Cycle Tokyo
  • Date de parution 16/03/2022
  • Nombre de pages 432
  • Poids de l’article 498 gr
  • ISBN-13 9782743655754
  • Editeur RIVAGES
  • Format 225 x 156 mm
  • Edition Grand format
Policier historique

Cycle Tokyo Tome 3 Tokyo revisitée

3.57 / 5 (28 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

1949. Shimoyama, le président des chemins de fer japonais a disparu. Son corps ne tarde pas à être retrouvé, démembré, sur les voies. Shimoyama venait de procéder au licenciement de 30 000 travailleurs du rail, il était donc devenu une cible potentielle. Harry Sweeney, flic désabusé du Montana, se retrouve chargé d'enquêter, sans conclusion définitive. L'affaire rebondit en 1964 lorsqu'un auteur qui devait écrire sur l'affaire Shimoyama disparaît. Cette fois, c'est un privé, Murota Hideki, qui tente de remonter la piste. L'affaire rebondira une dernière fois en 1989, alors que l'empereur Hirohito est mourant. Donald Reichenbach, un ancien agent de la CIA devenu un brillant traducteur, semble rattrapé par son passé...

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  • Date de parution 16/03/2022
  • Nombre de pages 432
  • Poids de l’article 498 gr
  • ISBN-13 9782743655754
  • Editeur RIVAGES
  • Format 225 x 156 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Fièvre japonaise

Le pitch

Tokyo, 1949. Comme point de départ, l’une des affaires les plus retentissantes du Japon moderne, digne de l’assassinat de Kennedy selon Peace : la mort mystérieuse de Shimoyama Sadanori, le président des chemins de fer japonais. Suicide ou meurtre ? L’homme, qui devait assumer le licenciement de 30 000 salariés du rail, était en danger, menacé. Construit avec un talent époustouflant, cette fiction ultra documentée se lit à plusieurs niveaux et trois époques. Telle une trilogie dans la trilogie. Écrit dans le style « David Peace », toujours aussi âpre, fiévreux et inimitable. Un immense roman noir.

N.B. Avec Tokyo Revisitée, David Peace boucle sa trilogie japonaise qui se déroule pendant l’occupation militaire américaine, entamée en 2007 avec Tokyo année zéro, puis poursuivie avec Tokyo, ville occupée en 2009. Chaque roman peut aussi être lu les uns indépendamment des autres.


Pourquoi je vous le conseille ?

Pour mieux comprendre le Japon contemporain à travers certains faits-divers qui nous ont totalement échappés. Car « le crime est une clé de lecture formidable d’une époque. » Dixit David Peace, qui réussit à tisser finement l’histoire et la fiction, les personnages réels et des héros inventés. Parce que l’auteur s’appuie sur une immense documentation, lui qui est Tokyoïte depuis 1994. Car ses personnages sont complexes, obsessionnels. Pour le style, incontestablement. L’incantation, la poésie, le rythme. Car cette écriture habitée procure une expérience de lecture hors du commun. Et je pèse mes mots.

L’ECRITURE, LE STYLE INIMITABLE. Le « style David Peace », est fait de pur romanesque, de poésie, de fragments répétitifs, d’apparitions fantomatiques, de rêves, d’ellipses incessantes. Des passages entiers rythmés comme des incantations. Des sonorités qui valent sensations. L’auteur multiplie les registres, variant les voix, du rapport de police aux rêves prémonitoires, des descriptions criminelles aux chants funèbres. Une succession de phrases, de mots ou d’interjections scandés, répétés, martelés. Des flux de conscience où cohabitent fantasmes et hallucinations. Un style qui réclame l’attention. Il faut parfois faire des pauses, s’arrêter pour retrouver son souffle. Un rythme fiévreux qui porte les personnages aux limites de la santé mentale. « Ils sont venus, vêtus de noir et de blanc, par centaines, par milliers formant une longue file, une queue immense qui s’étire tout le long de la rue jusqu’à l’orée du parc. Vêtus de noir et de blanc, par centaines, par milliers, une longue file, une queue immense qui avance, lentement, lentement, pas à pas, des heures durant, sous le soleil, le soleil de l’après-midi, vers la porte, vers le temple. Vêtus de noir et de blanc, par centaines, par milliers, une longue file, une queue immense qui avance, lentement, lentement, pas à pas, pendant des heures, sous le soleil, le soleil de l’après-midi, pour aller s’incliner devant le défunt en signe de deuil, pour honorer Sadanori Shimoyama… ».

DES PERSONNAGES HABITÉS. Portés par leur obsession de la vérité, ils avancent avec l’angoisse du détail chevillée au corps. Ils répètent les mêmes gestes, recommencent les mêmes parcours, encore et encore, dans un monde cauchemardesque. Trois personnages qui se répondent sur trois temporalités. Une trilogie dans la trilogie. Harry Sweeney, un flic du Montana, totalement décalé dans le Tokyo de 1949, inspiré d’un personnage réel comme tout droit sorti d’un roman de Dashiell Hammett. Murota Hideki, le détective privé japonais de 1964, était déjà un personnage de Tokyo année zéro. Donald Reichenbach enfin, qui apparait à la fin des années 80, ex-agent de la CIA devenu traducteur, digne héritier des héros de roman d’espionnage à la John le Carré ou Norman Mailer, éternel apatrideDans une atmosphère moite, pluvieuse, ces hommes au passé incertain, aux secrets pesants, sombrent peu à peu, l’alcool aidant. Pris au piège de leurs obsessions. Un grand roman noir aussi éprouvant que passionnant.

UN PASSÉ QUI ÉCLAIRE LE PRÉSENT. David Peace est un gaijin, un étranger (anglais en l’occurrence) vivant au Japon depuis 1994. « J’ai écrit la trilogie de Tokyo pour comprendre la ville actuelle. (…) Il y a eu beaucoup de crimes pendant l’occupation américaine et j’en ai sélectionné quelques-uns qui ont une pertinence par rapport au présent. » L’auteur, ici comme dans le reste de son œuvre, unit l’histoire d’un pays et la fiction policière, le passé et le présent. En l’espèce, il part du constat que “L’occupation américaine au Japon est une période brève mais importante pour la formation de la société japonaise contemporaine. On ressent encore cette grande tension aujourd’hui. En fait, si j’ai voulu traiter cette période, c’est parce qu’elle est importante dans la vie sociale du pays, et qu’il faut s’imprégner du passé pour comprendre le présent. ”


Je n’avais pas arrêté de lire, j’avais juste attaqué un monument qui demande du temps et de la concentration. Mais la lecture de Tokyo revisitée de David Peace rend au centuple les efforts consentis.

1949, dans une ville sous occupation américaine, Sadanori Shimoyama, nouveau président des chemins de fer japonais est assassiné. Dans un pays en proie à la misère, à la lutte contre le parti communiste, à la haine des étrangers, nombreux étaient ceux qui voulaient la peau du trop honnête Shimoyama. A commencer par les 100 000 cheminots que les autorités américaines, soutenues par les grands patrons japonais l’obligent à licencier.

Entre 1949, 1964 à la veille des JO, et 1988 année de la mort de l’empereur, trois hommes vont enquêter sur ce meurtre : Harry Sweeney, flic américain originaire du Montana, Murota Hideki, privé chargé de retrouver un écrivain fasciné par l’affaire Shimoyama, et finalement Donald Reichenbach, traducteur, en poste à Tokyo pour le compte de l’espionnage américain depuis 1948.

La lecture de Tokyo revisitée demande donc du temps, et même du temps de cerveau disponible car il faut un minimum de concentration. Non que l’histoire ou l’écriture soient compliquées. Mais le style, hypnotique, incantatoire donne envie de s’arrêter souvent, et presque de lire à haute voix pour vérifier comment le rythme que l’on sent, qui transporte, fonctionne à l’oral. A ce sujet deux remarques. La première, chapeau monsieur Jean-Paul Gratias. Garder en changeant de langue cette qualité rythmique plus proche de la poésie que de la prose, respect et admiration. La deuxième, j’ai raté la rencontre avec David Peace à Toulouse, mais il parait que le voir et l’entendre lire son texte est une expérience marquante.

Je suppose que l’on peut être immédiatement expulsé du bouquin si on n’est pas emporté par le flot. Et d’ailleurs habituellement je préfère les styles qui font dans la simplicité et la fausse impression d’évidence que ceux que l’on pourrait qualifier de plus « littéraire » (parce que c’est aussi très littéraire de faire simple). J’adhère la plupart du temps à la maxime d’Elmore Leonard, « si ça ressemble à de l’écrit, alors je réécris ». Mais là, exceptionnellement, j’ai été emporté et fasciné.

Il est d’ailleurs rarissime que je parle plus de style que d’intrigue, de fond ou de personnages. Ce qui ne veut pas dire que le fond n’est pas intéressant, bien au contraire. C’est pour moi une découverte, comme chaque roman japonais de l’auteur. La misère juste après la guerre, la guerre américaine contre le communisme exportée au Japon, le racisme envers les immigrés coréens, le paysage d’une ville puante, ravagée, le choix parfait de trois moments clés du récit … Tout est au diapason de l’écriture magistrale.

Alors si vous vous sentez d’attaque, si vous êtes prêts à vous plonger pendant quelques jours dans une lecture exigeante mais ô combien gratifiante, n’hésitez pas, Tokyo Revisitée est sans conteste un des grands romans de cette année.

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