Et ils oublieront la colère
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Continuons avec la série noire. Une habituée maintenant, Elsa Marpeau revient sur quelques épisodes de notre glorieuse histoire dans Et ils oublieront la colère.
Eté 2015 dans l’Yonne. Le cadavre d’un homme est trouvé, abattu d’une balle, au bord d’un lac. Mehdi Azem, prof d’histoire, venait d’acheter une ferme à la famille Marceau installée là depuis des générations. Garance Calderon est la gendarme en charge de l’enquête.
En 44, au même endroit, Marianne Marceau était rasée à la libération. Elle avait couché avec l’officier allemand logé dans sa famille. Quelques jours plus tard, elle disparaissait en même temps que l’officier. Mehdi Azem se passionnait pour cette histoire, et Garance est certaine que le meurtre de 2015 a quelque chose à voir avec cette fin de guerre.
Commençons par régler son compte à ce qui cloche dans ce roman. Comme Yan, j’ai parfois tiqué devant l’approximation dans la narration : Un officier allemand qui disparait en pleine occupation sans qu’il y ait de représailles, une gendarme qui semble enquêter en roue libre sans le moindre respect pour quelque procédure que ce soit, des témoins qui parlent un peu facilement … Bref, si vous cherchez un procédural bien carré, passez votre chemin, et il est évident que si Elsa Marpeau s’est beaucoup renseignée sur les violences faites aux femmes à la libération, elle n’a pas passé des jours avec des gendarmes à la campagne.
Ceci dit, connaissant un peu les romans de l’auteur, et la façon de travailler du patron de la série noire, on peut supposer que cela ne leur a pas échappé, que c’est voulu et qu’il faut voir ce roman, plus comme un conte centré sur les violences faites aux femmes, sur l’oubli et la mémoire, que comme une étude historique sur l’occupation dans l’Yonne entre 1942 et 1944.
Et si on le lit comme cela, il marche très bien. La saloperie, la haine, la lâcheté de la « justice populaire » de la libération est rendue de façon absolument saisissante. L’horreur de cette vengeance facile, de l’humiliation de celles qui sont le moins à même de se défendre (quoiqu’elles aient fait ou pas pendant l’occupation), ce lynchage au petit pied, cette justice sommaire que nous sommes si prompt à condamner quand elle est le fait des salauds de yanquis du KKK … Bref tout ça est à vomir.
Les personnages sont réussis, du plus jeune, comme ces adolescents Marceau, à peine esquissés et pourtant marquants dans leur vitalité parfois bornée, aux plus âgés, perdus dans les brumes de souvenirs qui s’estompent, à la fois émouvants et capables des pires cruautés.
Et il n’est sans doute pas inutile de rappeler que non, il ne faut pas oublier, que l’oubli condamne à la répétition, et malheureusement à la répétition de ce que nous avons fait de pire.
Alors oui, on peut regretter que tout cela ne s’appuie pas sur une narration plus soutenue, que les incohérences fassent tiquer. Oui, avec cet exercice Elsa Marpeau marche sur la corde raide. Et je comprends bien que pour certains, elle soit tombée. Pour moi elle a réussi son numéro.
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