Scalp
  • Date de parution 06/02/2020
  • Nombre de pages 240
  • Poids de l’article 136 gr
  • ISBN-13 9782757882054
  • Editeur POINTS
  • Format 179 x 109 mm
  • Edition Livre de poche
Thriller Romans noirs

Scalp

3.57 / 5 (37 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

"Mélange assez réussi de brutal roman d'apprentissage et de poétique nuit du chasseur français, Scalp peut prétendre aujourd'hui à s'imposer comme un véritable manifeste du genre."Rolling StoneÀ neuf ans, Hans voit son monde chavirer. Il apprend que l’homme qui l’a vu grandir n’est pas son vrai père. Son père biologique, Alex, vit à quelques centaines de kilomètres de là en pleine forêt, coupé du monde. Sa mère décide alors de l’envoyer rencontrer cet inconnu, parti il y a dix ans, avant même de savoir qu’il avait laissé un enfant derrière lui. Commence alors un parcours initiatique au cœur des bois.Cyril Herry est né à Limoges en 1970. Auteur, photographe et éditeur, il habite en Haute-Vienne. Scalp, huis clos à ciel ouvert aussi émouvant que glaçant, est son premier roman paru chez Points.

livré en 5 jours

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  • Date de parution 06/02/2020
  • Nombre de pages 240
  • Poids de l’article 136 gr
  • ISBN-13 9782757882054
  • Editeur POINTS
  • Format 179 x 109 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Invariablement quand je me plonge dans la lecture d’un conte, d’un récit sylvestre, mon esprit s’incline vers celle de Julien Gracq pour « Un balcon en forêt » édité en 1958. Le côté contemplatif, passif du lieu sied parfois à y décrire une atmosphère pesante, angoissante. L’économie du mot et des superlatifs convient de même à y implanter un registre aride, d’où l’isolement concourt, en contrepoint, à assembler l’inertie, propice au raptus…. Cette histoire romancée correspond justement à ces critères et l’on peut se questionner sur les passages écrits et ceux vécus, en ayant la connaissance du type d’existence du géniteur de l’ouvrage.

« Même si n’importe quel bout de terre ici-bas appartient toujours à quelqu’un, la forêt reste la forêt : pas celle des hommes, celle des mythes ; celle des rêves et des peurs. On aura toujours peur au fond des bois à la nuit venue, quoi qu’on dise. »

Hans a neuf ans. Et sa vie va basculer deux fois en l’espace de soixante-douze heures : la première quand sa mère lui annonce que l’homme auprès de qui il a grandi n’est pas son père. La deuxième quand sa mère décide qu’il est temps pour lui de partir à la rencontre du vrai, de celui qui s’en est allé il y a dix ans, Alex, qui vit maintenant en pleine forêt, loin des hommes, à quelques centaines de kilomètres de là. »

La pratique de la scalpation ou scalp était une pratique bien connue lors des conflits de la conquête de l’Ouest par les Amérindiens. Le fait de retirer le cuir chevelu représentait un trophée retiré à son adversaire mort ou vif. L’explication que je me fais du choix de ce titre m’est peut-être apparue vers la clôture de celui-ci. Mais j’y ai vu aussi de la défiance envers une frange de la société qui s’octroie des droits péremptoires et contraint autrui à vivre selon des codes liberticides où la différence produit le rejet.

Cyril Herry possède cette indéniable connaissance de la forêt, de ses clartés et de ses ombres. Il croque un roman noir minimaliste, qui s’inscrit dans une vague actuelle qui pourrait paraître redondante, en conjuguant les affects d’adultes en quête de réponses et ceux d’un enfant en quête d’un père, donc de son histoire.

L’esbrouffe n’est pas au rendez-vous, encore moins le sensationnalisme, mais on est bien dans un roman de souffle et de vérité. La forêt n’est pas un leurre, elle est bien un personnage à part entière. Et les êtres qui gravitent dans cet espace en sont impactés, néanmoins malgré des vertus naturelles elle dresse bien un rideau d’opacité ou de flou épais.

Dans ce récit articulé en trois parties, les questions se font plus pressantes au fil des pages et les questions plus urgentes. Malgré une première partie, posant les fondations du récit, souffreteuse, l’écrit s’affirme dans l’équation à deux inconnues de la mère et du fils tentant de démêler un écheveau. L’écriture n’est pas pompier et il y a une lecture entre les lignes….

La forêt et les arbres ont des racines souvent invisibles à l’ œil nu!

Pour les personnes qui prennent le temps de suivre ce blog, ce dont je les remercie au passage, vous aurez remarqué qu’il y a quelques personnalités du monde de l’édition qui reviennent régulièrement sur les devants de la scène à l’instar de Cyril Herry qui créa la maison d’éditions Ecorce, puis fut directeur de la collection Territori à la Manufacture des Livres, en relayant ainsi quelques textes magnifiques comme ceux d’Antonin Varenne, de Patrick K Dewdney ou de Séverine Chevalier pour ne citer que quelques uns de ces auteurs qui ont inititié un courant au sein de la littérature noire francophone en délaissant les paysages urbains pour s’implanter sur d’autres territoires plus reculés. Avec une exigence du texte et un sens de l’intrigue, Cyril Herry a sans nul doute distillé, au travers du récit des autres, quelques éléments de son univers que ce photographe émérite nous livre également au gré des clichés qu’il publie sur les réseaux sociaux. Cabanes et bivouacs élaborés, paysages forestiers, carcasses de voitures échouées on ne sait trop comment dans la nature, après l’édition et la photographie, c’est désormais par le prisme de sa propre écriture que Cyril Herry nous invite à retrouver cet environnement insolite, qu’il parcourt quotidiennement, avec un roman intitulé Scalp, narrant le parcours initiatique d’un jeune garçon en quête de son père.

Depuis un satellite, l’Etang des Froids à Layenne n’est qu’une infime pièce cadastrale d’un immense puzzle terrestre. Pour Teresa, il s'agit de l’endroit où Alex s’est retiré du monde afin de vivre en pleine forêt en installant une yourte au bord de l’étang. Pour Hans, leur fils de neuf ans, c’est un lieu étrange et mystérieux où vit ce père qu’il n’a jamais connu. Ces retrouvailles sont l’occasion pour la mère et le fils de laisser derrière eux cette communauté disloquée où les pères de substitution ont joué leur rôle un temps seulement et où la mort et la trahison ont eu raison du fragile équilibre qui y régnait. Mais une fois arrivé au campement, nulle trace d’Alex. Teresa veut repartir mais Hans est bien décidé à rencontrer son père en dépit des ombres qui se dissimulent derrière les frondaisons et des coups de fusil qui résonnent dans les alentours. Parce que pour les autochtones, l’Etang des Froids, est un lieu où les étrangers quels qu’ils soient, n’ont pas leur place, particulièrement lorsqu’il s’agit d’originaux comme Alex.

Scalp s’inspire d’une chronique judiciaire opposant les habitants d’un hameau composé de yourtes, au maire d’une commune de Haute Vienne mettant ainsi en exergue un mode de vie singulier qui ne souffrirait aucune tolérance de la part des autorités. Il y est donc question de liberté à hauteur d’homme se heurtant à cette vision cadastrale régissant et réglementant chaque parcelle de terrain que l’auteur nous permet d’appréhender, dès le premier chapitre, avec cette image satellite sur laquelle Teresa superpose le plan du cadastre en gomment ainsi toutes notions d’espace et de liberté. Sur la base de cette dichotomie, Cyril Herry nous livre un roman noir emprunt d’une tension permanente qui augmente graduellement au gré d’une intrigue distillant une climat à la fois étrange et inquiétant à l’image de cet enchevêtrement de troncs et d’épaves de voiture, décor hors norme, servant de terrain de jeu mais également de refuge pour un jeune garçon entraîné, bien malgré lui, dans un rude parcours initiatique, ponctué de violences, où la forêt, mais plus particulièrement la fureur des hommes, le transformera à tout jamais sans que l’auteur ne se détermine sur sa destinée qui demeurera à tout jamais incertaine.

Comme un matrice, la forêt que dépeint Cyril Herry, devient un lieu de transition, un terrain d’aventure guère éloigné des romans de Jack London, de Mark Twain ou de James Fénimore Cooper dont les récits doivent probablement imprégner l’esprit d’un jeune garçon tel que Hans qui, par étape, mais également au gré des circonstances et des confrontations parfois violentes avec des enfants de son âge, s’émancipe peu à peu de l’emprise de sa mère qui reste le seul lien qu’il lui reste avec le monde adulte et dont il se distancie comme par défiance. Dans une alternance de points de vue, Cyril Herry décrit ainsi, avec l’efficacité d’un texte précis au travers duquel ressort la force des émotions des protagonistes, toute la complexité des rapports entre une mère et son fils qui se dissolvent peu à peu au profit de cette quête du père inconnu, mais également au gré de cette volonté d’émancipation qui se dégage de cet environnement sauvage faisant, paradoxalement, l’objet d’une convoitise insensée qui contribuera à cette perte d’innocence d’un enfant égaré, non pas dans cette forêt symbole de liberté, mais au beau milieu de la folie d’autochtones obsédés par la propriété.

Manifeste des rêves perdus d’adultes et d’enfants en quête de liberté, Scalp est un roman noir atypique et envoûtant, aux tonalités parfois poétiques, qui entraînera le lecteur dans l’environnement mystérieux de ces grandes forêts sauvages où l’indépendance des uns s’oppose à la convoitise des autres dans un déluge de violence à la fois brutale et surprenante. Tout simplement superbe.

« Même si n’importe quel bout de terre ici-bas appartient toujours à quelqu’un, la forêt reste la forêt : pas celle des hommes, celle des mythes ; celle des rêves et des peurs. On aura toujours peur au fond des bois à la nuit venue, quoi qu’on dise. »

Hans a neuf ans. Et sa vie va basculer deux fois en l’espace de soixante-douze heures : la première quand sa mère lui annonce que l’homme auprès de qui il a grandi n’est pas son père. La deuxième quand sa mère décide qu’il est temps pour lui de partir à la rencontre du vrai, de celui qui s'en est allé il y a dix ans, Alex, qui vit maintenant en pleine forêt, loin des hommes, à quelques centaines de kilomètres de là.

Par où commencer… Par l’histoire ? Sorte de récit initiatique qui m’a ramené à mes lectures de jeunesse, Twain, London et autre histoire de dernier mohican. Par l’écriture de Cyril Herry ? Envoûtante, intense, sombre et empreinte de poésie ? Par les idées véhiculées dans ce roman ? La quête d’un père, l’intolérance, la tendance, presque innée chez l’homme, de s’approprier une terre, l’hypocrisie, la calomnie, mais aussi l’amour et l’instinct de liberté… Le tout dans un décor qui peut faire écho en chacun de nous, la nature, la forêt avec son cortège d’images directement héritées de nos peurs et de nos désirs enfantins.

Je ne sais pas trop, sans doute tout ça à la fois.

Le fait est que je suis entrée dans ce roman comme on ouvre une porte sur quelque chose d’interdit. Quelque chose qui va faire peur, qui va bousculer et qui va engendrer des émotions confuses car on se trouve très rapidement dans le vif du sujet.

En tant que mère, j’ai pu éprouver les sentiments contradictoires de Teresa. Cette envie de foncer tête baissée dans la vie tout en protégeant son enfant de la réalité qu’il devra, de toute façon, affronter. Cette animalité, que je sens si souvent palpiter en moi, mi chienne/mi louve.

J’ai ressenti la frustration de l’enfant, Hans, qui avec sa nature directe, entêtée, mais si bouleversante, cherche ses racines, ce père qu’il n’a pas connu. Découvre les mensonges mi- complaisants, mi- protecteurs de sa mère et qui sera contraint de grandir très vite et brutalement.

Les autres personnages du roman sont tous très bien travaillés, puisqu’ils distillent en nous de la compassion, de la colère et tout un tas de sensations très contradictoires.

Et la nature, belle bien sûr, mais parfois hostile. Accueillante mais aussi inhospitalière et violente. Lieu de tous les fantasmes et de toutes les peurs.

Cyril Herry est peut-être un magicien pour réussir à faire émerger ce foutoir émotionnel qui vit en chacun de nous, ou beaucoup plus simplement un foutu bon écrivain.

Ce roman est un bijou. Il fait resurgir les fantômes que nous prenons tous un soin maniaque à planquer dans les armoires. C’est un roman qui se vit, qui fait réfléchir et qui serre le cœur... souvent.

Beau, tout simplement.


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