Délivre-nous du mal
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
Février 2018. Anaïs sollicite l'aide de son ami Thomas Missot, commandant à la PJ de Lyon. Pour elle, pas de doute, sa soeur Esther a été enlevée. Les mois passent et, tandis que l'enquête s'enlise, d'autres jeunes femmes se volatilisent. Jusqu'à ce qu'un corps soit retrouvé. Puis un deuxième... Thomas sait désormais qu'un tueur en série sévit dans la région. Mais il ignore encore que ces cadavres ne sont que la partie immergée du plan machiavélique...
Mon avis
Ce roman commence comme une banale enquête policière. Février 2018, Thomas, commandant à la police judiciaire de Lyon, est sollicité par Anaïs, une amie. D’habitude, elle lui demande des renseignements pour les polars qu’elle écrit, afin d’être sûre de ce qu’elle propose, mais là c’est autre chose qui l’a fait venir vers lui. Sa sœur, Esther, avec qui elle s’est un peu accrochée ne lui a pas donné de nouvelles depuis une semaine. Elle s’est rendue chez elle et devant l’état des lieux (le chat enfermé abandonné, du désordre, un téléphone oublié), elle est intimement persuadée que sa frangine a été enlevée. Thomas lui explique les difficultés lorsqu’une personne majeure disparaît. Le plus souvent, c’est volontaire. Devant son insistance, il promet de l’aider mais ne trouve rien ou si peu…. Il a lui-même des problèmes. Son couple va mal et sa fille n’a pas l’air heureuse, il n’arrive pas à dialoguer avec elle.
Les mois passent, d’autres femmes ont disparu sans laisser de trace et sans qu’on établisse de lien. Rien ne bouge, on se retrouve en Mars 2019, où un jeune avide d’urbex (exploration urbaine dans des lieux désaffectés où des passionnés font des photos) se rendant dans une usine non utilisée découvre le corps d’une jeune femme. De quoi relancer les investigations et remettre Thomas et son équipe dans le feu de l’action.
S’il n’y avait que ça à régler, ce serait déjà beaucoup car le corps découvert a été supplicié mais d’autres événements tragiques arrivent et l’atmosphère, déjà angoissante, s’alourdit nettement. Les enquêteurs sont sur tous les fronts et s’interrogent sur les priorités qu’il faut choisir.
Plus on avance dans le récit, plus l’inhumain se fait jour. Si on pouvait, au départ, penser qu’il s’agissait d’un polar classique, il n’en est rien. Chrystel Duchamp insuffle un climat terrifiant, parlant de sujets d’actualité (non, il ne s’agit pas de la pandémie), et envisageant des solutions extrêmes. Elle souligne notamment le fait de la culpabilisation des victimes dans certains cas. On peut se poser la question de savoir si ce qu’elle envisage serait possible. Je pense qu’avec les dérives de notre monde, tout peut malheureusement arriver.
Les personnages sont bien travaillés, ils ont tous un côté humain et une part d’ombre. Certains nous révulsent mais n’ont-ils pas eu leur lot de souffrance avant de commettre l’irréparable ? Cela ne les excuse pas mais on peut se demander si ce qu’ils ont vécu d’atroce n’a pas déréglé leur perception des événements, de la vie elle-même, les entraînant dans une spirale infernale dont ils n’ont jamais pu sortir. C’est également toujours intéressant de voir que les policiers ont une vie à côté du travail, que tout n’est pas simple pour eux.
L’écriture de Chrystel Duchamp est accrocheuse, on veut sans cesse connaître la suite tant pour l’enquête que pour Thomas et sa fille à qui on s’attache. Le texte est abouti, l’auteur maîtrise très bien l’art du suspense, relançant régulièrement notre intérêt avec un nouvel élément, souvent intrigant et dont on cherche le rapport avec les autres faits. Il y a, comme dans ses précédents titres, une référence à l’art, bien que ce soit plus discret. Et chaque fois, cela me donne envie d’aller consulter les œuvres qu’elle évoque. Le contenu monte en puissance au fil des pages, rendant notre souffle plus court et nous laissant dans l’impossibilité de poser le recueil.
La couverture est bien pensée, on ressent une certaine « unité » avec le titre précédent, comme une marque de fabrique. Un thriller sans temps mort et une jeune écrivain qui confirme son talent !
Anaïs, une jeune auteure de polars est inquiète car sa soeur Esther a disparu sans emmener ni ses papiers ni son téléphone, mais surtout en enfermant son chat dans sa chambre sans eau ni nourriture. Elle est très attachée à son animal et Anaïs en conclut que c’est impossible qu’elle soit partie de son plein gré. Elle contacte son ami Thomas qui dirige la PJ de Lyon. Il se lance tête baisée dans cette enquête, même si tout indique une disparition volontaire, comme les adultes en ont le droit. Un peu plus tard, toute la brigade est mobilisée autour de la fille du préfet qui a aussi disparu, mais les deux enquêtes piétinent durant près d’un an jusqu’au moment où un photographe se rend dans une usine abandonnée et trouve une femme mutilée et pendue au dessus d’une cuve. Les cadavres s’accumulent tandis que Thomas doit faire face à de graves soucis familiaux.
J’avais beaucoup aimé les deux premiers thrillers de l’auteure, L’art du meurtre et Le sang des Belasko, ce polar est un gros cran en dessous. Chrystel Duchamp maîtrise mieux les codes du thriller psychologique que de l’enquête policière classique. Dans la forme, le roman commence de manière originale par trois petits prologues qui renvoient aux trois temps de l’enquête, en 2018, 2019 et 2020. Le style est fluide et agréable, même si j’ai parfois eu de la peine à suivre l’action au vu du grand nombre de protagonistes et du manque d’ordre chronologique. Si le final du précédent roman était juste incroyable, celui-ci ne m’a pas convaincue : Les victimes et la tueuse racontent leur histoire dans une sorte de lettre d’adieu. Il y a plusieurs rebondissements et les choses se mettent en place peu à peu.
Si j’ai trouvé le thème central, la violence faite aux femmes, très important et malheureusement toujours actuel, je pense que la vengeance délirante de la tueuse est complètement exagérée, sauf à en faire la plus grande tueuse en série de tous les temps. L’épisode du village d’Oingt est tiré d’un fait divers réel, mais sûrement largement amplifié, quant aux méfaits suivants, ils ne sont guère crédibles. D’ailleurs dans l’ensemble, je trouve que ce polar est assez peu crédible : Cinquante femmes se sont volatilisées sans laisser de traces, une secte s’installe dans un vaste domaine sans que personne n’en sache rien etc. Les dialogues manquent aussi nettement de crédibilité parfois.
La thématique des violences faites aux femmes est bien traitée, notamment le fait que la police peine à les croire. Bon dans le cas d’Esther, on les comprend, elle est incohérente, refuse les prélèvements (car elle a menti sur la date !) et finit par retirer sa plainte. Je me suis aussi étonnée que Thomas mette aussi long à comprendre les raisons de l’anorexie de sa fille, il est chef de PJ après tout et ne doit pas vivre au pays des Bisounnours. Dans l’ensemble, je trouve que ce polar manque de réalisme, c’est son plus gros point faible à mon avis.
C’est une lecture sympathique, un bon polar pour les vacances. Les deux premiers romans de l’auteure sont nettement meilleurs. Un grand merci à Netgalley et aux Editions de L’Archipel pour cette découverte. Le titre est jeu de mot et pas une référence au Notre-Père. Je suis impatiente de voir si l’auteure revient aux thrillers psychologiques.
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