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L'apparence du vivant
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Elle est entrée il y a plusieurs années au service du couple Martin, alors qu’elle recherchait des personnes âgées acceptant de se faire photographier nues. Mme Martin a répondu favorablement à sa petite annonce ; elle ne l’a plus quittée. Précisons que le terme de "couple", pour évoquer les Martin, n’est sans doute pas tout à fait approprié, dans la mesure où l’une de ses moitiés n’est plus qu’une enveloppe corporelle empaillée… ce qui n’empêche pas madame de faire comme si monsieur était toujours vivant, lui dressant son couvert à table, mettant ses pantoufles au pied du canapé et se couchant chaque soir à ses côtés pour se blottir dans ses bras. Elle-même se délite, lentement mais sûrement. La femme énergique qu’a connue la narratrice est dorénavant une petite vieille fragile, dont elle prend soin avec tendresse et douceur, consciente qu’elle devra bientôt, lorsqu’elle sera prête et conformément au désir de madame, l’achever.
En attendant, elle peaufine les techniques d’embaumement qu’elle lui a soigneusement enseignées, cet art de ressusciter les morts que permet l’équipement ultra-moderne qu’abrite le troisième étage de la vaste maison des Martin, ancien funérarium. Quitte, pour s’exercer, à faire disparaître quelque chat du quartier, voire une proie humaine si l’occasion se présente…
Les deux femmes s’astreignent à de quotidiennes et joyeuses escapades dans leur quartier, la jeune transportant parfois la vieille dans une brouette. L’environnement extérieur ne détonne guère avec l’ambiance, qu’elles seraient sans doute les seules à ne pas trouver glauque, de leur maison, zone délaissée de travaux inachevés où même le tram n’a plus envie de passer, trottoirs jonchés de capsules d’azote. Y traîne une faune interlope, comptant entre autres un priapique décomplexé, des témoins de Jéhovah distribuant inlassablement leurs prospectus, un clochard dont la jambe gangrenée embaume les alentours d’une odeur de chairs décomposées…
Elles sont unies par une complicité morbide mais finalement touchante, liées par une fascination commune pour le corps dans son entièreté, leur absence de dégoût pour sa putréfaction, son intimité organique, leur attirance pour tout ce qui répugne aux autres. La vieillesse du corps y est dépeinte, par la voix de la narratrice, sans jugement, les angles du squelette et les os qui saillent, les sillons de la chair abimée, la peau translucide, semblent même faire l’objet d’un amour bouleversé par la vulnérabilité ainsi révélée.
Charlotte Bourlard a, et c’est assez fascinant, le don de faire naître chez le lecteur des sentiments contradictoires, entre l’horreur que suscite l’étrange contrat régissant les rapports entre les deux femmes, et l’attendrissement face au spectacle de la relation, profonde et authentique, qui les unit.
Un roman à ne sans doute pas mettre entre toutes les mains… moi j’ai aimé, l’humour grinçant, la sincérité totale que permet l’absence de toute moralité, la capacité à nous livrer un texte cru, voire violent, sans jamais tomber dans la complaisance, et à dépasser à la fois toute fausse pudeur et toute tentation de voyeurisme.
Une curiosité nous arrive de Belgique, L’apparence du vivant de Charlotte Bourlard.
La narratrice, jeune photographe, débarque chez les Martin, un couple qui tient un funérarium dans un quartier périphérique, en bord de canal à Liège. Elle vient pour photographier madame. Elle va sympathiser, se faire adopter et apprendre de sa bienfaitrice l’art de la taxidermie. Et tant pis si, pour s’entraîner, il faut bien que quelques chiens, chats et paumés disparaissent dans le quartier …
Attention, ce roman ne plaira pas à tout le monde. Il faut accepter le macabre, il faut accepter que l’humour et l’amour viennent se mêler intimement à la mort. Il faut accepter de prendre une certaine distance avec ce qui est raconté pour le prendre comme un de ces contes horrifiques que l’on lit quand on est gamin. Mais en plus explicite et plus actuel.
Si cela vous va, vous apprécierez une écriture d’une belle noirceur et l’humour très grinçant du récit, vous ressentirez l’amour de la narratrice pour la vieille dame qui l’a recueillie et qui lui a tout appris, vous apprécierez la beauté d’une vengeance. Je ne sais pas si cela vous servira tous les jours, mais vous y apprendrez aussi beaucoup de chose sur l’empaillage des êtres vivants.
Si vous décidez de vous en servir, comme la narratrice et madame, merci de me tenir au courant, je prendrai bien soin de ne jamais trop m’approcher de chez vous, comme j’éviterai soigneusement de croiser Charlotte Bourlard … Au cas où …
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