Plateau
  • Date de parution 17/03/2018
  • Nombre de pages 300
  • Poids de l’article 330 gr
  • ISBN-13 9782358872591
  • Editeur MANUFACTURE LIV
  • Format 200 x 140 mm
  • Edition Grand format
Thriller Romans noirs France

Plateau

3.74 / 5 (722 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Plateau de Millevaches. Judith et Virgile tiennent une petite ferme dans un hameau. Le couple a élevé Georges, un neveu dont les parents sont morts dans un accident de la route quand il avait cinq ans. Il vit dans une caravane tout près de chez son oncle et sa tante. Lorsqu'une jeune femme vient s'installer chez lui, lorsque Karl, ancien boxeur tiraillé entre pulsions sexuelles et croyance en Dieu, emménage dans une maison du même village, et lorsqu'un mystérieux chasseur sans visage rôde alentour, les masques s'effritent et des coups de feu résonnent sur le Plateau.Une écriture ciselée pour exprimer la rudesse du paysage et la profondeur des caractères. Comme Grossir le ciel, noir et bouleversant. On retrouve l’acuité et la générosité du regard de l’auteur sur ces personnages, le talent à installer des ambiances sourdes. Une aventure de lecture addictive, quasi hypnotique. Michel Abescat, Télérama. 

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  • Date de parution 17/03/2018
  • Nombre de pages 300
  • Poids de l’article 330 gr
  • ISBN-13 9782358872591
  • Editeur MANUFACTURE LIV
  • Format 200 x 140 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Sans ambages et sans emprunter des sentes non balisées cet écrit m’a enthousiasmé ! Tant par son style que par ses thématiques, l’auteur a su tisser un canevas juste et tout simplement littéraire.

« Plateau, c’est un hameau en Haute-Corrèze où réside un couple de vieux paysans, Virgile et Judith.Judith est maintenant atteinte d’Alzheimer, elle oublie tout sauf une chose : elle a mal vécu l’absence d’enfant dans le foyer.Le couple a élevé Georges, ce neveu dont les parents sont morts d’un accident de voiture alors qu’il avait cinq ans.Maintenant Georges vit dans une caravane face à la maison de Virgile et Judith.Alors lorsqu’une jeune femme rencontrée sur internet, emménage chez Georges, lorsqu’un ancien boxeur, Karl, tiraillé entre ses pulsions sexuelles et sa croyance en Dieu vient s’installer dans une maison du hameau et qu’un mystérieux chasseur sans visage rôde alentour, Plateau prend des allures de village où toutes les passions se déchaînent.”

On aborde cet oeuvre dans le creuset du tourment de personnages perclus de secrets, de non-dits et de passés lourds à soutenir.

On les déteste, on les conspue, on les méprise, on les comprend avec une empathie certaine… La gravitation de ces êtres n’a rien de naturelle elles se renvoient dos à dos à leurs tourments respectifs où manquent cruellement écoute et dialogues. Le cadre de vie, les caractères inhérents à ses landes rugueuses voire inhospitalières fondent ces symptômes et le déroulement de cette fuite en avant.

J’y ai distingué des bribes, des tournures me faisant évoquer des textes d’Antoine Blondin, “Un balcon en forêt” de Julien Gracq. Mais nullement notre esprit et l’auteur convergent vers “Une humeur vagabonde” ou “Quat’ saisons”. La rudesse, la masse des souffrances conjuguées confère à l’écrit une trame concrète de roman noir. L’auteur a conquis mon esprit par son champ lexical, l’univers et l’ambiance dépeints. Ce retour aux sources concerne la plupart car on a tous en nous cette part terrienne, un caractère taiseux refoulé ou exacerbé… Ma plongée dans cette nature hostile et ces hommes lardés de rancœurs, de noirceur, de déviances m’a paradoxalement transporté vers des souvenirs enfouis dans mon cerveau reptilien. Transporté aussi et, surtout, par ce lyrisme imparable gainé d’une poésie naturaliste. Franck Bouysse est de la trempe de tout ces auteurs nord américains du nature writing. Ébloui par cette prose sombre mes pensées ont vagabondé inéluctablement vers ces contrées rugueuses mais où regorgent des trésors écologiques et sensoriels.

La trace de ce bouquin me laissera comme des lacérations du mûrier ronce à la conquête du graal de baies convoitées pour me laisser une saveur complexe d’onctuosité, de rugosité, d’acidité et de  plaisir sucré.

Il en vient à considérer que tout homme est fait pour aller au devant du mystère , que l’immobilité ne vaut rien, qu’elle ne sert qu’à assouvir les pulsions de vie. Paradigme universel du vecteur de la destinée…

Rural Noir (titre emprunté à un roman à paraître de Benoit Minville), c’est ainsi que l’on pourrait nommer ce nouveau courant littéraire francophone qui alimente le roman noir. Après un succès comme Grossir le Ciel de Franck Bouysse qui en est devenu l’un des grands représentants, on attendait avec un certaine impatience son nouveau roman, Plateau qui nous entraîne à nouveau dans l’univers tragique de ce monde rural à l’agonie.

Sur le plateau de Millevaches, il y a un hameau perdu où vivent Judith et Virgile. Le couple vieillissant a élevé leur neveu Georges qui habite désormais dans une caravane jouxtant la maison de ses parents morts dans un accident de voiture alors qu’il avait à peine cinq ans. Il y a aussi Karl, un ancien boxeur illuminé et tiraillé entre son passé violent et sa foi fanatique, presque délirante pour un Dieu qu’il invoque à grands coups de poing sur un sac de frappe. Dans cet univers d’oubli et de solitude, il y a la jeune Cory qui débarque en bousculant le fragile équilibre de ce petit monde. Malgré les silences et les non-dits, les secrets vont refaire surface d’autant plus que sur le plateau de Millevaches il y a désormais un mystérieux chasseur qui rôde et qui attend son heure pour solder les comptes.

Encensé par la critique et les lecteurs, souvent comparé à Georges Bernanos pour l’amour du monde rural qu’il transcrit dans un langage opulent, Franck Bouysse semble avoir pris le pari de nous étourdir avec un texte où les mots, les phrases deviennent une espèce d’écume étincelante et assourdissante qui dessert un roman à l’intrigue alambiquée. Oui, Franck Bouysse maîtrise la langue en distillant, au fil des pages, des mots que l’on retrouveraient d’avantage dans les mots croisés que dans un roman censé mettre en scène un lieu sauvage et aride, peuplé des personnages plutôt rudes. Parce qu’il était mesuré, c’est un paradoxe qui fonctionnait avec Grossir le Ciel mais qui n’atteint pas du tout son objectif avec Plateau, ouvrage truffé d’une trop grande multitude de métaphores parfois totalement absconses. Il faut tout de même souligner que le procédé fonctionne lorsque l’auteur l’emploie pour l’introspection de ses personnages. C’est d’ailleurs dans ces passages que l’on retrouve tout le talent de Franck Bouysse. Ce talent on peut également le déceler dans la force et la pertinence des dialogues qui agrémentent tout le roman. On appréciera notamment les échanges entre Virgile et Karl mettant en scène le côté terrien du premier contrastant avec la part mystique du second.

Avec Plateau, Franck Bouysse dresse de très beaux portraits à l’instar de Judith, personnage émouvant perdant peu à peu la mémoire et sombrant doucement dans la folie. La lutte contre la maladie, les derniers sursauts de lucidité et l’abîme de l’oubli marqueront les esprits. Les autres protagonistes sont du même acabit, mais c’est au niveau de leur âge respectif que cela ne fonctionne pas car en installant une partie de l’intrigue dans le contexte de la seconde guerre mondiale, les acteurs du roman deviennent singulièrement trop vieux au regard de l’énergie qu’ils dégagent. C’est particulièrement frappant pour Virgile, qui au vu de ses activités ne semble pas affecté par son handicap au niveau des yeux et son âge que l’on peut estimer proche des 80 ans. C’est également le cas pour Karl dont la force, l’énergie et la violence ne collent pas vraiment avec ses soixante ans. On peine également à croire à la relation qui s’installe bien trop rapidement entre Georges et Cory alors que celle-ci vient de fuir les affres de violences conjugales dont elle a été victime durant de très nombreuses années.

Outre ces détails sur lesquels bon nombre de lecteurs vont passer, c’est au niveau de la multiplication des intrigues parallèles, dont certaines ne sont pas suffisamment développées, que l’on peine à suivre le fil du roman avec un final assez cinglant qui se base essentiellement sur des circonstances bien trop hasardeuses pour être suffisamment réaliste. Il n’empêche que les confrontations sont plutôt réussies et saisissantes. Mais c’est surtout au niveau de l’épilogue que l’on appréciera toute l’ambivalence d’un des personnages qui fait basculer tout le récit dans une perspective tout à fait inattendue. C’est probablement grâce à cette note finale, trait de génie de l’auteur, que Plateau parviendra à faire frissonner bon nombre de lecteurs en quête d’une histoire sortant de l’ordinaire.

Trop de mots, trop d’intrigues, parfois clinquant, Plateau séduira un lectorat en quête d’excès. Mais au-delà de l’intrigue un peu trop tarabiscotée et débarrassé de ses fioritures, le roman dégage des fulgurances propres à un auteur talentueux qui doit maîtriser une certaine tendance à la démesure.

C'est un coin perdu de Corrèze, un hameau -Les cabanes- oublié au bout d'une route non recensée, qui se termine en cul-de-sac. Trois habitations le composent, occupées par des âmes aussi rudes que le paysage alentour.


Virgile et Judith, mariés depuis cinquante ans, subissent les vicissitudes de l'âge de manière inéquitable : lui perd peu à peu son acuité visuelle, pendant qu'elle égare de plus en plus en souvent ses idées, ses souvenirs, sa cohérence... ce qui ne la rend pas plus avenante que lorsqu'elle avait toute sa tête. Elle a toujours été un peu sèche, Judith, affichant son hostilité pour le monde en général et une atterrante froideur pour ses proches. Même avec Georges, le neveu de Virgile qu'ils ont adopté à la mort de ses parents -il avait alors quatre ans-, la relation n'a jamais coulé de source. Chacun, Virgile compris, est demeuré à distance, pour ne avoir trop à donner ni trop à recevoir, pour se préserver de la vulnérabilité que peuvent générer les sentiments.


A maintenant quarante-quatre ans, Georges, installé dans une caravane face à la maison parentale qu'il ne se sent pas le droit d'habiter, cherche depuis toujours des raisons d'aimer ce territoire où il est resté parce que la question des aspirations individuelles, des vocations, ne se pose même pas. Il aurait aimé être instituteur, a lu Faulkner, Shakespeare, Carver, Steinbeck, dont les romans sont amoureusement préservés dans l'ordre maniaque de sa caravane, et subit en silence sa vie de fermier solitaire.


Karl, lui, vient de la ville. A la mort de sa mère, des années auparavant, cet ex mécanicien et ex boxeur est venu se perdre sur le Plateau, fuyant on ne sait quelle ignominie... Il a racheté la maison du vieux Clovis -mort de froid à deux pas de chez lui-, puis s'est plus ou moins fondu dans ce trou, sympathisant avec Virgile autour d'une bouteille et d'un fusil, les deux hommes nouant, malgré leurs différences, une forme de complicité. Judith et Georges, eux, se sont toujours méfiés de ce citadin qu'ils n'apprécient guère.


C'est dans cet environnement de sécheresse laconique qu'arrive Coralie, la nièce de Judith, que cette dernière n'a pas vue depuis quinze ans, mais que de toutes façons elle n'est déjà plus en état de reconnaître... La jeune femme a fui un homme qui la battait, elle ne veut plus que quiconque lui dise qui elle doit être, comment elle doit se comporter, et Judith et Georges sont la seule famille qui lui reste. Son irruption aux Cabanes, avec sa beauté, et le fait qu'elle représente la possibilité d'un ailleurs, réveille des désirs endormis...


Comme dans "Grossir le ciel", Franck Bouysse joue sur les caractéristiques de l'environnement qu'il met en scène pour exhausser l'atmosphère pesante dont il imprègne son roman, pour mettre en évidence le contraste entre l'apparence hermétique de ses personnages et le bouillonnement des angoisses, des obsessions qui les habitent. Il dépeint un univers âpre, peuplé d'hommes taiseux, bourrus, hostiles à toute manifestation de douceur, de compassion. Chaque geste y semble pesé, bien qu'accompli avec l'efficacité minimaliste héritée d'une routine ancestrale, pour ne rien dire des mots, dont l'économie instaure un climat énigmatique et oppressant.


L'auteur évoque cette rudesse avec lyrisme, un lyrisme qui parfois déborde un peu, rompant alors le fragile équilibre que l'auteur instaure entre poésie et noirceur. Malgré ce bémol, la lecture se déroule toute seule, pimentée par la tension grandissante que Franck Bouysse impulse à son récit.


J’ai découvert, tardivement, Franck Bouysse il y a peu avec le magnifique Grossir le ciel. Il revient dans la toute jeune collection Territori : Plateau.


Le Plateau, terre dure et perdue. Au milieu, un hameau, trois maisons habitées : Judith et Virgile y finissent leur vie ; Judith, atteinte d’Alzheimer est de plus en plus absente. Le neveu Georges, qu’ils ont élevé à la suite de la mort de ses parents occupe une caravane, à côté de la maison des parents dans laquelle il refuse d’entrer. Karl, un ancien boxeur, vit depuis quelques années dans la troisième.

Un hameau figé, jusqu’à ce que débarque Cory, jeune femme battue par son compagnon qui s’est enfuie et cherche refuge auprès de Judith, sa tante qu’elle n’a vu qu’une fois dans sa vie. Et quelque part, dehors, rode le Chasseur qui surveille le hameau …

L’immobilité va se fissurer et le tableau voler en éclats.

Et c’est maintenant que je suis embêté … Parce que je suis passé, dans ce roman, de l’admiration (la plupart du temps), à l’agacement (parfois). Et parce que j’ai adoré Grossir le ciel. Je vais quand même essayer …

Comme l’impression générale est quand même l’admiration, je vais me débarrasser tout de suite de l’agacement. Autant j’avais trouvé Grossir le ciel d’une simplicité (si difficile à atteindre !) et d’une sobriété admirables qui collaient au propos, autant ici, j’ai trouvé certaines descriptions trop chargées.

Comme ceci : « Dans le ciel, les palombes ne sont plus que des poussières en quête d’invisibilité, sous un plafond mouvant aux allures de machine infernale, fabuleux pressoir de jus d’obscurité. Venues de hautes sphères incalculables, les premières détonations traversent un air épais et visqueux comme de l’huile de vidange, transpercé de fils d’or anarchiquement amidonnés. » Et même là, j’aime certaines images, le début « les palombes ne sont plus que des poussières en quête d’invisibilité », je trouve ça très beau, mais après, il y en a trop, comme si l’auteur, enivré par sa propre écriture n’avait pas pu s’arrêter.

Je sais qu’il est très facile de sortir ainsi des phrases de leur contexte pour dire du mal d’un texte. Beaucoup plus facile que de citer ce qui le rend admirable. Et des descriptions qui m’ont ainsi sorti de la lecture, il y en a peut-être une petite dizaine, ou moins. Mais je ne peux les passer sous silence.

D’autant plus que, dans la description des hommes, de leurs (très rares) joies, et de leurs souffrances, de leur travail et de leurs silences, je retrouve la force et l’émotion dans la simplicité qui était la marque de Grossir le ciel.

Superbes descriptions de la maladie, de la solitude, des ravages que peuvent faire les secrets scellés (parfois pour des raisons incompréhensibles). Des scènes bouleversantes, surtout entre Judith et Virgile. Et une construction classique mais efficace qui fait remonter, peu à peu, les fantômes du passé.

C’est pour cela aussi que je regrette autant ces lourdeurs qui pouvaient aller jusqu’à m’arrêter dans ma lecture. Et quand je dis lourdeurs, c’est un avis très subjectif, j’ai vu que l’ami Yan par exemple a été emballé, il voit sans doute de la poésie et/ou du lyrisme là où je coince.

Et vous ?

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