Danny Coughlin
  • Date de parution 12/10/2016
  • Nombre de pages 400
  • Poids de l’article 240 gr
  • ISBN-13 9782743637781
  • Editeur RIVAGES
  • Format 171 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Ouvrage de référence de l'auteur Policier historique Thriller Romans noirs États-Unis Entre deux guerres

Danny Coughlin Tome 3 Ce monde disparu

3.94 / 5 (412 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

En 1943, la mafia prospère dans un monde en guerre. Après avoir régné sur le trafic d’alcool en Floride, Joe Coughlin a passé la main à son second Dion Bartolo. Désormais conseiller occulte et homme d’affaires indispensable aux opérations des gangsters Meyer Lansky et Lucky Luciano, Joe mène une vie plutôt tranquille lorsqu’il apprend que quelqu’un veut sa peau. Troublé, il cherche qui veut se débarrasser de lui, et pour quelle raison…Auteur primé pour Mystic River et Shutter Island, Dennis Lehane nous plonge, avec la suite d’ Ils vivent la nuit, dans « la meilleure histoire de gangsters depuis Le Parrain ».

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  • Date de parution 12/10/2016
  • Nombre de pages 400
  • Poids de l’article 240 gr
  • ISBN-13 9782743637781
  • Editeur RIVAGES
  • Format 171 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Quatrième de couverture


En 1943, le monde est en guerre mais aux USA la mafia est prospère. Après avoir régné sur le trafic d'alcool en Floride, Joe Coughlin a passé la main à son second Dion Bartolo. Joe agit comme conseiller occulte pour les gangsters Meyer Lansky et Lucky Luciano. Mais un jour, il reçoit la visite d'un gardien de prison qui est porteur d'un terrible message : quelqu'un veut sa peau. Troublé par cette mise en garde, Joe cherche à découvrir qui est son ennemi. L'enjeu est d'autant plus sérieux qu'une taupe a rencardé la police sur l'existence d'un labo de drogue clandestin...


Mon avis


C’est avec ce livre que Dennis Lehane conclut sa trilogie sur la famille Coughlin. Contrairement au tome précédent, on ne se trouve pas avec une grande fresque dans les mains (le nombre de pages a d’ailleurs considérablement diminué), le temps et l’espace sont plus « ciblés », il y a peu d’années, moins de lieux, moins de protagonistes….Ce n’est pas pour autant une « petite » histoire. Le fond a du corps, de la tenue, même si Dennis Lehane a fait beaucoup mieux.


Ce monde disparu est un monde désenchanté où les hommes ne croient presque en rien, à part, peut-être, aux fantômes qui les hantent….


Joe est « rangé des voitures » mais sa vie, à moins de quarante ans, ressemble à celle de quelqu’un qui a trop et mal vécu. Il a un fils et pour ce dernier, il est père jusqu’au bout des ongles, le faisant passer en priorité avant toute autre chose, d’autant plus qu’il n’a que lui, sa maman étant décédée. Ce petit Tomas est peut-être la seule personne, en apparence, car Joe est un dur qui ne se dévoile pas, qui lui procure des émotions. Le protéger, ne pas en faire un orphelin est sa seule hantise, sa seule raison de vivre ?

« Quand Tomas cilla, Joe comprit qu’il découvrait chez son père quelque chose qu’il n’avait encore jamais vu : cette fureur redoutable et glacée qu’il avait tout fait pour dissimuler au cours de son existence. [….] la marque de naissance des hommes de la famille Coughlin. »

Je crois que, derrière la fureur glacée, déterminée, de Joe, il y a un papa, un vrai, avec toute sa tendresse, tout son amour, toute son affection pour Tomas, le sang de son sang….


La guerre des gangs existe, comme la seconde guerre mondiale (en toile de fond assez peu développée) qui se déroule loin des Etats-Unis où se situe le principal de l’action. La première est mesquine, insidieuse, sournoise ; personne n’est fiable, même si chacun veut faire croire qu’il est plus honnête que le voisin…. Mais c’est quoi l’honnêteté, c’est quoi « être de la même famille et être frères » ?


Les faits sont retranscrits froidement, sans artifice, bruts, et de temps à autre, sanglants. On observe les erreurs mais également les réussites de ceux qui sont là, sous nos yeux. Les personnages de l’auteur ont ce supplément d’âme qui les rend palpables et on se prend à aimer ses voyous sans foi ni loi. Pourquoi ? Peut-être, parce qu’on voit au-delà des apparences….derrière le masque de froideur que les gens de ce milieu adopte….


L’écriture est celle qui fouille les âmes, les raisons des choix ou des refus et encore comment un être humain peut en arriver à basculer du mauvais côté. Les destins sont marqués au fer rouge, les vies sont tortueuses, torturées, jamais droites, mais ces trafiquants ont besoin de sentir les poussées d’adrénaline pour avoir l’impression d’exister et ils ne peuvent y arriver qu’avec le contact de la violence, de la fourberie, de la fraude…. C’est leur moteur …. De toute façon, ils n’ont rien connu d’autre…..


Désenchanté, sans illusions, mais terriblement réaliste, ce dernier opus termine la trilogie avec un ton précis et juste. Peut-être pas du grand Lehane mais du bon, sans aucun doute.

Voici donc la conclusion de la trilogie de la pègre de Dennis Lehane : Ce monde disparuUn très bon polar, mais pas un grand Lehane.


1943, les US sont rentrés en guerre. Ce qui pose quelques problèmes aux truands de Tampa qui voient bon nombre de leurs hommes mobilisés. Joe Coughlin, qui a été à la tête de la pègre locale s’est retiré, devenant, peu à peu un notable. Mais il reste le conseiller de son grand ami Dion Bartolo, parrain local. Un conseiller tellement efficace que, grâce à lui, tout le monde s’en met plein les poches.

C’est pourquoi personne ne comprend quand il apprend qu’un contrat a été mis sur sa tête, et que l’échéance est dans huit jours. Joe n’a pas peur pour lui, mais pour son fils Tomas, déjà orphelin de mère. Alors que les tensions entre les différentes bandes se ravivent, Joe commence une véritable course contre la montre.

Si Ce monde disparu était signé par un inconnu, je dirais que c’est un très bon polar, que l’on a grand plaisir à lire, qui dépeint bien une certaine époque et un certain milieu. Que les personnages sont bien campés, et que le final est très fort.

Mais c’est un roman de Dennis Lehane. L’auteur de Ténèbres prenez-moi la main, de Gone, baby gone, de Mystic River, de Shutter island et de Un pays à l’aube. Alors, forcément, on en attend plus.

Comparé à Un pays à l’aube, le premier roman de la trilogie, ce dernier ouvrage manque de force, de puissance, de souffle. Tout fonctionne, l’histoire est bien troussée, il y a quelques scènes remarquables … mais il manque la folie, par exemple, de la description de la grève de la police, il manque la force dévastatrice du chaos.

Je suis sans doute injuste avec cet auteur, que je condamne à n’écrire que des romans monumentaux. Celui-ci est juste très bien, sans aucun doute au-dessus (peut-être même bien au-dessus) de ce qui se publie tous les jours ici ou là, et j’ai pris plaisir à le lire. La fin très mélancolique est vraiment réussie et relève l’impression que l’on a tout au long de la lecture, cela finit donc sur une note très forte … mais je suis déçu quand même.

J’espère qu’on retrouvera bientôt le grand, l’immense Dennis Lehane.

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