Le Diable, tout le temps
  • Date de parution 03/01/2014
  • Nombre de pages 408
  • Poids de l’article 214 gr
  • ISBN-13 9782253175889
  • Editeur LGF
  • Format 180 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
États-Unis Ouvrage de référence de l'auteur Psychopathe, Tueur en série Thriller Romans noirs Anglo-Saxon Romans étrangers

Le Diable, tout le temps

4.15 / 5 (1823 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

De l'Ohio à la Virginie-Occidentale, de 1945 à 1965, des destins se mêlent et s'entrechoquent : un rescapé de l'enfer du Pacifique, traumatisé et prêt à tout pour sauver sa femme malade ; un couple qui joue à piéger les auto-stoppeurs ; un prédicateur et un musicien en fauteuil roulant qui vont de ville en ville, fuyant la loi… La prose somptueuse de ce premier roman de D. R. Pollock contraste avec les actes terribles de ses personnages. Un univers terrifiant que la critique n’hésite pas à comparer à ceux de Flannery O'Connor, Jim Thompson ou Cormac McCarthy.  C’est un roman monstrueux qui se subit comme un fléau biblique dans une langue d’un autre temps. On n’a rien lu d’aussi dévastateur depuis des années. Nicolas Ungemuth, Le Figaro Magazine.Pollock sublime l’immoral, touche par sa prose lumineuse et donne ici un livre marquant, bien dans la démesure américaine. Liliane Kerjan, La Quinzaine littéraire.

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  • Date de parution 03/01/2014
  • Nombre de pages 408
  • Poids de l’article 214 gr
  • ISBN-13 9782253175889
  • Editeur LGF
  • Format 180 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

La littérature noire s’édifie sur des mots lourds de sens, sur des tranches de vie symptomatiques d’une époque, d’une culture. Cet ouvrage en est un archétype avec son lot de réalisme cru, de trajet d’existence jonché de chausse trappe, de gouffre moral.

« De l’Ohio à la Virginie Occidentale, de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 60, les destins de plusieurs personnages se mêlent et s’entrechoquent. Williard Russell, rescapé de l’enfer du Pacifique, revient au pays hanté par des visions d’horreur. Lorsque sa femme Charlotte tombe gravement malade, il est prêt à tout pour la sauver, même s’il ne doit rien épargner à son fils Arvin. Carl et Sandy Henderson forment un couple étrange qui écume les routes et enlève de jeunes auto-stoppeurs qui connaîtront un sort funeste. Roy, un prédicateur convaincu qu’il a le pouvoir de réveiller les morts, et son acolyte Théodore, un musicien en fauteuil roulant, vont de ville en ville, fuyant la loi et leur passé. »

Ce roman rural se fonde dans une description, sans fard ni cotillons, de personnages guidés, dans leur vie, par l’imbrication indissociable d’une culture, d’une éducation et soutenu par leur propre récit familial. Tous ont tatoué dans leur âme la parabole du rite. Arvin par la figure tutélaire de son père marque sa destinée et ancre ses choix, son parcours dans l’absence de renoncement, le choix du moment opportun.

Carl et Sandy guidés eux par des déviances psychopathologiques sont aussi soumis aux rituels. Créant les atmosphères propices à leurs bassesses, leurs méfaits, ils cristallisent les rancœurs et le dédain. Leur soif de liberté couplée à cet inflexible désir de réaliser leurs pulsions enfante, malgré nous, une empathie distordue.

Au même titre, le duo formé par cet handicapé et ce prêcheur pensant être investi d’une volonté divine nous montre le versant pervers et amoral de cette culture voûtée sous le poids de la religion comme pilier de la nation. Leurs rituels, disparates, sont mués par leur croyance semblant sincère mais qui rapidement s’infléchira sur un projet pervers et dépourvu d’honnêteté, de partage concret avec autrui.

La cohérence de l’ensemble ne verse pas, à mon sens, dans la caricature mais bien dans une peinture froide, crue, sombre d’une société gouvernée par la perte de bon sens, de libre arbitre, de réflexion individuelle au sein de la communauté. Le tableau affiné nous inflige une vision de celle-ci, réservant peu de couleurs et de nuances, à l’échiquier de tracés existentielles semblant déboucher inexorablement vers une voie sans issue. Le réalisme brut peut être leste à concéder mais il est bien le reflet sans concessions d’une Amérique aux prises avec ses démons.

Objet littéraire percutant et intransigeant.

Sensationnel !

Ouvrier pendant 32 ans dans une usine de pâte à papier et devenir un grand écrivain n’est-ce pas finalement l’incarnation même du rêve américain ? C’est pourtant avec un roman cauchemardesque que Donald Ray Pollock est parvenu à ce statut comme pour mieux défier ces légendes qui pullulent dans l’inconscient collectif du peuple américain.

C’est entre la fin des années 40 et le début des années 60, en plein âge d’or du mythe américain, que se déroule la trame de ce récit d’une noirceur terrifiante. Il n’y a pourtant rien de mythique dans cette région du Knocemstiff, au sud de l’Ohio où l’on croise le destin de Willard, rescapé de la seconde guerre mondiale, contraint avec son fils Arvin de dresser un autel sanguinolant pour accompagner ses prières dans l’espoir de guérir sa femme malade. Un autel composé de carcasses d’animaux, d’os séchés et de sang qui n’est pas sans rappeler les images traumatisantes qu’il a ramené du Pacifique. Rien de mythique non plus avec ce couple que forme Carl et Sandy qui écument les routes des USA prenant en charge des auto-stoppeurs qu’ils photographient et assassinent lors sanglantes bacchanales. Roy, prédicateur cinglé, persuadé de pouvoir ramener les morts à la vie accompagné de Théodore, musicien paralytique pédophile parcourent également la région au rythme des travaux saisonniers et des prêches. Des vies âpres et chaotiques qui vont s’entrecroiser en provoquant des fractures terribles dans un univers qui ne laisse entrevoir aucun espoir.

Une écriture tout à la fois lyrique et très classique entraine le lecteur dans les méandres de ces destinées sordides qui provoquent en permanence un sentiment de malaise et d’écoeurement. Il y a aussi cette capacité de l’auteur à mettre en lumière la part d’humanité dans la monstruosité des actes de ses personnages qui troubleront le lecteur jusqu’à la conclusion finale du récit. On peut se prendre à éprouver une espèce d’empathie pour des monstres dont on suit l’évolution dans leur quotidien qui devient presque banal. C’est le talent de Donald Ray Pollock de mettre en juxstaposition la part d’humanité et la part du diable qui habite chacun des protagonistes de son roman. Comparé à Cormac McCarthy, Jim Thompson voir même à Norman Mailer, Donald Ray Pollock reste néanmoins en deça de ces grands auteurs. Dans Le Diable, Tout le Temps, il manque cette ampleur et cet engagement qui donnerait toute la luminosité à ce roman d’une noirceur absolue qui pêche par l’absence de motivation poussant les personnages à poursuivre leur destinée. C’est d’ailleurs dans un final en demi-teinte que l’on regrettera ces carences avec cette impression d’histoire tronquée comme si l’auteur ne parvenait pas à se dégager de la noirceur de ses personnages. Le Diable, Tout le Temps n’en reste pas moins un excellent roman noir d’un grand auteur en devenir qui doit encore faire ses preuves non pas sur un ouvrage mais sur l’ensemble d’une œuvre pour égaler les grands auteurs auxquels il est comparé.

Je crois que c'est la première fois qu'un roman suscite en moi une telle réaction...

Au cours de ma lecture du deuxième titre de Donald Ray Pollock, j'ai régulièrement éprouvé une irrépressible envie de ... me laver !

Une réaction je l'avoue bien prosaïque, et qui pourrait paraître quelque peu déplacée dans un contexte littéraire.

Et pourtant, les meilleurs livres ne sont-ils pas ceux qui provoquent en nous des émotions étranges et fortes, inattendues voire incongrues ?

Car si "Le diable, tout le temps" a eu sur moi un tel effet, vous vous doutez bien que ce n'est pas parce, plongée assidument dans ma lecture, j'en ai omis, plusieurs jours durant, de me doucher... Ni parce que l'ouvrage que je tenais entre les mains était d'une saleté repoussante (d'ailleurs, il était neuf) !!


Non, ce besoin est né de l'atmosphère dont l'auteur imprègne son roman, et qui ne se contente pas d'être glauque, sordide, désespérée... elle constitue une substance poisseuse qui vous colle à l'esprit, vous englue le cœur au point de vous rendre presque nauséeux.


Inutile de vous résumer l'intrigue : tout est dit dans le titre. "Le diable tout le temps" semble s'acharner à démontrer l’omniprésence du mal. Qu'il n'existe de salut pour quiconque dans ce monde de violence, de médiocrité, de démence et de fanatisme. Que le seul moyen de survivre dans cette jungle, c'est d'oublier tout scrupule et toute morale. Qu'il est inutile de compter sur les institutions censées garantir les justice et la sécurité : la police, l'église, sont infestées par la malfaisance et la corruption.

L'humanité de Donald Ray Pollock est laide et cruelle, composée d'individus qui agissent selon leurs instincts, souvent pervers, courant ainsi droit à leur perte.


Voici un roman qui vous plonge dans la consternation et une sorte de dégoût, un roman très fort, qui prend aux tripes et qu'il faut lire absolument (au cas où, compte tenu de ce qui précède, ce ne serait pas vraiment clair) !

Les amateurs du genre comprendront...

Quant à ceux qui ne goûtent pas particulièrement le noir en littérature, mais qui auraient tout de même envie de tenter l'expérience, je vous conseillerai de vous lancer non pas munis d'une savonnette désinfectante, mais d'un cœur bien accroché !!


Et si vous voulez en savoir plus sur les personnages qui peuplent cet enfer, et le contexte dans lequel ils se débattent, je vous invite à lire l'avis de Sandrine, grâce auquel j'ai découvert ce titre.

De l’Ohio à la Virginie-Occidentale, de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 60, les destins de plusieurs personnages se mêlent et s’entrechoquent. Willard Russell, rescapé de l’enfer du Pacifique, revient au pays hanté par des visions d’horreur. Lorsque sa femme Charlotte tombe gravement malade, il est prêt à tout pour la sauver, même s’il ne doit rien épargner à son fils, Arvin. Carl et Sandy Henderson forment un couple étrange qui écume les routes et enlève de jeunes auto-stoppeurs qui connaîtront un sort funeste. Roy, un prédicateur convaincu qu’il a le pouvoir de réveiller les morts, et son acolyte Théodore, un musicien en fauteuil roulant, vont de ville en ville, fuyant la loi et leur passé.


Je cherche depuis quelques minutes l’adjectif qui conviendrait le mieux à ce roman et à la prose de Donald Ray Pollock, ils se bousculent en grand nombre dans ma tête mais celui qui ressort de tout ce fatras c’est « Somptueux ». Le genre de livre qui laisse à jamais une trace dans votre esprit car il touche aux choses essentielles…la peur, la misère, les croyances, la justice, la fatalité, la maladie, la haine, l’amour, la passion, la mort.

Les personnages sont forts, souvent déglingués et maltraités par la vie, comme ayant tirés les mauvaises cartes dans un jeu pipé dès le départ. L’amour sauvage et absolu de Willard pour sa femme, amour qui détruit tout sur son passage donne lieu à des paragraphes inouïs de force et de détresse. Lorsqu’il s’abîme dans des transes religieuses et de prières, obligeant son fils à participer à ses messes infernales, agenouillés parmi les cadavres en décomposition d’animaux sacrifiés, hurlant leurs psalmodies dans la nuit, sont parmi les textes les plus évocateurs et prenant que j’ai pu lire jusqu’à présent.

Le couple effrayant de Carl et Sandy, complètement perdu, écumant les routes, semant la mort par le sexe, le feu et le sang dans leur odyssée diabolique, le prédicateur halluciné qui finit par croire à ses propres pouvoirs au point de détruire sa famille, son acolyte handicapé, musicien raté, alcoolique et désaxé, le pasteur obsédé par les filles pubères qu’il séduit et jette comme des fétus de paille sans tenir compte des angoisses engendrées par sa conduite immorale et cruelle, le shérif malhonnête, dangereux, cupide et corrompu qui tentera d’effacer les crimes commis par sa sœur et son beau-frère...Et tant d’autres.

Tous se débattent entre le bien et le mal, tous tentent de briser un cercle infernal, tous sont complètement et irrémédiablement à la dérive. Il y en a qui ont conscience des abominations perpétrés, d'autres qui les font de manière presque naturelle. C'est singulièrement prenant et effrayant.

L'histoire se passe dans les coins les plus perdus de l’Amérique profonde. On est bien loin du rêve américain, mais malgré tout, ces personnages effarants feront naître en vous une certaine compassion, oui, même les plus sordides, simplement parce qu’ils sont décrits dans leur humanité la plus brutale et que quoi qu’ils fassent ou s’apprêtent à faire, ils sont là perdus et cent fois damnés, comme des frères de déglingue, gorgés de tous les paradoxes et de tous les péchés de la terre ne pouvant même plus espérer une quelconque rédemption. Entre les rituels délirants et les comportements homicides ces hommes et ces femmes forment une galerie cauchemardesque mais en même temps monstrueusement proches des pires aberrations auxquelles vous pouvez penser.

Chaque chapitre peut être vu comme une nouvelle, mais ils ont tous un lien entre eux, c’est fascinant cette façon de construire un récit comme une araignée tisse sa toile. Un enchevêtrement de vies et d’histoires ou les personnages se croisent et se détruisent, toujours avec une puissance d'évocation et une opulence de détails fabuleuse.

Donald Ray Pollock, dont c’est je crois le premier roman, est d’un lyrisme stupéfiant, sa plume est trempée dans la noirceur, l’ironie et le vitriol. C’est magnifique et terrible.

Il a été comparé aux plus grands noms de la littérature comme Flannery O’Connor, Jim Thompson et Cormac McCarthy, j'évite toujours de tomber dans les comparaisons dithyrambiques mais bien que Donald Ray Pollock ait véritablement une écriture tout à fait personnelle il est vrai que la puissance et la qualité de celle-ci le classe parmi les plus grands.

Il va sans dire que je vous conseille vivement la lecture de cette oeuvre bouleversante, tragique, hantée et désespérée...mais terriblement belle.


J’ai lu beaucoup de bien sur Donald Ray Pollock, mais j’étais passé à côté, raté au moment de la sortie, pas lu ensuite. Comme il sera à Toulouse en octobre prochain pour le festival Toulouse Polars du Sud, et comme c’est les vacances, il était temps de faire une petite cession de rattrapage : Le diable tout le temps.


Willard Russell ne s’est jamais vraiment remis de ce qu’il a vu dans le Pacifique pendant la seconde guerre mondiale. Il est pourtant rentré dans sa petite ville de l’Ohio, c’est marié, a eu un fil Arvin. Mais quand son épouse, qu’il adore, tombe gravement malade, il sombre dans la folie, manquant emporter son fils.

Des années plus tard, Arvin vit chez sa grand-mère. Elle a recueilli la fille d’une voisine, morte assassinée quelques années plus tôt. Le père, un pasteur à moiti cinglé a disparu avec son cousin.

Non loin, un couple occupe ses vacances en roulant, et en piégeant des autostoppeurs. Le mari collectionne les photos qu’il prend des cadavres …

Autant de destins qui vont finir par se croiser, pour le pire.

J’arrive bien après la bataille et tout a été dit sur ce roman. On lit même, en quatrième de couverture une grosse exagération, ou le résultat d’une grosse lacune en romans américains contemporains (comme quoi on n’aurait rien lu d’aussi dévastateur depuis des années).

Pour moi Donald Ray Pollock livre là un excellent roman noir, bien dans la lignée des romans de gens comme Harry CrewsLarry Brown ou Tristan Egolf (il y a quelques années), Chris OffutFrank Bill ou des auteurs de néonoir chez Galmeister plus récemment. Ce qui ne lui enlève aucun mérite bien évidemment.

L’époque, les traumatismes de la guerre, la misère culturelle et économique, la folie religieuse, son hypocrisie, le poids qu’elle fait peser sur tous … tout cela est magnifiquement écrit. L’auteur jongle avec les époques et les personnages, précise peu à peu les pièces du puzzle et fait monter la tension et la pression jusqu’à un final qu’on devine sanglant.

Il évite tout misérabilisme, évoque les pires cruautés en pratiquant volontiers l’ellipse, ce qui évite le gore et le voyeurisme et laisse l’imagination (macabre) du lecteur faire le travail. Sans pitié pour le lecteur, il en montre pour ses personnages (pour certains personnages, pas tous) et fait preuve d’une très belle humanité et compréhension pour les paumés qu’il décrit.

Une belle découverte pour moi, et un auteur que je suivrai maintenant attentivement.

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