorphosent en hommes d’affaires et en politiques, jusqu’à ne plus savoir, à la fin, qui est qui. L’homme est fragile, la chair est faible, et seul l’honneur et la famille ( au sens large) permettent d’y voir clair.

C’est ce qui donne le ton jubilatoire du livre, nous sommes dans la survie, dans l’instant, et malgré cela, les dettes, les menaces de mort, l’Italien n’oublie pas l’amour, l’amitié, la famille, la bouffe, et ( surtout pas) la Roma – et dans une moindre mesure la Lazio.

Nous visitons la ville, traversons des pans d’histoire, du fascisme à la Rome antique, histoire qui semble obséder le Romain lambda.

Mais il faut, je le répète, parler de l’écriture, de sa virtuosité, un roman où l’on se retrouve au côté d’un député en train de pisser ( littéralement) sur sa ville de la fenêtre d’un bordel de luxe, à courir entre les balles la nuit dans les dunes d’Ostie, assis face à un homard dont la vie ébouillantée ne date que de quelques minutes, à parler cinéma et littérature dans une soirée de Bobo-intello de gauche, et enfin, recouvert par la fumée graisseuse de centaines de saucisses grillées dans une des plus grosses rôtisserie d’Italie planquée au fin-fond d’un entrepôt de banlieue.

Les auteurs n’oublient pas de rendre hommage aux anciens, comment parler de la plage d’Ostie sans évoquer Pasolini, comment, dans de nombreuses scènes, échanges et dialogues, ne pas penser, à Sergio Léone, à Ferreri dans la grande bouffe, et surtout à « Les nouveaux monstres » de Risi et Scola ( entre autres).

Un roman en 3D, un flash dans la tête sur une ville belle et sombre, décadente et somptueuse, comme un spectacle au Colisée, à l’époque des empereurs, où les sénateurs renégats, les gladiateurs et les croyants assuraient le show, avant de finir bouffés par les lions.

En 2006, Romanzo Criminale avait été un véritable choc. Depuis, même si Giancarlo de Cataldo a écrit plusieurs romans reprenant, plus ou moins, ses personnages, aucun n’avait la puissance de ce roman original (ou originel ?). Ce coup-ci c’est le bon, avec l’aide de Carlo Bonini, il nous livre une nouveau roman magistral : Suburra.


Rome de nos jours. De la bande qui a connu Le Libanais, Le Dandy et les autres, ne subsiste que Le Samouraï, truand fascisant, (ex) fan de Mishima, associé à tous les trafics de la ville, en collaboration avec les différentes bandes locales, mais aussi napolitaines, siciliennes, calabraises, gitanes et j’en passe. Il est sur le point de réussir son plus gros coup : mettre la main sur un projet de bétonnage monumental, sur le front de mer.

Pour cela il a l’appui du Vatican et d’un politique véreux qui doit faire approuver le changement de plan d’urbanisation. Mais il a aussi face à lui Marco Malatesta, carabinier idéaliste qui, après s’être égaré très jeune dans sa bande, a décidé de le combattre après s’être aperçu qu’il n’était qu’un truand avec un vernis.

Pour que l’affaire aboutisse, Le Samouraï a besoin que les différentes bandes soient en paix, mais un petit loubard trop gourmand vient faire voler en éclat le fragile équilibre de la ville. La course contre la montre pour l’obtention des permis de construire est lancée.

Il faut bien reconnaître que, mis à part Les traitres, monumental roman historique, aucun des romans de Giancarlo de Cataldo n’avait atteint le niveau de son coup de maître : Romanzo Criminale. Et là, divine surprise, on retrouve le souffle, l’ampleur, le rythme, la complexité et en même temps la limpidité de ce premier roman. Et c’est un vrai bonheur.

Cette fois encore, il est impressionnant de voir comment, aidé cette fois de Carlo Bonini, il arrive à mêler autant de destins individuels (presque qu’une quarantaine de personnages), autant d’histoires, sans jamais perdre le lecteur. Comment il transmet autant d’informations sans jamais nous ennuyer ou nous noyer. On passe de l’un à l’autre, d’une boite de nuit malfamée à l’appartement d’un évêque, d’une pute de luxe à une activiste de gauche en passant par un artisan iranien et tout est fluide, tout coule de source, sans aucun décrochement d’attention, sans hésitation. Rien que pour cela, le roman est une réussite.

Cette clarté de description, la vivacité du ton sont alliées à une virtuosité de la construction qui fera que tous, même s’ils semblent au départ bien loin de l’action principale, viendront trouver leur place dans le puzzle.

Un puzzle en mouvement qui dépeint la lutte sans merci entre une société totalement corrompue, où le monde politique, l’église, la pègre et certains « serviteurs de l’état » font alliance pour faire main basse sur toutes les sources de profit possibles ; une partie de l’appareil d’état qui reste fidèle à sa mission et tente, avec ses maigres moyens, de lutter contre cette mainmise ; et, troisième force en présence, une société civile qui tente, au minimum de vivre décemment, et parfois de lutter, à sa façon, contre la pourriture. Une lutte très inégale tant un des trois protagonistes dispose de moyens quasi illimités. Mais une lutte rendue possible par les déchirements internes de forces qui sont alliées par opportunisme mais ne cherchent, en fait, qu’à augmenter leur propre profit.

Si l’on se passionne pour l’histoire au premier degré qui est superbement racontée, ce puzzle et la toile de fond du roman font qu’en plus d’être un plaisir de lecture, Suburra est un très grand roman et un témoignage indispensable. Un roman qu’on peut comparer aux grandes réussites d’un Ellroy, ou plus près de chez nous de Dominique Manotti ou de DOA.

Avec pour le différencier et le rendre unique un ancrage profond dans la réalité romaine, sa géographie, ses beautés et sa vulgarité, sa bassesse et sa vitalité, ses paysages urbains époustouflants et sa crasse … Sa vie. Un vrai bonheur.

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