Le Diable, tout le temps
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l’avis des lecteurs
Je crois que c'est la première fois qu'un roman suscite en moi une telle réaction...
Au cours de ma lecture du deuxième titre de Donald Ray Pollock, j'ai régulièrement éprouvé une irrépressible envie de ... me laver !
Une réaction je l'avoue bien prosaïque, et qui pourrait paraître quelque peu déplacée dans un contexte littéraire.
Et pourtant, les meilleurs livres ne sont-ils pas ceux qui provoquent en nous des émotions étranges et fortes, inattendues voire incongrues ?
Car si "Le diable, tout le temps" a eu sur moi un tel effet, vous vous doutez bien que ce n'est pas parce, plongée assidument dans ma lecture, j'en ai omis, plusieurs jours durant, de me doucher... Ni parce que l'ouvrage que je tenais entre les mains était d'une saleté repoussante (d'ailleurs, il était neuf) !!
Non, ce besoin est né de l'atmosphère dont l'auteur imprègne son roman, et qui ne se contente pas d'être glauque, sordide, désespérée... elle constitue une substance poisseuse qui vous colle à l'esprit, vous englue le cœur au point de vous rendre presque nauséeux.
Inutile de vous résumer l'intrigue : tout est dit dans le titre. "Le diable tout le temps" semble s'acharner à démontrer l’omniprésence du mal. Qu'il n'existe de salut pour quiconque dans ce monde de violence, de médiocrité, de démence et de fanatisme. Que le seul moyen de survivre dans cette jungle, c'est d'oublier tout scrupule et toute morale. Qu'il est inutile de compter sur les institutions censées garantir les justice et la sécurité : la police, l'église, sont infestées par la malfaisance et la corruption.
L'humanité de Donald Ray Pollock est laide et cruelle, composée d'individus qui agissent selon leurs instincts, souvent pervers, courant ainsi droit à leur perte.
Voici un roman qui vous plonge dans la consternation et une sorte de dégoût, un roman très fort, qui prend aux tripes et qu'il faut lire absolument (au cas où, compte tenu de ce qui précède, ce ne serait pas vraiment clair) !
Les amateurs du genre comprendront...
Quant à ceux qui ne goûtent pas particulièrement le noir en littérature, mais qui auraient tout de même envie de tenter l'expérience, je vous conseillerai de vous lancer non pas munis d'une savonnette désinfectante, mais d'un cœur bien accroché !!
Et si vous voulez en savoir plus sur les personnages qui peuplent cet enfer, et le contexte dans lequel ils se débattent, je vous invite à lire l'avis de Sandrine, grâce auquel j'ai découvert ce titre.
De l’Ohio à la Virginie-Occidentale, de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 60, les destins de plusieurs personnages se mêlent et s’entrechoquent. Willard Russell, rescapé de l’enfer du Pacifique, revient au pays hanté par des visions d’horreur. Lorsque sa femme Charlotte tombe gravement malade, il est prêt à tout pour la sauver, même s’il ne doit rien épargner à son fils, Arvin. Carl et Sandy Henderson forment un couple étrange qui écume les routes et enlève de jeunes auto-stoppeurs qui connaîtront un sort funeste. Roy, un prédicateur convaincu qu’il a le pouvoir de réveiller les morts, et son acolyte Théodore, un musicien en fauteuil roulant, vont de ville en ville, fuyant la loi et leur passé.
Je cherche depuis quelques minutes l’adjectif qui conviendrait le mieux à ce roman et à la prose de Donald Ray Pollock, ils se bousculent en grand nombre dans ma tête mais celui qui ressort de tout ce fatras c’est « Somptueux ». Le genre de livre qui laisse à jamais une trace dans votre esprit car il touche aux choses essentielles…la peur, la misère, les croyances, la justice, la fatalité, la maladie, la haine, l’amour, la passion, la mort.
Les personnages sont forts, souvent déglingués et maltraités par la vie, comme ayant tirés les mauvaises cartes dans un jeu pipé dès le départ. L’amour sauvage et absolu de Willard pour sa femme, amour qui détruit tout sur son passage donne lieu à des paragraphes inouïs de force et de détresse. Lorsqu’il s’abîme dans des transes religieuses et de prières, obligeant son fils à participer à ses messes infernales, agenouillés parmi les cadavres en décomposition d’animaux sacrifiés, hurlant leurs psalmodies dans la nuit, sont parmi les textes les plus évocateurs et prenant que j’ai pu lire jusqu’à présent.
Le couple effrayant de Carl et Sandy, complètement perdu, écumant les routes, semant la mort par le sexe, le feu et le sang dans leur odyssée diabolique, le prédicateur halluciné qui finit par croire à ses propres pouvoirs au point de détruire sa famille, son acolyte handicapé, musicien raté, alcoolique et désaxé, le pasteur obsédé par les filles pubères qu’il séduit et jette comme des fétus de paille sans tenir compte des angoisses engendrées par sa conduite immorale et cruelle, le shérif malhonnête, dangereux, cupide et corrompu qui tentera d’effacer les crimes commis par sa sœur et son beau-frère...Et tant d’autres.
Tous se débattent entre le bien et le mal, tous tentent de briser un cercle infernal, tous sont complètement et irrémédiablement à la dérive. Il y en a qui ont conscience des abominations perpétrés, d'autres qui les font de manière presque naturelle. C'est singulièrement prenant et effrayant.
L'histoire se passe dans les coins les plus perdus de l’Amérique profonde. On est bien loin du rêve américain, mais malgré tout, ces personnages effarants feront naître en vous une certaine compassion, oui, même les plus sordides, simplement parce qu’ils sont décrits dans leur humanité la plus brutale et que quoi qu’ils fassent ou s’apprêtent à faire, ils sont là perdus et cent fois damnés, comme des frères de déglingue, gorgés de tous les paradoxes et de tous les péchés de la terre ne pouvant même plus espérer une quelconque rédemption. Entre les rituels délirants et les comportements homicides ces hommes et ces femmes forment une galerie cauchemardesque mais en même temps monstrueusement proches des pires aberrations auxquelles vous pouvez penser.
Chaque chapitre peut être vu comme une nouvelle, mais ils ont tous un lien entre eux, c’est fascinant cette façon de construire un récit comme une araignée tisse sa toile. Un enchevêtrement de vies et d’histoires ou les personnages se croisent et se détruisent, toujours avec une puissance d'évocation et une opulence de détails fabuleuse.
Donald Ray Pollock, dont c’est je crois le premier roman, est d’un lyrisme stupéfiant, sa plume est trempée dans la noirceur, l’ironie et le vitriol. C’est magnifique et terrible.
Il a été comparé aux plus grands noms de la littérature comme Flannery O’Connor, Jim Thompson et Cormac McCarthy, j'évite toujours de tomber dans les comparaisons dithyrambiques mais bien que Donald Ray Pollock ait véritablement une écriture tout à fait personnelle il est vrai que la puissance et la qualité de celle-ci le classe parmi les plus grands.
Il va sans dire que je vous conseille vivement la lecture de cette oeuvre bouleversante, tragique, hantée et désespérée...mais terriblement belle.
J’ai lu beaucoup de bien sur Donald Ray Pollock, mais j’étais passé à côté, raté au moment de la sortie, pas lu ensuite. Comme il sera à Toulouse en octobre prochain pour le festival Toulouse Polars du Sud, et comme c’est les vacances, il était temps de faire une petite cession de rattrapage : Le diable tout le temps.
Willard Russell ne s’est jamais vraiment remis de ce qu’il a vu dans le Pacifique pendant la seconde guerre mondiale. Il est pourtant rentré dans sa petite ville de l’Ohio, c’est marié, a eu un fil Arvin. Mais quand son épouse, qu’il adore, tombe gravement malade, il sombre dans la folie, manquant emporter son fils.
Des années plus tard, Arvin vit chez sa grand-mère. Elle a recueilli la fille d’une voisine, morte assassinée quelques années plus tôt. Le père, un pasteur à moiti cinglé a disparu avec son cousin.
Non loin, un couple occupe ses vacances en roulant, et en piégeant des autostoppeurs. Le mari collectionne les photos qu’il prend des cadavres …
Autant de destins qui vont finir par se croiser, pour le pire.
J’arrive bien après la bataille et tout a été dit sur ce roman. On lit même, en quatrième de couverture une grosse exagération, ou le résultat d’une grosse lacune en romans américains contemporains (comme quoi on n’aurait rien lu d’aussi dévastateur depuis des années).
Pour moi Donald Ray Pollock livre là un excellent roman noir, bien dans la lignée des romans de gens comme Harry Crews, Larry Brown ou Tristan Egolf (il y a quelques années), Chris Offut, Frank Bill ou des auteurs de néonoir chez Galmeister plus récemment. Ce qui ne lui enlève aucun mérite bien évidemment.
L’époque, les traumatismes de la guerre, la misère culturelle et économique, la folie religieuse, son hypocrisie, le poids qu’elle fait peser sur tous … tout cela est magnifiquement écrit. L’auteur jongle avec les époques et les personnages, précise peu à peu les pièces du puzzle et fait monter la tension et la pression jusqu’à un final qu’on devine sanglant.
Il évite tout misérabilisme, évoque les pires cruautés en pratiquant volontiers l’ellipse, ce qui évite le gore et le voyeurisme et laisse l’imagination (macabre) du lecteur faire le travail. Sans pitié pour le lecteur, il en montre pour ses personnages (pour certains personnages, pas tous) et fait preuve d’une très belle humanité et compréhension pour les paumés qu’il décrit.
Une belle découverte pour moi, et un auteur que je suivrai maintenant attentivement.
De l’Ohio à la Virginie-Occidentale, de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 60, les destins de plusieurs personnages se mêlent et s’entrechoquent. Williard Russell, rescapé de l’enfer du Pacifique, revient au pays hanté par des visions d’horreur. Lorsque sa femme Charlotte tombe gravement malade, il est prêt à tout pour la sauver, même s’il ne doit rien épargner à son fils, Arvin. Carl et Sandy Henderson forment un couple étrange qui écume les routes et enlève de jeunes auto-stoppeurs qui connaîtront un sort funeste. Roy, un prédicateur convaincu qu’il a le pouvoir de réveiller les morts, et son acolyte Théodore, un musicien en fauteuil roulant, vont de ville en ville, fuyant la loi et leur passé.
Wahou! Quelle claque littéraire je viens de prendre en refermant ce bouquin. Donald Ray Pollock nous peint des personnages sombres, torturés. Je ne sais pas vraiment pas quel bout commencer.
On suit le destin de plusieurs personnages: il y a d’abord Arvin, fils unique de Willard et Charlotte. Alors que cette dernière tombe gravement malade, son époux va tout tenter pour la sauver quitte à mettre en cause l’équilibre mental d’Arvin. On suit aussi Roy, prédicateur attaché à Théodore, musicien en fauteuil roulant. Ces deux-là vont de ville en ville pour porter la bonne parole. Il y a enfin Sandy et Carl, un couple de paumés qui prend les auto-stoppeurs pour les enlever et les tuer d’une manière bien macabre.
Ce qui guide les destins de ces personnages? La religion. Souvent complètement fanatiques, ces personnages sont pourris jusqu’à l’os. Ils évoquent Dieu pour se convaincre du bien-fondé de leurs actions dévoyées et perverses. Le roman montre le côté le plus sombre, le plus glauque de l’homme. Il n’y a personne à sauver dans ce livre. Le rêve américain n’existe pas. Donald Ray Pollock nous balade à travers une Amérique poussiéreuse, ensanglantée, crasseuse. J’ai été happée d’un bout à l’autre. Les chapitre consacrés à Sandy et Carl m’ont hypnotisée. Jusqu’où sont-ils prêts à aller pour assouvir leur fantasme de mort? Idem pour le duo Roy/Théodore à travers lequel le lecteur découvre la vie des hobos. Leur vie en devient répugnante, repoussante.
Le Diable tout le temps a été une lecture souvent violente, dérangeante dans laquelle le sexe et la brutalité font la loi. On plonge au cœur du sordide le plus total et pourtant, j’ai adoré cette écriture vraie, obscène, parfois vulgaire. Le personnage d’Arvin m’a bouleversée car c’est le seul dont les actes finalement sont excusables puisqu’ils servent un cœur pur et authentique. J’ai dévoré ce roman, parfois jusqu’à l’écœurement. Il y a des scènes terribles et j’ai eu besoin de reposer le livre pour prendre de la distance comme avec le personnage de Lenora, au destin tragique. Il m’a été impossible de ne pas finir ce roman rapidement, un peu comme une droguée en manque tellement l’écriture de l’auteur est percutante.
« Le Diable tout le temps » est un chef-d’œuvre de noirceur et de violence. Lisez-le sans concession.
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