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Impossible
Résumé éditeur
livré en 4 jours
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l’avis des lecteurs
On part en montagne pour éprouver la solitude, pour se sentir minuscule face à l’immensité de la nature. Nombreux sont les imprévus qui peuvent se présenter, d’une rencontre avec un cerf au franchissement d’une forêt déracinée par le vent. Sur un sentier escarpé des Dolomites, un homme chute dans le vide. Derrière lui, un autre homme donne l’alerte. Or, ce ne sont pas des inconnus. Compagnons du même groupe révolutionnaire quarante ans plus tôt, le premier avait livré le second et tous ses anciens camarades à la police. Rencontre improbable, impossible coïncidence surtout, pour le magistrat chargé de l’affaire, qui tente de faire avouer au suspect un meurtre prémédité.
Mon écoute
Deux hommes s’affrontent : l’un est un jeune juge et l’autre, âgé d’une soixantaine d’années, est un ancien activiste révolutionnaire soupçonné du meurtre d’un randonneur en montagne, un homme qu’il connaissait depuis l’enfance, un homme avec lequel existait un contentieux, une trahison. Dans cette confrontation de deux interprétations d’un événement va se nouer bien plus qu’une décision judiciaire. Ce sont deux conceptions qui s’affrontent à coups d’arguments, de justifications et d’interprétations.
Je dois avouer que cette écoute m’a, dès les premières phrases, dès l’engagement de ce duel verbal, installée dans le bureau, muette comme l’avocat commis d’office, par la force des discours et principalement de celui de ce vieux briscard des luttes, des rouages de la justice, des combats et de la vie face à un juge qui tente, parfois par la ruse ou les insinuations, de le prendre en défaut.
Chacun évoque une justice, pour l’un celle des lois, pour l’autre, la justice, celle des hommes, celle du combat, de la fraternité mais se dit innocent du crime dont on l’accuse. Le juge interroge, le suspect répond, calmement, sûr de lui, en liant ses réponses à la montagne qu’il aime parcourir en solitaire, à ses chemins mille fois empruntés dont il connaît chaque pierre, chaque lacet qu’il déjoue comme il déjoue les pièges tendus par le juge. Un huis-clos d’une rare puissance où même l’avocat commis d’office ne peut trouver sa place.
On sent toute l’âpreté de ce montagnard, la force de ses convictions, sa rudesse mais qui se fissure quand il se retrouve seul et se confie à celle qu’il aime, son « amore mio », à qui il s’adresse entre chaque interrogatoire, des lettres pleines de tendresse, d’amour et de douceur. A travers ces lettres il lui livre l’envers de ce qui se joue alors qu’il attend d’en connaître l’issue : coupable ou innocent.
Mais au-delà de la résolution d’une énigme, un étrange lien va se créé entre les deux hommes, un sorte de respect, l’un devenant l’initiateur de l’autre, le maître face à l’apprenti. Admiration, fascination ? Qui peut savoir….
Je n’avais jamais lu Erri De Luca et j’ai découvert une plume, chaque mot est précis, dénué de tout artifice et reflète exactement l’état d’esprit, la pensée de celui qui l’exprime. Je dois féliciter les deux lecteurs, Denis Podalydès et Laurent Natrella, pour la conviction qu’ils ont mis à retranscrire la force des mots dans ce dialogue sous haute tension. L’un ferme mais plus réservé, voire impressionné, par l’homme qu’il a face à lui, l’autre sûr de lui, ferme ne laissant transparaître aucune émotion ou sentiment, déterminé à se cantonner dans sa position d’innocent.
Un court roman, sans fioriture, brut, incisif, avec un rythme et une précision qui passent par chaque mot qui laisse transpirer l’état d’esprit de chacun, sa détermination.
Alors innocent ou coupable ? A chacun de voir…..
J’ai déjà noté de continuer à lire Erri de Luca pour confirmer mon attrait pour sa plume mais aussi pour la manière qu’il a de tirer le portrait d’humains en y glissant, çà et là, des regards sur notre monde, sur nos façons d’agir et qui soulèvent dans le cas présent des questions sur la justice, la vengeance, la mémoire. Magnifique.
Impossible : telle est la conviction de la justice quant à la coïncidence qui a placé sur le même sentier de montagne deux hommes, dont l’un comparait aujourd’hui devant elle. L’autre est mort, suite à sa chute dans une crevasse. C’est l’accusé, qui le suivait à distance, affirme-t-il, qui a donné l’alerte. Le hic, c'est que bien qu’il prétende que leur rencontre soit dû au hasard, le défunt et lui se connaissaient, et qu’il est facile de déduire des circonstances de leur passé commun le mobile d’un assassinat.
Que s’est-il passé sur la vire de Bandiarac ? C’est ce que tente de découvrir le magistrat auquel fait face l’accusé, au fil d’auditions où il est question du passé de l’Italie, celui des années de plomb, d’une époque d’affrontements et de colère où certaines opinions politiques vous valaient d’être traité comme un ennemi public. C’était quarante ans auparavant, l’homme était engagé à gauche, dans un combat et une idéologie à laquelle il est resté fidèle, pour laquelle il a déjà fait de la prison. L’autre avait trahi.
Au-delà de versions qui s’affrontent, les interrogatoires mettent surtout en évidence le fossé, notamment générationnel, entre deux manières de voir le monde : l'une qui se prévaut d'avoir agi au nom du collectif, et l’autre qui se soumet (selon la première) aux diktats d’une société de plus en plus individualiste.
Face au représentant d’un système qu’il rejette, et tout en insistant sur cette règle tacite qui impose aux randonneurs, en montagne, de se porter secours quoi qu’il arrive, l’ex révolutionnaire oppose sa propre idée d’une justice basée sur l’égalité et la fraternité, et exprime son irréductible fidélité à une éthique morale surpassant une justice qu’il considère comme illégitime et inique puisqu’au service d’un état détaché des réalités et du peuple. Son attitude est empreinte de la supériorité de celui que l’expérience et l’assurance d’être dans son bon droit rendent inébranlable et condescendant.
L’évocation des auditions alterne avec la transcription des lettres que le héros écrit, à l’attention de la femme qu’il aime, depuis sa cellule. Il a appris l’amour sur le tard, parce que les années de lutte ne s’y prêtaient pas. Il en semble timidement émerveillé, l’écriture lui permettant d’exprimer la force et la beauté de sentiments que ce taiseux épris du silence et de la majesté de la montagne a l’habitude de garder secrets.
J’ai entamé ce roman fort confiante, mon unique expérience avec l’auteur (ICI), bien qu’un peu ancienne, ayant été très concluante. Malheureusement, sa brièveté ne laisse ni le temps au lecteur de s’y impliquer, ni la possibilité d’approfondir les thématiques abordées, pourtant fort intéressantes. J’en ressors avec l’impression, accentuée par la tendance d’Erri de Luca à pratiquer l’art de l’ellipse, de n’avoir qu’effleuré le sujet, et la certitude de l’oublier bien vite.
Dommage…
Voici un roman qui m’est littéralement tombé des mains. Heureusement qu’il était court car je crois bien que j’aurais abandonné ma lecture. La quatrième couverture était pourtant alléchante: un homme est suspecté d’en avoir poussé un autre d’une falaise lors d’une randonnée en montagne. Les deux hommes se seraient croisés par hasard mais se connaissaient. Frères d’armes pendant la guerre, ils étaient devenus « ennemis » après que l’un d’eux a trahi son camp. Débute alors un interrogatoire pour connaître la vérité…
Parfois, rien ne va dans un roman. Ce fut le cas avec celui-ci. Je n’ai d’abord pas aimé la mise en page: on a la retranscription d’un interrogatoire tout le long entre notre narrateur et le juge qui veut absolument le faire coffrer. Cet échange aurait pu être savoureux or, l’auteur se perd dans des considérations politiques et surtout juridiques que j’ai trouvées sans aucun intérêt. On ne sait presque rien du personnage, tout est sous-entendu. Les seuls moments qui ont trouvé grâce à mes yeux concernent les lettres que le détenu envoie à sa dulcinée (?), là encore sans certitude. Et cette fin? Je crois que je n’ai jamais lu dénouement aussi pathétique…
Je n’ai pas non plus adhéré au style de l’auteur trop emphatique et empesé pour moi. Je me suis ennuyée d’un bout à l’autre et si je suis allée au bout de ma lecture c’est parce que le livre était court et que je le lisais dans le cadre du Trophée Folio-Elle.
« Impossible » est donc un titre qui ne m’a pas plu du tout. Je suis passée totalement à côté de cette histoire.
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