La vraie vie
  • Date de parution 28/08/2018
  • Nombre de pages 262
  • Poids de l’article 291 gr
  • ISBN-13 9782378800239
  • Editeur ICONOCLASTE
  • Format 186 x 136 mm
  • Edition Grand format
Romans français

La vraie vie

4.05 / 5 (6597 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

C'est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu'au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent.Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l'autre. La vraie. Alors elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l'existence. Elle fait diversion, passe entre les coups, et conserve l'espoir fou que tout s'arrange un jour.La candeur des contes de notre enfance mêlée à la terreur des thrillers de Stephen King. Bernard Lehut, RTL.Le phénomène de la rentrée littéraire 2018. Nicolas Carreau, Europe 1.Un tour de magie. Amélie Nothomb.Prix Renaudot des lycéens, Grand Prix des lectrices de Elle (roman), Prix du roman Fnac, prix Filigranes, prix Victor-Rossel, Étoile du roman, Prix du premier roman (Québec), La Vraie Vie a été traduit dans une vingtaine de langues.

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  • Date de parution 28/08/2018
  • Nombre de pages 262
  • Poids de l’article 291 gr
  • ISBN-13 9782378800239
  • Editeur ICONOCLASTE
  • Format 186 x 136 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Elle, car elle n’a pas de prénom, n’a que 10 ans quand nous entrons dans sa vie. Une vie dans un pavillon d’un lotissement gris, le Démo, entre une mère transparente, craintive, sans force, qui subit et dont la principale occupation est de prendre soin des animaux : perruche, chèvres etc…., un père chasseur de gros gibier, pouvant aller à l’autre bout de la planète pour assouvir sa passion. Et puis il y a Gilles, son jeune frère, au si joli sourire, celui dont elle prend soin, celui qu’elle veut préserver et protéger de la vraie vie, celle qu’ils vont devoir affronter.

Ma lecture

Les histoires, elles servent à mettre dedans tout ce qui nous fait peur, comme ça on est sûr que ça n’arrive pas dans la vraie vie.(p17)

J’évite souvent les romans dont on parle beaucoup, trop, à sens unique et surtout toujours dans le même sens, l’excellent, le bon etc…. J’ai souvent été déçue….

Et bien en voilà un dont je vais tout de suite vous dire pourquoi c’est pour moi un COUP DE CŒUR…..

Il y avait longtemps que je n’avais pas ressenti dès les premières pages, l’urgence de continuer. Le livre restait scotché à mes mains, un chapitre de plus pour avoir confirmation que la tension s’installait, que tout n’était pas rose, qu’il allait bien falloir que cela éclate, rester bloquer sur certaines phrases, certaines situations tellement elles étaient fortes.

Partir d’un récit d’une vie ordinaire, simple, quoique parsemée de petits événements qui laissent penser que tout n’est pas limpide dans cette famille.

Ils vivent au milieu des cadavres :

  • d’animaux naturalisés car trophées de chasse, passion du père
  • un cimetière de voitures qui devient le terrain de jeux des enfants
  • un bois des petits pendus

et leur famille c’est :

  • un père coléreux, brutal, insensible sauf aux chansons de Cloclo sur lesquelles il peut verser une larme, vautré sur sa peau d’ours sur le canapé, un whisky à la main,
  • une mère « amibe » (tellement représentatif de cette femme martyrisée mais silencieuse),
  • une presque adolescente, observatrice, intelligente qui ne souhaite que rendre sa vie et celle de son jeune frère plus douces.

Une douceur sucrée va être le déclencheur du basculement du monde de l’enfance à la vraie vie : celle des adultes, celle du sens de la responsabilité et de la volonté de vouloir changer le cours des choses pour rendre la vie plus belle, pour qu’elle ne soit pas ce qu’elle est, pour avoir une chance s’en sortir indemne.

Je ne veux rien vous dévoiler de plus mais à partir de ce moment là, cette vie ordinaire va doucement mais sûrement devenir, au fil des quatre années qui suivent, totalement différente. Cela va vite, on va à l’essentiel.

Vivre entourée de bêtes mortes et ressuscitées grâce à la taxidermie peut provoquer chez beaucoup un sentiment d’horreur, ne plus se sentir en sécurité mais observé, épié, envahi.

L’une compense en s’occupant d’animaux vivants, d’autres en les évitant, en les tenant à distance. Son père lui est une bête parmi les bêtes, une des plus ignobles et comment survivre, se défendre : en laissant monter en soi la bête qui sommeille sans devenir à son tour comme elle.

Cette bête-là voulait manger mon père. Et tous ceux qui me voulaient du mal. Cette bête m’interdisait de pleurer. Elle a poussé un long rugissement qui a dépecé les ténèbres. C’était fini. Je n’étais pas une proie. Ni un prédateur. J’étais moi et j’étais indestructible. (p198)

Tout au long de la lecture l’émotion, les sentiments se bousculent. L’auteure n’écrit pas tout, suggère,et ne tombe pas dans la facilité de scènes sanguinaires, mais à travers le regard de cette fillette qui grandit, qui découvre les transformations qui s’opèrent en elle mais qui paralèllement sent ses sentiments évolués et va comprendre que pour survivre elle va devoir adopter d’autres règles, afin de redonner à Gilles, ce si beau sourire et pour qu’il ne devienne pas comme eux.

Mais plus elle grandit et plus elle comprend que la Vraie Vie est parfois bien différente et elle va devenir adulte avant l’heure, se sentir responsable d’événements dont elle n’a été que le témoin, elle va faire en sorte de se préserver, reconnaissant les signes avant-coureurs du mal, s’en protéger. Continuer à avancer, car un jour ou l’autre tout cela devra avoir bien une fin. Et si la solution était de revenir en arrière et de modifier les causes du mal…..

En incluant dans son récit des personnages aux surnoms évocateurs : Plume, Champion mais aussi le professeur et sa femme Yaëlle au visage impassible, l’auteure confronte l’adolescente à la réalité du monde et des adultes, à leur brutalité, leur sauvagerie, à la vraie vie où elle commence à mettre les pieds, les yeux et le cœur.

Un roman qui se lit d’une traite car il y a urgence, il y a vies en danger, il y a révolte. Mais on n’a pas toujours le choix des armes et pour s’en sortir il faut parfois jouer le même jeu que ceux qu’on abhorre.

Je n’aime pas la violence gratuite dans les romans, pour faire parler du livre parfois, pour atteindre des degrés d’insoutenabilité mais dans celui-ci ce n’est pas de la violence mais de la psychologie, ce n’est qu’une vie, une vraie de fillette qui a dû grandir vite et sauver ce qui pouvait encore l’être.

L’auteure nous engage dans une montée vertigineuse où l’on perd pied, la gorge se noue, la peau frissonne mais elle maîtrise totalement l’escalade et la chute finale. Pour un premier roman c’est un coup de maître : il laisse des traces, un conte de la folie ordinaire ou non, de la vraie vie quand on doit quitter le monde de l’enfance pour entrer dans le monde des adultes à pieds joints.


Quatrième de couverture


Le Démo est un lotissement comme les autres. Ou presque. Les pavillons s’alignent comme des pierres tombales. Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère, est transparente. Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.


Mon avis


Un lotissement, des pavillons, des familles. Des contacts parfois réduits au minimum, de temps en temps un peu plus. Rapprochons-nous : un couple, deux enfants : une fille (l’aînée) et un garçon. L’ambiance n’a pas l’air terrible. Le père est chasseur de gros gibiers, d’ailleurs il en exhibe fièrement quelques-uns et ça ne passionne pas sa progéniture, plutôt effrayée par « ses morts ». La mère soumise, globalement inexistante et d’aucun soutien pour ses gamins.


Les enfants, eux, ne font pas de vagues, histoire de ne pas énerver le père, qui n’est pas net, voire dangereux… Chacun vits sa vie vaille que vaille jusqu’au jour où un événement tragique fait exploser ce faux équilibre. Le petit frère ne rit plus, il n’est plus le même et à partir de là, sa sœur va essayer de changer le cours des choses. C’est une énorme responsabilité à onze ans, trop lourde pour celle qui aurait été plus heureuse si elle était née ailleurs.


C’est ce combat vital, quotidien, éprouvant, épuisant que nous présente l’auteur. C’est la fillette qui s’exprime mais elle a le recul et le regard d’une adulte parfois. Sans doute parce qu’elle a trop souffert. On est révolté et on ne peut pas agir….


L’écriture est fluide, le style percutant vu ce qui est évoqué.  J’ai trouvé certains faits très caricaturaux mais globalement c’est un bon roman parce qu’il secoue le lecteur.


La nuit du chasseur

Adeline Dieudonné marquera cette rentrée littéraire 2018. Car outre le succès public et les nombreux prix venus couronner La vraie vie, elle prend d’emblée place parmi les plumes qui comptent dans la littérature francophone contemporaine.

L’inventaire est impressionnant. Il n’y a quasiment pas un média – télévision, radio et presse écrite – qui ne se soit penché sur le premier roman d’Adeline Dieudonné pour en souligner les qualités. J’en viens du reste à me demander s’il est bien utile pour le modeste blogueur que je suis de poursuivre la série d’éloges, car j’ai moi aussi succombé aux charmes de «La vraie vie» et à cette histoire digne du Stephen King de «Misery».

Du coup, ma chronique sera un collage qui rendra par la même occasion hommage aux plumes qui ont analysé ce formidable suspense. Comme l’écrit Jérôme Garcin dans L’Obs, le livre s’ouvre «par le spectacle mortifère d’une faune empaillée dont le totem est une défense d’éléphant: félins, cerfs, daguets, sangliers, gnous, oryx, impalas, hyènes, tous tués par le père, un viandard éthylique en tenue militaire, qui les expose comme autant de trophées dans une pièce muséale de son pavillon d’une sinistre banlieue belge.» Un père violent et prédateur, «un homme immense, avec des épaules larges, une carrure d’équarrisseur. Des mains de géant. Des mains qui auraient pu décapiter un poussin comme on décapsule une bouteille de Coca.»

En face de lui, une ombre comme le dit Laurence Houot sur Culturebox: «Une femme maigre, avec des long cheveux mous (…) La famille redoute ses accès de colère froide, qui finissent toujours par s’abattre sur la mère.»

Reste la narratrice, 11 ans, et son petit frère Gilles. Ils tentent de s’en sortir, se livrant à leurs jeux dans la casse auto, en rendant visite à une voisine conteuse, en attendant le marchand de glace. Jusqu’au jour où ce dernier est victime d’un grave accident, la bombe de crème chantilly lui explosant au visage.

C’est Frédérique Roussel qui nous livre la suite dans Libération: «Des images cauchemardesques ont envahi les jeunes têtes. Le frère de 8 ans a une réaction de repli autistique et se délecte désormais de torture animale. Elle, elle est déterminée à le sauver du monstre qui l’a investi, jusqu’à imaginer construire une machine à voyager dans le temps pour revenir juste avant la scène du glacier.»

La narratrice se souvient de «Retour vers le futur», mais pour reproduire ce bond dans le passé, elle a besoin d’en savoir plus. Les cours du professeur Pavlović vont l’aider à progresser et à devenir une championne de la physique quantique.

Mais Gilles s’est rapproché de son père pendant ce temps, s’est inscrit au club de tir et a pris ses distances avec sa sœur qui, comme sa mère va devenir une proie lors d’une partie de chasse mémorable.

Pascal Blondiau dans «Le carnet et les instants», résume parfaitement combien «cette histoire de révolte, de résilience, de rage à vivre la vraie vie» nous est servie «dans un registre narratif pur, extrêmement visuel et sensible, d’une clarté et d’une efficacité absolue, soutenue par des métaphores cinglantes». Et laissons la conclusion à Alexandre Fillon dans Sud-Ouest Dimanche : Une chose est certaine, Adeline Dieudonné arrive parfaitement à prendre son lecteur en otage et à le surprendre du début à la fin. Il y a quelque chose de Joyce Carol Oates chez elle. L’avenir lui appartient.»

C’est l’un des pavillons gris, alignés comme des pierres tombales, qui composent le "Démo". Initialement habité par l’architecte à l’origine du lotissement, il en est le plus grand et le plus lumineux. Et puis il est pourvu d’une cave, privilège non négligeable puisqu’il évite de vivre dans l’odeur constante de moisissure que l’humidité introduit dans les autres maisons.

Ce n’est pas pour autant qu’on y vit plus heureux…

Le père, homme brutal à la carrure d’équarisseur et aux mains de géant, a trois passions : la chasse, la télé et le whisky. L’une des pièces de la maison, interdite au reste de la famille, est d’ailleurs dédiée à ses trophées, macabre musée personnel empli des vestiges de traques lointaines.

La mère, femme maigre aux cheveux mous, est si insignifiante qu’elle évoque une forme de vie primitive, une "amibe" -comme la définit sa fille- que seules la terreur de son époux et l’affectueuse attention qu’elle accorde à ses trois chèvres font vaguement sortir de sa léthargie. 

Heureusement, il y a Gilles, le jeune frère rieur que la narratrice aime comme une mère, d’un amour pur et indestructible, et qu’elle s’est donnée pour mission de guider, de protéger.

Mais comment aurait-elle pu prévoir cet accident aussi ridicule que terrifiant qui d’un seul coup met fin à la joie du garçon ? Le glacier dont ils guettaient chaque jour le camion est défiguré et tué sous leurs yeux par l’explosion du syphon d’une bombe de chantilly qui aura rarement aussi bien porté son nom.

Traumatisé, Gilles bascule dans le mutisme et part en vrille, laissant peu à peu "la vermine prendre le pouvoir dans sa tête". Il s’enfonce dans une noirceur bestiale, se rapproche du père dont les crises de violence sont plus fréquentes depuis qu’il a perdu son emploi, et manifeste une hostilité sourde et effrayante envers sa sœur. Elle, rêve de remonter le temps avant l’accident. Littéralement. Et pour y parvenir, elle sera Marie Curie, comptant pour cela sur son intelligence froide et l’aide d’un professeur particulier qui, détectant en cette jeune adolescente des capacités exceptionnelles en sciences et mathématiques, l’initie à leurs plus insondables mystères. 

Au fil de sa voix, le récit oscille entre la fraîcheur qu’apportent sa spontanéité et la simplicité parfois enfantine de son langage, la force que révèle sa maturité, et la noirceur d’une ambiance digne d’un film d’horreur. La jeune héroïne, étrangère aux préoccupations futiles des autres adolescentes, portant sur les transformations de son corps et les émois conséquents l’œil clinique d’une scientifique, garde la tête froide mais aussi sa sensibilité, focalisée sur son fou projet de sauvetage fraternel. Parviendra-t-elle à le concrétiser avant que la catastrophe qu’annonce la tension croissante qui oppresse le lecteur survienne ?

Un texte fort, à la fois brutal et surprenant. Et j’ai beaucoup aimé la fin…


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