Kenzie & Gennaro Tome 6 Moonlight Mile
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l’avis des lecteurs
Je trépignais tellement d'impatience à l'idée de retrouver le duo Kenzie & Gennaro, que je n'ai même pas pu attendre la sortie en poche du dernier roman de Dennis Lehane, "Moonlight Mile".
Et je les ai retrouvés avec plaisir, un peu surprise de les savoir mariés, parents d'une petite fille, et du coup un peu inquiète aussi, à l'idée qu'ils aient perdu de leur fougue...
Ils ont d'ailleurs abandonné leurs casquettes de détectives privés et indépendants ; Patrick travaille par intermittence au sein d'une agence d'investigations pour clientèle fortunée, et Angela a repris ses études. Ils habitent une petite maison située dans leur quartier de Boston, qu'ils n'ont pas voulu quitter, mais les fins de mois sont particulièrement difficiles..
La réapparition dans leur vie de Béatrice McCready (voir "Gone, Baby gone") va pousser nos deux héros à renouer avec le danger et le monde du crime...
Pour rappel, Béatrice avait fait appel à Kenzie et Gennaro, douze ans auparavant, pour qu'ils retrouvent sa nièce Amanda, gamine négligée par une mère alcoolique et inconsciente. Maintenant âgée de 16 ans, Amanda n'a plus donné de nouvelles à sa tante depuis plusieurs semaines, ce qui n'est pas dans ses habitudes et inquiète beaucoup Béatrice.
Après quelques réticences, Patrick accepte, à la demande de cette dernière, de partir une nouvelle fois à la recherche de la jeune McCready.
"Moonlight Mile" est un récit percutant, dont l'action, entre agissements de la mafia russe et magouilles de voyous sans envergure, est rondement menée, ce qui n'est sans doute déjà pas si mal... Mais ce que j'attends particulièrement d'un roman noir, et ce qui fait qu'à mes yeux, certains sortent vraiment du lot, c'est qu'il m'immerge dans une ambiance lourde, voire un peu glauque, désespérée, quelque chose en tout cas d'intense et de prégnant. C'est ce qui donne notamment leur profondeur à des romans tels que "Ténèbres, prenez-moi la main" ou encore "Gone, Baby gone", qui, en disséquant la part obscure de l'âme humaine, en démontrant la fragilité de la frontière entre le bien et le mal, se révèlent des récits particulièrement marquants.
Je suis en train, avec cette parenthèse, de vous expliquer pourquoi je n'ai pas été emballée tant que cela par "Moonlight Mile". J'y ai pourtant cru : on y décèle bien par moments l'ébauche de ce qui fait la richesse des opus précédemment cités, l'acuité du regard que porte l'auteur sur son environnement, son analyse parfois amère des faiblesses des hommes, ou des limites du système judiciaire et social. Mais cela reste une ébauche, et j'ai trouvé cela dommage, parce que je sais que Lehane est capable de faire bien mieux...
Alors, sans doute serait-il exagéré de dire que Kenzie et Gennaro s'embourgeoisent (ces deux-là sont toujours aussi attachants), mais peut-être est-il temps pour l'auteur de laisser ses héros vivre en paix...
La lecture de "Moonlight Mile" aura néanmoins été un moment agréable, mais je n'en garderai pas un souvenir impérissable.
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"Sacré"
Ils reviennent ! Qui ? Patrick Kenzie et Angela Gennaro pardi. Nos deux privés préférés, que l’on croyait à jamais perdus pour le polar. Dennis Lehane les a repris dans Moonlight Mile. Un vrai bonheur. Je sais, des esprits chagrins ne manqueront pas de dire que ce n’est pas le meilleur Lehane, et ils auront raison, ce n’est pas le meilleur. Moins dense et effrayant que Ténèbres prenez-moi la main ou Gone, baby gone. N’empêche que c’est quand même un bon cru. Et qu’un bon cru de Lehane vaut pas mal d’autres choses que l’on peut lire. Et puis c’est tellement bon de les retrouver !
Il y a treize ans, Patrick Kenzie et Angela Gennaro retrouvaient Amanda McCready, gamine de quatre ans enlevée à sa mère. Une mère indigne, qui ne s’occupait jamais d’elle. C’était Gone, baby gone. Elle avait été enlevée par des flics qui avaient décidé de court-circuiter la justice et les services sociaux pour confier les enfants qu’ils considéraient (souvent à juste titre) comme maltraités à des couples qui s’en occuperaient correctement. Patrick et Angela avaient donc retrouvé Amanda, et l’avait rendue à sa mère indigne, inconsciente, indéfendable …
Aujourd’hui Angela fait des études, Patrick travaille au coup par coup, sous payé, pour une grosse agence d’enquêtes privées au service des plus riches. Ils ont une fille de quatre ans … Ils tirent le diable par la queue et Patrick n’aime ni son travail, ni les gens à qui il profite.
C’est sans doute pour cela que, lorsque la tante d’Amanda vient leur dire que la jeune fille qui a aujourd’hui 17 ans a une nouvelle fois disparu, Patrick accepte de la chercher de nouveau. Au risque de perdre toute possibilité d’emploi fixe, au risque de mettre sa famille en danger.
Ils reviennent donc pour notre plus grand bonheur. Quel plaisir de les retrouver, de voir comment ils ont vieilli (et nous avec) de retrouver leurs dialogues inimitables, leur humour, leur amour et leur rage toujours intacte. Car s’ils ont pris quelques années, s’ils sont moins casse-cou (ayant beaucoup plus à perdre), si les courbatures font mal plus longtemps, on les aime toujours autant. Quel plaisir de revoir l’abominable Bubba, sur qui les années ne semblent pas avoir de prise.
Quel plaisir de voir que Dennis Lehane n’a rien perdu de son talent de dialoguiste. Les répliques claquent, les personnages ont le sens de la formule, et certaines scènes de dialogue, comme celle entre Patrick et trois adolescentes typiques ayant plus de dollars dans leur compte en banque que de mots à leur disposition vaut son pesant de cacahouètes.
Quel plaisir aussi de voir que l’auteur n’a rien perdu non plus de son indignation face aux injustices, toujours plus flagrantes, toujours plus rageantes. Car comme toujours, en toile de fond d’une histoire haletante, il dresse le portrait de sa ville et de ses habitants. De gens paumés, laminés par la crise économique, complètement désemparés quand le sacro-saint profit, l’évangile des gagnants, le Dieu marché auxquels ils avaient cru, qu’on leur avait vendu s’est écroulé et les a laissé sans rien.
Ce désarroi, cette panique, ce désespoir baignent le roman, mais ne le dominent pas. Car Patrick et Angela, comme leur auteur, restent fidèles à certaines valeurs et ne sont pas prêts à faire n’importe quoi pour s’en sortir.
« Mes joies l’emportent sur mes peines » déclare Patrick à la fin du roman. Cela vaut aussi pour le lecteur.
Certes, le dernier Dennis Lehane Moonlight Mile n’était pas un de ses meilleurs, et certainement pas du niveau de Ténèbres, prenez-moi la main ou Gone, baby Gone (mais quand même mieux que tous les millenium du monde, ou que n’importe quel serial killer de supermarché ou que … bref) … Du coup, on en a entendu dire, d’un air faussement navré, qu’il était en perte de vitesse, qu’il n’avait plus d’inspiration … Pan sur le bec ! Dennis Lehane est un géant, il le prouve une fois de plus avec Ils vivent la nuit.
1926, Boston. Vous vous souvenez sans doute de la grève des flics de 1919. Celle qui se termina en chaos total. Alors vous avez en tête la famille Coughlin, dont le père est un des flics en vue de la ville. On avait suivi Danny, l’un des fils. En 26, il a du souci à se faire avec un autre fils, son plus jeune, Joe, qui est passé en face, chez les vendeurs de gnole.
Nous sommes en pleine prohibition, l’âge d’or des truands, et Joe travaille pour l’un d’eux. Jusqu’à ce qu’il tombe amoureux d’Emma Gloud, maîtresse d’un des caïds de la ville. Son destin est tracé. Il fera de la prison, sortira lieutenant de la mafia italienne et continuera sa route, jusqu’à la Floride et Cuba. Une route faite de trahisons, d’amours, d’amitiés, de luttes. Une route qui épousera l’Histoire américaine au travers de l’Histoire du crime.
Ce qui frappe dans un premier temps c’est le talent d’accroche de Dennis Lehane : Dès la première phrase on est immergé dans le bouquin, et on ne le lâche plus, pendant plus de cinq cent pages (que j’ai dévorées en deux jours, au détriment de la famille, du sommeil et grâce il faut l’avouer à un week-end particulièrement pluvieux). On connaissait déjà son talent à créer des personnages auxquels on s’attache, à leur donner consistance, à faire claquer les dialogues et à tendre son récit. Et bien il n’a rien perdu de ce talent, bien au contraire.
Dennis Lehane est donc un grand conteur. Qui revient ici aux sources du genre : la grande époque de la prohibition, les gangsters en chaussures bicolores, les Thompson sous le bras, la mafia, Lucky Luciano, règlements de compte, flics pourris, livraisons d’alcool, speakeasy … Bref les origines, les images, les lieux, les situations que tout amateur de polar connaît par cœur. Avec, également une construction on ne peut plus classique : ascension et décadence d’un truand.
Et malgré cela, il arrive à nous embarquer dans son histoire, à nous passionner, et même à nous surprendre. Par le souffle qui anime son récit, par la familiarité immédiate avec les personnages, par la limpidité de son écriture et de sa construction qui, comme chez les meilleurs Elmore Leonard, donne l’impression que ce doit être facile d’écrire comme ça, puisque c’est si facile et évident à lire. Impression ô combien trompeuse !
Là encore, chapeau l’artiste.
Pour finir, on peut venir me raconter que Dennis Lehane a écrit, « par hasard » aujourd’hui, une histoire vieille de plus de 80 ans, sur une époque où le monde vit une crise majeure et où les ouvriers sont jetés à la rue. On peut venir me dire que je vois des intentions là où il n’y en a pas quand il fait dire à Joe Coughlin au moment où il est en prison :
« Un usurier casse la jambe d’un type qui n’a pas remboursé ses dettes, un banquier en expulse un autre de chez lui pour la même raison, mais pour toi c’est pas pareil – comme si le banquier se contentait de faire son boulot alors que l’usurier est un criminel. Moi je préfère l’usurier : lui, au moins, il assume ce qu’il est. Quant au banquier, je pense sincèrement qu’il devrait se trouver à ma place. »
On peut me dire tout ça, mais je ne suis pas obligé d’être d’accord.
Je ne pense pas que le choix de traiter du maccarthisme et de la paranoïa dans le magistral Shutter Island, juste au moment de la mise en place du « Patriot Act » était innocent, je ne pense pas davantage que le choix de la période et du point de vue adoptés ici, justement aujourd’hui, le soit. C’est parfois en nous parlant du passé que les grands romanciers nous parlent le mieux du présent, et de ses risques. Et Dennis Lehane est assurément un grand romancier.
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