Le coeur blanc
Résumé éditeur
livré en 5 jours
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l’avis des lecteurs
Pour Rosalinde, c’est l’été de tous les dangers. Dans ce village où l’a menée son errance, quelque part en Provence, elle est une saisonnière parmi d’autres.
Travailler dans les champs jusqu’à l’épuisement ; résister au désir des hommes, et parfois y céder ; répondre à leur violence ; s’abrutir d’alcool ; tout cela n’est rien à côté de ce qui l’attend.
L’amitié – l’amour ? – d’une autre femme lui donne un moment le sentiment qu’un apaisement est possible.
Mais ce n’est qu’une illusion.
Pourquoi j’ai choisi ce livre
Dans le cadre des lectures pour le Comité de lecture du réseau des bibliothèques dont je fais partie on nous attribue un certain nombre de livres à découvrir afin d’avoir notre avis (personnel mais aussi dans le cadre d’une bibliothèque, ce qui peut être différent). Je n’ai rien lu de cette auteure, j’ai beaucoup entendu parler de son précédent roman, Le Grand Marin et j’avais lu un article dans le magazine Lire d’Octobre 2018, l’occasion m’est donnée de la découvrir….
Ma lecture
Avec ce roman on pénètre dans la vie des saisonniers, qui vont de cueillettes en vendanges, principalement pendant la belle saison, dans le sud de la France, mais aussi à la mauvaise comme pour les olives, tout une communauté de toutes nationalités, qui se côtoient quelques jours, se croisent, où les informations circulent sur la prochaine embauche, un jour ici, un jour ailleurs.
Deux femmes prennent la parole : Rosalinde, la trentaine, une rousse allemande flamboyante qui attire bien des regards et des envies. Le soir elle retrouve dans les cafés du village les autres saisonniers mais aussi les locaux. Rosalinde est une femme libre : les hommes la désirent mais elle sait se faire respecter, c’est elle qui choisit avec qui elle partagera un moment.
Cette faim que j’ai d’aller au bout de moi, jusqu’à en tomber épuisée, rassasiée un moment. Pour un instant je me sens comme ….. anesthésiée ? Je n’ai plus besoin d’autre chose enfin. Les hommes comblent le gouffre en moi. Toi c’est courir sous ton soleil, mais est-ce que ce n’est pas la même chose au fond ? (p140)
Il y a des rencontres qui la marquent plus que d’autres, de celles qui laissent une cicatrice dans son corps et dans son cœur blanc (pur).
Et puis il y a Mounia, plus jeune, qui tente de trouver un peu de chaleur humaine, un peu de réconfort, de présence maternelle, loin de sa famille, loin de son pays, de ses racines. Elle va croiser Rosalinde, tomber sous son charme, une attirance physique mais aussi une spirituelle.
Et puis il y a tous les autres cueilleurs qui apparaissent, disparaissent, les patron(ne)s de bar, quelques villageois, et les chiens, sont les compagnons des journées de chaleur et de fatigue, des bons comme des mauvais jours.
Je ne sais pas si Catherine Poulain s’est immergée parmi ces saisonniers, mais elle a su retranscrire l’ambiance moite, la chaleur qui colle, le froid qui pique, l’ennui des soirées, l’oubli dans l’ivresse, les rapports entre hommes et femmes, saisonniers et villageois.
Elle évoque les blessures de chacun, la distance, le manque, les rêves et l’amitié, car entre certains membres de cette communauté, il arrive qu’une relation fraternelle se noue. Mais je suis déçue de ma lecture…….
Je suis entrée dans le livre avec enthousiasme. Dès les premières lignes je me suis plongée avec plaisir dans une écriture de qualité, mêlant la nature et les êtres, installant le décor et les acteurs avec efficacité, poésie. Mais au fil des pages, j’ai commencé à trouver que tout cela tournait en rond, comme tournent en rond ces saisonniers qui n’ont comme seule occupation, dès que le travail s’achève, que l’ivresse et la drogue.
Nous buvons et buvons encore puis nous tombons. Etrange jeu de massacre. Nous nous relevons le lendemain, la tête éclatée et les neurones en miettes. Nous rassemblons les morceaux. Le soleil nous torture un peu, remue nos cerveaux mis à nu. Mais nous sommes les fruits d’une race increvable, la mauvaise herbe qui ne meurt jamais et très vite il n’y paraît plus. Le soir même, nous avons remis les compteurs à zéro et sommes prêts à recommencer. Un verre, deux, trois, dix…. (p82)
La répétition des mêmes scènes, des mêmes événements, des mêmes rencontres, les femmes étant réduites à des objets de convoitise, ce qui est peut-être le cas, pour ces hommes coupés de leurs familles ainsi que des personnages assez stéréotypés : le gitan, l’immigré, le parisien, la patronne du bar etc….. donnent une monotonie à l’ensemble, une perte d’intérêt.
J’ai malgré tout poursuivi ma lecture (parce que je suis très consciencieuse) car je pensais que tout cela devait bien mener quelque part, on sentait le drame rôdé, ce qui est le cas : La violence et la brutalité vont faire leurs entrées, les esprits et les corps s’échauffent et la fin est finalement assez prévisible.
Catherine Poulain possède un style, poétique, utilisant les parallèles entre humains et nature, une écriture profonde et immergeante mais l’histoire en elle-même ne m’a pas passionnée, j’ai eu du mal à m’intéresser aux personnages tellement ils étaient prévisibles comme le dénouement.
Tu sais ce qu’on est pour eux ? On est les abricots du rebut, les vilains petits fruits tout piqués, tavelés, tordus, les invendables qu’on balance dans le cageot pour la pulpe. (p115)
Je dois avouer que je n’avais qu’une hâte dans la deuxième partie, c’était d’arriver à la fin, vérifier que mes doutes se confirmaient sur l’issue. Je pense que je retenterai ma chance avec cette auteure, la rencontre ne s’est pas faite ici, elle se fera peut-être avec un autre récit d’elle.
Femme au bord d’une rivière
Catherine Poulain nous avait éblouis avec Le grand marin. Et si son second roman n’a plus cette magie, il n’en demeure pas moins fort et viril, sur la piste des saisonniers qui donnent leur force de travail pour quelques euros.
Passant de la mer à la terre, Catherine Poulain revient sur un autre de ses métiers, celui de saisonnière agricole. Nous sommes dans le Sud de la France, dans une région où les perspectives d’emploi pour ceux qui n’ont guère de qualification se réduisent comme peau de chagrin. Reste les travaux des champs, la main d’œuvre pour les bien-nommées exploitations agricoles. Car c’est bien d’exploitation dont il est question ici. Quand on trime à longueur de journée pour quelques euros.
En quelque sorte l’illustration de ce qu’affirmait Karl Marx il y a plus d’un siècle déjà et qui reste malheureusement toujours d’actualité: « Un homme qui ne dispose d’aucun loisir, dont la vie tout entière, en dehors des simples interruptions purement physiques pour le sommeil, les repas, etc., est accaparée par son travail pour le capitaliste, est moins qu’une bête de somme. C’est une simple machine à produire la richesse pour autrui, écrasée physiquement et abrutie intellectuellement. Et pourtant, toute l’histoire moderne montre que le capital, si on n’y met pas obstacle, travaille sans égard ni pitié à abaisser toute la classe ouvrière à ce niveau d’extrême dégradation.»
L’héroïne de ce drame social s’appelle Rosalinde, « toute petite, mains douloureuses, une créature aux reins brûlants, le dos courbé vers la terre noire». Après les asperges, il lui faut marcher deux jours jusqu’à la prochaine récolte, celle des melons. Puis viendront peut-être les olives ou les greffons de lavande à préparer, puis les cerises, les abricots avant les vendanges. Au milieu de ces hommes qui, tout comme elle, n’ont guère d’autres préoccupations que de trouver un toit, de quoi manger et avoir encore assez d’argent pour l’alcool ou la drogue, Rosalinde détonne. Femme fragile sous un masque de fermeté, femme convoitée qui peut se donner autant par lassitude que par jeu, elle paie cher sa liberté.
Ils sont plusieurs à vouloir s’attacher la «pute de saisonnière».
Une spirale infernale qui va toutefois se bloquer après la rencontre avec une autre femme. Mounia croise le regard des hommes sur Rosalinde avant de croiser celui de cette «bête ensauvagée» qu’elle a envie d’apprivoiser. Mais comme toujours, les routes vont finir par se séparer.
À l’image de ce feu de forêt, «ce brasier qui sera à la couleur, à la violence de leur fatigue», Catherine Poulain dépeint avec justesse et âpreté ces parcours chaotiques qui laissent quelquefois la place à un rêve d’ailleurs, de meilleur. Quand la lumière au bord d’une rivière prend la teinte de l’espoir.
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